Hydendark, six mois plus tard
Fid contait. Il déclamait des textes enflammés sur les places qui se couvraient des premières fleurs du printemps. Chaque nuit, il marchait dans les rues et y dispersait les vers de Psappha. Sa voix allumait toujours quelques fenêtres. Des visages d’enfants se penchaient parfois par-dessus les rebords et observaient passer ce drôle de personnage appuyé sur une canne qui lançait des mots vers le ciel comme des oiseaux qu’on libère.
Fid avait encore besoin de son appui. Il s’en accomodait. On ne répare pas si vite un corps qui a souffert et sa canne faisait partie de sa légende.
Et puisqu’il était question de légende, il ferait renaître son aura d’Orateur. Igane s’était servi de son talent de narrateur pour mentir, calomnier, détruire. Fid redresserait de ses mots les torts causés. Il avait ainsi commencé de lents pourparlers avec le Conseil, fait avorter chaque tentative de procès fallacieux portée contre lui ou l’un de ses confrères Légendiers, et obtenu des audiences auprès des souverains. Un journal avait accepté de consacrer une enquête aux événements qui avaient entaché la désormais dissoute Confrérie des Légendiers. Une partie de la ville avait accordé du crédit à ce premier papier qui disculpait les accusés, l'autre revendiquait toujours de croire la version d'Igane, mais c'était un début.
En attendant que la vérité triomphe peut-être, Fid essaimait des contes comme on plante des graines pour faire pousser des fleurs. Il en était persuadé : les histoires rendaient le monde meilleur. Dans son sillage, il avait entraîné quelques Écrivains et Orateurs, qui avaient fini par se ranger de son côté. On discutait dans des cafés, on échangeait. Une émulation saine qu’il pensait à jamais impossible reprenait possession d’Hydendark. Il aurait aimé que Psappha soit là pour la voir.
Bien sûr, il savait qu’il agaçait. Le statut des Légendiers avait été supprimé, et avec lui, les droits et protections qu’il conférait. Fid n’avait plus l’autorisation de dire un texte à une foule. Il s’en moquait. Les histoires vivaient en lui, plus puissantes que jamais.
Depuis quelques mois, il veillait aussi sur Eugénia. Il buvait un thé au Dôme d’Argent, installé à la même table que lors de sa rencontre avec Viya, lorsque l’Oratrice s’était assise en face de lui. Son attitude avait changé. Quelque chose en elle s’était comme éteint. Il l’avait perçu dès qu’elle l’avait salué. Un « Bonjour » presque murmuré.
Il avait reposé sa tasse de thé. Les Orateurs avaient consciencieusement étouffé le rôle qu’elle avait joué dans la machination d’Igane, mais leur confiance était désormais écornée. Elle serait contrainte de faire profil bas et de se plier aux désirs de l’Ordre des Orateurs, comme lui avant elle. Eugénia avait tordu ses mains, gênée tout d’abord, puis s’était ressaisie et avait planté son regard dans le sien.
– J’aimerais que vous m’appreniez, avait-elle simplement demandé.
Depuis, ils se retrouvaient dans des cafés et sur la scène des théâtres, où il lui transmettait son art. Il la voyait s’épanouir, au milieu de foules toujours plus nombreuses et radieuses. Dans toute la ville, on commençait à l’appeler l’Enchanteresse. Elle était celle dont les mots guérissent.
Le soir, il rentrait à Dreamyard Alley, surpeuplé depuis que l’Archipel avait été confisqué. George ne savait plus où donner de la tête. Il cuisait à tour de bras des brioches aux amandes pour ses seize compagnons, avait enfin réparé le lustre dans l’entrée et changé troisième marche de l’escalier lorsque Dan avait manqué de peu de passer au travers.
Au deuxième étage, les rayons de la bibliothèque se retrouvaient privés de leurs compagnons de papier. Pour combler le vide, les Légendiers avaient commencé à graver des phrases dans le bois et épinglé des textes recopiés à la main sur les murs.
Cheshire avait fait de l’une des étagères son poste d’observation. Le chat l’ignorait, mais le livre dont avait été tiré son nom avait longtemps dormi là où il faisait désormais le plus clair de ses siestes. Lorsque Fid regardait cette maudite bestiole, il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer que l’animal entendait les murmures des ouvrages qui avaient jadis été entreposés là. Peut-être aurait-il un jour la surprise de voir le félin sourire de toutes ses dents et disparaître au Pays des Merveilles.
Mais si ce miracle devait arriver en cette seconde précise, Fid n’en serait pas témoin. Il s’apprêtait à conter. On l’avait vu arriver de loin. Des passants interrompaient leur course pour le suivre en silence jusqu’à l’endroit où il s’arrêterait enfin pour les envoûter de sa voix d’or.
Il s’arrêta devant l’imposante fontaine de la Place des Orpailleurs.
Alors qu’une foule se massait devant lui, son esprit s’égara vers Viya.
Il pensait à elle à chaque fois qu’il contait. S’il avait aujourd’hui l’intime conviction que les histoires pouvaient changer les choses, c’était grâce à elle. Longtemps, il s’était retranché derrière son cynisme. Les livres le tenaient debout, mais au fond de lui, il avait perdu espoir. Tenaillé par sa douleur, hanté par son passé, il se demandait si sa vie avait un sens. Et puis elle était arrivée. Elle l’avait guérie de sa souffrance et de lui-même.
Il n’avait d’elle que de trop rares nouvelles. Elle lui manquait, terriblement.
– Mesdames et Messieurs, je…
Il s’interrompit. Une boule d’émotion noua sa gorge et l’empêcha de parler.
C’était impossible, et pourtant…
Une joie irrépressible lui monta au cœur.
*
Depuis le bateau, Viya avait reconnu de loin la silhouette de Dan, qui l’attendait sur le quai des Docks. Un vent printanier avait décoiffé ses cheveux. Il n’avait pas changé.
Leurs regards s’étaient soudés par-dessus la mer bien avant que le navire n’accoste.
La jeune fille sauta à terre plus qu’elle ne descendit de la planche qui permettait de débarquer et le serra contre elle, avant de se détacher aussitôt pour venir déposer un baiser sur ses lèvres.
– Tu m’as tellement manquée.
– Je suis là, maintenant. Je ne repartirai pas de sitôt.
– Je m’en réjouis. Élisabeth a hâte de te voir, elle aussi.
Sœur Helena avait souhaité attendre de voir comment la faille se comportait. Pendant une demi-année, Viya était restée au Prieuré. Elle avait plongé une dizaine de fois dans le carrefour de l’autre côté de la Faille. Le passage vers le monde de l’Ennemi y demeurait clos, à son grand soulafement. La porte vers le monde d’où venait les histoires, celui où avait disparu la mère d’Eugénia, continuait à luir par-delà le néant. Elle l’avait approché sans oser encore traverser. Il lui faudrait du temps, si seulement elle en avait un jour le courage. Les protectrices avaient craint que la poudre d’Eugénia ait déséquilibré l’Intermonde, ouvrant des canaux vers des mondes hostiles ou provoquant l’effondrement de la Montagne. Mais les mois passaient et la déchirure demeurait stable. Viya s’était alors décidée à revenir dans le Sud.
La Matriarche n’avait pas émis d’objections à son départ. Son mentor s’était montré persuasif.
D’ailleurs, puisqu’il était question de lui…
– Et notre plan machiavélique ?
Dan eut un rictus mutin.
– Fid va te détester.
Elle le fit taire d’un second baiser.
– En apparence seulement, répondit-elle quand leurs lèvres se désunirent. Il en sera secrètement ravi. C’est bien trop romanesque pour qu’il y résiste.
– Il va conter Place des Orpailleurs cet après-midi, comme prévu.
Le soleil était haut dans le ciel. Ils leur restaient le temps de flâner au bord du fleuve ou de déguster un thé...
Un sourire d’expectative ravie étira les lèvres de Viya, tandis qu’elle s’enfonçait avec Dan dans les entrailles de la ville. Elle était ici pour au moins deux mois, mais elle refusait d’en perdre une seule seconde.
*
C’était impossible, et pourtant…
Une silhouette menue, habillée d’un manteau noir, attendait dans la foule massée aux pieds de Fid. Un discret sourire aux lèvres, elle le fixait depuis qu’il avait pris place près de la fontaine de la place des Orpailleurs. Même si son visage était en partie dissimulé par une capuche, le Légendier se demanda comment il avait pu ne pas la remarquer plus tôt, avec cet insigne en bronze épinglé sur sa poitrine.
Viya rejeta son capuchon en arrière, dévoilant la masse de ses cheveux sombres désormais longs et le cœur de Fid accéléra. Il tendit les doigts et esquissa un pas vers elle, se retint au dernier moment en se souvenant que les spectateurs attendaient.
Il allait se contenter d’un sourire, mais la jeune femme fendit alors la foule pour se poster à ses côtés sur les marches de la fontaine. De toute évidence, elle n’était pas là par hasard et avait parfaitement conscience du fait qu’il s’apprêtait à conter.
Des murmures parcouraient déjà l’assemblée. Ses traits de son visage s’étaient affirmés et son maintien avait changé, mais certains auditeurs la reconnaissaient. L’insigne épinglé sur sa poitrine suffisait à faire taire les sceptiques et réagir les outrés. C’était elle, l’ancienne Oratrice, la Protectrice, disparue six mois plus tôt.
Curieux, l’auditoire se calma cependant. Fid comprit alors l’intention de son élève. Elle n’aurait qu’un seul essai pour conquérir à nouveau la ville. Son audace nouvelle le fit sourire.
– J’espère que tu t’es entraînée, murmura-t-il d’un ton faussement sévère. Parce que je n’ai plus de Poudre d’Escampette pour nous sauver la mise, si ça tourne mal.
– J’ai eu tout le temps pour ça. De toute façon, tu es là pour me rattraper.
Il savait déjà qu’il n’en aurait pas besoin. Ils conteraient ensemble, comme des égaux. Il était soulagé qu’elle se tienne là, aujourd’hui. Débarrassée de sa peur, il était l’heure pour elle de prendre la mesure de sa lumière.
– Alors, qu’allons-nous raconter, Légendière ?
– La chèvre de Monsieur Seguin ?
– Et moi qui espérais que tu avais eu le temps d’apprendre l’Odyssée, la railla-t-il gentiment.
Mais Viya savait très bien qu’il connaissait déjà la réponse à sa propre question, et elle lui sourit sans répondre.
– Allez, à toi l’honneur. Pas de huées, que des lauriers.
– Pour seules offrandes, quelques légendes.
Elle prit une inspiration.
La foule se tut.
La manière dont Fid retrouve peu à peu son aura d'Orateur, tout en continuant de semer des histoires, est particulièrement touchante. J'ai adoré la réintroduction de Viya, pleine de mystère et de force. La dynamique entre elle et Fid, ainsi que l'évolution de leurs personnages, est superbement rendue.
C'est une conclusion qui laisse à la fois un sentiment de complétude et de nouvelles possibilités.
Bravo !
Magistral, superbe ! Magnifique épilogue, je me suis régalé, et je ressens maintenant la sensation de vide que j'évoquais dans mon précédent commentaire. L'épilogue est parfaitement écrit pour clore cette histoire que j'ai suivi avec énormément plaisir pendant tout cas mois. Franchement, ça fait super bizarre de la terminer, de l'enlever de ma PAL ahah
Un immense merci pour l'écriture de cette histoire ! Je vais essayer de te faire un retour un peu plus détaillé mais en une phrase : j'ai adoré ! Ce que disent les légendes fait partie de mes toutes meilleures lectures sur ce site.
(bon allez, je copie sans vergogne le découpage de Louison xD)
1 La forme :
Une grande grande force de ton histoire. Tu as du talent pour jouer avec les mots, pour rythmer tes phrases. Ton style est simple et beau, poétique. Des descriptions au dialogue, c'est un régal. Ce que j'ai préféré, c'est la subtilité avec laquelle tu décris les ressentis et émotions de tes personnages. C'est touchant.
2 L'univers
C'est ce qui m'a fait comprendre que cette histoire avait un truc en plus lorsque je l'ai commencée. Dès les premiers chapitres, j'ai compris que j'allais trouver quelque chose de différent, d'intéressant, de plus philosophique. S'interroger sur les histoires, leurs pouvoirs, c'est juste un concept incroyable, avec plein de potentiel. Les différentes confréries, les joutes, les lieux... ton univers est unique et passionnant, j'ai adoré le découvrir. Et j'aimerais d'ailleurs continuer l'exploration (=
3 L'intrigue
Je dirais que c'est peut-être là qu'il y a un travail de réécriture à mener, sur certains détails. Genre l'Ennemi, la Faille, quelle est la vraie menace qu'ils incarnent ? Le rôle que joue Psappha également mériterait plus de développement je trouve. J'ai pas forcément d'autres exemples en tête mais je me dit que c'est là où tu as peut-être une marge de manœuvre pour perfectionner cette histoire. Dans l'ensemble, cette histoire reste excellente, avec des idées brillantes : le plan d'Igane, le mystère instauré dès les premiers chapitres...
4 Le rythme
Je trouve que tu as vu varier de ton dans cette histoire, nous faire passer par plein d'émotions tout en maintenant des chapitres plus réflexifs, un peu d'action... clairement, pas de place pour l'ennui !
5 Les personnages
Avec ta plume, l'autre grande force de cette histoire. Des personnages bien développés, que l'on a envie d'apprendre à connaître dès le début et qui ne nous déçoivent à aucun moment, sauf quand on doit les quitter. Fid est particulièrement intéressant, une figure de mentor vraiment hors norme, qui m'a intrigué tout au long du roman, qu'on ne finit par comprendre vraiment que dans les derniers chapitres. Sa relation avec Viya est magnifique. Les liens thématiques entre ces deux persos sont légion et passionnants. Ton héroïne est vachement intéressante, avec une évolution super cool à suivre.
Pour Dan, perso intéressant, avec de bons passages. Je pense qu'enlever le romance ne lui fait pas perdre d'intérêt, au contraire... (même si tu peux laisser penser qu'il a des sentiments pour Viya et jouer des attentes du lecteur)
Igane est un bon antagoniste, coup de coeur aussi pour Eugénia, qui passe de harceleuse détestable à un personnage bien plus complexe, difficile à ranger. Son épilogue est excellent !
6 les réfs littéraires (fallait que j'en parle quand même !!)
Un gros plus aussi de ton roman. Tu y cries ton amour pour la littérature et les livres, et on ressent la passion qui t'anime. Ca rend ton histoire et ta démarche d'écriture encore plus passionnantes. J'ai adoré redécouvrir plein de classiques par le biais de cette histoire (coup de coeur particulier pour la chèvre de monsieur Seguin) et les apprécier différemment. Les liens que tu tisses entre eux et ta propre histoire sont très bons.
Bon, voilà... J'aurais tellement à dire mais je pense que c'est déjà pas mal lol
MERCIII, bravo !!!
Et pour finir, la plus belle phrase que j'ai jamais lue sur PA :
"Au milieu de toutes ces histoires qui nous consolent, nous questionnent et nous guident, il en arrive parfois quelques-unes, précieuses, spéciales. Ces histoires-ci nous sauvent. Elles nous arrachent à la nuit."
J’avais découvert ton histoire au moment des Histoires d’Or, et je la termine enfin (je crois que j’ai dévoré la dernière moitié dans les 3 derniers jours haha). J’ai vraiment beaucoup aimé, le concept le pouvoir des mots et des histoires, je trouve ça super beau et surtout, vrai, même si notre monde fonctionne un petit peu différemment d’Hydendark ;) Des personnages hauts en couleur, et nuancés, avec des faiblesses ; bon j’avoue que Viya m’a saoulée parfois, parce que je la trouvais un peu trop écervelée à foncer tête baissée, mais en même temps elle était très touchante avec son manque de confiance en elle et ce désir de réussir et de suivre son propre chemin. Je trouve l’intrigue très bien menée, dans un style fluide qui emporte, bref bravo !!!
Je ne te fais pas un commentaire aussi long que les autres j’avoue que je suis émotionnellement épuisée, mais je tenais à te dire que j’étais passée par là et que c’était top !
Bonne continuation !!
Je note pour le côté un peu saoulant de Viya, on m'en a déjà fait la remarque ! J'ai essayé de gommer un peu ce trait :-)
Merci pour ce que tu me dis sur les personnages et mon style, ça me touche beaucoup !
Un très très grand merci pour ta lecture, et merci de m'avoir partagé ton ressenti !
Que c'est difficile de finir une histoire qu'on aime. Je ne pourrais pas te faire un commentaire aussi détaillé que les autres... je n'en suis pas capable. Je vais juste te transmettre mes ressentis.
J'ai adoré ton histoire et ton univers. Je ne me suis pas lassée une seconde et je l'ai dévoré. J'aime beaucoup les personnages (avec un coup de cœur pour Fid ;-) ).
Mais (oui un petit mais) : l'installation de l'histoire prend du temps et de l'espace (mais cela me paraît essentiel) mais je me demande du coup si on passe pas trop vite au dénouement. Je me demande s'il ne faudrait pas ajouter des péripéties, une partie...
Concernant la romance avec Dan : il y a des petites allusions mais je me demande aussi s'il faudrait pas en ajouter un peu sans tout développer si ce n'est pas ce que tu souhaites.
En tout cas félicitations pour ton récit !
Je te remercie pour ta lecture et ton ressenti ! Je vais essayer de rééquilibrer l'intrigue, car c'est quelque chose qui revient.
Pour la romance avec Dan : j'ai conscience qu'elle manque un peu de consistance. Je pense la supprimer, la faire basculer sur une simple amitié.
Je te remercie de m'avoir suivie sur cette histoire, tes commentaires m'ont beaucoup aidée et soutenue !
À bientôt !
Alors, déjà, concernant l’épilogue : bel épilogue. Vraiment. Très sobre, il relate les derniers événements et permet de tout clore de façon définitive. Ce que j’aime particulièrement : que tout n’est pas tout rose concernant la Confrérie. J’aime que les persos s’en sortent, tant bien que mal, et que globalement on ait une fin heureuse MAIS que malgré tout, on en garde des séquelles. Donc sur ce point, vraiment j’ai rien à y redire. Pour Eugénia, j’y reviendrai dans mon commentaire qui donne mon ressenti global. Pour Dan et Viya aussi. Je veux juste encore relever la dernière scène, lorsque Viya revient et qu’elle conte avec Fid : alors là, c’est tout bête hein mais je trouve ça superbe. Qu’ils content la Chèvre de Monsieur Seguin : je trouve le choix vraiment judicieux ! C’est comme revenir aux sources, et la petite pique sur l’Odyssée, ça m’a vraiment fait sourire ;) Enfin bref, j’ai pas grand-chose à redire sur cet épilogue. Il est beau, tout comme ton histoire <3
Maintenant ! Je te donne mon ressenti global, que je vais essayer de structurer comme je peux, en deux (fond et forme), avec qql sous-parties pour le fond.
1. La forme
J’aime ta plume. Elle est fine, subtile, et va à l’essentiel. C’est un vrai plaisir de te lire, car tout coule subtilement. Tes dialogues sont l’une de tes grandes réussites, je pense. Tes personnages ont du répondant, et c’est ça qui donne du « salé » à ton oeuvre. Toute la thématique que tu traites autour des mots s’étend à la façon dont tes personnages s’expriment, et c’est vraiment ingénieux et judicieux de le faire ainsi. Ton univers, ainsi, est très densifié.
J’ai peut-être un minime regret au sujet de tes descriptions. Parfois, j’aurais aimé en avoir un peu plus (que ce soit celle des lieux ou des personnages) pour pouvoir mieux me plonger dans l’ambiance. MAIS cette remarque provient d’une lectrice qui aime particulièrement les descriptions, donc prends bien en compte ça. C’est très subjectif, et là où je vois un manque, d’autres estimeront qu’au contraire, la façon dont tu as dosé les descriptions était parfaite <3
2. Le fond
L’UNIVERS
Ton worldbuilding est vraiment, vraiment cool. Genre… super original ! J’avais jamais lu une histoire comme la tienne auparavant, et c’est pas évident, crois-moi ! Combien de fois j’ai ouvert un livre en me disant : « ah. Encore une histoire de magicien. Encore une histoire de dragon. Je sais déjà comment ça va se terminer. » Et bref, pour dire que, moi qui cherche un peu la nouveauté, j’ai été comblée par ton écrit. C’est chouette, parce que d’un thème (les histoires), tu as su construire trois perceptions différentes de les traiter (entre Orateur, Légendier et Ecrivain) et rien que pour ça, je trouve que c’est du génie. Tu as mis des enjeux politiques/idéologiques là-dedans et ça mène vraiment à des réflexions intéressantes. Ensuite, tu exploites aussi différents lieux, entre les lieux au sein d’Hydendark, l’Archipel, le Prieuré, et c’est cool de voyager.
Et le tout ensemble, ça forme un univers très dense, bien construit sans être trop compliqué. Vraiment, rien à y redire sur ce point <3
L’INTRIGUE/RYTHME
Là aussi, tu as bien fait ton job. On a rebondissement sur rebondissement, et j’avais l’impression que plus j’avançais, plus l’étau se refermait autour de Viya et de la Confrérie, avec une forme de fatalité. J’aime bien ça, dans les romans. L’impression de courir contre un mur. Aussi, ce que j’ai aimé, particulièrement, c’est les références constantes aux contes, légendes, histoires. Ca donne une grande amplitude à ton histoire, d’autant plus que tu montres, à travers Igane, qu’on peut en faire un mauvais usage. Ainsi, c’est comme si tu dénonçais la puissance des mots en montrant qu’elle peut faire autant de bien que de mal. La conclusion est magnifique : « Les histoires ne nous sauvent pas. C’est nous qui nous sauvons à travers elles. » Il y a eu quelques élans philosophiques sans que ce soit trop pompeux, alors merci pour ça. J’ai été comblée <3
Concernant le rythme de l’histoire : alors je trouve que globalement, tu as bien mené la chose ! Je t’avoue avoir eu une petite impression de piétinement avant qu’ils partent au Prieuré, mais une fois qu’ils sont repartis, tout s’est enchaîné à grande vitesse. Peut-être trop grande vitesse ? Je crois avoir été un poil déçue de pas plus en apprendre sur le Prieuré. On en parle depuis le départ, et j’étais vraiment curieuse d’en apprendre plus sur ce lieu, mais je reste un poil sur ma faim à la fin. Peut-être faudrait-il mieux rééquilibrer cette 3ème partie (enfin, c’est moi qui segmente en 3 parties, entre le départ-Viya-entre-chez-les-Légendiers, puis Viya-et-Fid-et-la-Confrérie-c’est-la-cata-merci-Igane et enfin la partie du Prieuré. Peut-être que ça permettrait de mieux éclaircir cette histoire de faille, parce que même si ça reste très symbolique, je crois que, pour ma part, il y a encore quelques zones d’ombre qui mériteraient petite clarification. Mieux expliquer la Faille et qui est l’Ennemi, pourquoi pas ? Et ce, voire même plus tôt dans l’intrigue ?
LES PERSONNAGES
Si j’ai déjà relevé plusieurs choses particulièrement réussies dans ton roman, tes persos en font sans conteste partie. Viya : j’aime qu’elle soit présentée comme « faible » et pourtant forte en même temps. Il y a toujours eu deux forces contraires, et j’aime que tu as préservé jusqu’à la fin son inaptitude à conter de façon brillante. Bien sûr, elle s’améliore, mais elle n’atteint jamais le niveau de Fid, et c’est un bon choix. C’est cohérent avec elle. Elle évolue à sa manière, et lorsqu’elle est initiée on la sent plus mature et ce n’est pas pour autant qu’elle est totalement transformée. Donc bon point pour ça. A plusieurs reprises, tu insistes sur ses qualités mais aussi sur ses défauts. Ca la rend humaine, c’est pas une nana qui casse tout sur son passage mais c’est pas non plus une personne totalement inactive. Elle était en déni pendant un bon bout de temps, mais elle finit par se réveiller et même si, à partir de là, c’est une course contre la montre, c’est mieux que rien.
Fid : raaaaah. Bon. Je crois t’avoir suffisamment parlé de mon amour pour lui dans les commentaires précédents, je sais pas si j’ai grand-chose à y rajouter. Ce qui en ressort c’est : détestable en même temps que terriblement attachant. Et sa relation avec Viya : là aussi, gros gros point fort de ton récit. Cette amitié qui relie deux éclopés, je l’aime vraiment <3 Jusqu’au bout, ils se soutiennent l’un l’autre tout en disant leur quatre vérités, j’aime.
Pour Eugénia et Igane : deux protagonistes intéressants ! J’ai aimé que leurs motivations ne soient pas exactement les mêmes, même si ils se dirigeaient dans la « même direction ». Petite parenthèse pour Eugénia : j’ai été un poil étonnée par son attitude à la fin. Pas qu’elle revienne sur ses choix, parce que là je pense que c’est cohérent, mais qu’elle le fasse de cette manière-là. C’est-à-dire, lorsqu’elle pleure devant Viya, devant la Faille, j’ai été pas super convaincue. Pour la fin, lorsqu’elle rejoint Fid : alors je trouve que le fait qu’elle se rallie à lui : c’est bien. Genre, VRAIMENT bien, ça montre que les antagonistes peuvent eux aussi évoluer. MAIS j’aurais juste aimé qu’elle garde sa fierté et sa superbe. Comme si elle continuait de mettre au défi Fid malgré qu’elle veuille apprendre chez lui. Je sais pas si tu vois où je veux en venir ? Le fait que ses mains tremblent (je crois?) m’a de ce fait étonnée, je me suis dit que ça faisait Viya mais pas Eugénia. Donc, j’espère que je suis claire sur ce point ? Pour mieux dire : j’aime qu’elle « change de camp » mais j’aurais aimé qu’elle garde son arrogance et sa fierté.
Pour Viya et Dan : je t’avoue que la romance ne m’a pas entièrement convaincue. Elle est arrivée trop sur le tard, et s’est déroulée très rapidement, si bien que je n’ai pas eu le temps de m’attacher à leur relation. Je considère vraiment Dan comme un personnage tertiaire, et peut-être que j’ai tort de le penser ainsi, mais pour moi il est si peu important que j’arrive pas à m’attacher à eux deux ENSEMBLE. Je me dis que ça mériterait retravail. Attention : je dis pas qu’il faut faire de ton roman une romance, non, mais que si tu fais le choix d’introduire de la romance, il faut qu’elle se construise malgré tout sur la longueur et qu’on le décèle assez vite en tant que lecteur.
Voilà ! Je crois que j’ai dit tout ce qui me passait par la tête. Pour conclure : comme tu le sais, tout ceci est bien évidemment subjectif. Surtout, si j’ai relevé des petites faiblesses, j’insiste sur le fait que c’est minime, et que toute ton histoire possède un grand nombre de qualités et de points forts, pour les raisons que je viens de t’exposer. Donc, j’aimerais 1) te féliciter pour tout ce beau travail que tu as déjà accompli. Je sais à quel point le chemin peut être rude parfois, long, et j’espère sincèrement ne pas t’avoir froissée avec mon commentaire. Je tiens à dire : tu as déjà fait un gros bout de chemin, et l’arrivée n’est vraiment vraiment pas loin. Tu peux être fière de toi, de tes personnages, de ton histoire. 2) Je souhaite te remercier pour cette super histoire que tu nous donnes à lire. C’est l’un de mes coups de coeur PA, j’espère que tu en as conscience. J’ai apprécié te lire, suivre tes personnages, entrer dans ton univers, ne doute jamais de ça et de tes qualités de conteuse. Alors oui, merci pour cette histoire, merci pour toi. C’est beau, c’est fort, c’est la preuve d’un beau roman dont je me réjouis d’avance de le tenir dans mes mains et de le ranger avec grande fierté dans ma bibliothèque. Je ne doute pas que tu trouveras maison pour Viya et Fid <3
Bisou Ciel. Bravo à toi, et merci, encore !
D'abord, merci pour ton ressenti global sur l'épilogue qui me fait très plaisir !
Je vais essayer de te répondre sur les différents points que tu soulèves et qui sont très justes !
La forme : Merci pour ce que tu me dis de mon style ! Je doute toujours un peu dessus, et avoir ce genre de retours m'aide beaucoup <3 Concernant les descriptions, j'ai bien pris note ! Je pense qu’en ajouter quelques unes pourraient peut-être donner un peu plus de présence et de cachet à l’histoire
L’univers :
Merci <3 En fait, quand j’ai commencé cette histoire, j’ai eu un méga doute. Parce que je me suis dis que quelqu’un y avait déjà pensé avant, qu’il y avait certainement beaucoup de textes qui traitaient d’un microcosme littéraire. Et puis j’ai réalisé que non, pas tant que ça. Il y a en a, mais le huis-clos du monde littéraire est souvent secondaire. Je pense par exemple aux « Faux-Monnayeurs » de Gide. Alors, immédiatement après re-doute : « Mais si personne ne l’a fait comme j’ai envie de le faire, en mêlant trois perspectives différentes, c’est peut-être que c’est un thème sacré auquel il ne faut pas toucher ? Est-ce que tu ne te lances pas dans une entreprise horriblement prétentieuse ? ». Finalement, c’est l’envie d’écrire qui a été plus forte et j’y suis allée.
L’intrigue :
Merci de me dire que tu as apprécié les rebondissements ! Je ne me trouve pas très douée pour les intrigues (paradoxale avec le sujet du livre, n’est-ce pas ? x) ) et j’ai toujours peur que ça soit nul.
Pour les références, je suis contente de voir qu’elles s’intègrent bien. Pareil, tu imagines peut-être les pensées qui m’ont traversées : « Mais enfin, tu n’as même pas de formation en lettres, comment peux-tu parler littérature ? »
Pour la conclusion : oui, alors justement, je me demandais si ça n’allait pas être pompeux, figure-toi ! Mais je crois que j’ai voulu y mettre un peu de mon ressenti personnel, de ma maturation sur le sujet. Je crois que plus jeune, j’avais cette espèce de sensation que les histoires étaient magiques, que je lirai un jour un texte qui m’apaiserait en profondeur, répondrait à mes doutes et mes questions. Mais à l’évidence, tout part d’abord de soi, du choix que l’on fait ou pas de se laisser toucher et de s’appuyer sur les mots pour grandir.
Rythme : je fais le même découpage que toi. Dans la réécriture, j’essaie de rééquilibrer un peu, de tirer en arrière, plus tôt dans l’intrigue, certains éléments de la partie 3, pour qu’elle soit en effet moins dense et pressée.
Personnages : Viya : Je t’avoue que je ne suis pas satisfaite à 100% de son évolution. Elle s’est éloignée de l’image que j’en avais au départ, c’est à dire que je la trouve trop frondeuse par instant, mais en même temps si elle est trop faible, c’est peut-être ennuyeux. Merci pour ton avis qui nuance un peu le mien.`
Fid : « Détestable » et « terriblement attachant », c’est ce que je voulais, donc je suis comblée :D Je suis franchement émue de voir les retours sur ce personnage qui grandit dans ma tête depuis tant d’années <3
Eugénia et Igane : sur l’effondrement un peu trop poussé d’Eugénia, je vois que ça a gêné pas mal de monde; donc je vais essayer de reprendre ça, il y a vraisemblablement un petit souci de cohérence. Je vois complètement où tu veux en venir, et c’est vrai que maintenant, je la vois bien se rallier à lui en gardant une certaine superbe. Je crois que ça rendrait la fin meilleure :-) Merci pour la suggestion !
Viya et Dan : Je l’ai dit à d’autres lecteurs mais je ne sais plus si je t’en informée : j’ai supprimé la romance pour la faire basculer sur de l’amitié. Une amitié structurante pour Viya, mais pas plus. C’est bête, mais je crois que j’ai cédé à une sorte de pression de mettre une romance dans le bouquin, parce qu’il n’y en avait pas. Je crois que c’est mieux ainsi. Et puis, je me rends compte qu’on montre beaucoup de romances dans les bouquins YA alors qu’en vrai, je connais assez peu de jeunes en couple, et j’ai parfois l’impression que certains de ceux qui le sont le sont par besoin de conformité avec une certaine norme, et j’aimerais m’éloigner de ça. On peut vivre seul et être heureux, on peut être une fille et être amie avec un garçon, tout simplement :-)
Merci pour tes mots <3 Je suis heureuse et fière de faire partie de tes coups de coeur PA. J’ai déjà expliqué les difficultés de ces derniers mois ici et là, la difficulté plus encore de faire naître cette histoire au milieu de tout ça, mais tu m’as donnée l’élan d’aller au bout, avec les autres lecteurs et lectrice. J’avoue que mes yeux piquent un peu de lire ton dernier paragraphe. Merci pour ta lecture, ton aiguillage au cours de celle-ci, merci pour tes encouragements, pour tes critiques constructives et pour la finesse avec laquelle tu les présentes. C’est un vrai bonheur de t’avoir pour lectrice !
Je te dis à bientôt; sur les Portiers, et peut-être ici pour une nouvelle histoire dans quelques temps ! <3
J'ai lu tes réponses à mes autres commentaires, mais je n'avais pas grand-chose à ajouter, alors je vais me contenter de répondre à celui-ci :)
Déjà, aucun souci pour le délai de réponse, je pensais bien que tu étais chargée, d'autant plus que tu avait TLN a écrire, et puis faire une pause, de temps en temps, ça fait du bien <3 Ca fait plaisir de te revoir par ici quoiqu'il en soit !
Pour répondre à quelques points :
Pour l'univers : oui c'est vrai que c'est étonnant, finalement, qu'on ait pas plus de récits qui traite de la thématique des histoires comme tu l'as fait, comme d'une mise en abîme. Et je ne trouve vraiment pas que ce soit prétentieux, d'aucune manière même. On écrit ce qu'on veut écrire, et tu as bien fait de te lancer. Rien que parce que j'ai aimé te lire (et que d'autres ont aimé !), ça valait le coup <3
Pour l'intrigue : oh non, alors ne dis pas que tu n'es pas douée pour les intrigues, parce que moi j'ai vraiment été comblée par ton histoire <3 Pour le : « Mais enfin, tu n’as même pas de formation en lettres, comment peux-tu parler littérature ? »
Comme je t'interdis de penser ça ! Enfin, on n'a pas besoin d'être formé en quelque chose pour faire ce quelque chose <3 Sinon, on ne se donnerait pas le droit d'écrire, par exemple, parce que lors de l'écriture de notre tout premier texte, on ne possède pas de "formation d'écrivain" à proprement parler :) (à ce que je sache ? haha ;)) Alors chasse-moi ce syndrome de l'imposteur tout de suite ! <3
Et pour la conclusion : non vraiment je n'ai pas trouvé ça pompeux. Et puis parfois, inutile d'aller dans de grands raisonnements philosophiques pour clore certaines choses. La simplicité souvent possède plus d'effets que de longs discours alambiqués <3 <3
Pour le perso de Viya : moi j'ai été vraiment contente de son évolution, et si elle était rendue moins frondeuse, je me dis qu'elle n'évoluerait pas assez et qu'il manquerait quelque chose ? Enfin, je ne sais pas :)
Viya et Dan : oui supprimer la romance, je pense que c'est une bonne chose ! Comme tu dis, un garçon et une fille peuvent très bien tisser une amitié forte, sans que ça débouche sur de la romance, et c'est vrai que la plupart des jeunes ne sont pas en couple, donc ton raisonnement se tient et est très pertinent. Je respecte ça, et te soutiens à 100% <3 Toutefois, si jamais : avec Momo, comme on se savait deux de tes lectrices, et comme on a toutes les deux beaucoup apprécié ton histoire, on a échangé nos ressentis lorsque j'ai fini ton roman. Il apporte tellement de réflexions intéressantes que oui, on a un peu échangé (en toute bienveillance, vraiment, si ça peut te rassurer <3 En somme, on a juste discuté toutes les deux d'un coup de coeur PA qu'on avait eu, de la même manière que tu discutes avec un ami d'un bon roman ;)) Et bref, on a parlé de la romance entre Dan et Viya, et sache qu'on a eu une petite idée qui pourrait peut-être la rendre intéressante. Après, comme nous ne sommes pas celles qui écrivons ton texte, et comme tu sembles avoir fait le choix de supprimer la romance (choix que je respecte et comprends tout à fait, et Momo c'est pareil), on ne veut pas te dicter comment faire et te faire revenir sur ce choix-là. Sache toutefois que si ça t'intéresse, on peut t'exposer l'idée, en privé pourquoi pas, et à toi de voir ce que tu veux en faire ^^ Voilà !
Sinon, écoute : avec grand plaisir que je t'ai partagé mon ressenti :D C'était un vrai plaisir de te suivre tout le long, et d'encore le faire aujourd'hui. J'ai vraiment apprécié ma lecture, j'étais sincère <3 Je t'encourage dans ta réécriture, repose-toi bien surtout, et oui, à tout bientôt <3
(T'inquiète pour les Portiers, rien ne presse ! Et je sais que tu es chargée ces temps <3)
Pour Viya : oui, c'est ce que je me disais aussi. J'aime énormément les personnages fragiles, mais ça peut aussi être lassant pour le lecteur, donc je pense qu'accentuer sa détermination était nécessaire, surtout pour servir l'intrigue. Peut-être que je retenterai ce type de personnage dans une autre histoire, en allant cette fois au bout de ce que j'avais prévu pour elle au départ.
Oh, alors je suis très touchée de savoir que vous avez échangé toutes les deux :3 Jusqu'à présent, j'avais plutôt des lecteurs solitaires, mais c'est vrai qu'avec PA, on peut s'appuyer sur les ressentis de plusieurs personnes simultanément et c'est très précieux ! Si Momo est d'accord, je serai vraiment heureuse de connaître cette fameuse idée ! Ça pourra toujours m'être utile, parce que le texte peut toujours bouger, et même nourrir une autre piste. <3
Pour l’idée avec Momo : peut-être est-ce plus simple qu’on en discute par whatsapp? Je sais pas ce que tu en penses, mais avec Momo on est en contact là et c’est tellement plus simple je trouve pour discuter, déjà, de tout et de rien, et puis pour échanger sur nos histoires respectives. Ça aboutit à des échanges plus riches que dans l’espace commentaire sur PA. Si t’es d’acc, on peut se filer nos numéros en message privé sur le fofo! Mais si tu n’es pas à l’aise avec ça, on peut juste discuter en privé sur PA ! Après, je crois pas qu’on puisse discuter à 3 en privé, mais je peux faire l’entremetteuse :)
Alors, je vais essayer de faire un commentaire structuré en 2 parties : passage court sur ce que j'ai pensé de l'épilogue en lui-même (j'ai peu de choses à dire).
Et un plus long passage sur tout ce que j'ai pensé de l'histoire et des personnages, du début, de l'évolution et de la conclusion. J'essaierai d'entrer dans les détails point par point et aussi de donner ma vision d'ensemble :)
1. L'épilogue
Il m'a satisfaite, vraiment. Le fait que Fid continue à conter était une évidence, que Viya revienne aussi ! Leurs retrouvailles, au milieu d'une foule choquée, est très jolie et poétique ! Tu nous replonge dans le premier chapitre avec Viya qui s'apprêtait à parler, et tu termines ici sur la même chose, j'ai trouvé le parallèle intéressant !
La détermination de Fid fait plaisir, et sa nouvelle association avec Eugénia (je me suis dit à un moment "tiens, peut-être un jour, dans de longues années, prendra-t-elle la place de Psappha ?" Et je me suis dit que l'aider, la sauver elle lui servait peut-être à combler le vide laisser par Psappha !
Pour ce qui est d'Eugénia je vais revenir sur elle plus tard :) (Parce que c'est mon âme soeur de personnage, je crois que je t'ai assez rabattu les oreilles avec ça mdr)
Bref, une conclusion logique et agréable pour tous les personnages et qui laisse une perspective d'avenir plutôt ouverte lumineuse concernant la faille ! (J'aime que tu n'aies pas répondu à tous les problèmes, notamment à celui de l'Ennemi qui rode toujours).
2. L'histoire dans son ensemble (ça va être très long et je m'en excuse d'avance) :
- Mon point de vue général : c'est une histoire que j'ai énormément aimé lire et commenter tout au long de ma découverte ! Sans hésiter un de mes coups de coeur de PA ! Tes personnages sont forts et faibles à la fois, brisés et recollés, bref très humains ! L'intrigue fait beaucoup réfléchir, j'adore les contes et les légendes et je peux dire que là-dessus, avec tes références à nos histoires à nous, tu m'as régalée ! Je pense que c'est une histoire magique, qui a une force très unique, et qui trouvera un jour sa place en maison d'édition.
Mais... cela ne va pas dire que je n'ai pas quelques petits bémols, et j'y viens après ^^ Mais PROMIS, ça ne change rien au fait que j'ai énormément apprécié ton histoire et ta plume, hein ! Ne l'oublie pas !
Les détails :
- Le personnage de Viya : elle est ni "forte" ni "faible" dans le sens où elle casse pas la baraque tous les 4 matins, et elle n'est pas non plus dénuée de passion et quand elle pète un cable, c'est puissant (ex : la vengeance contre Eugénia avec la Poudre d'Escampette). Sa soif de liberté et sa fuite de son destin étaient de belles causes, et le fait qu'à la fin elle se résigne à accepter son destin n'est pas que de la fatalité ni de la passivité selon moi ! Il y a une sorte de maturité dans ce choix-là qui était une belle évolution pour Viya. Le personnage est dans tous les cas bien construit et cohérent. Peut-être, montrer qu'elle n'était pas si opposée au Prieuré un peu avant qu'elle y aille ? Juste histoire de rendre sa décision finale moins... subite ? :) Même si la décision reste logique et sensée !
- Fid : presque rien à dire ! C'est un beau personnage, très touchant. Il est cohérent du début à la fin ! Ses émotions sont toujours très brûlantes, et son charisme fonctionne toujours. Juste, comme en parlait Isa, le rendre moins impuissant notamment face à Eugénia et Igane lui servirait peut-être :) Aussi, détailler un peu plus ce qu'il dit aux soldats et à Igane lorsqu'il les hypnotise tous à la fin ? Je trouve ça fort qu'il rappelle ce don qu'il avait enfoui, mais j'aurais aimé qu'il soit plus détaillé au lecteur, pour qu'on soit envoûté nous aussi ;)
- Eugénia (et c'est là que je vais peut-être te sembler pénible lol) : j'adore ce personnage. Sa méchanceté, son arrogance et sa classe, même quand elle fait les pires classes, sous prétexte d'avoir un espèce de grand plan caché... ça me fait vibrer ! Et qu'elle s'allie à Viya à la fin, je l'attendais, et là-dessus je n'ai pas été déçue ! Le fait que ce soit sa mère, partie dans la Faille, à l'origine de tout ça, pourquoi pas ! Je ne m'y attendais pas donc pourquoi pas ! En revanche, ce qui m'a déçue, c'est son comportement après cette révélation. Qu'elle s'énerve, s'en prenne à Viya, la force à aller dans la Faille, là, ça m'a pas choquée, c'était très Eugénia ! Mais quand elle commence à pleurer, à supplier, je suis sortie du personnage. Je n'ai pas trouvé très subtil le changement de la Eugénia violente et arrogante vers la Eugénia qui crie et supplie ^^ Qu'elle change un peu parce qu'elle s'est révélée, d'accord, mais pas du tout au tout comme ça. Je pense qu'elle aurait vraiment gagné à garder sa superbe jusqu'à la fin, même lorsqu'elle était au fond du trou. Elle peut montrer sa faiblesse sans se mettre à terre ou à genoux selon moi ! Et pareil, lorsqu'elle va voir Fid à la fin, elle se recroqueville face à lui, j'ai trouvé ça très étrange ! Déjà, elle a pas vraiment perdu le jeu, contrairement à Igane. Donc pas vraiment de honte à avoir. Ensuite, c'est Eugénia, elle est toujours fière mais quand y a zéro raison ! Et honnêtement, Fid ne l'a jamais humiliée. Donc qu'elle se fasse toute petite à son arrivée face à lui, je n'ai pas été très convaincue ! Après voilà, peut-être que ma vision d'Eugénia est faussée ou quoi, mais je tiens vraiment TROP à ce perso alors je voulais te dire me ressenti ^^
- Igane : le personnage est intéressant, mais je crois qu'il aurait gagné à ce que tu dévoiles un peu de son passé avant ! Qu'il fasse des allusions aux moments où il écoutait les contes d'un gars (sans dire que c'est Fid), des trucs comme ça. Là j'ai vraiment eu l'impression que toutes les infos étaient balancées au même moment. Ce moment où Fid fait le lien avec la larme, et il comprend tout d'un coup ! Alors qu'il ne comprenait rien aux intentions d'Igane depuis le début.
Aussi, c'est parfaitement subjectif, mais sa fin m'a semblé peu adaptée aux messages que tu fais passer dans ton histoire... Ce que disent les légendes, la force des mots... J'aurais aimé pour lui une fin moins manichéenne, moins physique ! Tuer les méchants, je trouve que ce n'est plus vraiment d'actualité aujourd'hui, sauf force majeure ^^ Là, je ne trouve pas que ce soit un méchant qui mérité vraiment la mort ! Surtout, par une Soeur ? Qui certes protège la Faille, mais là qui a l'air surtout de péter un cable sur le moment ? Pourquoi pas une mort symbolique par les mots ? Les mots de Fid l'achèvent et il n'est plus jamais capable d'écrire par exemple ? Enfin, je sais pas, j'aurais aimé une fin pour lui dans la lignée de tous les symboles de ton histoire ! La mort physique me semble trop simple. Mais c'est peut-être moi qui suis trop pénible, je ne sais pas ^^
Aussi, mais c'est plus anecdotique : j'aurais plus de détails sur concrètement, comment Igane a procédé pour détruire les Légendiers et les conséquences factuelles. Tu parles de l'histoire qu'il a écrite, que tout le monde croit... Mais c'est quoi cette histoire ? Il l'a diffusée comment ? Qui l'a lue ? Qu'est-ce qu'elle contient exactement ? Je pensais qu'on aurait des infos vers la fin, mais en fait pas trop ^^ Du coup, quand la thématique de l'histoire en temps réel est développée, je trouve que ce serait cool que tu rentres plus dans le concret pour dire "voilà ce que Igane a écrit, et voilà ce que les gens croient".
- Psappha : c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé, et dont la mort m'a un peu attristée. Elle était douce, élégante, belle... Mais pour encore plus faire compatir le lecteur, moi j'aurais ajouté quelques trucs : déjà, j'aurais donné plus de détails sur sa compagne, leur histoire, etc. Son nom, déjà ! On a son nom qu'à la fin, juste pour dire "Rhéane va être effondrée". Mais du coup, on a vachement de mal à sympathiser avec ce personnage qu'on a jamais vu ni dont on n'a jamais entendu parler. Aussi, ça permettrait de laisser un indice sur la manipulation d'Igane ! Si tu nous avais parlé un peu avant de Rhéane, on aurait eu une petite base pour se dire "tiens, peut-être que ça va avoir un impact sur la suite..." Et au moment de la révélation d'Igane : hop ! on voit l'impact ! Elle était si amoureuse que c'est ça qui a amené sa perte ! Là on fait le lien entre son grand amour et sa "déchéance" qu'à la fin et je trouve ça dommage :)
- la romance entre Dan et Viya (c'est peut-être le truc sur lequel je vais être le plus chiante) : sur le principe, la romance est mignonne, c'est 2 persos qui ont l'air tout à fait compatibles, sains, etc. Mais dans la réalisation, je trouve que c'est allé très vite ! Après, tu me diras, ton histoire n'est une romance (et dieu soit loué !), mais alors tu n'es pas obligée de mettre de la romance ! Ou alors, pour impliquer mieux tes lecteurs, je pense qu'il faut la construire plus en amont :) Dan arrive très tard dans l'histoire, et même si on sentait quelques vibes, c'était très léger ! J'ai limite senti plus d'ambiguïté avec Fid, alors que ce n'était pas ton intention ^^ Le but de la romance selon moi, c'est pas le suspens. Le but c'est pas de lire "ils s'embrassèrent" et se dire "wow. je m'y attendais pas, trop bien !!" Une romance, selon moi (je suis loin d'être une pro hein, je précise, alors je te délivre ma vision de lectrice xD) on doit la voir venir de loin, avec des milliers de petits indices par-ci par-là, une tension qui monte petite à petit... Et là, quand la tension tombe, on se sent vraiment soulagé et apaisé pour les personnages ! Là, ça n'a pas été mon cas. Je ne sais pas, j'ai vraiment eu l'impression que tu t'aies dit au bout de 30 chapitres "tiens, je vais mettre ces 2 ensemble et ce sera mims", alors soit, ça peut l'être ^^ Mais pour moi, tu aurais pu laisser des indices en amont bien avant ;) Une romance qui se construit en 10 chapitres, même pour un livre qui n'est pas centré dessus, bah c'est très peu pour que le lecteur s'attache à cette relation et la soutienne :/ Et si tu as fait par peur que cette relation fasse de l'ombre à celle de Viya et Fid : rassure-toi ! Aucune relation ne pourra faire de l'ombre à celle-ci, elle restera unique et indéfinissable et c'est ça qui la rendra la plus puissante de toutes ;)<3 Après bon, tu fais ce que tu veux, c'est peut-être pas très important ^^ Peut-être que tu ne souhaitais pas du tout faire accrocher le lecteur à cette romance ? Mais dans ce cas, pourquoi l'avoir créée ? ^^ Enfin je sais pas, c'est à toi de voir ;)
- Sur la fin en général : je l'ai trouvée très rythmée, très passionnante, comme tu l'as vue je l'ai lue vite ! Néanmoins, je trouve que c'est à double tranchant : ça va peut-être un peu trop vite ? Tu as bien construit ton intrigue, ton histoire, tes persos... Et tout se dénoue si vite à la fin ! Eugénia dévoile très vite ses vraies intentions, Viya se range vite de son côté et saute dans la Faille... Igane et Fid ne s'expliquent pas vraiment, juste Fid a comme une sorte de révélations d'un coup et toutes les infos nous tombent dessus. Pareil pour Psappha et sa faiblesse. En fait, c'est difficile d'être emporté par le message d'une fin quand on nous balance toutes les infos nécessaires à sa compréhension justement à la fin ! C'est bien d'avoir des révélations (et celles que tu nous fais sont trop cool), mais ce serait vraiment plus impactant si ces révélations avaient été l'aboutissement d'un faisceau d'indices bien disséminées tout au long de l'histoire.
Ou alors, que les infos arrivent au compte-goutte, là elles arrivent vraiment toutes à la fin, et du coup bah on a pas le temps de se dire "wow alors ça se termine comme ça" parce qu'on est en train de se dire "ah oui, alors ça explique ça, et ça, c'est pour ça, et ça..." Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ^^
Exemple : si on avait su avant que Fid avait rencontré un petit garçon qui l'avait écouté conté, passionné bla bla bla / et d'un autre coté, si on avait su aussi que Igane avait été passionné par un conte parlant de machin-truc... ça, mettons tu nous le dit dans les chapitres 20-30, lorsque les PDV sont centrés sur eux. Et là, dans le dénouement : Fid voit la larme, et bim ! Tout s'emboite ! Il comprend que le garçon c'était lui et là, le lecteur avait les indices et se dit "MAIS BIEN SUR !" Et là on comprend mieux le PDV d'Igane et sa haine, je pense ! Et on serait bien plus enclin à compatir avec lui (ce qui est pratiquement impossible en l'état actuel des choses, je trouve).
Enfin voilà, ce n'est qu'un exemple et une idée, mais voilà ! Toutes les sous-intrigues auraient mérité un faisceau d'indices les précédant je pense, pour que leur résolution soit plus éclatante.
Voilà, j'en ai fini ! Mais vraiment, ça n'enlève rien à la qualité de ton texte et à ses personnages que j'ai adorés ! Juste, voilà, je pense qu'il y a des améliorations à faire pour rendre la fin vraiment explosive !
Surtout, n'hésite pas, si tu as des hésitations, interrogations, ou que t'as mal compris certaines de mes remarques (ou si tu veux m'engueuler et me dire que j'ai rien compris aussi, why not xD) : contacte-moi en MP ! Je serais ravie d'échanger avec toi sur CQDL. ;)
Sur ce, ce fut un bonheur de te lire, et je vais à présent faire mon deuil de Viya, de Fid et SURTOUT d'Eugénia (mdr la fanatique) !
Gros bisous, et à hâte de lire plus de toi <3
Comme je te l'ai dit, j'ai lu tes remarques après avoir envoyé à un éditeur, mais elles me seront très précieuses pour d'autres envois futurs :-)
Merci d'abord pour ton retour positif sur l'épilogue !
Pour tes autres remarques :
Viya : merci pour ce que tu me dis sur son développement. Pour sa transition interne un peu rapide, je pense en effet adoucir ce changement de caractère.
Pour Fid : c'est mon personnage préféré, alors je suis très heureuse de son retour <3 Concernant ta suggestion de détailler un peu plus ce qu'il dit aux mercenaires, j'aimerais beaucoup, mais ça va me demander beaucoup beaucoup de travail xD et c'est la raison pour laquelle j'ai éludé en partie ce passage. Je m'explique : puisque c'est sa dernière grande "envolée" rhétorique, je pense que je ne peux pas me contenter d'écrire un truc moyen. Le problème, c'est que les compétences de Fid dans le domaine dépasse les miennes (j'ai cette tendance à écrire des personnages trop intelligents, ça m'apprendra) et je ne sais pas si je suis capable de produire un discours vraiment à la hauteur de ce qu'il est. D'ailleurs, c'est pour ça que tout au long de l'histoire, Fid est un peu "affaibli" quand il prend la parole (soit parce qu'il a bu, soit parce qu'il est perturbé, etc.). J'ai bien conscience que si Fid peut "envoûter" les gens, je ne sais pas "envoûter" le lecteur ;-)
Eugénia : Je comprends ce que tu me dis quand tu expliques que tu trouves dommage de la voir supplier. . Le truc que je garde en tête cependant, c'est qu'Eugénia souffre énormément. Elle tient grâce à sa rage, et quand elle est allée au bout, il ne lui reste plus rien. Peut-être que je pourrais en effet lui faire garder un peu plus de sa superbe, ou au moins que son effondrement ne soit pas physique ?
Igane : Totalement d'accord avec toi sur le fait que je devrais introduire un peu plus de son passé avant. Je l'ai fait dans la réécriture. Pour la fin de son arc, je ne pense pas que quelqu'un puisse mériter la mort et son trépas résulte simplement de l'enchaînement de l'action. La mort physique est peut-être simple, mais je trouve l'idée qu'il ne soit plus capable d'écrire trop violente. Parce que si Fid l'empêche d'écrire grâce à ses mots, ça implique qu'il lui implante un traumatisme, quelque chose qui détruirait sa créativité, et je trouve ça très sombre. Et en même temps, je ne peux pas offrir à Igane une simple rédemption ou une amnistie. Bref, à creuser.
"L'histoire" d'Igane : comme il l'a dit à Fid, c'est une histoire grandeur nature, et c'est donc une intrigue qui passe par la presse essentiellement. De la même façon que des gens montent des dramas et des fakes-news sur les réseaux, I'idée c'est qu'Igane fasse un genre de feuilleton où il fait paraître régulièrement des articles qui livre une certaine vision des faits, une certaine narration de la réalité. Je pourrais sans doute pousser cela davantage, expliciter, je vais y réfléchir.
Psappha : Dans la réécriture, on rencontre vraiment Rhéane. Je prends note de tes remarques ^^
La romance : elle est... supprimée dans la réécriture xD En fait, je trouve qu'elle n'apporte pas grand chose. Si j'ai correctement fait les choses, tous les petits gestes que Viya et Dan pourraient avoir entre eux sont désormais d'éventuels indices de romance MAIS elle ne se concrétise pas dans l'histoire, elle la dépasse. Je ne sais absolument pas si ça se fait en terme de narration, mais je me suis dit "puisque tu n'as pas le temps de la concrétiser dans la narration, tu l'amorces et tu laisses le lecteur imaginer le reste".
Pour l'intrigue en générale :
Je comprends cette sensation d'infos balancées à la fin un peu rapidement. Cette histoire est un vrai casse-tête pour moi et j'ai conscience d'avoir mal dénoué certains trucs. Maintenant que le texte est achevé, il va m'être plus facile de rééquilibrer certaines choses.
J'aime beaucoup beaucoup ta suggestion sur l'idée d'avoir un foreshadowing sur le passif entre Igane et Fid. Mon idée, ce serait de mentionner un livre qui a disparu de la bibliothèque des Légendiers (sans en mentionner le titre), puis de le voir ensuite du point de vue d'Eugénia dans les mains d'Igane, sans s'attarder, et cette histoire, ce serait celle contée par Fid à Igane enfant :-)
Je vais voir comment régler les autres point que tu soulèves, merci en tout cas d'avoir pris le temps de tout me détailler, ça m'aide beaucoup ! :D
Mille merci pour ta lecture et tous tes précieux conseils <3 Je ne sais pas si des mots sont suffisant pour exprimer ma gratitude. Sans vous tous, je crois que je n'aurais pas eu la force de travailler ce récit aussi longtemps et de continuer à le faire. Cette histoire doit son existence aux lecteurs, et à toi en particulier <3
1. Pour Viya, je suis d'accord, je pense que tu peux rendre son revirement plus progressif ;) Quelques petites hésitations de sa part à propos du Prieuré à partir de la seconde partie du livre devraient suffire je pense ! À base de "c'était peut-être pas si horrible que ça en fait, cette enfance là-bas ?" ou "et si j'y étais heureuse là-bas en fait ? Et si j'y trouvais ma place ?" Dans des moments où elle doute à fond par exemple, ça pourrait être sympa !
2. Pour Fid, alors je refuse que tu dises que tu as créé un personnage plus intelligent que toi xD Si tu l'as créé, c'est que tu es au moins aussi intelligente ! Et puis, pour ses qualités d'éloquence, je ne sais pas... Je vais te proposer un truc peut-être un peu chelou, mais... et si tu lisais les retranscriptions de procès très très célèbres avec les discours de ténors du barreau ? Ça peut t'inspirer ! Et ensuite, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose ! Tu n'es pas obligée d'écrire un discours ! Mais ses mots, juste avant qu'Igane pleure, ça me parait presque indispensable qu'ils apparaissent, histoire que le lecteur compatisse vraiment avec Igane tu vois ?
3. Eugénia : oui je comprends bien qu'elle est effondrée et qu'elle souffre. Mais elle n'a jamais montré ses émotions avant, surtout pas à Viya. Et même si elle n'a plus rien, elle a toujours son éloquence et sa fierté, enfin je ne sais pas... J'ai vraiment trouvé ça étrange qu'elle s'effondre physiquement comme ça, ça m'a déçue d'elle ! Effectivement, je l'aurais plutôt vue perdre ses moyens mais dans ses mots ? Que ses mots perdent leur force ? leur mordant par exemple ? Mais je ne crois pas qu'il soit opportun de la montrer si vulnérable et tragique, alors que ce n'est tout simplement pas dans son caractère non ? Même si elle est au fond du trou, elle reste Eugénia pour moi ^^ Enfin je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
3. Igane : l'idée du livre qui a disparu et qu'Eugénia voit entre ses mains, c'est parfait je pense ! Il pourrait le tenir avec une certaine force, ou avec des mains tremblantes, ou alors le regarder avec une expression très intense ? Enfin, je sais pas, mais un détail qui attirerait l'attention d'Eugénia et donc du lecteur ? Et ça humaniserait pas mal Igane aussi, tout le monde y gagne (Y gagne.. I-gane... , lol super jeu de mots BREF pardon xD). Et par rapport à sa fin, justement je suis d'accord : personne n'a le droit de mourir et là il est quand même tué volontairement par Helena, je trouve ça vraiment violent et pour le coup, j'ai du mal à voir à travers cette scène une symbolique ou un sens par rapport à tous les thèmes de ton histoire :/ Bon, alors si le fait qu'il ne puisse pas écrire est trop violent pour toi... Que dis-tu de : Fid lui dit un truc/lui fait comprendre un truc qui fait qu'il n'arrive plus jamais à écrire COMME AVANT ? Genre, son écriture change à jamais, donc "sa voix" à travers ses écrits est altérée à jamais ? Et du coup, il ne raconte plus jamais les mêmes histoires, et surtout plus jamais comme avant ? Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ? ^^ C'est à la fois une punition, et à la fois un renouveau. Je trouve ça pas mal ! Mais c'est toi l'autrice ^^
Et concernant son histoire en temps réel, oui je crois que dans ton récit tu ne parles que d'un article de presse qui raconte des bêtises sur les Légendiers ? Du coup ce n'était pas si clair que son plan c'était les fake news par la presse je trouve. Donc oui pourquoi pas rajouter des éléments ? 1 ou 2 articles en plus ? Ou en tout cas, montrer que les conséquences sont vraiment très très graves. Je ne sais pas ^^
4. Psappha : si on voit Rhéane dans la réécriture, alors je pense que c'est parfait ;) Ça permettra au lecteur de bien plus sympathiser avec Psappha et Rhéane du coup !
5. La romance : c'est un bon choix de la supprimer. Je ne voulais pas dire texto qu'elle n'apportait rien mais c'est vrai ^^ Elle est bien trop périphérique et rapide pour attirer la sympathie du lecteur je trouve ! Et ton histoire n'a pas besoin de romance, vraiment pas ! Et laisser le lecteur imaginer, c'est toujours plus marrant (puis ça fait rager les rageux et ça c'est le best mdr) ;)
Et pour tes remerciements, vraiment tu ne m'en dois pas :) C'était avec plaisir que je t'ai lue et que je continuerai à te lire ! Et si ça a pu t'aider, alors je suis d'autant plus heureuse d'avoir été dans cette aventure avec toi <3
Pris dans l'intrigue, et les personnages, j'ai tout avalé hier soir. et j'ai adoré.
Ce commentaire, tout d'abord pour te dire, a quel point j'avais apprécié, et m'étais projeté dans ton histoire.
Si le début est un peu plus lent à se mettre en place, la fin est très rythmé, et le lecteur totalement accroché.
(comme dit précédemment, suivant la cible de lectorat, c'est pas gênant. si la cible est plus jeune, il vaut peut-être mieux expliciter un peu plus tôt l'intrigue)
* L'intrication des 'légendes' (la chèvre de M. Séguin, l'Odyssé, et même les quelques citations) avec l'histoire que tu racontes sont très bien trouvés. Au point parfois ou l'on se demande ce que tu as trouvé en premier l'histoire de Viya, ou les 'légendes' auxquelles tu voulais faire référence. Cela donne une profondeur à ton récit et aux personnages (quand ils se projètent dedans), tout en finesse, car à travers les légendes.
* l'histoire de l'histoire : la 'mise en abime' de l'histoire qui racontent l'écrivain Igane, en train de construire son histoire, et ainsi de dévoiler les dessous d'une histoire, est amusant. (procédé que j'ai déjà pu lire/voir quelques fois). Et ici c'est bien, fais cela fais sourire, et réfléchir.
* Les personnages :
- Viya : On a un peu plus de mal à comprendre le refus / la peur de la sororité. Il faudrait peut-être insisté au début, sur le fait qu'elle voyait la sororité comme quelques chose de plat / de monotone, alors qu'elle, Viya, est une réveuse. Mettre un peu plus en avant ce décalage qu'elle percevait, et qui est finalement résolu, par l'agrandissement de la faille qui va lui permettre de vivre son aventure.
A la fin, le revirement de situation, quand elle accepte d'être une sœur, est je trouve un peu rapide. lors du chapitre 36
- Fid : Tu nous as fait une belle surprise avec lui.
- Eugénia : de même le changement d'Eugénia, chapitre41, m'a paru très rapide / artificiel. Si les leviers expliquant son changement son bon, j'ai l'impression que cela tient en 3 lignes, alors qu'il aurait fallu un peu plus pour la convaincre. Aurait-elle passer tant de temps à préparer sa vengeance, à conspirer contre les uns et les autres, si il suffisait de si 'peu' pour la convaincre.
En tout cas, c'est une belle histoire que j'ai pris plaisir à lire.
Merci encore pour nous avoir partagé ton histoire. Au plaisir de te relire.
Arnaud
Merci pour ce commentaire riche et très utile !
Merci pour ce que tu me dis sur les légendes et la mise en abîme, je suis ravie de savoir que tu as apprécié ces points !
Je note bien tes remarques sur les problèmes motivationnels de Viya et d'Eugénia, elles me semblent très justes et je vais essayer de réctifier ça dans ma réécriture !
Merci à toi de m'avoir lue et à bientôt !
Merci et j'espère pouvoir te lire à nouveau très bientôt.
Déjà j'aime bien que l'on commence avec Fid, parce qu'on devinait à peu près la forme que pouvait prendre la suite de son histoire, ce qui réserve le mystère pour la fin en ce qui concerne Viya. Bien joué, c'est agréable d'entrer dans l'épilogue de cette manière !
"Chaque nuit, il marchait dans les rues et y dispersait les vers de Psappha." Là je me demandais s'il s'agissait des vers de Baudelaire, ou littéralement de vers écrits par Psappha ? Dans le second cas, cela voudrait-il dire que la dissolution de la Confrérie des Légendiers a abouti à une séparation plus simple entre l'invention écrite (Romanciers) et la performance orale (Orateurs), les Légendiers ou du moins Fid se sentant désormais libres de pouvoir faire vivre la fiction, qu'importe d'où elle vient, puisqu'ils sont hors-système ? (Je ne sais pas si ma question est suffisamment claire.) Quoi qu'il en soit je trouve que cette petite mention à Psappha qu'il porte à travers ses mots est bien placée et rappelle l'importance de leur histoire (davantage que dans ce qui précède, où tu savais que je m'attendrais à la voir plus présente encore).
"Fid avait encore besoin de son appui. Il s’en accomodait. On ne répare pas si vite un corps qui a souffert et sa canne faisait partie de sa légende." (Attention, il y a deux -m à "accommodait") C'est une question que je me suis posée lorsque Viya a refermé le canal : si Fid allait véritablement guérir, ou même s'il n'allait pas continuer à sentir une douleur fantôme et psychologique. Comme d'habitude, tu traites le sujet avec beaucoup de simplicité et c'est complètement raccord avec le personnage, je trouve. Et puis cette conscience de ce qui fait son histoire est très magique à l'endroit de cet épilogue. <3
"En attendant que la vérité triomphe peut-être, Fid essaimait des contes comme on plante des graines pour faire pousser des fleurs." Si joliment écrit <3
J'aime beaucoup le sort que tu donnes à Eugenia ! Là encore ça me semble raccord. On a conscience en quelques lignes que le personnage essaie de guérir et de se reconstruire, même si ce n'est pas évident. Et je n'y avais pas du tout pensé mais ça ne me surprend pas que Fid l'accompagne sur ce chemin.
"et changé troisième marche" Il y a un "la" qui s'est fait la malle !
"Depuis le bateau, Viya avait reconnu de loin la silhouette de Dan, qui l’attendait sur le quai des Docks. Un vent printanier avait décoiffé ses cheveux. Il n’avait pas changé." Il faut que tu saches : Dan c'est un peu le beau gosse inavoué de ton histoire. Perso je ne l'imagine pas autrement parce que son personnage est trop doux et paisible pour qu'il ne soit pas beau en matière de papier. Voilà. C'est dit. Beau gosse. x)
"La jeune fille sauta à terre plus qu’elle ne descendit de la planche qui permettait de débarquer et le serra contre elle, avant de se détacher aussitôt pour venir déposer un baiser sur ses lèvres." AH
AH
(Comme c'est l'épilogue, je lis vraiment lentement pour faire durer le plaisir et du coup tu as toutes mes réactions x) Je ne change pas mon commentaire précédent pour cette raison ahah)
C'est cool de ne pas raconter comment ils en sont arrivés là, même si ça ne me surprend pas. Je dois avouer que je m'attendais plutôt à une amitié très forte et que je n'ai pas de "satisfaction" dans le sens où Viya+Dan n'était pas le OTP de cette histoire, pour laquelle je n'avais aucun OTP, mais ça me va très bien... et ça me va d'autant plus que comme ça, on évacue un peu l'ambiguïté que sa relation avec Fid avait. 8) Et puis mon commentaire précédent en est témoin : sans t'égarer dans 36 descriptions bien trop romanesques de Dan, tu as réussi à bien me le vendre. 8)
"à son grand soulafement" C'est un mot amusant mais tu auras peut-être envie de corriger ahah
"le monde d’où venait les histoires" venaient*
"Les protectrices avaient craint que la poudre d’Eugénia ait déséquilibré l’Intermonde, ouvrant des canaux vers des mondes hostiles ou provoquant l’effondrement de la Montagne. Mais les mois passaient et la déchirure demeurait stable." Ça c'est bien pratique, car passer par ce que les protectrices craignent permet aussi de répondre aux questions qu'on pouvait se poser dans le chapitre précédent !
"Ses traits de son visage" "Les" à la place de "Ses" me semble toujours plus léger dans ce cas :o
Voir Viya arriver et se préparer à conter du point de vue de Fid est très bien, je trouve ! Je m'attendrais tout à fait à ce que tu me surprennes, mais je crois que vivre tout ça et avoir le recul sur d'où elle vient etc aurait été lourd et fastidieux à aborder de son point de vue à elle. Du coup c'est bien comme ça, ça nous permet de prendre des distances avec ce personnage qu'on est sur le point de laisser, tout en se rappelant comme Fid son histoire, et sans avoir un point de vue trop extérieur puisque c'est évidemment le sien. Les choses s'enchaînent très simplement et je ne viens pas à douter un instant du personnage de Viya, qui se comporte pourtant assez différemment de celle qu'on a rencontrée et vu évoluer. Qu'elle vienne conter avec Fid est aussi très fort en soi, plein d'importance, de "nostalgie" j'ai envie de dire, d'audace et de beauté.
Et puis tu finis sur leur petite formule de Légendiers, si jolie, et avec deux phrases tout en simplicité. Là c'est cerise sur le gâteau, avec le meilleur de ce que ton style peut nous offrir.
Ah la la. <3
Bon, à moi de prendre mon inspiration : j'en ai des choses, à dire. x) Je suppose qu'elles ne seront pas toute utiles mais ton histoire me fait déborder, tu nous offres tant que mille mots ne suffiraient pas et que je me sentirai quoi qu'il arrive toujours redevable.
Je me souviens que ma Pile à Lire était pleine à craquer d'histoires que je suivais déjà assidument chaque semaine lorsque la tienne est arrivée, et que ce n'est que ma curiosité qui a eu raison de moi. "Tiens, on jette un œil, comme ça." Et tout compte fait j'avais trouvé ça captivant dès le départ, et tu n'as pas lâché mon attention jusqu'au bout ! Je le reconnais avec nostalgie - ce plaisir qu'on a lorsqu'on referme un livre et qu'on arrive sur la quatrième de couverture, qui prolonge la couverture et nous renvoie instinctivement "au début".
Je crois d'ailleurs que j'aurais aimé un peu plus de passages osés en terme de création littéraire (poèmes, etc), dans la mesure où ce sont ces Joutes Automnales qui ont précisément eu raison de moi, mais d'une part c'est très personnel, et d'autre part cela dépend du public que tu vises. Tu m'as plusieurs fois fait plaisir et tu sais combien j'ai aimé les doubles lectures que tu proposais lors de certains dialogues, donc je ne reste pas sur ma faim. Il ne s'agit là que de gourmandise.
Je me souviens aussi des commentaires du début sur le monde que tu installais et cette présence un peu mystérieuse du Prieuré. J'avais suggéré à ce moment-là que c'était peut-être une manière de nous faire découvrir petit à petit ton monde, mais si je devais maintenant donner un avis plus tranché, je dirais que tu gagnerais sans doute (selon moi hein) à présenter les choses de manière plus explicite et claire dès le début. Peut-être que de cette manière, on aurait davantage conscience des tensions politiques avant que le Prince ne pointe le bout de son nez (ce qui lui donnerait davantage de "présence") (conscience si tant est que Viya en soit vraiment consciente) et peut-être qu'on visualiserait mieux cette faille à propos de laquelle j'ai pu être si pénible. Et je crois même qu'à propos de la complexité de cette dernière, tu pourrais aussi jouer sur ce que Viya sait et que les habitants lambda de Hydendark ne savent pas pour prendre ses recoins d'ombre par la main. Et/Ou aussi davantage insister sur le fait que Viya essaie délibérément de ne pas penser au Prieuré. Je crois que si c'était plus explicite, on comprendrait un peu plus son appartenance à ce lieu qui semble arriver avec assez d'évidence à la fin.
À propos de l'évolution de Viya, je crois que les commentaires au fil de la lecture donnent un bon regard sur la réception que j'en avais, donc je ne vais pas développer. Pareil pour Fid. Avec le recul, j'ai l'impression que la première suit vraiment une trajectoire linéaire (puisqu'elle grandit et se trouve elle-même), tandis que le second serait dans quelque chose de plus "circulaire", comme s'il passait par plusieurs moments pas terribles (l'alcool, la chute, Igane) avant de se recentrer sur lui (et donc pas se trouver mais se retrouver). C'est l'impression que j'ai, en tout cas.
Je dirais que tu as bien accompagné l'évolution d'Eugenia aussi, entre ses intentions qui demeurent longuement obscures (le mystère est bien entretenu) jusqu'à ce qu'on en connaisse les raisons qui me semblent assez compréhensibles. Tu sais ce que je pense de Psappha. George, Archie et Dan sont des personnages secondaires, mais suffisamment présents et cernables de ce point de vue-là - il n'y a qu'Elisabeth pour laquelle on aimerait davantage sentir son amitié avec Viya. En même temps je comprends bien, avec cet épilogue, pourquoi elle brillait si peu à côté de Dan.
Voilà, ça ce ne sont que des blablas que j'ai envie de blablater en espérant qu'ils puissent t'être utiles ou simplement confirmer tes intentions ou ce dont on avait déjà discuté, sachant que je dis beaucoup de "Je crois que" et "Je trouve que" qui ne restent que l'expression de mon point de vue qui peut tout aussi bien ne pas être valable. Tiens d'ailleurs, je vois que Prudence a ajouté son commentaire et je dois dire que je suis assez d'accord avec ce qu'elle dit !
À propos de ce qui rend cette histoire unique, maintenant, je te redirai encore une fois combien j'ai apprécié ton style. Quelques petits moments pourraient être rééquilibrés niveau show/tell mais dans l'ensemble, j'aime beaucoup sa sobriété et son efficacité. Tu connais pourtant le mien qui est bien plus lourd, mais même si j'aime chercher les sens, les synesthésies et les associations bien denses (...lourdes ^^) je suis loin de trouver ta sobriété insipide. Au contraire (et c'est ce qu'on doit penser quand on n'est pas touché par un style comme le mien, par exemple !), c'est sa sobriété qui fait qu'on se laisse porter par ce que tu racontes et qui donne davantage de résonnance aux moments qui sont chargés d'importance. À plusieurs moments je t'ai parlé de magie, que j'ai même interrogée du point de vue du système de ton monde lorsque je le découvrais encore, et ça me plait de voir que tu as contenu cette dimension à la faille. Je me dis aussi que ça permet en quelque sorte de faire rebondir cette magie dans ce qui se passe et les connexions qui se tracent entre les personnages (et je m'amusais tellement à tenter de comprendre les parallèles entre eux, merci encore !). Bravo pour ça, car ça demande tout de même beaucoup de subtilité.
Maintenant je te redirai encore (mais jamais assez) combien je trouve le sujet de ton histoire original et beau. C'est un hommage très fin aux histoires qui nous font vivre, sans s'égarer dans des louanges vides de sens, puisque ça nous fait aussi réfléchir sur notre manière de lire et d'aimer lire, d'écrire et d'aimer écrire. Et là encore, les questions qu'on se pose sont en partie pour le simple plaisir de la pensée, et en même temps elles interrogent aussi sur notre propre monde (ce que je veux maladroitement dire c'est qu'elles sont à la fois "philosophiques" et "politiques", en quelque sorte - j'espère que tu vois ce que je veux dire). Par gourmandise, je me demande même si développer davantage l'enjeu des journaux etc ne permettrait pas de boucler la boucle de cette dimension-là (je pense à Deleuze, l'information, les sociétés de contrôle). Parce que c'est vrai que la société que tu décris interroge dans la mesure où elle semble tout à la fois idéale et pas si idéale que ça lorsqu'on la lit. À ce propos, je serais incapable de trancher entre les deux, ou de savoir ce que j'en déduis. Je crois que je n'ai pas envie de poser de mots là-dessus non plus, et simplement envie de continuer à y réfléchir de mon côté. C'est déjà ce qui fait que ce n'est pas un manque à proprement parler (ce pourquoi je parle de gourmandise). Et ça, si je peux me permettre, je trouve que c'est génial d'arriver à le faire. Je sais que quelque part, ton histoire continuera à vivre à travers moi pour cette raison. C'est quand même bien bien chouette, et surtout admirable.
Le contexte est particulier sur Plume d'Argent : je t'ai suivie du premier chapitre à la fin, tu as eu mes retours petit à petit, plus ou moins "complets" et "utiles". J'avoue que je ressens beaucoup de fierté d'avoir pu suivre cette histoire petit à petit et d'avoir échangé avec toi, car c'est une belle histoire, une grande histoire, et que c'est dingue quand même d'avoir eu cet honneur.
Et même si on ne se connait pas, je ne peux pas t'exprimer à quel point j'éprouve aussi de la fierté pour toi ! Ça n'a pas été simple à tout instant et tu es effectivement allée jusqu'au bout, sans te décourager alors que ton esprit était aussi occupé par une autre histoire, et qu'il y a bien d'autres choses préoccupantes à côté d'elles deux, et que ton perfectionnisme aurait pu avoir raison de toi, bref, tout ces petits obstacles qui existent pour chaque personne et ceux qui semblaient particulièrement exister pour l'autrice que tu es. Bravo, chaleureusement, très sincèrement, bravo du fond du cœur.
(...J'avoue je vois un peu flou là, faute à mon caractère assez émotif. Je m'arrête là.)
Merci et bravo. <3
Pour répondre à ton interrogation : Fid récite les vers écrits par Psappha (de son vivant d'autrice)
> "cela voudrait-il dire que la dissolution de la Confrérie des Légendiers a abouti à une séparation plus simple entre l'invention écrite (Romanciers) et la performance orale (Orateurs), les Légendiers ou du moins Fid se sentant désormais libres de pouvoir faire vivre la fiction, qu'importe d'où elle vient, puisqu'ils sont hors-système ?" ==> C'est l'idée en effet (surtout pour Fid) : il n'y a plus de règles à respecter, donc ils sont libres de faire ce qu'ils veulent :-) Un peu d'optimisme dans leur situation difficile.
Merci pour ce que tu me dis sur l'ouverture de l'épilogue centrée sur Fid, la mention de Psappha, et la persistance de la canne. Sur ce point, il faudra peut-être que je l'"évoque dans mon JDB, mais je suis très sensible à la représentation du handicap dans la fiction, et s'il y a un truc qui me dérange, c'est quand des auteurs effacent le handicap "magiquement". Parce que dans la vraie vie, ça n'arrive jamais, et même lorsqu'on a la chance de récupérer d'une situation de handicap, certaines choses demeurent, certaines difficultés, au moins psychologiques. Donc je suis heureuse que tu le soulignes !
Je suis contente de savoir que tu apprécies mon choix pour la suite de la vie d'Eugénia !
Pour Dan : Eh bien écoute, je me délecte de ta réaction xD Je vais voir comment je peux polir leur relation, mais disons qu'il me semblait important qu'ils deviennent relativement proches <3
Pour le world-building et le Prieuré en général : c'est définitivement un point sur lequel je dois travailler, en effet. Dans ma réécriture, j'ai déjà commencé à poser les choses plus tôt. Tu m'offres en tout cas des pistes intéressantes pour m'aider à étayer tout ça !
Sur Elisabeth : c'est sûr que le fait qu'elle brille moins est peut-être plus compréhensible maintenant que tu as lu l'épilogue, mais je vais quand même essayé de la retravailler un chouïa plus !
Merci pour ce que tu me dis sur mon style ! Avec les années, j'ai gagné en sobriété et j'avais un peu peur d'avoir justement "perdu" quelque chose en m'asséchant stylistiquement de la sorte, mais à te lire, j'ai l'impression que l'équilibre entre l'émotion et les faits racontées se fait quand même !
Et pour ce que tu me dis sur le sujet, je suis vraiment touchée <3 C'est à la fois un sujet évident, qui me prend aux tripes et qui explique comment je peux encore être à fond sur l'histoire quatorze mois après avoir posé la première ligne, mais c'est aussi un sujet un peu compliqué, parce qu'il y a ce risque de la lourdeur d'un côté, et de la superficialité de l'autre... Donc, voilà, ton retour là-dessus me fait du bien ! Le fait qu'il te soit impossible de trancher entre la lumière des histoires et leurs """dangers""" (avec beaucoup de guillemets) me va très bien :-) Tout simplement parce que tout dépend de comment on s'en sert. Pour ce qui est de creuser un peu plus la question du contrôle, je note et c'est vrai que ça me semble intéressant !
... Bon, passons au moment de ton commentaire où mon cœur est devenu un petit chamallow... <3 "J'avoue que je ressens beaucoup de fierté d'avoir pu suivre cette histoire petit à petit et d'avoir échangé avec toi, car c'est une belle histoire, une grande histoire, et que c'est dingue quand même d'avoir eu cet honneur." : C'est à moi de te remercier d'avoir eu la chance d'échanger avec toi et de recevoir tes commentaires bienveillants et structurants, rassurants et pertinents sur les problèmes à régler. Cette histoire était déjà écrite quand j'ai commencé à poster, mais si j'ai eu et que j'ai toujours le courage de la reprendre et de la retravailler, pour la publication sur PA comme pour la suite, c'est grâce à des lecteurs et lectrices comme toi <3 Qu'importe ce qui adviendra pour la suite, cette histoire te doit déjà beaucoup dans sa forme actuelle, vraiment <3
Je voudrais aussi te remercier pour ton dernier petit paragraphe qui me réchauffe le coeur et résonne particulièrement <3 Cette histoire a été - est, parce que le chemin ne s'arrête pas là - difficile à écrire pour tout un tas de raisons que j'ai un peu expliquées ici et là, et quand je lis un commentaire comme celui-là, et bien je me dis que ce n'était pas pour rien ! Alors du fond du cœur, merci pour ta présence et ton soutien <3
Et je voudrais ne pas avoir à terminer ce commentaire, et exprimer encore et encore la gratitude que je ressens et le bonheur de te lire, alors je vais juste te dire : à bientôt sur PA <3
Pour le reste : <3 <3 <3
Et bonne continuation ! J'espère que tout va bien pour toi en ce moment et avec tes autres projets. :)
C'est fini. Ça fait un peu bizarre xD Mais en même temps, cette fin est si douce et en délicatesse qu'on a de la peine à vraiment le réaliser. Cette histoire est la première histoire sur PA qui m'a accrochée autant. J'ai un coup de cœur pour elle, le style. Merci à toi. Oui, c'est important, on remercie beaucoup ceux qui nous ont aidé à écrire un livre mais on oublie à quel point ce livre a pu aidé et aidera.
Je suis restée muette sur pas mal de chapitres, du coup, je ne sais pas vraiment par où commencer... Je vais partir sur une vue d'ensemble (c'est pour cela que je n'ai pas beaucoup commenté, pour cette vue d'ensemble, justement).
Eh bien, je trouve que cette histoire se tient, c'est rond, cohérent, maîtrisé. J'ai cru apercevoir trois grandes parties : le début, le milieu et la course vers la fin.
En décortiquant mes ressentis au fur et à mesure que je lisais, j'ai constaté une évolution de mon enthousiasme au court du récit : le début m'a accroché comme jamais jusqu'à un certain point. Après ce point, mon enthousiaste est resté là (toujours) mais s'est en quelque sorte modéré jusqu'à revenir en force à la fin.
Ce "certain point", je crois que c'est le moment où Viya arrive au Dreamyard Alley, au moment où tout ce dont on a besoin pour commencer l'intrigue est posé. Plus exactement, je dirais que c'est à la suite de la révélation de Sœur Helena que l'intrigue s'essouffle ; cette scène m'avait paru très importante, elle signait un point de bascule et ce point de bascule est arrivé assez tard : quand Viya annonce qu'elle va mourir, à l'Archipel, il me semble.
A partir de la scène avec Sœur Helena, j'ai eu cette impression que l'intrigue décollait puis réatterrissait - cette sensation d'avancer puis de revenir sur ses pas. Je m'attendais aussi à découvrir de nouveaux endroits, aussi beaucoup plus rapidement (ex : siège des Orateurs ou des Écrivains, montagne, Prieuré), à voyager avec l'intrigue. La géolocalisation est très importante et j'ai constaté que tout tourne autour du Dreamyard Alley, le centre de l'étoile, le centre des allées et venues.
Encore une autre constatation : les informations sont très espacées dans le temps et dans l'intrigue. J'ai trouvé que cela impactait le rythme du récit. J'entends par là qu'elles sont peut-être justement "trop" espacées dans le temps pour que le lecteur puisse les mettre bout à bout sans explications approfondies des personnages entre eux pour aboutir à une révélation. Ou est-ce les révélations qui n'arrivent pas assez brutalement, dans toutes leurs entièretés aux yeux du lecteur ? (ok, j'ai les neurones qui s'emmêlent xD)
Je reste sur l'exemple de la révélation de Sœur Helena. Après cette révélation, Viya commence à se sentir encore plus faible et à s'évanouir. J'ai trouvé que tout cela se répétait beaucoup avant que Viya ne se rende à l'évidence ou qu'elle se retrouve au pied du mur. Justement, l'intrigue a besoin que Viya rejoigne la montagne pour éclater pleinement. Ce devrait peut-être être plus présent au cour du récit ?
Les révélations mettent du temps à exploser et l'intrigue, de ce fait, patine un peu, selon moi. Je pense que cela est dû au manque d'interactions Viya. Elle n'échange presque qu'avec Fid, et son accès aux informations se restreint, par conséquent. Je ne sais pas si je suis claire mais je pense que faire interagir Viya avec un panel varié de personnages, même des plus secondaires, pourrait être bénéfique à l'intrigue, lui donnerait plus de rythme, la ferait d'autant plus avancer.
J'ai trouvé que le milieu, la seconde partie du roman piétinait un peu, et là, peut-être qu'elle gagnerait à être raccourcie. Les révélations pourraient venir plus vite et conduire directement les protagonistes à la troisième partie et le contre-la-montre puis à la confrontation finale. Je pense que ce contre-la-montre pourrait arriver plus tôt et être plus développé ? J'ai adoré leurs péripéties dans la neige et découvrir le Prieuré, j'ai même été triste de quitter si vite ce décor et de ne pas en découvrir davantage xD (ça me fait penser au père de Viya - oh zut, je crois que j'ai oublié qui l'a amenée au Prieuré x) shame on me - d'ailleurs Viya n'a jamais essayé de recontacter ses parents ?)
Bref, je ne sais pas ce que tu penses de toutes ces remarques ?
Raaah, je ne sais plus comment m'exprimer... Mmm. Peut-être que je pourrais synthétiser : j'ai l'impression que toutes mes impressions au court de ma lecture se rejoignent en deux grands axes : les personnages secondaires et le worldbuilding "pas assez" développés. Voilà, je crois avoir trouvé le petit truc qui me titillait l'esprit. ^^
Pour finir, j'ai déniché une drôle de petite coquillette, un petit "soulafement" s'est glissé dans le chapitre xD Ce mot créé par inadvertance est génial.
Et pour conclure pour de bon xD : qui aime bien, châtie bien. J'espère que mon commentaire-tout-en-vrac ne met pas le moral dans les chaussettes. Parce qu'il ne reflète pas ce que je pense vraiment de cette histoire. J'ai mis en valeur tout les éclats du diamant à polir. Les autres éclats qui ravissent l’œil et le cœur, se sont cachés, si éphémères qu'ils sont, comme des rayons de soleil, mais pas moins puissants. Le négatif reste superficiel et à nos yeux humains, il est toujours superflu, malheureusement.
Bisouilles ! Et à bientôt sur une nouvelle histoire ^^
Je suivrai les aventures de Ce que disent les Légendes dans sa longue Odyssée de l'édition avec joie ! xD
Je te remercie, déjà, de m'avoir lue jusqu'ici ! Tes remarques sur le rythme et tes pistes d'amélioration (faire interagir Viya avec plus de personnages pour qu'elle est plus d'informations et que l'intrigue avance plus vite) m'aident beaucoup ! De même pour l'aspect world-building trop peu développé et ton ressenti sur les personnages secondaires !
(Pour les parents de Viya : non, elle n'a jamais essayé de les recontacter, mais je me dis que je pourrais l'évoquer ^^)
Merci pour la coquille, je vais corriger xD
Merci pour la fin de ton commentaire ! <3 Je suis heureuse de savoir que l'histoire a malgré tout pour toi un potentiel, heureuse qu'elle est de l'éclat. Savoir cette histoire appréciée, même si j'ai conscience des défauts qui restent à polir, m'a permis et me permet encore d'avancer dans sa correction <3
Merci encore mille fois pour tes remarques pertinentes et à bientôt ! :D