Epilogue : De l'utilité de conserver un bocal de ciseaux dans son atelier

Par Mimi

Epilogue : De l’utilité de conserver un bocal de ciseaux dans son atelier

 

Lise marche de long en large dans le hall de la faculté, pour se vider l’esprit de toute pensée parasite, pour se concentrer sur les espaces particuliers qu’elle va présenter dans quelques minutes, pour rendre à sa respiration un rythme plus normal. Même si elle savait que ce moment finirait par arriver, qu’au bout d’un moment, elle se verrait obligée de sortir du bureau à son nom qu’on lui a réservé il y a maintenant un peu plus de trois ans et qu’alors, on lui demanderait de présenter son travail à la communauté scientifique, elle n’avait pas imaginé ressentir un jour une telle angoisse, une telle peur de ne pas être à la hauteur.

Lise a toujours eu confiance en elle. Elle sait qu’elle est brillante et plus intelligente que la moyenne. Un échec est improbable, ou plutôt impensable. Elle se souvient alors de la présence de son père, de sa mère et de son directeur de thèse dans l’amphithéâtre. Elle patiente dans le hall depuis qu’on est venu la chercher dans la salle où elle attendait son tour. Elle est la dernière à passer sur les trois candidats doctorants en mathématiques. Lorsque son prédécesseur sortira de la salle, elle n’aura plus qu’à gravir l’escalier et rentrer dans l’amphi par l’ancienne salle de préparation des manipulations, là où on entreposait autrefois le matériel pour les expériences qui illustraient les cours magistraux.

Lise connaît cet amphi par cœur. Elle y est venue de nombreuses fois, pour assister à des conférences, accompagner son directeur de thèse qui donne des cours en deuxième année, ou plus récemment, pour prendre ses marques en vue de sa soutenance. Sa soutenance de thèse de doctorat. Oh mon Dieu

Et pourtant, elle connaît sa discipline sur le bout des doigts. Elle a passé plus d’un été dans sa chambre d’étudiante à Paris, à refaire ses démonstrations et explorer d’autres voies par lesquelles personne n’était passé avant elle. Il n’y a donc aucune raison qu’elle soit recalée. D’ailleurs, à ce niveau-là, peu de gens le sont, pour ne pas dire personne. Tout ce qu’elle risque est d’échouer à l’obtention du titre de maître de conférence. Si tel est le cas, elle est résolue à partir en post-doctorat à l’étranger pour découvrir des pans entiers de l’algèbre de Lie et impressionner le monde entier, même si elle sait que ce ne sera pas nécessaire et qu’elle y arriverait très bien dans un laboratoire parisien. Ce n’est pas de chance qu’elle soit la dernière à passer, mais elle fait avec, elle attend qu’on l’appelle, et sa ronde dans le hall reprend de plus belle.

Le grincement de la porte principale de l’amphithéâtre arrête ses cent pas. Le cœur battant, Lise se retourne lentement. Son regard tombe sur Matthieu et son souffle retombe en même temps. Il ferme la porte. Elle court vers lui.

-       Alors ? demande-t-elle en l’embrassant.

Matthieu est étrangement amorphe. Cependant, Lise note que la pâleur de ses joues a diminué. En y songeant, elle suppose qu’elle ne doit pas non plus être très belle à voir.

-       J’ai oublié de leur parler de la fonction holomorphe que j’ai trouvé quand… gémit-il d’une voix blanche.

-       Ce n’est pas grave, l’interrompt Lise. Tu n’as pas le temps de tout dire d’un travail de trois ans en vingt minutes… Lorsqu’ils se pencheront de nouveau sur ta thèse, ils se douteront bien que tu ne l’as pas inventée.

Ils se serrent. Puis Matthieu lui dit, à contrecœur semble-t-il :

-       Prépare-toi à y aller. Ils auront fini par trouver les bons dossiers qui te concernent d’ici cinq minutes. Le temps qu’ils effacent le tableau…

Lise se détache de lui en acquiesçant.

-       Je t’aime, lui dit-il. Tu vas très bien t’en sortir.

Elle le remercie d’un baiser et se rapproche de la porte de la salle des manipulations. Le panneau s’ouvre sur une antichambre où quelques tables poussiéreuses sont encore empilées près de la porte condamnée qui menait autrefois à l’amphi.

Elle emprunte l’escalier étroit qui contourne les gradins et donne sur une petite porte à côté du tableau en tryptique. Sa main tremblante touche à peine la rampe. Elle heurte quelque chose d’inhabituel qui pend de la barre en métal. Lise sursaute et retire sa main de la rambarde. Elle baisse les yeux puis s’agenouille.

Ce sont des ciseaux, tenus par l’une des pattes qui fixe la rampe au mur. Le manche a été scié et tordu pour pouvoir y être accroché. Il a maintenant une forme de cœur. Lise se redresse et examine la main courante sur toute sa longueur. Une demi-douzaine de paires de ciseaux semblables à la première, modifiées de la même façon, est retenue par chaque piton de la barre.

Lise monte quelques marches, perplexe, se demandant ce que cela peut bien vouloir dire. Depuis quand quelqu’un s’amuse à accrocher des ciseaux aux rampes d’escalier ? Serait-ce un geste d’intimidation de la part d’un des membres du jury ? Lise attrape l’une des paires, la décroche et la fait tourner entre ses doigts. Quelle qu’elle soit, la personne qui les a installées devait le destiner à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle ne voit vraiment pas le rapport entre sa thèse sur l’algèbre de Lie, sujet résolument sérieux, et tout ce matériel. Personne n’a pu les installer pendant l’oral de Matthieu, les deux issues de l’escalier étant surveillées. L’une par elle. L’autre par tous les gens qui sont assis dans l’amphithéâtre. De plus, elle suppose que Matthieu n’a pas jugé cette information comme étant de la première urgence et c’est pour cela qu’il ne lui en a pas parlé.

La porte s’ouvre en haut des marches, inondant l’escalier de la lumière du jour. Lise se retourne et rejoint son directeur de thèse qui est venu la chercher. Tout en montant les dernières marches, elle glisse la paire de ciseaux dans sa poche sans bien savoir pourquoi elle le fait.

En entrant dans la salle, le trac la cloue sur le seuil de la porte. Le président du jury l’appelle par son nom et son prénom et l’invite à présenter son travail de recherche.

Lise retrouve la commande de ses jambes, avance de quelques pas et pose son cartable sur le bureau. Tout en installant son ordinateur, elle risque un œil vers l’assistance. Elle voit ses parents et ceux de Matthieu. Presque tous les matheux du labo. Et dans le fond, tout au fond, au dernier dernier rang, est assis un jeune homme brun aux yeux foncés, au cou mangé par une barbe noire. Elle hausse un sourcil, avant de se rappeler que les soutenances de thèse sont publiques et que Matthieu ou la personne qui est passée avant eux ont très bien pu l’inviter.

Lise lance le diaporama qu’elle a préparé et s’empare d’une craie. Il n’y a aucune raison que ça ne marche pas aujourd’hui. Elle a bien eu son agrégation sans problème. Et son dossier tient définitivement la route, bon sang ! Pourquoi se fait-elle tant de souci ?

La paire de ciseaux en forme de cœur pèse lourd dans sa poche, rappelant sa présence. Et sans réfléchir, Lise se lance. Elle relate sa démarche, ses principales difficultés et couvre de craie de haut en bas les trois tableaux. Dans l’assistance, elle voit quelques personnes prendre des notes. Sa mère est d’ailleurs penchée sur la table et recopie les formules qui tapissent les tableaux. Lise sourit intérieurement. Elle ne doit pas comprendre grand chose à ce qu’elle écrit…

Les phrases qu’elle a préparées de longue date s’enchaînent et l’approchent de la fin de son oral. Lise se retrouve sans trop savoir comment à écrire un ultime CQFD agrémenté d’un petit carré. Elle se retourne en déglutissant. Silence dans la salle.

-       Capharnaüm Qui Facilite la Démence, murmure Lise malgré elle.

Ses doigts effleurent la paire de ciseaux dans sa poche au moment où son regard croise celui de l’inconnu du dernier rang. Un Certain Quidam Furieusement Détraqué.

Abasourdie, Lise balbutie :

-       A… avez-vous des questions concernant cet exposé ?

Elle répond machinalement à tous ceux qui demandent. Sa voix est étrangement tremblante et elle ne peut s’empêcher de dévisager Hugo. Pas étonnant qu’elle ne l’ait pas reconnu. Cette barbe lui donne l’air plus âgé, un peu plus fou aussi. Que fait-il là ? l’interroge son cerveau. Il ne doit rien comprendre ! Il a pourtant l’air intéressé, les bras croisés et un sourire amusé sur le visage.

Les dernières questions laissent de nouveau place au silence, enfin.

-       Merci de votre attention, conclut Lise.

Les yeux rivés sur ses affaires qu’elle range, elle a tout juste conscience de l’amphi qui se vide. Elle sort à son tour et cherche des yeux Matthieu pour le rejoindre. Le hasard – ou la coïncidence au sens d’Hugo – lui fait croiser l’artiste aux yeux noirs dans le hall. Ils s’arrêtent face à face. Il tient sous le bras une ramette de papier.

Hébétée, elle n’arrive à produire aucun son. Elle prend une longue inspiration. Hugo répond par l’affirmative à la question qu’elle n’a pas posée :

-       Oui, je suis venu. Notamment pour te rendre ceci.

Il lui tend la pile de papier. Lise se penche et la récupère. Elle feuillette les pages et jette un regard incrédule à Hugo :

-       J’ai bien vu ton petit mot perdu dans ces derniers brouillons que tu as laissés sur le meuble avant de partir. Avec ton adresse. Tu t’attendais donc à ce qu’on se revoie. Pourquoi es-tu si surprise de me trouver là ? Du coup, je n’ai pas l’impression d’avoir été très marquant dans ta vie, vu le temps que tu as mis à me reconnaître…

-       Je ne t’avais jamais vu avec une barbe. Et ça fait au moins quatre ans qu’on ne s’est pas parlé, objecte Lise qui a retrouvé l’usage de la parole.

-       Vraiment ? s’étonne Hugo. Si longtemps…

Lise croise les bras sur le paquet de feuilles jaunies, déjà agacée par la tournure de la conversation. Les phrases éclairantes d’Hugo sont une chose qu’elle a bien fait d’oublier.

-       J’aurais dit six.

Déjà ? se dit Lise. Déjà six ans qu’elle est sortie de prépa !

-       Pourquoi es-tu venu ? J’ai dû parler un ancien langage mésopotamien pour toi !

-       Oui, c’est vrai que je n’ai pas saisi grand chose dans les détails, admet Hugo avec un sourire. Il n’empêche que toutes ces écritures sont drôlement esthétiques. De loin, c’est très beau à regarder. On dirait un mystère impénétrable, un secret qui se balade sous notre nez.

-       Pourquoi es-tu venu ? répète Lise.

Hugo baisse les yeux. Lise regrette immédiatement d’avoir pris un tel ton en voyant son expression mélancolique.

-       Albert est mort, lui apprend-il d’un ton égal.

Lise a l’impression d’avoir plongé dans une baignoire de glaçons.

-       Je…je suis désolée, dit-elle d’une voix douce en sentant les larmes lui monter aux yeux.

-       C’est cliché de dire ça, commente Hugo sans la regarder.

-       Tu me l’as déjà dit, remarque Lise.

-       Ah, tu te souvenais de ça mais pas des ciseaux ? se moque-t-il. Quel autre cinglé aurait collectionné des paires de ciseaux pendant des années pour finalement les accrocher à une rampe d’escalier ?

-       Je n’ai pas fait le lien, j’avais d’autres soucis en tête, figure-toi, réplique Lise. Et puis, c’est faux, je n’ai pas tout oublié non plus. Tu aurais dû voir la tête de Maman quand elle a vu l’état de ma blouse… Je ne l’oublierai jamais.

Hugo retrouve le sourire. Lise poursuit :

-       Ainsi, c’est à ça qu’aura servi le bocal qui traînait dans ton atelier ?

-       Oui, dit fièrement Hugo. Ça fait six ans que j’y pense.

Lise hausse un sourcil.

-       Bon, d’accord, je suis arrivé ici ce matin avec mon bocal sous le bras sans savoir ce que j’allais en faire. Mais depuis le début, je savais que ces ciseaux t’étaient destinés. Ils te correspondaient davantage que le tableau que tu as laissé chez Marga.

-       Pourquoi tous ces ciseaux, alors ? Tu voulais vraiment me tuer ou me renvoyer au centre aéré ? demande Lise, ironique.

Hugo semble apprécier le sarcasme de Lise. Il prend tout son temps pour réfléchir à sa réponse :

-       Ça n’aurait pas été très malin de te tuer devant tant de témoins. Quant à te conseiller le retour en petite section, tu viens de nous faire la démonstration que tu es tout à fait capable de te débrouiller toute seule.

-       Merci, dit Lise.

Alors qu’Hugo s’apprête à continuer son explication, Matthieu surgit à la droite de Lise, un joli sourire aux lèvres. Lise le lui rend.

-       Les parents et les profs sont unanimes, il paraît que tu as fait sensation ! J’aurais bien aimé voir ça. Tu me referas ta soutenance quand on rentrera ?

-       Tu la connais déjà par cœur, lui rappelle Lise. Vu le nombre de fois où tu me l’as fait répéter…

Puis, elle se souvient de la présence d’Hugo.

-       Matthieu, voici Hugo, le petit-fils d’Albert de Chastignac, dit-elle, la voix enrouée à l’évocation de l’illustre savant.

-       Oui, je suis venu annoncer à Lise la mort de mon grand-père, confirme Hugo.

-       Toutes mes excuses. La communauté scientifique n’est pas encore au courant, je me trompe ? remarque Matthieu.

-       Non, il est décédé il y a un peu moins d’un mois mais sa famille proche n’a pas souhaité en avertir immédiatement la profession.

Lise échange un regard avec Hugo. Au moins, elle est pratiquement sûre de l’identité de cette famille proche qui refuse d’entrer en contact avec la science…

-       Marga m’a envoyé ici aujourd’hui pour que je mette au courant le doyen de la faculté des sciences, afin qu’il ne dépense plus inutilement l’argent de l’université pour inviter Albert à venir en conférences qu’il ne peut plus mener.

Matthieu éclate de rire. Choquée par cette familiarité, Lise lui assène un coup de coude dans les côtes. Hugo rit à son tour en la voyant faire. Aucun doute ne subsiste dans l’esprit de Lise. Quelque chose cloche dans leur comportement, elle a la vague impression d’avoir manqué une étape.

-       Vous vous connaissez ? demande-t-elle, franchement étonnée.

-       On s’est rencontré alors que je marchais dans le jardin du Luxembourg, à la recherche d’inspiration, et alors qu’il m’observait passer, pour la même raison.

-       Oui, je me souviens, ce jour-là, on a mangé un cornet de frites ensemble.

-       C’est le genre de choses qui ne s’oublie pas, marmonne Lise en levant les yeux au ciel, provoquant l’hilarité des deux garçons.

Après un dernier éclat de rire, Matthieu les quitte pour rejoindre son directeur de thèse et discuter de sa soutenance. Lise et Hugo se regardent quelques secondes dans le blanc des yeux.

-       Je disais donc, avant d’être si brutalement interrompu par l’énergumène qui te sert de petit ami, reprend Hugo sans s’occuper du regard noir de Lise, que j’ai choisi ces ciseaux pour toi parce qu’ils semblaient t’intriguer plus que de mesure.

-       En même temps, il y a de quoi s’étonner que l’énergumène qui te sert d’artiste et de conscience les conserve dans un bocal…

-       De plus, poursuit Hugo, les ciseaux représentent exactement le type de relation que nous avons tous les deux. On se coupe continuellement la parole et on coupe les ponts pendant six longues années, on est séparé par le mur invisible qui coupe l’art de la science, et parce que j’ai coupé court à notre dernière discussion.

-       Tu es très fort en jeux de mots, grommelle Lise. Mais est-ce que ça veut dire que tu t’excuses pour ton comportement la dernière fois qu’on s’est vu ?

-       Concrètement, dit Hugo sans lui répondre, les ciseaux servent aussi à couper le ruban lors d’une inauguration. Alors, j’ai coupé et tordu les anses à doigt pour qu’ils aient l’air de te dire : “c’est le moment de rentrer, jouer dans la cour des grands, Lise. Vas-y ! Je crois en toi.” Voilà. De nobles sentiments mais bien sûr, tu penses que ça ne veut rien dire après six ans de silence radio. Si l’utilité de mon bocal de ciseaux ne te semble pas suffisante, tu pourras toujours te féliciter d’avoir raccourci ma tignasse que tu trouvais trop longue.

Intriguée, Lise tend un bras et passe la main dans le cou d’Hugo. Là où elle pensait attraper sa tresse, il n’y a plus que des cheveux de longueurs inégales. Voyant sa surprise, Hugo hoche la tête et sort de sa poche sa longue tresse noire.

-       Je l’ai coupée avant d’installer mon œuvre pour toi. Il fallait bien qu’ils trouvent une vraie utilité, tous ces ciseaux, même si une seule paire a suffi. Ça avait l’air de tellement t’importer.

-       Je ne t’aurais pas cru capable de faire ça, admet Lise. Qu’est-ce que tu vas faire de ta tresse ?

-       Un tableau, sûrement. C’était un peu mon inauguration à moi aussi, couper le ruban, couper le cordon et se lancer…

Il se tait, observant Lise qui se dit qu’Hugo n’a pas perdu ces six dernières années pour continuer d’essayer de la comprendre, contrairement à elle.

-       Je vais laisser les autres te féliciter, dit-il finalement. Tu as le bonjour de Marga. Elle est désolée de ne pas avoir pu venir. Elle m’a dit de te dire qu’elle est fière de toi. Et Albert aussi.

Lise le remercie. La vérité, c’est que Marga ne va pas très bien depuis quelques mois. Lise pense d’ailleurs à lui rendre visite au prochain Noël, mais ça fait des années qu’elle se dit ça.

-       Avant qu’on se quitte, dit Hugo, j’aimerais te dire que tu as été passionnante à comprendre. Même dans les moments les plus subtils et mystérieux, comme ta soutenance de ce matin. Je me suis régalé à t’écouter.

Lise a du mal à comprendre comment il a pu ne pas s’ennuyer, mais elle ne dit rien, comme souvent, par manque de courage de s’engager dans une longue et lente discussion.

-       Autre chose. Albert m’a laissé sa maison. J’ai toujours mon atelier sous le grenier. Donc, si tu veux changer du labo, sache qu’il y a de la place.

-       Merci, répond machinalement Lise.

Elle n’y croit pas vraiment. Elle salue Hugo en se doutant que c’est la dernière fois qu’elle le voit. Un regard pour la longue tresse noire qui dépasse de sa poche…

Il disparaît de son champ de vision après avoir emmené à part le doyen de la faculté des sciences. Lise soupire et retourne auprès de Matthieu et de leurs parents. Elle reçoit avec plaisir leurs chaleureuses félicitations.

-       Ça ne va pas ? demande Matthieu en passant un bras autour d’elle, alors que les parents reprennent la narration de leurs histoires de labo.

-       Si, ment Lise, dans le vague.

-       Je ne savais pas que tu connaissais Hugo. C’est un drôle de personnage, pas vrai ?

-       Un drôle de personnage, confirme Lise d’un air absent.

Matthieu l’observe sortir de sa rêverie qu’il attribue certainement au stress qui retombe.

-       Il est venu pour te voir, non ? demande-t-il.

-       Je pensais que tu l’avais invité.

-       Non. C’est Marga qui l’a envoyé ici, souviens-toi. Mais il n’aurait pas accepté s’il n’avait pas voulu venir.

-       En fait, il avait quelque chose à me donner.

Lise sort de sa poche la paire de ciseaux qu’elle a décroché de l’escalier. Matthieu éclate de rire.

-       Tout s’explique. Je me demandais aussi, pourquoi tous ces ciseaux.

Ils quittent le hall et prennent la direction de l’escalier de service qui mène à l’amphithéâtre. Lise lui explique le sens de l’œuvre d’Hugo, et ce que représentent vraiment les ciseaux.

-       Le fait qu’on est différent. Vraiment différent.

Elle lui explique que c’est pour cette raison qu’ils ne se reverront pas. Ils s’assoient sur les marches au milieu de l’escalier.

-       Il a dit qu’il avait compris mon exposé.

-       Il ment.

-       Je veux dire, je pense qu’il a compris pourquoi je faisais tout ça. Je crois qu’il m’a… comprise.

Matthieu resserre son étreinte autour d’elle. De son bras libre, il décroche les ciseaux qui sont à sa portée et les dépose sur les genoux de Lise.

-       Et toi ? demande-t-il en croisant son regard.

-       J’ai compris pourquoi il a fait ça et pas mal d’autres choses qu’il a faites, répond Lise. J’ai compris qu’au final, on avait tous les deux le même objectif dans la vie, la même conclusion. On emprunte seulement un chemin différent pour répondre à nos questions. Certains sont pavés de problèmes, de preuves, de démonstrations. D’autres sont faits de scènes, de tableaux, d’histoires. Mais j’ai atteint la borne supérieure de ce que je comprendrai jamais d’Hugo. Presque rien.

Ils se sourient et se tiennent la main. Lise a un regard autour d’elle pour toutes les paires de ciseaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs reconverties en cœur pour lui donner du courage. Elle se promet de toutes les décrocher et de les clouer sur le mur de sa chambre chez ses parents, au milieu de ses formules préférées, sans se dire que les deux ne vont pas ensemble. Après tout, ces ciseaux la représentent, et elle est faite de mathématiques, comme elle vient de le démontrer.

a44;CQFD.

FIN

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Fannie
Posté le 15/10/2016
Chapitres 13, 14 et 15 :
Voilà le dernier pavé.
Au début, l'idée m'a effleurée que Lise pouvait être neuro-atypique. Mais en la voyant interagir avec Marga, je me suis dit que ce n'était pas le cas. Elle est complètement dans son monde comme on peut l'être quand on est jeune et passionné et surtout, quand on a des échéances (examens, concours, etc.), donc une obligation de performance. À ce moment-là, toute notre vie, notre pensée, est habitée par cette passion, qu'elle se situe dans le domaine scientifique ou artistique.<br />En m'approchant de la fin de cette histoire, j'en arrive à peu près aux mêmes conclusions qu'Hugo quand il dit : "mais on en est toujours au même point, toi et moi, exactement comme lorsqu’on s’est dit qu’il serait peut-être temps qu’on se parle. / Et je suppose que le fait d’être passé au-delà de nos aprioris doit nous rendre fiers de nous. / Cela dit, reprend-il, dans l’ensemble, on ne se comprend toujours pas."<br />Mais c'est sa faute s'ils ne se comprennent toujours pas : c'est lui qui a tout fait pour éviter les véritables conversations, les véritables échanges.<br />Hugo est fuyant ; c'est un trait de caractère qui m'agace. À travers mon expérience dans la vie réelle, je suis arrivée à la conclusion que c'est un cache-misère. En général, les gens fuyants cultivent une sorte de mystère autour de leur personne pour masquer une certaine vacuité intérieure, même s'il s'agit d'artistes (terme dans lequel j'inclus les musiciens).<br />Mais bon, Hugo est jeune. Il a encore le temps de prendre conscience de ce qui compte vraiment, de ce qui fait la richesse intérieure. Il a encore l'âge de faire ces expériences et ces simagrées. Moi qui suis sur cette terre depuis plus d'un demi-siècle, j'estime que la vie est trop courte pour qu'on perde son temps avec ces petits jeux et (bien que j'aie aussi fait quelques petites expériences dans ma jeunesse) aujourd'hui, je me tiens à l'écart tout ça.<br />Au moment de partir, Lise se rend compte qu'elle a été tellement absorbée par son travail qu'elle n'a pas vraiment regardé autour d'elle, ni le cadre, ni les gens. Elle aurait pu approfondir sa relation avec Marga et même avec Albert, mais en ce qui concerne Hugo, je persiste à penser que c'est lui qui a empêché qu'ils aient un véritable dialogue. Et il arrive même à s'arranger pour qu'ils ne puissent pas se dire au revoir comme il faut.<br />Je ne sais pas que penser du coup des ciseaux. D'un côté, c'est très gentil, charmant, on peut même dire romantique, mais il continue encore avec ses simagrées. En plaçant là ces ciseaux (ce qui a dû lui prendre pas mal de temps), en coupant sa tresse (prétendant le faire pour elle), en traitant son petit ami d'énergumène, il cherche à se rendre intéressant et à se donner de l'importance aux yeux de Lise. J'aurais compris qu'il fasse tout ça six mois plus tard, mais six ans plus tard... Franchement, après six ans, il en est encore là ? Il n'évolue pas, ce garçon. Je trouve que c'est un genre de personne qu'on peut laisser derrière soi sans regrets.<br />J'espère que tu me pardonneras de juger Hugo aussi sévèrement.
Chapitre 13 :<br />Lise réalise de nouveau qu’il ne lui reste plus grand chose de ses vacances [grand-chose]<br />la rentrée à l’Ecole des Grands [École]<br />Pourtant elle s’intéresse à Hugo. Son personnage, son univers, sa manière de penser qui l’intrigue. [Cette dernière phrase est bancale. Je propose : "Son personnage, son univers, sa manière de penser l’intriguent."]<br />Marga calme ses inquiétudes d’un mouvement de la tête et d’un clignement de paupière [de paupières ; si c'était un clin d'œil, il faudrait l'exprimer clairement]<br />Le peu qu’elle lui ait demandé s’est soldé par un ricanement [le peu qu'elle lui a demandé ; le subjonctif exprime le doute, l'incertitude : il n'y en a pas dans cette phrase.]<br />pour éviter de faire grincer l’escalier, et retire ses chaussures [la virgule avant "et" est superflue]<br />sur le tableau de la veille et celui de leur rencontre, et sur la sculpture furibonde [la virgule avant "et" est superflue ; dans ces deux phrases, comme dans la plupart des cas, il vaut mieux l'enlever]<br />Les deux ou trois renseignements supplémentaires qu’elle a glané sur lui [glanés]<br />Et je suppose que le fait d’être passé au-delà de nos aprioris doit nous rendre fiers de nous [d'être passés / nos a priori (en deux mots, invariable)]
Chapitre 14 :<br />pour le 12 rue de l’Eglise [l'Église]<br />Elle sait qu’il y en a forcément, elle n’a pas souvent regardé autour d’elle quand elle allait chez Albert de Chastignac [Je mettrais un point à la place de la virgule, ou au moins un point-virgule]<br />Après tout, elle n’y peut rien, s’ils sont si différents. [J'enlèverais la deuxième virgule]<br />Je suis sûr que tout va bien se passer pour toi – je n’en dirai pas autant de moi-même [Je ne m'y connais pas beaucoup en typographie, mais il me semble que ces tirets devraient aller par deux, comme une sorte de parenthèse. Je l'ai relevé seulement ici, mais il me semble qu'il y en a à différents endroits de ton récit]<br />celui en colère, qui patientait jusque là appuyé derrière les deux chevalets [jusque-là ; je crois que j’en ai laissé passer précédemment]<br />J’ai essayé, mais je n’irai pas voir plus loin, même si j’en avais le temps [concordance des temps : "je n'irai pas / même si j'en ai le temps" ou "je n'irais pas / même si j'en avais le temps"]<br />Cependant, je ne regrette pas de l’avoir vérifiée par moi-même [vérifié ; elle dit : "J’ai bien saisi pourquoi vous m’avez mise en garde" ; elle ne dit pas "votre mise en garde"]<br />elle regarde une dernière fois la façade de crépi blanc du 12 rue de l’Eglise, où elle aura appris beaucoup plus de chose que prévu [l'Église / beaucoup plus de choses]<br />Elle commence par refuser avant de se rappeler de la toile qui l’attend dans sa chambre avec sa valise, ainsi qu’en se remémorant ["se rappeler la toile" ou se "souvenir de la toile" / problème de syntaxe : "avant de se rappeler" et "ainsi qu’en se remémorant" ne s'enchaînent pas de manière cohérente]<br />de manière à ce qu’elle ne se chiffonne pas ["de manière que" est suffisant et plus élégant]<br />dans sa petite chambre simple et banale que ses parents lui ont attribuée ["dans sa petite chambre" ou "dans la petite chambre (...) que ses parents lui ont attribuée"]<br />Elle n’était après tout pas venue pour mener une enquête. [Je mettrais "après tout" au début ou à la fin de la phrase, séparé par une virgule.]<br />N’ayant jamais eu l’occasion d’étudier de près la toile et sans la présence dérangeante d’Hugo [je pense qu'on peut se passer du "et"]<br />Pour la faire culpabiliser et retirer toute faute de sa responsabilité ? [Cette phrase n'est pas claire]
Chapitre 15 :<br />Même si elle savait que ce moment finirait par arriver, qu’au bout d’un moment, elle se verrait obligée de sortir du bureau à son nom qu’on lui a réservé il y a maintenant un peu plus de trois ans et qu’alors, on lui demanderait de présenter son travail à la communauté scientifique, elle n’avait pas imaginé ressentir un jour une telle angoisse, une telle peur de ne pas être à la hauteur. [Cette phrase est un peu tarabiscotée. Il y a deux fois "moment" et on pourrait élaguer un peu. Je propose une correction minimale : "Même si elle savait que ce moment finirait par arriver, qu’elle se verrait obligée de sortir du bureau à son nom, qu’on lui a réservé il y a maintenant un peu plus de trois ans, pour présenter son travail à la communauté scientifique, elle n’avait pas imaginé ressentir un jour une telle angoisse, une telle peur de ne pas être à la hauteur."]<br />elle n’aura plus qu’à gravir l’escalier et rentrer dans l’amphi [entrer suffirait. Tu as déjà employé plusieurs fois le verbe "rentrer" quand "entrer" serait préférable.]<br />Tout ce qu’elle risque est d’échouer à l’obtention du titre de maître de conférence [maître de conférences]<br />J’ai oublié de leur parler de la fonction holomorphe que j’ai trouvé quand... [trouvée]<br />L’une par elle. L’autre par tous les gens qui sont assis dans l’amphithéâtre. [Je mettrais une virgule à la place du point]<br />à côté du tableau en tryptique [triptyque]<br />Et dans le fond, tout au fond, au dernier dernier rang ["dernier dernier" : coquille ? effet de style ? Il vaut mieux répéter "tout" : "Et dans le fond, tout au fond, au tout dernier rang"]<br />Elle ne doit pas comprendre grand chose à ce qu’elle écrit… / Oui, c’est vrai que je n’ai pas saisi grand chose dans les détails [grand-chose]<br />On s’est rencontré alors que je marchais dans le jardin du Luxembourg, à la recherche d’inspiration, et alors qu’il m’observait passer, pour la même raison. [On s'est rencontrés parce que "on" remplace "nous". Il y a trop de virgules et la phrase est un peu tarabiscotée. Je propose une correction minimale : "On s’est rencontrés alors que je marchais dans le jardin du Luxembourg à la recherche d’inspiration et qu’il m’observait pour la même raison."]<br />Lise sort de sa poche la paire de ciseaux qu’elle a décroché de l’escalier [décrochée (la paire) ou décrochés (les ciseaux ; c’est un accord d’intention)]<br />a44;CQFD. [Je soupçonne le "a44" d'être un code qui correspond à un caractère que le logiciel n'a pas pu afficher.]
Pour le jour où tu retravailleras sur cette histoire, je te conseille de revoir toutes les longues phrases que tu pourrais alléger.<br />Tu emploies souvent le verbe "réaliser" dans le sens de se rendre compte, prendre conscience : c’est un anglicisme très critiqué, notamment par l’Académie française.<br />Dans mes relevés, il n'y a pas que des fautes : il y a aussi des choses plus subjectives, qui constituent certainement une bonne moitié de mes remarques. La syntaxe et la ponctuation ne sont pas des sciences exactes. Et comme je relève les fautes chaque fois que je les trouve, il y en a finalement moins que ce qu'on voit au premier abord puisque certaines se répètent.
À bientôt sur le forum.
Mimi
Posté le 15/10/2016
Hello Donna !
Merci d'avoir tenu jusqu'au bout et de m'avoir donné ton avis ! C'est très agréable de recevoir des commentaires aussi précis.
Je suis désolée que la fin t'ait déçue et les personnages frustrée ! Je pense que je voulais montrer que les arts et les sciences ne sont pas forcément incompatibles mais ce sont leurs acteurs qui font en sorte que ça le soit. Et dans ma mentalité de petite fille de 19 ans, j'aimais bien l'idée de ce clin d'œil, même des années après.
Merci encore beaucoup pour ta lecture ! À très vite ! 
Keina
Posté le 28/05/2015
Eh bien voilà, j'ai terminé Ciseaux et je suis définitivement fan de ta façon d'écrire. Je conçois qu'elle n'ait peut-être pas fait le poids face à la PM lors du concours Gallimard, mais quand même, cette histoire a tout pour plaire à un éditeur : elle est intelligente, tendre, drôle, émouvante... c'est un vrai petit bijou de PA ! D'accord, il y aurait sans doute des ajustements à faire mais quand on est pris dedans, on ne peut vraiment plus s'en détacher jusqu'à la fin.
Imagine du coup ma frustration quand PA s'est mis à planter juste quand j'allais passer au chapitre 14, durant ma pause de midi... Heureusement, j'ai pu faire quelques petites pauses dans l'après-midi pour m'y remettre, je n'aurais pas pu attendre jusqu'à ce soir !
Je crois qu'on est plusieurs à se retrouver dans cette dichotomie entre art et logique... j'ai fait un bac S spé math et même si depuis je me suis complétement éloignée des math pour me plonger dans le monde artistique (de l'art contemporain en plus !), ton récit m'a ramené à l'époque où j'aimais vraiment résoudre des équations compliquées, calculer des probabilités ou des fonctions... et c'est vrai que l'art et les mathématiques ne sont pas si éloignées qu'on voudrait bien le croire. 
Bref, tout ça pour dire... très jolie histoire, très joli développement, très chouettes personnages, bravo !
Mimi
Posté le 28/05/2015
Oh Keina, je suis désolée d'être passée à côté de ton si joli commentaire :'(
Tout d'abord, je suis ravie que Ciseaux t'ait plu (ça fait 3 ans que je l'ai écrit et je ne pense pas l'avoir relu depuis xD). Ç'a été un bon entraînement, une bonne motivation pour le concours Gallimard, et surtout une excellente thérapie quand j'ai claqué définitivement la porte des maths fondamentales. Je suis très touchée que tu aies été autant emballée par l'histoire :) Alors merci beaucoup Keina ♥
Et comme quoi, on est quand même beaucoup à mélanger les deux quand j'y pense ! Et si ce n'était pas une mauvaise chose ? Je connaissais un étudiant en maths qui était très hermétique à tout ce que je faisais en dehors de l'école (mes histoires, mes chansons…). Lui passait ses soirées à…travailler et faire des démonstrations pour s'amuser. Bref, pas tout à fait la même approche. Encore tout récemment, j'ai eu un entretien pour un stage et la physicienne qui s'en occupe m'a dit que le sujet n'était pas encore fixé, que l'évolution dépendrait de la découverte et que le stagiaire devrait faire preuve d'imagination et de créativité pour résoudre le problème posé par le thème…comme quoi ^^
Merci encore Keina ♥ et à très vite ! 
EryBlack
Posté le 15/10/2013
Beuuuuh c'est trop beauuuuuu
La fin de l'histoire comme les remerciements sont hyper émouvants à lire ^^ J'ai eu le sentiment que dans ce tout dernier paragraphe, ce n'était plus Lise qui parlait. Pour la première fois depuis le début de l'histoire, je t'ai aperçue derrière la narratrice. Bien sûr, je n'avais pas perdu de vue que cette histoire est un peu autobiographique, mais là ça m'a vraiment sauté aux yeux, et c'est très très fort je trouve, on a réellement le sentiment que la démonstration est achevée, et que tu vas pouvoir inspirer un grand coup et passer à autre chose. Je sais, j'ai l'impression de ressentir cette délivrance que ça a pu être pour toi, d'écrire cette fin ! Ok, c'est peut-être un peu parce que j'ai déjà fouiné du côté de ton jdb, mais ça s'explique aussi très logiquement par une très belle écriture. Je vais pas te faire un raisonnement à la Lise, mais tu as du talent, vraiment. Tes phrases sont comme des calculs, tout est dépouillé des trucs inutiles, des fioritures qui risquent toujours de surcharger les textes, et c'est hyper agréable à lire.
Ciseaux est d'ores et déjà un de mes textes PAens préférés ^^ Je crois qu'il te reste quelques petits trucs à améliorer, il en reste toujours, c'est la différence avec les maths, un texte est toujours perfectible, mais tu es déjà à un tel niveau que je suis même pas sûre que ça vaille le coup ^^ J'aurais aimer contribuer, en commentant à chaque chapitre les petites fautes de frappes, ou parfois quelques mots de liaison oubliés, mais j'étais tellement embarquées dans l'histoire que je l'ai pas fait - -' Mea culpa...
Je te souhaite en tout cas le meilleur pour Ciseaux, et si tu veux te lancer dans l'édition, du courage et surtout, lâche pas, parce que je suis sûre que cette histoire le mérite bien !
Gros bisous et encore bravo et merci pour ce bon moment de lecture ♥
Mimi
Posté le 15/10/2013
Même les remerciements ? x'D Eh bien je suis vraiment très contente que tu aies aimé la fin, ce qui n'était sûrement pas la chose la plus facile du monde… Je ne sais pas si je parlais de moi dans le dernier paragraphe, mais il y a sans doute quelque chose à voir, en effet :D C'est bien vu Ery :)
En tout cas, tout ce que tu me dis, c'est vraiment très touchant :') Je ne sais pas si j'ai vraiment du talent mais je crois que cette histoire passe plutôt bien parce qu'elle vient d'une démarche sincère et spontanée. J'avais vraiment envie de la raconter et je pense que c'est son principal moteur. Je suis ravie qu'elle t'ait plu et ait rejoint tes récits préférés sur PA ^^ Et je ne vais pas me plaindre que tu n'aies pas trouvé d'erreurs, mes chevilles vont prendre des semaines à dégonfler alors ça me va, hein :D
Plein de bisous ♥ Et un grand merci pour tout ♥ 
Mimi 
Seja Administratrice
Posté le 13/06/2013
Aaaw *o*
Elle est très très chouette, cette fin *o*
Je m'attendais pas à un tel bond dans le temps. Mais finalement, à la réflexion, c'est justement une fin comme ça qu'il fallait *o*
Parce que ça permet justement de voir qu'Hugo avait raison. Lise n'est pas revenue, Elle y a réfléchi, mais n'est jamais revenue. Et puis, Albert est mort et Marga va pas bien. C'est le genre de fin qui fiche bien le cafard, en fait. On se rend compte que le temps a filé, que ce qui appartenait à l'adolescence commence tout doucement à disparaitre, qu'on entre vraiment dans une vie d'adulte. Et ça balance le moral dans les chaussettes :'(
Ouh, misère. Tu peux être fière de toi, t'as déprimé la Grenouille.
Mais bon, c'est quand même une très belle fin, hein. Le retour d'Hugo pendant la soutenance de Lise, ces ciseaux partout, leur discussion. Mais voilà, ça m'a vraiment touchée.
Un grand bravo pour ce roman ! Parce que t'as beau dire que tu peux plus le voir, il n'en reste pas moins que c'est un superbe morceau.
Et puis, bon courage pour la continuation aussi. Je suis sûre que t'as encore plein plein de jolies histoires à raconter. Et moi, je ne demande qu'à lire ! :)) 
Mimi
Posté le 13/06/2013
Je suis vraiment désolée petite grenouille… Loin de moi l'idée de vouloir te déprimer, je voulais simplement raconter une histoire (et ce n'est qu'une histoire, même si, comme tu l'as souligné, il y a comme une symbolique de passage à l'âge adulte derrière, en oubliant tout ce qu'on a pu essayer… ce n'est pas volontaire à la base mais c'est venu en l'écrivant ; moi-même, je venais de terminer après tout un été d'écriture et je m'apprêtais à prendre contact avec un éditeur pour la première fois, la fin de mon année de maths, de vieilles histoires à enterrer… Voilà pourquoi ça signifie tant pour moi^^)
Il y en aura d'autres bien sûr, je continue la rédaction de mon projet actuel qui sera orienté jeunesse et je posterai le début quand il sera lisible… Pour l'instant, c'est un peu le champ de bataille dans mon cahier.
Je te remercie de tous tes petits commentaires qui auront suivi jusqu'au bout. C'est très touchant, tout ce temps que tu as consacré à cette histoire barbante. Je te remercie mille fois et je suis malgré tout rassurée que tu aimes la fin, j'avais peur que la chute soit un peu rude xD
Plein de bisous :)
 
Mimi 
Aliv
Posté le 16/06/2013
J'ai lu les deux derniers chapitres.
Je trouve cette fin excellente, une belle référence au titre.
 J'ai pris grand plaisir à suivre ton histoire. 
merci pour cet écrit. 
Mimi
Posté le 16/06/2013
Merci Aliv d'avoir lu jusqu'au bout, c'est très gentil à toi :) Je suis contente que la fin te plaise !
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