Les gens se mettent à partir à l’annonce de la disparition d’une troisième personne. Pour beaucoup c’est une décision transitoire ; il est difficile de laisser derrière soi des maisons que l’on a construit. Mais l’angoisse est trop forte, on attendra d’en savoir plus car, en attendant, les rues ne semblent plus sûres. Cet exode ne se fait pas dans la panique mais dans un calme déconcertant, comme si cela était prédestiné. Ceux qui partent ne le savent pas encore mais ils ne reverront plus leur village.
Mais certains natifs du village restent, indéracinables. Ce sont souvent les plus vieux, ceux qui n’ont plus personne à protéger même plus eux-mêmes. Si quelqu’un, quelque chose doit venir les prendre dans la nuit qu’il le fasse ; plus rien ne compte vraiment. Restent aussi certain jeunes, des femmes, des hommes, des enfants, bref, toutes les personnes qui n’ont nulle part d’autre où aller.
Tous ces départs sont pour le village comme la lente agonie d’un mourant et, tandis que ses dernières lueurs s’éteignent dans un dernier souffle, la brume reste et devient éternelle. La terre demeure, la vie s’éteint.
Deux ans plus tard, aucun de ceux qui ont fuit le village au temps de ses tumultes et de ses mystères ne sont revenu et la Police a depuis longtemps classé l’enquête sans arriver à trouver de coupable. Pourtant, il y eut d’autres victimes tant qu’il restait des villageois. Puis, un peu plus d’un an après le commencement des hostilités, quand il n’y eut plus rien de vivant dans les parages, la chose s’arrêta et personne ne sait ce qu’il en advint.
Le village est resté figé et mort. Plus personne ne le traverse, même en voiture. Une nouvelle route a été construite pour le contourner, pour oublier. Rien ne subsiste de la vie tranquille qui l’animait.
Les villages voisins vivent et perdurent mais chacun conserve au fond de lui la crainte qu’un jour le malheur ne s’abatte sur eux. Mais pour l’instant, rien n’annonce une catastrophe. Alors ils vivent, en attendant.
Le bruit court que ce qui a frappé leur voisins s’est éteint en même temps que mourrait le village lui-même. Et pourtant, un peu du souffle de la chose est encore là quelque-part et attend le moment pour se réveiller.
Quelque chose a survécu.
Je suis d'accord avec Napalm Dave et ne répéterai pas un avis similaire, donc j'ajouterai juste que ton histoire aurait pu tenir en une nouvelle à lire d'une traite (sans séparation en chapitres, je veux dire), et que la dernière phrase, même si elle a du panache, semble sortir de nulle part et rompt avec le style du reste du texte. (En plus je crois l'avoir déjà lue ou entendue quelque part d'autre...)
En tout cas t'as une patte sympa, qui me donne envie de la lire davantage. C'est juste dommage que de temps à autres tu laisses des fautes énormes : ça brise tout ! 😂
J'ai trouvé ça sympa, mais trop rapide à mon goût, j'étais partie dans l'ambiance moi xD Je l'ai trouvé angoissante et prenante.
J'aurais aimé en savoir plus sur la créature mais j'imagine que tu as fait exprès de laisser planer le mystère. Après, je ne suis pas forte en nouvelles, autant je ne peux pas te donner de vrais conseils constructifs dessus :/
Par rapport aux autres commentaires, effectivement les flics ne servent à rien mais en même temps que peuvent-ils faire contre une créature dont il ne soupçonne même pas l'existence? Ça me paraît compliqué de trouver la source du soucis avec un problème de cet envergure. Ça m'a pas trop dérangée.
Peut-être cette histoire peut-elle être développée en roman si l'envie te prends ! Je le lirais avec plaisir ce projet ainsi que tes futurs histoires si elles continuent dans ce style :)
Ton histoire a un style dépouillé et agréable (au présent, c'est rare mais j'écris aussi au présent) et se lit avec un certain plaisir, pas de soucis.
Il manquerait peut-être quelques précisions sur la "chose" ou la "menace" car elle croît, mais on ne sait finalement rien de ce qui se passe. Est-ce quelque chose lié à l'histoire du village? Quelque chose que les gens nient depuis toujours comme la créature de "ça" avec la ville de Derry? Tout à fait autre chose?
Pour les enquêtes de ce genre, même s'il y a eu des fiascos, on engage généralement des gens des sections de recherches de gendarmerie (très efficaces) pour faire des recoupements, là, on a vraiment l'impression que les autorités ne servent à rien.
Bon tu as eu au moins l'intelligence d'espacer les crimes de la "chose" sans quoi on aurait eu une psychose collective et des milices rurales.
Lecture agréable qui laisse un peu sur la fin mais suscite la curiosité: une intro pour un plus gros projet peut-être?
Sinon, le lecteur attend la chute.
Si la chose a décimé tout le village, est-elle allée chercher elle-même ceux qui n'étaient pas somnambules ? A moins que la vérité soit différente ?
En tous cas, ça pue pour les villages alentour.
En tous cas, la lecture fut agréable et fluide :)