La nuit sait tant de choses
Jóhann Sigurjónsson
October 1983
La jeune Katrina Moen n'aurait jamais cru que ce jour-là serait son dernier jour en vie.
17 ans, jeune, belle, ambitieuse, elle avait encore plein de rêves à réaliser.
Au début, elle sentit quelque chose qui l'empêchait de respirer, alors elle se réveilla, sortit de sa tente et s'éloigna un petit peu du campement pour prendre l'air.
Elle alluma sa lampe torche.
Même maintenant on ne peut pas se promener la nuit dans la forêt sans lumière, impossible, en pensant à toutes les créatures terrifiantes qui se cachent dans tous les recoins obscurs. Alors s'aventurer dans le noir total serait du pur suicide.
Elle dirigea le faisceau devant elle et continua son chemin. Un islandais sortit sa tête de sa tente en entendant le bruit des feuilles mortes et des branches cassées sur lesquelles marchait Katrina. D'ailleurs il ne dormait pas non plus, il essayait de rester éveillé, les yeux dans un bouquin.
Si vous étiez à sa place, auriez-vous pu trouver le sommeil facilement ? Je ne pense pas.
Cette année-là, un groupe de jeunes avait organisé un utflukt*, comme on l'appelait et on l'appelle toujours au Norvège, des norvégiens locaux, des islandais, des suédois, des danois et des russes étaient de la partie.
Notre islandais appela Katrina d'un chuchotement pour ne pas réveiller les autres qui avaient déjà assez peur cette nuit-là, qui était leur première en campement, alors leur en rajouter en parlant très fort, cela aurait immédiatement signifié que quelque danger venait vers eux, un chien enragé, un loup, un ours, ou quelque créature monstrueuse.
Katrina n'entendit pas, ne se retourna pas. L'islandais voulait sortir de sa tente et la suivre mais il avait lui aussi peur de s'éloigner du groupe. Il voulait savoir la nature exacte de ce qu'elle avait sous les yeux, de ce qui l'attirait dans cette nuit noire, sombre et terrifiante.
Il l'appela un peu plus fort. Normalement, cette fois elle devait pouvoir l'entendre. Normalement. Mais elle continuait toujours son chemin. Elle lui apparut comme si elle était en transe.
Alors, en réunissant son courage, il se leva, prit lui aussi sa lampe et la suivit en disant dans sa langue locale :
- C'est la première et la dernière fois que je ferai une chose pareille.
Puis, on n'entendit plus jamais parler de lui.
Katrina quant à elle, avait eu plus de chance. On retrouva son corps aux abords du lac de la forêt deux jours après que les autres campeurs qui l'accompagnaient ne purent aller nulle part sans leur guide, donc ils organisèrent une battue pour rechercher Katrina et Austmann.
On appela chez l'inspecteur Marius Aymour, qui dormait comme un bébé dans les bras de Morphée, après une nuit agitée où il rentra quasi-mort à la maison tellement il était saoul.
Il ouvrit ses yeux et vit l'heure sur sa montre, qui indiquait 9h38.
- Ah, mon Dieu, qu'est-ce qu'il y a encore ?
Il prit son talkie de sa table de chevet et sentit sa femme qui s'agitait à côté.
- Marius... ? Désolé de vous déranger.
- Lanning...
- Drôle de voix inspecteur. Vous avez bu ?
- Et qu'est-ce que vous allez en faire? Que je bois ou non. Ne le dites pas à Frederiksen. Je vous connais.
- Non. Promis. En parlant de Frederiksen. Il y a du nouveau. Il y a eu un meurtre. Et ce n'est vraiment pas quelque chose d'habituel. Vu l'agitation, c'est quelque chose de sacrément terrible. Vraiment terrible.
- Quoi ? Où ça ?
- Engelen. Et ce n'est pas dans la rue à côté. Il y a du voyage d'ici là-bas. « Va là-bas, et rapporte-moi toute l'histoire. Tu pars tout de suite. » De sa voix, je pense qu'une grande affaire m'attend.
- Vous partez tout de suite ?
- Ouais. Sinon Frederiksen va avoir une crise cardiaque si je ne lui apporte pas du nouveau.
- Je vous accompagne.
- Quoi ? Vous n'êtes pas en congé ? Je vous ai appelé juste pour que vous ne me dites pas après que vous n'étiez pas au courant de la nouvelle affaire.
- Je vous dis que je vais y aller aussi. Passez me prendre. Je ne suis malheureusement pas dans un état pour conduire.
- OK. Si vous insistez. Mais si Frederiksen sache que...
- Mais qu'est-ce qu'il a ce Frederiksen à fourrer son nez dans n'importe quoi ? Si vous ne lui dites rien, il ne va jamais savoir que je suis sur cette affaire. Je dois raccrocher. N'oubliez pas de passer me prendre. A plus tard.
Quelle histoire l'attendait encore ?
Il allait partir pour le découvrir.
Il essaya de se lever en hâte mais il se rassit sur le lit immédiatement en sentant sa tête qui tournait, les murs vibraient et des points noirs dansaient devant ses yeux comme des mouches, il resta dans cette position pendant un moment, encore abruti de sommeil, rota comme un ours... Les ours rotent aussi ? Je ne sais pas, je l'ai dit et c'est tout.
Un chien entra dans la chambre. Un buhund* norvégien, noir, les oreilles droites et pointues fermement dressées vint à coté de Marius et commença à se frotter contre ses jambes.
Puis, un enfant, les cheveux châtains, yeux marrons, entra à sa poursuite puis en voyant son père, réveillé, s'arrêta net et s'avança en enfonçant la tête dans les épaules.
- Est-ce qu... que...
Il avait des difficultés à prononcer les mots depuis sa naissance.
- Est-ce que je...
- Prends ce ***** de chien d'ici ou je l'écrabouillerai avec mon pied. Ne m'énerve pas.
- Poul... viens, Poul... ici.
L'enfant s'approcha du chien et essaya de le prendre dans ses bras quand il vit les yeux de son père se diriger vers lui. Son cœur battait si fort qu'il avait du mal à respirer. Il se mit à trembler et eut envie de s'éloigner. Les yeux de son père le fixaient toujours. Sa mère de l'autre côté du lit se retourna et gémit dans son sommeil. Ses cheveux laissèrent apparaitre un hématome en bas de son œil gauche.
Papa a encore fait du mal à maman !
***
- Inspecteur Aymour, vous me paraissez vraiment dans un mauvais état. Vous êtes sûr que vous voulez aller là-bas ? Je peux demander à Opland de m'accompagner. Vous n'êtes pas obligé. Je peux faire demi-tour tant qu'on ne s'est pas beaucoup éloignés de chez vous.
- Inspecteur Lanning, je serai très bien si vous arrêtez de me casser la tête, ouvrez la radio. Mes yeux ne veulent plus se rouvrir. Mettez un peu de musique. Ce serait vraiment meilleur que de vous entendre parler comme ma vieille petite dame de mère.
A ce moment-là il entendit une voix très familière dans son talkie.
- Inspecteur Aymour... Ins... p... teu... A... mou
Marius donna des petites tapes sur le talkie, en vain. Et il s'éteignit. Il se retourna vers Lanning, sur le côté conducteur.
- Inspecteur Lanning. Vous n'aurez pas quelque chose à me dire par hasard ?
- Comme quoi ?
- Pourquoi Frederiksen m'appelle par exemple ?
- Vous ne pensez pas que je l'ai mis au courant à propos de vous, hein ? Parce que je ne lui ai pas parlé depuis son « tu pars tout de suite ». Et d'ailleurs juste après, il m'a raccroché au nez. Comment je pourrai l'appeler après alors ?
- Si seulement je pouvais vous croire.
- Et d'ailleurs pourquoi je lui aurais dit que vous voulez m'accompagner ?
- D'accord, d'accord. On arrête. Arrêtez-vous juste là.
- Vous voulez retourner chez vous ?
- Quoi ? Non. Absolument pas. J'ai besoin d'acheter des piles. Celles-là sont totalement mortes. De la vieille ferraille, voilà comment je décrirai ce foutu talkie !
Lanning le vit entrer au RIMI* à côté, après il revint vers elle et entra sa tête par la fenêtre.
- Vous n'auriez pas de la monnaie sur vous, par hasard ? dit-il en grattant sa petite moustache en brosse.
- Pourquoi ? Vous avez oublié votre portefeuille ? lui répondit-elle en souriant.
- J'ai oublié de leur mettre mon arme sur le visage et leur ordonner de me donner tout ce que je veux. Plutôt que de revenir vous demander assez gentiment de me prêter... ouf... je ne peux plus parler, dit-il en portant sa main à son cou. Je dois fumer aussi.
Lanning sortit des billets et avant de demander à Marius de combien il aurait besoin, ce dernier les lui tira des mains et lui dit :
- Ça fera l'affaire. Merci.
Quand il sortit du magasin, elle le vit tenir un gros sachet et une boite de cigarettes. Lorsqu'il la vit qui le regardait en rentrant dans la voiture, il lui dit :
- Vous avez déjà pris votre petit déjeuner, inspecteur ? Parce que moi je meure de faim.
- Pas encore.
- Ça tombe bien.
- Vous vous êtes bien servis là-bas, hein ? Il reste encore de la monnaie ou vous avez tout dépensé ?
- Non. Cherchez dans ma poche gauche. Il en reste encore. Et faites attention à ne pas me chatouiller. Il y a un gros repas ici dans ce sachet. Pour nous deux...
- Vous allez appeler Frederiksen ?
- Bien sûr que non. Pourvu qu'on ne le trouve pas en train de nous attendre déjà sur la scène de crime. Parce qu'il peut nous faire une surprise à la dernière minute.
***
La voiture arriva à la forêt où déjà s'assemblaient la police scientifique en blanc, des agents, des gardes forestiers et un groupe de jeunes réunis à part.
Marius sortit le premier de la voiture, en vitesse, en suçant ses doigts.
- Oh mon Dieu, ça doit vraiment être horrible, je me demande ce qui a bien pu se passer ici, dit-il en apercevant au milieu du groupe de jeunes, certains qui étaient vraiment figés de peur, deux filles pleuraient tous leurs larmes en se tenant l'une l'autre, un blond se détacha du groupe et alla vomir à côté d'un arbre, un autre tremblait et portait son poignet à sa bouche.
Il essaya de s'en approcher mais vit un petit peu au loin Opland, qui était en pleine discussion avec un autre homme qui était là. Jamais vu ce monsieur !
Lanning sortit à son tour en tenant son pouce couvert d'un pansement sale ensanglanté. Elle le retira, le jeta et suça son pouce puis cracha le sang.
Il lui ôta la main de la bouche pour examiner son pouce. Le bout du doigt était gonflé et coiffé d'une plaie blanche, molle au toucher.
- Vous devez remettre quelque chose là-dessus avant que ça s'infecte, lui dit-il.
- Vous êtes vraiment trop sympa comme collègue.
- Si c'est de la sympathie que vous voulez, vous n'avez qu'à vous en trouver un autre collègue. Opland... par exemple.
Il prononça le prénom avec un clin d'œil dans la direction de Lanning tout en attendant sa réaction. Cette dernière le regarda d'un air interrogatif et lui dit :
- Attendez-moi ici. Je vais aller voir ce qui se passe et je vous appelle après.
- Oh...d'accord Lanning.
Marius rentra dans la voiture et suivit Lanning du regard. Elle se dirigeait droit vers Opland qui était toujours en pleine discussion avec un gros monsieur, chauve avec des touffes de cheveux blanches sur les bords de sa tête. L'inspectrice arriva vers eux, les salua, puis le monsieur patate s'excusa et s'éloigna pour les laisser tous les deux. Deux minutes de discussion passèrent comme deux jours d'attente chez Marius.
Ce dernier vit Lanning regarder dans sa direction pendant un moment puis elle s'éloigna avec Opland.
- Ça y est, ils commencent à décider du prénom de leur prochain bébé et ils me laissent vieillir ici.
Il se regarda dans le rétroviseur, essaya de lisser ses cheveux, sa moustache, sourit, puis vit ses dents jaunes.
- Non, je dois éviter de sourire.
Ensuite, il sortit de la voiture et se dirigea vers le groupe de jeunes qui participaient au campement.
Il s'éclaircit la voix.
- Euh... bonjour les jeunes. Je suis l'inspecteur... euh... Jurgen. Quelqu'un peut-il me dire ce qui s'est passé ? Exactement ?
Marius avait vraiment un art phénoménal au mensonge. Chapeau Marius !
*******
Opland posa sa main sur l'épaule de Lanning et lui dit :
- Maria, tu n'es pas obligée d'être sur la scène du crime, tu peux aller t'occuper de ta mère, elle est malade et elle a besoin de toi. Je vais essayer de tirer le maximum de données et je peux dire à Frederiksen que tu étais ici et que tu as eu un cas urgent... par exemple.
- Et tu vas mentir ?
- Je peux mentir pour toi Maria.
- Tu étais toujours le roi des mensonges à la fac. Ce n'est pas quelque chose de nouveau chez toi. Merci à toi Jakob, mais non. Je ne peux pas. C'est mon devoir.
- Maria... je veux juste faire quelque chose pour toi pour que tu me pardonnes.
- Jakob, le passé est passé. Laisse-moi faire ce pour quoi je suis venue. Tu sais très bien ce que Frederiksen est capable de faire si on ne lui obéit pas.
Lanning s'excusa puis alla vers la scène du crime, soudain Opland lui tint l'avant-bras violemment, elle était surprise, elle vit ses yeux qui la fixaient, puis elle aperçut comme une ombre qui passaient devant eux.
- Fais attention Maria, lui dit-il en souriant.
- Oui... toujours. Tu m'as fait mal Jakob.
- Désolé. Si tu as besoin de quelque chose dis-le moi.
- Oui... Oui... Jakob.
Elle était perplexe. Pourquoi il lui tint la main de cette manière-là ?
Et en plus, de quoi devait-elle faire attention ? Ce n'était pas sa première fois sur une scène de crime. N'importe quoi ce Jakob Opland. Il avait des manières bizarres de s'exprimer. Normal si Marius le détestait tant. Au point de lui donner un coup de poing au nez dont il gardait toujours la cicatrice. Il le lui avait tordu, non ? Il formait un angle horrible avec le reste du visage autrefois. C'était vraiment incroyable comment Frederiksen n'avait rien su, en considérant son rapprochement avec Jakob. Sinon Marius se retrouverait directement au chômage. Une barbe d'un mois, un torse nu couvert de poiles, le ventre qui pend par-dessus un petit short enrayé et une bouteille de bière dans la main en hurlant tout seul dans la maison.
*******
- D'accord. Maintenant dis-moi. Quelle a été la dernière personne parmi vous qui l'a vue avant sa mort ?
Marius essayait toujours par tous les moyens de se faire comprendre avec une fille du groupe, qui gardait toujours son sang-froid.
Cette dernière, qui semblait ne rien comprendre à cette dernière question, hocha la tête négativement, et fronça les sourcils en regardant les autres.
Marius essayait de se calmer et de ne pas attirer l'attention des agents de police, desquels il se cachait.
Merde, elle plante encore sur cette question. Est-ce qu'il n'y a pas des norvégiens de merde par ici avec qui parler ?
Une fille prit le courage de répondre. Une fille qui avait des cheveux colorés, noir sur le cuir chevelu puis rose sur la tête puis des pointes blondes à la fin.
- Nous étions endormis. Le matin, nous n'avions pas trouvé Katrina... Austmann aussi. Nous ne savions pas où est-ce qu'ils étaient. Nous nous sommes dit que peut-être ils se sont éloignés pour... vous savez... avoir plus d'intimité quoi. Katrina est
très belle. N'importe quel garçon aurait pu être attiré par elle... surtout qu'elle avait de...
- Ok... ok. J'ai compris. Pas besoin de continuer.
Ça alors ! Comment elle arrive à parler de cette manière pendant que le cadavre est juste à quelques mètres d'ici ? Yuck* !
Il prit son carnet de sa poche, et s'éloigna. Quand il vit un peu plus loin au milieu des arbres et feuillages comme un point blanc qui clignotait. Soudain, il s'explosa. Comme si quelqu'un l'avait pris en photo. C'était très similaire à un flash.
Il essaya de s'en approcher doucement, quand il vit les feuillages s'agiter et entendit des bruits de pas. Il accéléra et vit une silhouette qui s'échappait devant alors il la suivit.
Qui était-ce ? C'était surement quelqu'un qui venait surveiller l'enquête. Ou quelqu'un qui l'espionnait lui, en personne. Un journaliste qui prenait des photos en cachette ? Quelqu'un qui ne voulait pas être vu, découvert. Quelqu'un peut-être qui avait fait quelque chose et qui ne voulait pas qu'on le connaisse, qu'on le trouve, qu'on le découvre.
******
Lanning arriva au ruban barrière jaune et noir « ÅSTED - IKKE KRYSS *». Un agent la laissa passer, elle s'approcha du cadavre et se pencha pour voir le visage.
Aussitôt, elle sentit un afflux de sang lui monter au visage ; sa peau se couvrit d'une pellicule de transpiration. Ses jambes, ses bras devinrent tout mous, et un instant, elle crut qu'elle allait s'effondrer à côté du cadavre, ou pire... sur le cadavre. Elle recula pour s'adosser contre quelque chose, mais rien, que du vide. Elle appuya les doigts sur son cou, fort, pour obliger son pouls à ralentir.
- Oh mon Dieu, Oh mon dieu. Seigneur. Pas elle. Pas Katrina.
Jamais elle n'oublierait ce visage. Cette scène. Ces yeux. Ouverts. Vides. Deux trous qui ne sentaient ni le froid, ni la neige qui tombait dessus, ni le vent, ni rien du tout.
Des yeux morts.
A SUIVRE...
Qu'est-ce que vous pensez de ce premier "épisode"? Oui, c'est comme ça que j'appellerai toujours mes chapitres.
* utflukt : camping ou campement en norvégien
* buhund : une race de chien d'origine norvégienne
* Engelen : à ne pas confondre avec le village du même nom aux Pays-Bas, la ressemblance de noms est fortuite.
* RIMI : une chaine de supermarchés au Norvège.
* Yuck : "beurk" en norvégien.
* ÅSTED - IKKE KRYSS : scène de crime - à ne pas traverser
J'aime beaucoup ce premier épisode. C'est un début intriguant et on a envie de savoir ce qui est réellement réellement arrivé à la pauvre victime.
On se met également facilement à la place de Lanning qui découvre le cadavre de Katrina. 😱
Écriture fluide et il ne me semble pas avoir vu de grosses coquilles. Ce n'est pas une faute en soi, mais on m'a dit qu'il n'était pas nécessaire de censurer les grossièretés dans les écrits. Je le faisais aussi avant. 😛
Bonne continuation à toi !