Episode 1 (chap 2) = ça

Par NaL
Notes de l’auteur : Hésitez pas à donner vos avis les gars

L’agent 12 regardait en face de lui, mais tout ce qu’il voyait c’était une mélasse de réalité, comme si un artiste contemporain avait peint sur le monde. Ce melting pot bougeait et se concentrait sur lui-même, explosant et implosant en même temps. Cela aurait pu être un beau spectacle si cela ne cachait pas quelque chose de malveillant.

En une seconde, l’agent 12 comprit ce qui se passait, même si c’était la première fois qu’il voyait ça en dix ans de carrière.

  • Un Fantasma, murmura-t-il. Et un puissant.

Comme si cela avait entendu, cela réagit en se contractant encore plus. Le couloir qui devrait se trouver là d’habitude se retrouva sans dessus dessous. L’agent 12 plongea sa main dans la poche et en sortit un paquet de cigarette d’où il tira une Camel. Il n’eut pas le temps de l’allumer qu’elle fila vers le Fantasma, comme aspirée par une puissante gravité.

  • Fuck you, dit-il à l’adresse du Fantasma.

L’agent 12 sortit son arme, un automatique, et s’engouffra dans la chose. Il sentit son corps se distordre entre les différentes réalités nourrissant le Fantasma. Les temporalités et les matérialités s’entrechoquèrent dans son corps et sa conscience. L’agent 12 était cependant un professionnel. Il avait été soumis à plusieurs expériences similaires (on lui avait notamment imprimé le cerveau dans un satellite et mobilisé le corps dans un accélérateur de particule, étape basique pour quiconque souhaite rentrer dans l’Agence) donc il fut à mesure de rester conscient.

À la manière de phare dans la tempête, il percevait les jeunes personnes dans les vagues de réalités. Certaines étaient coincés ci-et-là. S’il voulait les récupérer, il fallait naviguer permis les réalités et les faire revenir un par un.

Ou alors il allait devoir chasser le Fantasma, et le tuer. Dans le capharnaüm de sa conscience, l’agent 12 se raccrocha à quelque chose de clair : la vie des jeunes ne lui importait guerre. Il était là pour le Fantasma. C’était sa mission.

« Ça » sentit sa volonté et se recroquevilla autour du cœur. Ainsi, l’agent 12 put voir où se situer la partie la plus sensible du Fantasma, mais cette ouverture fut de courte durée. Ça bondit sur lui, déversant toute sa puissance de modification du réel. L’agent 12 arma ses défenses mentales, mais elles furent aussi insignifiantes qu’un arbuste au milieu d’un cyclone.

Il se retrouva transporté dans un maelström de conscience où réalités, temporalités et fantasmes se mélangeait avec la fulgurance d’un tourbillon. Il eut soudain l’impression d’être tiré en arrière par une force immense, celle d’une gravité planétaire. L’agent 12 fut arrêté dans sa lancée et stoppé net. Le choc le fit tomber par terre et vomir plusieurs fois. Son cerveau remit en place lentement les morceaux fracturés de sa réalité… et peu à peu il réussit à se mettre debout.

Il se trouvait dans un couloir très luxueux. Une jeune femme bien apprêtée s’avança et se pencha vers lui.

  • Ca va monsieur le directeur ? Vous voulez un verre d’eau avec du sucre ?

L’agent 12 se tourna vers elle, une expression hallucinée sur le visage. En s’appuyant au mur il réussit à se relever. La femme lui lança un sourire charmée.

  • Vous avez la forme d’un lion, directeur, dit-elle.
  • Directeur ?

Elle le regarda d’un air bizarre, qui se changea en curiosité.

  • Vous êtes si mystérieux… susussra-t-elle.

L’agent 12 se regarda dans un miroir. Il avait le physique d’un Will Smith avec la prestance d’un Denzel Washington. Et le même costume que Barack Obama.

  • Directeur, reprit-il.

Il fit un sourire au miroir qu’il trouva follement enjôleur.

  • Directeur de quoi ? demanda-t-il en reboutant sa veste.
  • Directeur d’une société internationale de production et de distribution de films, répondit-elle. C’est un test ?

Cela avait toujours été son rêve. Connaître les films et leur milieu. Comment se fait un film. Savoir leurs histoires à l’avance, etc. Ca le faisait rêver depuis petit.

  • Montrez-moi le chemin vers mon bureau, Helena.

Helena fit oui de la tête et le prit par la main. Il regarda un moment son postérieur danser au rythme de la marche, puis ouvrit la porte qu’elle lui présenta. Il rentra dans son bureau comme s’il y travaillait depuis une dizaine d’années.

Il se dirigea vers un petit meuble qui cachait des bouteilles d’alcool. Il servit deux verres et en donna un à Helena. Il l’invita ensuite à s’asseoir et regarda les vastes fenêtres de son bureau. Elles donnaient sur l’Himalaya. Le paysage était magnifique, majestueux et épique. Tout ce qu’il avait toujours fantasmé.

  • Bon, l’ordre du jour, poulette.

L’agent 12 avait toujours rêvé d’appeler quelqu’un comme ça. Helena lui tendit un dossier.

  • Voici les scénarios des dix prochaines années de Star Wars.

Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’il tint le dossier. Il le jeta et lança à Helena un regard de braise. Il avait toujours rêvé le faire sur un bureau, au travail. Helena se donna à lui comme si elle l’avait voulue toute sa vie…

 

Au moment du coït, quelques neurones de l’agent 12 se réveillèrent, et une pensée traversa son esprit comme un météore : « le Fantasma ! ». Son coït s’évapora dans la fumée du météore…

Il était enfermé dans une réalité qu’il ne lui appartenait pas, celle du Fantasma.

 

 

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Cléo
Posté le 17/05/2020
Eh bien, je n'imaginais pas l'Agent 12 ainsi, son imaginaire fantasmé est... relativement cliché hahaha ! Bon, il est temps de régler son compte à ce Fantasma et de ne plus jamais revenir dans ce remake de Mad Men :p

Quelques coquilles :
- paquet de cigarettes -> manque le s à cigarettes
- souhaite -> j'aurais mis "souhaitait" pour garder la concordance des temps
- à la manière de phare -> à la manière d'un phare
- Certaines étaient coincés -> Certaines étaient coincées
- permis -> parmi
- ne lui importait guerre -> guère
- où se situer -> où se situait
- se mélangeait -> se mélangeaient
- reboutant -> reboutonnant

Voilà, j'espère que ça t'aide ^^.
NaL
Posté le 17/05/2020
Il est vrai que l’imaginaire de l’Agent 12 est trop cliché. Je vais essayer de le re-travailler pour une éventuelle re-écriture ! Aaaah je kiffe Mad Men, c’est trop bien! Je n’avais pas forcément en tête cette référence quand j’ai écrite, mais peut être que ça a induit l'écriture inconsciemment. Merci pour ton commentaire ! :) j'espère Que la suite te plaira
HopeSoldier
Posté le 01/02/2020
Bon, avis un peu plus mitigé sur ce second chapitre... Quelques fautes d'orthographes un peu gênantes ("guerre" au lieu de "guère, par exemple), et des petites choses me font tiquer.
En premier, je ne vois pas trop pourquoi l'agent 12 parle anglais. Si cela se passe en Angleterre ou dans un tout autre pays anglophone, il faudrait le préciser !
Ensuite, je suis un peu géné par la manière dont tu présentes tes dialogues. Normalement, on utilise un tiret cadratin et non un point.
Dernière chose, qui est plus un avis personnel qu'autre chose, c'est la secrétaire, Helena. L'agent 12 ne me paraissait pas si obsédé au premier abord, et j'avoue être un peu déçu par le fait que tu es décris cette femme avec tout les idées reçues sur le métier de secrétaire...
NaL
Posté le 24/03/2020
Salut !
merci pour ton commentaire, on prend tout !
- pour l'agent 12, tu parles de la ligne de dialogue "fuck you" ? Si c'est le cas, c'était par pur délire et parce que j'aime bien "fuck you"
- pour la présentation des dialogues, ce n'est pas un choix, c'est imposé par le site lorsque je copie-colle mes textes. Mais merci de me le signifier, je vais y remédie pour les prochains chapitres
- Pour les idées reçues sur la secrétaire, il est clair que je n'ai pas fait dans la finesse... Faut croire que l'agent 12 a un faible pour les secrétaires et qu'il est plutôt obsédé ;)
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