Exorcisme vingt-cinq : La fin d’une ère

Par Ascal

Les deux lycéens avaient dormi d’un sommeil de plomb, ignorant toutes les questions qui tournoyaient et qui manquaient de leur faire perdre la tête. Le lendemain, le soleil était haut dans le ciel lorsqu’ils se réveillèrent. Engourdis de sommeil, ils songèrent qu’il fallait qu’ils retournent dans leur foyer respectif. Cependant, ils retardèrent leur départ. Avant de se lancer dans une conversation qu’ils devinaient compliquée, ils se rendirent au réfectoire pour recharger leurs batteries. Haniel se gava de café, Azaël faillit piquer du nez dans son assiette. La journée allait être longue…

En chemin, ils croisèrent Phineas Cixi qui ne leur adressa pas un regard. Le sort semblait avoir fonctionné… Ils passèrent par l’infirmerie pour prendre des nouvelles de Richard. Cette fois-ci, ils avaient inventé une histoire de chute dans les escaliers pour lui expliquer son état. C’était bateau, mais c’était tout ce qu’ils avaient trouvé.

Azaël demanda qu’on le laisse seul quelques instants avec le jeune homme. Alexander le lui accorda et Haniel se tint en retrait. L’exorciste repoussa le rideau qui masquait le lit de son camarade de classe. Ce dernier était installé contre de lourds oreillers et lisait un Lorenzaccio à la couverture défraîchie. À la vue de l’exorciste, il reposa son ouvrage et lui offrit un sourire timide.

  • Salut…
  • Salut, Richard.

Azaël tira un tabouret pour s’installer à son chevet. Il hésita quelques instants sur la conduite à tenir puis poussa un discret soupir. Mais avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, son ami prit la parole :

  • On dirait qu’une fois de plus, tu m’as sauvé… Merci…
  • Oh, non… Ne me remercie pas, je…

Il s’interrompit. Ce jour-là, dans le parc, s’il avait prêté plus attention à Richard, s’il avait été présent pour lui, peut-être que cette seconde possession n’aurait jamais eu lieu. Il faisait un bien piètre protecteur des innocents, un bien mauvais exorciste.

  • Je suis désolé, s’excusa-t-il, tête basse. J’ai vraiment été un ami affreux.
  • Tu peux le dire !

Le ton de Richard se voulait sentencieux, mais son sourire prouvait qu’il n’en pensait rien. Il caressa la couverture de son livre avec un soupir.

  • Je ne t’en veux pas, finit-il par déclarer. J’étais perdu et effrayé… M’en prendre à toi était facile. Tu étais un exutoire tout trouvé alors que j’étais au plus bas.
  • Tu peux me dire… ce qu’il s’est passé ?

Richard se détourna, les joues incrustées de fleurs cramoisies. Azaël décelait de la peur dans son regard, ainsi que de la honte. Un comportement qui lui était familier. L’exorciste lança un regard par-dessus son épaule et aperçut la silhouette de son colocataire non loin. Sa gorge se serra. Oui… Il n’avait que vu trop souvent cette expression sur le visage de son colocataire.

L’adolescent défit sa petite queue de cheval, tentant de trouver les mots. Le silence s’étira entre eux, lourd, pesant. Finalement, l’exorciste prit une discrète inspiration avant de se lancer :

  • Richard… Il s’est passé quelque chose avec les premières « Arts de la scène » ?

Un frisson parcourut le blessé. Incapable de prononcer un mot, il ne parvint qu’à hocher la tête pour répondre. Puis, lentement, sa voix s’éleva :

  • Ils parlaient d’un gentil bizutage… Pour m’intégrer, tu sais. Ils ont commencé par me demander de leur acheter des cafés, des sucreries, ce genre de trucs. Puis, les choses se sont corsées. J’ai dû aller voler… des objets confisqués dans le bureau du conseil des élèves… ce genre de défis stupides.

Ce soir-là, Richard était donc présent… La présence qu’Azaël avait décelé, c’était bien la sienne. L’exorciste en était soulagé. Par contre, que ces élèves utilisent Richard à leurs fins le débectait. Il se souvint alors des regards en coin de son ami, de son air de constante fatigue. Il aurait pu agir, repérer les signaux, mais il n’avait rien fait…

L’exorciste s’ébroua. Il ne servait à rien de remuer la vase du passé. C’était maintenant qu’il devait agir. Il posa une main sur l’épaule du blessé.

  • On ne les laissera pas faire, désormais. Et j’en parlerai avec Phineas Cixi. Lui, il saura prendre les mesures nécessaires.
  • Non, non, je ne veux pas le déranger avec ça !
  • Richard, c’est hors de question qu’on se taise. C’est trop grave.

L’intéressé resta interdit quelques secondes. Puis, des larmes inondèrent ses yeux. Il se recroquevilla sur lui-même, le souffle court, les poings serrés. Azaël hésita, mal à l’aise. Comment un ami devrait réagir dans ce cas ? Après de longues hésitations, il déposa sa main sur le haut de son dos, juste pour lui signaler sa présence et son soutien. Les sanglots de Richard redoublèrent et l’exorciste, croyant à un faux pas, s’empressa de rompre le contact physique. Son ami lui jeta un regard moqueur à travers ses pleurs.

  • T’es vraiment nul pour consoler les gens…
  • Je m’améliore ! protesta Azaël.

Un petit rire s’extirpa de la gorge du blessé. Il sécha ses joues avec le dos de sa main.

  • Merci, chuchota-t-il.

L’exorciste sourit à son tour, soulagé d’avoir su trouver quoi dire. Comme le lui répétait assez souvent Haniel, il avait encore beaucoup à apprendre en relations humaines. Mais, peu à peu, il avait l’impression de grandir, de s’améliorer. Et il savait que c’était grâce à ses rencontres au sein de Sisoa. Alors…

  • Non, Richard… Merci à toi.

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Haniel avait réussi à piquer quelques bandes de gazes et une bouteille d’alcool dans le bureau d’Alexander. Installés en tailleur au centre de leur chambre, les deux colocataires soignèrent mutuellement leurs blessures sans un mot. Lorsqu’ils eurent achevé leur besogne, ils poussèrent en chœur un soupir de soulagement.

  • Bon, attaqua Haniel. Je ne me souviens que de la première partie de l’exorcisme. Raconte-moi le reste. Tu as réussi à récupérer tes pouvoirs et vaincre le whisperer de Richard ?

Azaël, adossé contre son lit, hocha doucement la tête. Il semblait réfléchir aux mots qu’il devait employer.

  • De quoi… tu te souviens ? finit-il par demander.
  • De m’être fait éjecter du toit, répondit Haniel. Puis je me suis évanoui.
  • Je vois…

Azaël défit sa queue de cheval. Et alors, il lui raconta en détails comment s’était déroulé le reste du combat. Sa voix, d’abord hésitante, finit par s’affermir. Haniel l’écouta sans rien dire. Mais dans sa tête, c’était comme si on venait de poser une bombe. Ses doigts se nouèrent sur son pochon. L’air parvenait difficilement à ses poumons. Pendant un bref instant, il s’était fait contrôler par son whisperer… Mais il n’en gardait aucun souvenir. Était-ce déjà arrivé ? Il l’ignorait… Il l’ignorait et cela lui foutait une trouille monstrueuse ! Et si jamais son fantôme s’en prenait à Azaël ? Ou à Milagro ? Un tremblement le gagna.

  • Haniel.

La voix de son colocataire l’ancra de nouveau dans la réalité. Son regard confiant l’aida à enterrer temporairement ses craintes.

  • Ton whisperer… avait un comportement très spécial, souligna-t-il. S’il nous avait voulu du mal, il aurait pu le faire depuis longtemps. Mais il nous a sauvés. Et il s’est battu contre le fantôme de Richard.
  • Tu veux dire… que ce connard serait un allié ?

Non… Il refusait de le considérer ainsi ! Ce salaud de spectre lui avait pourri l’existence pendant des années ! À cause de lui, il avait perdu tellement, tellement de choses ! Il avait cru sombrer dans la folie. Il était impossible que ses intentions soient bienveillantes.

Azaël secoua la tête. L’idée devait lui sembler aussi absurde qu’à lui. Néanmoins, il ne pouvait s’empêcher de la considérer.

  • Passons aux autres points qui me préoccupent, décida l’exorciste.

Il tendit sa main devant lui et prononça « xeo ». Ses yeux virèrent aussitôt au noir.

  • Il semblerait que j’ai récupéré mes pouvoirs spirituels.
  • Et tu dis que c’est arrivé après que tu ais touché mon whisperer sous sa forme pure, c’est ça ?
  • Tout à fait…
  • Et moi, j’y parviens aussi, souligna Haniel. Comme lorsque j’ai effacé la mémoire de Phineas. J’étais comme… guidé par une sorte d’instinct. Je ne sais pas d’où ces connaissances me viennent.
  • Je l’ignore aussi… J’en parlerai à Himi, elle saura certainement où trouver des réponses.

L’exorciste croisa ses bras sur son torse, l’air grave.

  • Et maintenant, la dernière part d’ombres de ce combat… Qui est ce « elle » que Richard a mentionné ?
  • Impossible de savoir maintenant que tu as effacé sa mémoire…
  • C’était un réflexe !

Une personne qui en saurait long sur les exorcistes était une personne dangereuse pour le Clan. Une autre question demeurait : avait-elle un rapport avec la seconde possession de Richard ? Dans tous les cas, ça ne présageait rien de bon pour eux.

  • Il va falloir qu’on se montre très prudents à l’avenir, conclut Azaël avec un soupir.
  • Mais on a réussi…
  • Ouais… On a réussi.

Haniel lui tendit une main et Azaël se fit un plaisir de claquer sa paume contre la sienne.

  • On va prendre les problèmes un par un, annonça Azaël d’une voix tranquille. Et on parviendra à te retirer le whisperer.
  • Tu le penses vraiment ?
  • Oui… On y arrivera. Ce n’était pas comme si on n’était pas confronté à l’impossible depuis le début. Une épreuve de plus, une épreuve de moins, quelle différence !

Azaël consulta sa montre à gousset. Il était temps pour lui de retourner au Clan.

  • Je vais devoir dire à Sengo que j’ai brisé encore un couteau, marmonna-t-il. Je suis sûr que la Maîtresse du Fer va me bannir…

Son ton désespéré fit rire Haniel. Ils se levèrent afin de préparer leurs affaires pour le week-end. La séparation leur fit un drôle d’effet. La semaine avait été longue et difficile, pleine de révélations. Lorsqu’ils parvinrent à l’abris bus de Haniel, ils hésitèrent quelque peu sur la conduite à tenir. Le lycéen hanté esquissa un faible sourire.

  • Bon, eh bien… On se voit demain soir.
  • Oui… Ça va aller, avec tes parents ?
  • Je m’en sortirai.
  • D’accord…

Le lycéen lui offrit un pâle sourire. Oui, du moins, encore ce week-end… Il secoua la tête. Hier, il avait défait un whisperer pour la deuxième fois. Hier, il avait sauvé des vies au péril de la sienne. Il était capable de faire face à Hugues et Jeanne. Bien sûr qu’il l’était ! Son sourire se raffermit.

  • À demain, Azaël !

Il monta alors dans le bus sans un regard en arrière.

--

Azaël s’était laissé bercer par les roulis du tramway et avait failli s’endormir avant d’arriver à destination. Heureusement, la voix mécanique qui annonçait les stations le tira de son apathie. À son arrêt, il repéra Sengo qui semblait l’attendre. Dès qu’il le vit, son aîné referma le livre qu’il était en train de compulser et le salua d’un petit signe de la main. Le lycéen sentit une bouffée d’excitation naître en lui. Maintenant qu’il avait récupéré ses pouvoirs spirituels, la vie allait en être facilité. Par contre, il devait faire un rapport au Clan de ses dernières trouvailles à propos du whisperer qu’il avait affronté la veille…

Le regard de Sengo se posa brièvement sur ses bandages puis sur les marques qui enveloppaient sa gorge.

  • Que s’est-il passé ? l’interrogea-t-il.
  • J’ai eu affaire à un whisperer de niveau trois à Sisoa.

Le petit-fils de la Maîtresse du Fer fronça les sourcils, puis lui fit signe de le suivre. Ils se pressèrent sur les trottoirs. Sengo marchait vite, d’un pas alerte. Pendant qu’ils avançaient, Azaël entreprit de faire son rapport. Bien sûr, il ne mentionna pas le rôle de Haniel dans l’exorcisme. Mais il parla du déplacement du noyau, de la mystérieuse « elle » et de la prise de parole du whisperer. À mesure qu’il se libérait du poids de ses découvertes, la figure de Sengo s’assombrissait. Alors qu’ils arrivaient en vue de l’immeuble du Clan, il s’arrêta, le menton dans la main. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’il ne décide à prendre la parole :

  • Azaël, je t’emmène de ce pas voir mes grands-parents. Tu vas leur répéter tout ce que tu viens de me dire.
  • Maintenant ?
  • Maintenant.

Sans lui laisser le temps de se déchausser ou de déposer son sac, Sengo entraîna le lycéen à sa suite dans le hall de l’immeuble. Il sortit alors une clé de sa poche intérieure de veste et offrit un clin d’œil au colocataire de Haniel :

  • Ça restera entre nous.

L’un des murs du hall était composé de larges miroirs. Mais lorsque Sengo toucha un endroit spécifique d’une des glaces, une petite encoche se révéla. Le jeune homme vérifia que personne n’était présent et glissa sa clé à l’intérieure. Sans un bruit, l’un des miroirs bascula alors sur ses gonds, révélant une cage d’escalier dérobée. Azaël écarquilla les yeux. Une sorte de passage secret ? Incroyable… Sengo lui fit signe de le suivre sans plus tarder et ils s’élancèrent à l’assaut des marches. Ils avançaient rapidement, en silence. À mesure qu’il montait, Azaël sentait l’anxiété le prendre d’assaut. Pourquoi cet empressement ?

Enfin, ils parvinrent à une porte en fer non verrouillée que Sengo repoussa. Le lycéen marchait dans ses pas. Devant eux s’étendait un séjour baigné de lumière. Dans un panier, roulé en boule, ronronnait paresseusement un chat au pelage blanc. À sa vue, le lycéen sentit un frisson glacé parcourir sa nuque. Où était-il… ?

Son regard courut sur le reste de la pièce. Le mobilier était vieux, tout en bois, et des napperons de dentelles étaient disséminés dans toute la pièce. Contre le mur, une comtoise ouvragée chantait. De la salle voisine provenait le crachotement d’une radio, accompagnée d’un air humé par une voix masculine. Azaël ne connaissait pas du tout cet endroit… C’est alors qu’un froissement de papier attira son attention. Une vieille femme au visage sévère était installée tranquillement à la table en chêne de sa salle à manger. Elle lisait le journal alors qu’une tasse de café refroidissait à côté d’une corbeille de fruits. Le lycéen se raidit. Bon sang…

Ils avaient atterri dans les appartements personnels de John et Dominika Miko !

La Maîtresse du Fer haussa un sourcil à leur arrivée puis elle replia méthodiquement sa lecture. C’est ce moment que choisit son mari pour débarquer, toujours en chantonnant, un plateau lourd en victuailles entre les mains. Il poussa un cri de surprise à la vue de leurs visiteurs inattendus et faillit en lâcher son chargement. Son petit-fils s’empressa de le lui prendre des mains avant qu’une catastrophe se produise.

  • Sengo, je suppose que tu as une bonne raison de débarquer chez nous sans prévenir, grinça sa grand-mère. Accompagné, en plus…
  • Oui, lui répondit l’intéressé. J’ai pensé qu’il fallait que vous entendiez le rapport d’Azaël. Avant qu’il en parle à quelqu’un d’autre.

C’était donc pour cela qu’il l’avait entraîné dans cet escalier dissimulé. Dominika saisit sa tasse de café puis signifia au lycéen d’un signe de tête qu’il pouvait parler. John se glissa sur un siège près de sa femme, intrigué par toute cette précipitation. Alors, Azaël se lança. Il leur raconta de nouveau l’histoire qu’il avait servi quelques minutes plus tôt à son modèle : la seconde possession, la bataille sur les toits… Les fondateurs du Clan l’écoutèrent sans l’interrompre une seule fois. Même une fois que l’adolescent se fut tu, ils laissèrent planer un lourd silence pendant de longues, très longues secondes. Puis, brusquement, la Maîtresse du Fer claqua sa tasse contre sa soucoupe. Son visage était transfiguré dans un masque de colère !

  • Et tu ne nous as pas appelé dès que tu as fini ton exorcisme ? aboya-t-elle. Des informations de cette importance, il faut nous les partager tout de suite !
  • J… Je me suis évanoui après la bataille, balbutia piteusement Azaël.
  • Alors tu aurais dû nous contacter dès ton réveil ! Te rends-tu comptes seulement de ton incompétence !
  • Chérie, l’interrompit son mari avec douceur. Je pense que nous avons plus urgent à penser, pour le moment…

Dominika ferma brièvement les yeux pour tâcher de recouvrir à son calme. Elle croisa ensuite ses bras sur sa poitrine.

  • Un whisperer non seulement doué de parole, mais en plus capable de changer l’emplacement de son noyau. Et on ajoute à cela l’implication d’un tiers dans un cas de possession… Ce sont des événements graves, Walker. Sengo a bien fait de t’amener à nous.
  • Dans l’intérêt du Clan, je pense qu’il vaudrait mieux garder ses informations secrètes, poursuivit John. Tant que nous n’en savons pas plus, tout ce que nous allons réussir à faire, c’est créer un vent de panique parmi les exorcistes.

Azaël savait qu’il n’était pas en posture de contredire les ordres des fondateurs du Clan, mais sa langue le démangeait. Au contraire, si une menace inédite planait sur eux, ne valait-il mieux pas que tous soient au courant afin de savoir comment la contrer au mieux ? Il voulut intervenir, mais Sengo lui fit signe de garder le silence. L’autorité de Dominika était absolue… Ce serait de la folie de la contredire et de l’attaquer de front. Pour l’instant, mieux valait faire profil bas.

  • Walker, poursuivit la Maîtresse du fer. Pour le bien du clan, je te demanderai de garder cet exorcisme secret pour le moment. De tous, même de ton amie Himi Keeper.
  • Mais… !
  • Je n’ai pas fini !

Dominika leva un doigt maigre vers lui, sentencieuse.

  • Au vu des récents événements, Sisoa n’est pas un lieu sûr pour un exorciste aussi inexpérimenté que toi. Ce lycée est un nid à whisperers. Alors, jusqu’à nouvel ordre, ta mission au sein de cette école est suspendue.

Et c’est ainsi, en une simple phrase, qu’Azaël Walker fut destitué de son statut de lycéen. Et brusquement, l’avenir lui sembla bien terne…

--

Haniel avait du mal à respirer. Les yeux clos, il se recroquevilla entre ses draps. Bon sang… Et cette fièvre qui ne voulait pas baisser ! Il avait l’impression que son corps était en train de bouillir. La dernière fois qu’il s’était senti aussi mal… C’était juste après qu’Azaël ait tenté de l’exorciser pour la première fois…

Une de ses mains vint chiffonner son tee-shirt au niveau de son cœur. Il avait l’impression que sa conscience était aspirée dans un gigantesque trou noir. Tout autour de lui se délitait, perdait en consistance. C’était comme si… tout était en train de disparaître.

  • A… zaël, articula-t-il péniblement. Qu’est-ce… qu’il… m’arrive ?

Ses dernières forces le quittèrent et il sombra dans un profond sommeil dénué de couleurs. Pourtant, tout au fond de son esprit, un sourire plein de crocs se dessina. Et alors, une voix éraillée s’éleva. Elle ne prononça qu’un simple mot.

« Haniel… »

 

 

À suivre…

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