Il était presque midi quand Equinoxe arriva devant le Club. Pourquoi le Club ? Si tôt ? Et surtout un samedi…
Car la gérante avait son appartement accolé à celui-ci.
Contournant alors le bâtiment après avoir salué le videur, elle se retrouva dans une petite rue peu éclairée donnant sur un escalier en fer qu’elle entreprit d’escalader.
Une fois en haut, elle frappa doucement. Peut-être s’était-elle rendormi ? On ne sait jamais.
Un lointain « Entrer » se fit entendre. De ce fait, la tatoueuse ne se fit pas prier pour ouvrir la porte. Quand Absynthe demandait d’entrer, généralement c’est parce qu’elle était dans sa cave et qu’elle n’allait pas remonter de suite.
Elle pénétra alors dans l’appartement qu’elle connaissait déjà très bien. Depuis le temps qu’elle venait, ce n’est pas étonnant. L’entrée était petite et carrée, avec une table pour poser les clés, un placard à chaussures et un portemanteau. Puis on arrivait directement à la cuisine. Grande, aménagé à l’Américaine avec un îlot central. Equinoxe posa son sac de courses dessus, et retirant son manteau qu’elle plaça sur une chaise. Trouvant le placard à bol du premier coup, elle y versa les noix de cajou au curry, apéritif favori de son hôte pour ensuite descendre les deux marches qui menaient vers un salon imposant.
Devant elle, trois canapés couleur crème formaient un U pour accueillir une télévision à écran plat sur le mur. Notre tatoueuse retira ses chaussures pour sentir sous ses pieds la moquette brune et duveteuse qu’elle adorait. Le bruit du bol se posant sur la table basse en verre résonna dans un silence de mort. Absynthe était-elle encore perdue dans ses pensées en bas ? Sûrement.
Contre le mur rouge qui soutenait la télévision une petite cave à vins prenait place, une bouteille de blanc trônait dessus, tout juste sortie de l’appareil de conservation. Elle alla la prendre, retournant dans la cuisine s’équiper de deux verres à vin et d’un limonadier. Une fois la bouteille ouverte, elle remplit les verres et retourna au salon pour y déposer la bouteille.
Puis, les deux verres à la main, elle se dirigea vers la droite dans une sorte de petit couloir ouvert sur le salon, où il y avait une destination de chaque côté. Sur la gauche, la chambre et sur la droite, un escalier qui descendait. Elle décida de le descendre doucement, en faisant attention à ne pas renverser le breuvage, l’excitation montant de plus en plus en elle. La sensation froide du verre teinté en noir sous ses pieds, l’appréhension du lieu vers lequel elle se dirigeait et ce dont elle allait bien pouvoir y trouver… Que de mystères, que de questions.
En bas de l’escalier était un autre monde…
Un univers si particulier…
Cet escalier donnait directement sur une pièce, une sorte de sous-sol. De cave. Qui prenait toute la surface au sol de l’appartement. Un donjon BDSM complet pour l’usage personnel de la patronne du Crimson.
On pouvait dire qu’ Equinoxe enviait Absynthe. Non, elle enviait surtout les soumis d’ Absynthe !