C’était le jour J, enfin celui qu’attendait le plus dans l’année Elliot, après le jour de Noël, bien évidemment. Le styliste avait horreur de passer les fêtes seul, de ce fait, il avait chuchoté l’idée de faire des soirées à thèmes pour Noël et Halloween à Absynthe qui avait trouvé l’idée des plus séduisantes. Le brun adorait ses deux fêtes en particulier et depuis enfant il n’avait jamais réussi à aimer les réunions familiales pour ses occasions. Après tout, ses parents était un couple très strict. Il n’avait pas eu la meilleure des enfances.
Depuis qu’il avait emménagé sur Bordeaux et connu la patronne du Club qui était devenu son fief, il n’avait pas passé un seul de ses évènements, seul. La façon d’organiser de la brune était admirable. Elliot était toujours encore plus surprit que les années précédentes. Il fallait dire que la dominatrice avait un certain talent pour l’organisation de soirées. Si elle n’avait pas fondé un Club BDSM, il était certain qu’elle aurait échouée dans l’évènementiel. Et comme tous les ans, pour ses occasions, il aidait les employés pour la décoration et la mise en place. Ne pouvant pas s’en empêcher. N’oubliez pas que notre ami Luciole est styliste. Il avait le sens des arrangements de couleurs et de meubles. De plus, quand il était tout jeune, il avait eu très envie de devenir décorateur d’intérieur. Mais ses parents avaient bien évidemment refusés. Ce n’était pas un métier digne de lui. Un métier de roturier, voyez-vous…
Notre Luciole national avait donc prit ses clics et ses clac pour fermer sa boutique bien plus tôt qu’à l’accoutumé, mettant un petit message sur la porte, comme quoi il avait pris congés de deux jours. Les soirées d’Halloween était généralement les plus alcoolisées et il lui fallait bien tout ce temps-là pour se remettre totalement. Sauf… Si bien sûr, les clients ne se sentaient aucunement incommodé par un zombie le lendemain. Mais ça, c’était moins sûr. Prenant le tramway pour aller jusqu’au quartier derrière la gare, près des quais. Pour retrouver son Club bien-aimé. Il n’allait que très rarement là-bas en transports en commun.
Une fois arrivé, il entra, vu que la soirée était ce soir, il pu voir que la file d’attente pour l’entrée était déjà bien longue et il n’était que onze heures. Ce qui montrait que ses soirées étaient plus qu’appréciées. Une fois dans la grande salle, il observa les alentours, pour finalement, lever les bras et gueuler :
- HELLO LES GENS ! LA DIVA EST ARRIVÉE !!!
Ce qui fit se retourner les employés, pour la plupart, qui se mirent à huer joyeusement Elliot ou bien à l’applaudir. Le styliste était un habitué reconnu et très aimé de la plupart des employés. Voyant Absynthe près de la scène, il sautilla telle une puce pleine de sucre vers elle. Celle-ci avait un grand sourire en l’accueillant. Écartant ses bras, pour le prendre contre elle. C’était assez rarissime que la patronne de ce troquet face des câlins et montre son affection. Pourtant elle le faisait de temps à autre avec lui. Et qu’avec lui. Même Léo n’avait pas cet honneur.
- Bonsoir ma Diva d’un soir. Comment ça va ?
- Super. J’ai tellement hâte à ce soir ! Je trouve que le temps ne passe pas assez vite !
- Moi aussi, mais j’ai aussi l’impression de ne pas avoir tout le temps voulu pour mettre tout complètement en place. Tu sais à quel point j’aime que tout soit parfait., lui confessa-t-elle dans cette douce étreinte, qu’elle brisa tout aussi rapidement. Il ne fallait pas lui demander la lune. Jamais.
- Tu as bien reçu tous les costumes, n’est-ce pas ? Comme tu ne m’as pas confirmé l’arrivée du coursier, je me suis un peu inquiété., Elliot souriait gêné, vraiment inquiet. Après tout, c’était ses confections, ses bébés, comme le Crimson était le bébé d’Absynthe.
- Oui, ils sont tous là. Les performeurs ne vont pas tarder de répéter avec.
- Ah ?…
- Mais non ! Arrête de te faire des films on dirait Nox’ ! Non, je n’ai pas regardé la caisse qui m’était réservé. Je n’ai rien vu des costumes que tu nous as cousus avec ton amour ! Et ton cosmos tout poilu…, elle accentua sa phrase avec un regard bien appuyé.
Elliot ne pu réprimer un fou rire tonitruant montant rapidement dans les aiguës. Il était l’un des seuls de la bande à avoir une voix aussi fine, tellement qu’on pouvait le confondre avec une femme, quand il avait en plus ses cheveux détachés. Basiquement, on pouvait dire qu’Elliot se sentait genderfluid plus qu’autre chose. Mais ça, il ne l’avait jamais dit à personne. Ce n’était pas quelque chose dont il avait honte, loin de là, juste, la nomination que les autres avaient pour lui comme homme lui convenait. C’était surtout dans son apparence que c’était important pour lui. Pour le moment, les pronoms et le genre ne lui posait aucun problème, surtout qu’il avait un surnom féminin et un prénom masculin. De plus, personne n’était surprit de le voir s’habiller en robe ou autre vêtement à connotation féminine. Ce soir, d’ailleurs, il était en jupe allant jusqu’à mi-mollets. Ayant des jambes fines, ce genre de drapé lui allait ma foi très bien. Les autres, en particulier Absynthe et Charlotte lui faisaient des compliments de temps à autre sur ses tenues. Qu’il confectionnait lui-même. Un styliste qui ne confectionnait pas ses propres vêtements n’était pas un véritable styliste… Enfin, c’était sa vision de son métier qui était en réalité une vocation.
- Tu n’as pas vu Léo sur la route ?, venait de rembrailler Absynthe pour son ami. Sa mine commençant à se faire inquiète.
- Non, pourquoi ? Il devait arriver avant moi ?
- Oui, il n’avait pas cours aujourd’hui et devait me rejoindre pour le petit-déjeuner. On devait aller bruncher à Gambetta.
- S’il n’est toujours pas arrivé c’est qu’il doit avoir une raison. Tu le connais, il te prévient toujours. Il va finir par t’appeler., la rassura Elliot. Il vint passer sa main dans le dos de la patronne pour le lui frotter affectueusement.
- On peut commencer sans lui ? Je penserais à autre chose comme ça.
- Oui, bien sûr, allons-y !!!
Un nouveau cri d’ambiance de la part du styliste. Qui fini par mettre de la musique sur les hauts-parleurs pour donner du punch à tout le monde. Quand finalement, le téléphone portable de la brune sonna. Le prenant, ses yeux fixèrent l’écran comme choqué, écarquillant les yeux, elle montra qui était en train de l’appeler à Elliot. C’était Léo. D’un sourire amical, il l’encouragea à répondre en baissant la musique, la laissant s’éloigner pour un peu plus d’intimité.
- Quoi ? Tu vas essayer ?… Fut les seuls bribes de mots qu’il pu entendre sans se rapprocher.
Donc, Léo essayait de faire quelque chose de particulier ? Étrange… À la fin de l’appel néanmoins, Absynthe n’avait pas l’air furieuse. Mais plutôt… Perplexe.
- Alors ? Les nouvelles sont bonnes ? Ne me dis pas qu’il est pris dans les embouteillages, ça prend pas avec moi., venait de lancer Elliot pour dérider la propriétaire du Club.
- Non… C’est pire… D’un côté, j’enrage et de l’autre… Je comprends et j’ai envie qu’il réussisse !
- Comment ça ? Et si tu me racontais tout depuis le début ? Car je dois t’avouer que je ne te suis pas !, lui demanda-t-il avec douceur. Il connaissait Absynthe dans ses moments de doute et de colère.
- En gros… Il veut essayer de convaincre Equinoxe de venir… Il pensait que ça prendrait peu de temps et qu’il serait à l’heure, mais se retrouve à devoir aller au restaurant à midi pour rencontrer Nathaniel et le convaincre aussi. Car Nox’ voudrait venir avec lui.
- Bah c’est super, non ?
Elliot fini par se rattacher les cheveux qui actuellement le gênait plus qu’autre chose. Observant son amie, il pouvait voir que même si c’était pour une bonne raison, elle rageait de l’absence de son meilleur ami, mais aussi qu’elle angoissée, car elle voulait vraiment voir Equinoxe. Son absence s’était lourdement fait sentir pendant les soirées de vendredis, qui avec Charlotte absence, n’avait plus lieu. Alors il prit Absynthe par le bras pour venir l’asseoir sur une table près de la scène. Il fallait tout mettre en stop pour qu’elle puisse se vider la tête.
- D’ailleurs, tu m’avais dit que Charlotte était venue te voir, qu’elle c’était excusé.
- Oui, j’ai été la plus surprise. Pour le coup, Charlotte et moi on est pareille pour les excuses. Je me suis aussi rendu compte que j’étais tout aussi en tort qu’elle.
Il ne pu que sourire face à cette révélation. C’était extrêmement rare qu’Absynthe s’excuse, tout comme Charlotte et encore plus qu’elle se rende compte d’elle-même de ses erreurs. C’était particulièrement étrange car en ce moment, elle devait être dans une période de remise en question, puisqu’elle s’était rendu compte des erreurs commises avec Equinoxe et avec Charlotte. Ce qui rendait vraiment Elliot heureux. Ne voulant pas perdre ses amis et voir la bande complètement exploser. Il tenait à eux comme à sa famille. Car pour lui, cette bande d’amis complètement délurées était sa véritable famille. Qui le comprenait et l’acceptait tel qu’il était.
- Ne t’en fais pas. Si Equinoxe lui a demandé de l’aide pour convaincre Nathaniel, c’est qu’elle veut venir aussi. On doit affreusement lui manquer, non ?
- Oui, tu as sans doute raison. Elle me l’avait dit le soir ou j’étais chez elle. Le seul truc qui me tracasse, c’est ce type. J’espère qu’il n’est pas comme Gaspard. J’ai l’impression qu’elle est tombé sous le charme de ce mec et que s’il ne veut pas faire quelque chose, elle ne le fera pas sans lui, tu vois ?, lui confia la patronne septique face à ce qui arrivait à son amie.
C’est vrai qu’Elliot n’y avait pas vraiment réfléchit encore, vu qu’il n’avait ni rencontré le fameux Nathaniel et qu’en plus de ça, il n’avait pas revu Equinoxe non plus. Il n’y avait vraiment qu’Absynthe et Léo qui l’avaient croisé récemment. Mais pour l’instant, pourquoi s’alarmer ? Il n’y avait rien de grave à constater. Ce n’était pas comme si Equinoxe avait lâché son boulot et son appartement pour aller vivre chez cet homme mystérieux dont ils ne connaissaient que le prénom.
- Je te comprends. C’est vrai qu’avec Gaspard ce n’était pas la joie. Je m’en souviens… Equinoxe n’était pas dans le meilleur des états quand elle avait réussi à s’éloigner de lui. Malgré tout, on n’a pas besoin de se conduire comme ses parents, tu ne crois pas ? Elle est majeure et si elle a besoin d’aide ou d’un conseil, elle sait qu’elle peut compter sur nous. C’est pour ça qu’elle a appelé Léo. Et ça ne veut pas dire que Nathaniel est difficile à vivre. Si ça se trouve, il a juste peur de nous rencontrer.
- Peur ? Mais pourquoi enfin ? On est si effrayant que ça ?, sorti, incrédule, la brune. Ce qui provoqua un fou rire de la part de notre styliste bien aimé.
Il dû prendre bien deux minutes pour calmer son rire qui le faisait se plier en deux et pleurer de rire. Absynthe semblait si inquiète pour son amie qu’elle ne réfléchissait plus rationnellement.
- Eh bien… Disons que pour une dominatrice, oui Absynthe. Tu en imposes à en faire peur. En plus si elle lui a dit que tu es la propriétaire du Club, ou qu’elle a parlé de notre bande comme sa famille ou ce genre de chose… Il a sûrement une appréhension face au jugement des amis de celle qu’il semble aimer.
- Hum… D’accord. On va dire que je te crois.
Pas très convaincante la patronne. Mais bon, il ne pouvait pas complètement retiré l’anxiété de l’esprit d’Absynthe. Après tout, elle aussi voulait revoir la bande au complet.
- Et pour en revenir à Charlotte ? Elle vient ce soir ou pas ?
- Tu la connais, elle ne rate jamais une soirée, surtout une principalement faite pour se bourrer la gueule. En plus, elle doit m’amener quelqu’un pour parler d’une future collaboration.
- Une collaboration ? Pour quoi exactement et avec qui ? Tu viens de titiller ma curiosité !
En effet, Elliot ne pouvait pas s’empêcher de demander des précisions face à tout ceci. Des projets… Il adorait les projets. Lui n’en avait plus depuis l’ouverture de son sex-shop haut de gamme, à part créer de nouvelle collection pour son magasin et le Club.
- Avec Mayo, tu sais, le mec reclus dans un coin qui a toujours l’air triste. Il aurait dans l’idée de faire un salon sur le BDSM.
- Ah oui, effectivement ! Tu serais le sponsor parfait, ma chérie !