Si un être de quelconque figure politique ou sociale vous demandait "qu'est ce qui est vrai ?", nous ne repondrions pas tous la même chose. Et ce n'est pas parce que la question de la vérité se pose, mais parce celle qui est en face de vous n'est jamais neutre. Notre conscience est régie par la réflexion d'une image que l'on a le pouvoir pernicieux de connaître, c'est une loi naturelle qui oblige les Hommes à en être un. Mais comme celle ci fait de nous une créature sans pareil, elle nous oblige aussi à être nous même sans pouvoir être les autres. Et c'est cette écluse individuelle qui pourtant essaie de répondre à "qu'est ce qui est vrai" de telle manière qu'il va penser souscrire à la vérité, en étant pourtant que l'unique produit de son propre "moi".
Quid est veritas?
La fonction d'un sens peut-être interprétée par la volontée de l'homme de savoir dans le cadre d'un effort philosophique. Nous jugeons alors ces sens selon ce que nous nous dictons nous même, et non ce que nous dicte la vérité, puisque la vérité n'en est une que lorsque nous ne l'avons pas encore assimilée. C'est ainsi que la raison n'existe que d'une manière profonde; les désirs, tous les processus internes de plaisir et de déplaisirs,l'inconscient, les sens et même la synesthésie, sont les voiles fins qui, sans forcément se manifester, s'accumulent sur la raison.
Ce que nous ne voyons pas existe vraiment comme il est, là est la subtilité de la conscience humaine. Afin de donner un exemple, tout ce qui est perçut est premièrement remis en cause par le fait même de sa propre existence. Le processus interne affirmant qu'un objet existe à sa vue, passe par un chemin de confirmation mediat. De là naît une vérité relative pensée comme la vérité suprême par le plus humain raisonnable d'entre nous.
Cela fait plaisir de trouver ce genre d'écrits réflexifs avec de belles références philosophiques et historiques. Je suis très curieuse de ce projet alors c'est parti pour la lecture !
Hmmm, la fameuse question de Pilate, "qu'est-ce que la vérité ?" Vaste sujet et c'est intéressant de mettre en pendant la réponse de Kant. A laquelle je souscris plutôt, a priori. Autant, décrire le réel, ça peut se faire avec le consensus sur les résultats d'une expérience - en n'oubliant pas évidemment que les résultats peuvent évoluer. Autant "la vérité", dur dur oui !
Juste une ou deux bricoles au fil de la lecture :
>> "d'une image dont on a le pouvoir pernicieux de connaître" > dont ? ou "que l'on a le pouvoir pernicieux de connaître" ?
>> "Et c'est cette écluse individuelle" > l'image est sympa !
>> "Quod crebro videt non miratur, etiamsi cur fiat nescit. Quod ante non viderit, id si evenerit, ostentum esse censet. Cicéron" > Ooooh, Cicéron, "De Oratore" si je me souviens bien. Mais c'est via Montaigne que j'ai découvert cette phrase, je crois qu'il la cite dans son chapitre "d'un enfant monstrueux".
>> "Ou ce qu'il à jamais vu?" > n'a jamais vu ?
Lecture très intéressante en tout cas !
Au plaisir
Pour les quelque corrections de syntaxe notamment l'oubli de la négation à cause de cette terrible formule orale je le corrige de suite !
Encore merci pour cet intérêt !
Bonne fin de journée.