Les arbres s’étirent. Parfois, lorsque je les vois s’étirer ainsi jusqu’au ciel, je souhaiterais être l’un d’entre eux. Parfois, je me sens l’un d’entre eux. Immense. Subtil. Plongé dans les profondeurs de la terre.
Parfois, ils m’acceptent. Lumière. Alors je me sens bien.
Les arbres respirent. Évasion. Je veux fuir. Je veux m’en aller plus loin. Plus loin que la cime des arbres. Comment font-ils donc pour s’étirer jusqu’au ciel ? Parfois, je me sens seul. Je me sens seul, lorsqu’ils me laissent être l’un d’entre eux. Parce que je sais bien que jamais, jamais je ne pourrai l’être vraiment. Érosion. Mon rêve s’envole. Mon rêve se brise.
Et je me sens seul.
Seul.
Pourquoi ce mot existe-t-il ?
Dès que l’on en saisit enfin le sens, l’on ne peut plus le dire à personne…
Les arbres m’observent. Spectateurs de mon errance. Témoins de mes erreurs. Mais les arbres sont trop grands. Ils sont bien trop grands pour se soucier de ma peine, cette peine qui me ronge. Parfois, j’aimerais être l’un d’entre eux. Pour pouvoir oublier le monde. Pour pouvoir porter plus loin mon regard noyé. Noyé de larmes froides.
Si seulement elles pouvaient me noyer vraiment.
Souvent je pleure. Souvent je pleure. Et les arbres s’étirent. Et ils m’acceptent. Et ils m’accueillent. Différent. Oui, jamais je ne serai l’un d’entre eux, et pourtant ils m’ouvrent leurs bras. Ascension.
D’ailleurs je crois, je crois que c’est là ce qui les différencie de nous tous.
◊ ◊ ◊
Les jours partent en fumée. Toujours. Toujours.
Les yeux se ferment. Les larmes roulent. Et pourtant rien ne change vraiment.
Quelque chose reste. Toujours. Toujours.
Les mots volent, ils tranchent, ils blessent, ils touchent, ils frôlent. Ils sont sincères, parfois.
Mais les mots partent en fumée. Toujours. Toujours.
On m’a dit que l’espoir fait vivre.
Éternel.
Que dois-je donc espérer si je ne souhaite plus vivre encore ?