Essais 1.1 Les choses sans les concevoir, sont-elles vraies?

Par paulcm

Nous concevons la vérité d'une manière médiate, mais sans la concevoir, elle est immuable et définie.

Un homme d'un âge avancé et d'un état indésirable, sacrifiant sa propre vie à ses rêves, cherchait perpétuellement son salut. Il naviguait sur sa barque du soleil sans plus jamais toucher terre, en vue de lui-même. Une banale journée, où le soleil se levait à l'Est et se couchait à l'Ouest, où les vagues se heurtaient contre le récif, où le ciel était couvert d'un simple bouquet de nuages, où la Terre continuait encore et encore sa rotation. Une extraordinaire journée où cet homme trouva une terre des dieux. Les cascades étaient bleu nectar, les plantes s'offraient à la meilleure pensée de Déméter, et la brise se respirait comme un amour divin transcendant son esprit par le savoir. Le navigateur bien savant de lui-même, bien candide des autres, voulait offrir ce bonheur à ses semblables créatures.
La femme du marchand trouvait bien sale cette terre, impossible de s'y installer, "Quelle aura lugubre !". Le fils du chef du village n'apprenait rien de cette nouvelle Terre, et voulait revenir chez lui, avec ses dieux "à quoi bon s'attacher à quelque chose de plus chiatique !". L'ancien menuisier du village n'y reconnaissait aucune verdure divine, un simple manque "réel" d'arbres et de racines à faire pousser "Comment mes apprentis pourraient-il s'installer ici ! Les dieux ne nous sauverons pas !". Le maçon tout enjoué à l'idée de travailler sur une nouvelle terre, le village manquait de place, et trop de gens occupaient le métier "Aujourd'hui ma femme, j'ai trouvé comment me faire un nom !" dit-il avant de se coucher. La femme du menuisier elle, se trouvait bien peu vêtue et ornée, voilà donc qu'elle se réjouit d'un avenir nouveau pour sa divine figure devant ses copines.

La terre était une île, d'une assez petite circonférence, qui semblait se démarquer des autres par sa forme en croissant de lune. La terre était bordée par des rochers présents ici depuis des millénaires. La verdure y était abondante et le Soleil y tapait fortement toute la journée, mais le climat n'en était pas moins celui de la sècheresse. La terre était heurtée par les vagues, souvent très basses ramenant parfois quelques phoques décédés sur sa plage. Certains oiseaux y faisaient leurs nids, d'autres la voyait immobile, sur l'eau, pendant leurs migrations. La terre était une simple île.

Existe-t-elle toujours ?

Aucun des habitants du village n'ont conçu la vérité comme elle était. La terre peut-être une Invitation au voyage à "Aimer et mourir "; "Au pays qui te ressemble !" comme écrivait Baudelaire, ou peut-être la Terre promise objet de la quête de Moïse !
La terre qui est une île, existe et ne se sait pas existante, elle ne s'éprouve pas et ne se connaît pas en tant qu'être. Auprès de quoi la terre est-elle alors vraiment existante ?  La Nature en est le seul témoin de raison pure.

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