Si un être de quelconque figure politique ou sociale vous demandait "qu'est ce qui est vrai ?", nous ne repondrions pas tous la même chose. Et ce n'est pas parce que la question de la vérité se pose, mais parce celle qui est en face de vous n'est jamais neutre. Notre conscience est régie par la réflexion d'une image que l'on a le pouvoir bien particulier de connaître, c'est une loi naturelle qui oblige l'Homme à en être un. Mais comme celle-ci fait de nous une créature sans pareil, elle nous oblige aussi à être nous même sans pouvoir être les autres. Et c'est cette écluse individuelle, qui essaiera de répondre à "qu'est ce qui est vrai" tout en pensant souscrire à la vérité, tout en n'étant que l'unique produit de son propre "moi".
Quid est veritas?
La fonction d'un sens peut-être interprétée par la volontée de l'homme de savoir dans le cadre d'un effort philosophique. Nous jugeons alors ces sens selon ce que nous nous dictons nous même, et non ce que nous dicte la vérité, puisque la vérité n'en est une que lorsque nous ne l'avons pas encore assimilée. C'est ainsi que la raison n'existe que d'une manière profonde; les désirs, tous les processus internes de plaisir et de déplaisirs, l'inconscient, les sens et la synesthésie, sont les voiles fins qui, sans nécessairement se manifester, s'accumulent sur la raison.
Ce que nous ne voyons pas existe vraiment comme il est, là est la subtilité de l'assimilation humaine. Afin de donner un exemple, tout ce qui est perçut est premièrement remis en cause par le fait même de sa propre existence. Le processus interne affirmant qu'un objet existe à sa vue, passe par un chemin de confirmation mediat. De là naît une vérité relative nécessaire.
Tu développes bien ton point de vue lorsque que tu écris : " [...] "qu'est ce qui est vrai ?", nous ne repondrions pas tous la même chose [...] parce celle qui est en face de vous n'est jamais neutre."
La connaissance est toujours biaisée parce qu'interprétée. Il faudrait être à la fois un homme, une femme, être jeune et âgé, être de toutes les nationalités, de toutes orientations sexuelles... pour s'approcher d'une vérité.
Merci, lire du philosophique ça nous élève toujours 🤗
Cela fait plaisir de trouver ce genre d'écrits réflexifs avec de belles références philosophiques et historiques. Je suis très curieuse de ce projet alors c'est parti pour la lecture !
Hmmm, la fameuse question de Pilate, "qu'est-ce que la vérité ?" Vaste sujet et c'est intéressant de mettre en pendant la réponse de Kant. A laquelle je souscris plutôt, a priori. Autant, décrire le réel, ça peut se faire avec le consensus sur les résultats d'une expérience - en n'oubliant pas évidemment que les résultats peuvent évoluer. Autant "la vérité", dur dur oui !
Juste une ou deux bricoles au fil de la lecture :
>> "d'une image dont on a le pouvoir pernicieux de connaître" > dont ? ou "que l'on a le pouvoir pernicieux de connaître" ?
>> "Et c'est cette écluse individuelle" > l'image est sympa !
>> "Quod crebro videt non miratur, etiamsi cur fiat nescit. Quod ante non viderit, id si evenerit, ostentum esse censet. Cicéron" > Ooooh, Cicéron, "De Oratore" si je me souviens bien. Mais c'est via Montaigne que j'ai découvert cette phrase, je crois qu'il la cite dans son chapitre "d'un enfant monstrueux".
>> "Ou ce qu'il à jamais vu?" > n'a jamais vu ?
Lecture très intéressante en tout cas !
Au plaisir
Pour les quelque corrections de syntaxe notamment l'oubli de la négation à cause de cette terrible formule orale je le corrige de suite !
Encore merci pour cet intérêt !
Bonne fin de journée.