Les derniers réglages lumières venaient de se terminer. Manu et Loïc avaient le sourire aux lèvres. Pour une fois ils étaient contents que cette semaine se finissent. Entre les feuilles de couleurs qui se sont presque toutes brisées, un projecteur défectueux et plusieurs écrous à remplacer, ça faisait du bien de se dire que la dernière soirée allait bien se passer. Tout ceci réparer avec les moyens du bord. Enfin, dernière soirée, oui, des deux techniciens. Le week-end quelqu’un les remplaçait puisqu’il s’agissait de leurs jours de repos. Ce fut aussi une semaine rude pour les régisseurs. La scène était assez vieille, comme les machines. Certes, cela avait un certain charme, autant pour les clients que pour les employés qui travaillaient dans les coulisses. Le problème c’est qu’il fallait tôt ou tard remplacer tout cela par des machines plus récentes.
Absynthe en avait pris conscience cette semaine aussi. Ce devait être la semaine la plus dur qu’elle avait enduré depuis l’ouverture du Club il y a bientôt cinq ans. Il était temps apparemment, le Club en avait décidé ainsi.
Elle raccrocha le combiné du téléphone posé sur son bureau. La discussion avait été houleuse entre le fournisseur et elle. On était un vendredi, il était bien dix-huit heures trente. L’entreprise en question fermait dans trente minutes. Et pendant ses trente minutes de commande puis de négociation la propriétaire du Club avait presque vu sa vie défiler devant ses yeux. Tout d’abord, le monsieur avait été bien heureux de prendre toute cette commande en charge. Une machinerie son et lumière total. C’est sur que ça ne devait pas arriver tous les jours. Sauf que pour les délais de livraison, on repassera…
Absynthe avait pris une voix neutre, espérant ne pas montrer son angoisse.
- Pourriez-vous me livrer cela ce week-end en urgence ? Plusieurs anomalies sont survenus cette semaine, et je ne souhaite aucunement que mon Club prenne feu voyez-vous ?
La première réaction de l’homme fut un rire sonore et bien gras.
- Vous plaisantez ma petite dame ?! Je vous accorde que votre commande est bien conséquente comparait à mes autres clients, mais là… C’est impossible.
La belle jeune femme se cambra sur sa chaise, respirant doucement.
Inspirer, expirer…
Elle n’avait qu’une envie, jeter dans sa cave ce gros bonhomme au rire gras. Cet homme n’ayant rien d’appréciable sur la photographie disponible sur le site de son entreprise. Finalement, elle décida en plus de sa cambrure et du contrôle de sa respiration, de fixer un point du mur pour mieux se calmer alors que ses deux mains commencèrent à trembler.
- Rien n’est impossible pour celui qui veut.
Cette phrase avait été prononcer avec une voix neutre, pourtant, on pouvait déceler une note d’ordre, d’obligation extrême derrière ce mur d’insensibilité.
Ce qui empressa de désarmer l’homme.
- Eh bien… dit-il en se grattant si fort l’arrière de la tête qu’Absynthe arrivait à entendre à travers le combiné les ongles de l’homme racler le cuir chevelu. Je pourrais me déplacer moi-même avec mon neveu si vous n’y voyez pas d’objection ? Car la plupart de mes employés on prit leur journée de congé.
- Bien. Faisons ça. Je vous attendrai ce week-end au Crimson Club. Au revoir.
Sur ces mots, elle raccrocha. Toute la pression accumulée s’échappa par tous les pores de sa peau en un râle de soulagement. Ce qui modifia sa contenance corporelle puisqu’elle se mit à fondre. Glissant sur sa chaise comme de l’eau sur une feuille.
- Il va vraiment falloir que je me détende après ça… Heureusement que c’est ce soir qu’ils viennent.
Pauvre Absynthe, devoir gérer tout les imprevus dans un entreprise ce n'est pas simple surtout quand il y a du public.
C'est dingue, moi qui te connais je voie la différence de ton style avec les écrit d'aujourd'hui et ce chapitre que tu as écris il y a longtemps. Une chose est sur c'est que je reste ta plus grande fane dans tout les cas.