Extrait de l'ange de la nuit

Par Nascana

Elle virevolte avec grâce, attirant les regards sur son corps mince et peu vêtu. D’expérience, elle connaît les désirs et ne se trompe jamais. Je pourrais la regarder des heures. Ses mouvements, contrôlés à la perfection, m’enivrent. Elle paraît être un ange tombé du ciel, empli de douceur et de fragilité.

Il me suffirait de tendre la main, pour la briser. Ce serait d’une telle facilité. Je connais ma force et sais de quoi je suis capable.

Les souvenirs affluent. Je suis dans la ruelle, la fille est à mes pieds, l’odeur du sang dans l’air, le goût de cuivre dans ma bouche et le plaisir dans mon corps. Et elle, qui marche sans se soucier de rien, cheveux au vent. Son long manteau formant une cape derrière elle. Alors même que je contemple encore mon œuvre.

Je la couve du regard. Je sais qu’elle a vu l’autre allongée. Elle va se poser des questions. Pourtant la nouvelle venue n’a pas l’air de se faire vraiment du souci. Encore quelques pas et elle sera sur moi. Je recule pour mieux la voir, fasciné.

L’apparition, sans un mot, enjambe le corps sans même le regarder. Elle me fixe. Un sourire arrogant sur le visage.

Pourquoi est-ce que je me sens coincé ? Pourquoi lorsque je croise ses yeux noirs suis-je obligé de baisser la tête ?

Il me suffit d’un geste, d’un seul et elle ne sera plus.

Pourquoi avoir peur d’un pseudo-ange ? Un être fragile, gracieux… Un être doux… Mais en même temps, un être de la nuit.

Cette douceur, je m’en souviens. Mais était-ce vrai ou un rêve ?

Je n’ai pas peur, mais je sais qu’en s’approchant, je réveillerais le feu impitoyable de ses yeux noirs. En un instant, elle deviendra un monstre. Alors je n’ai aucun doute sur ce qu’elle serait capable de faire.

Je ne devrais pas être effrayé, mais mon corps ne m’obéit pas. Mon esprit a beau lui dire qu’elle n’est rien, qu’elle devrait ramper à mes pieds. Pourtant pourquoi au moindre coup de talons, c’est moi qui lui mange dans la main ?

Ce sont mes choix, je pourrais partir, mais je reste. Pourquoi ? Si seulement, je le savais.

Alors je la contemple. Les yeux rivés sur le moindre de ses gestes, sur son corps. Ce corps que je voudrais toucher, que je voudrais connaître, que je voudrais voir… Mais qui m’est interdit.

Je ne le peux. Est-ce que de peur de lui transmettre ma noirceur ou bien de me faire avaler par ses prunelles couleur nuit ? De ne plus rien contrôler face à ce visage moqueur, à ce corps mince et à cet être capable de me déstabiliser par un contact du bout des doigts.

Je la veux, je la désire, mais je ne l’aurai jamais si je vais vers elle. Je sais que si je fais, je perdrais tout, je ne contrôlerais plus rien. Alors j’attends et parfois, elle vient à moi.

Elle a l’apparence d’un ange.

Elle peut-être douce ou bien brutale.

Elle est capable du meilleur comme du pire, sans limite.

Et je suis le seul qu’elle veut.

Je ris.

Malgré tout ! Malgré ma laideur, malgré tout le mal que j’ai fait, je suis le seul qu’elle approche ! Je suis le seul à qui elle se confit, je suis le seul à pouvoir rester près d’elle.

Je suis le seul à avoir apprivoisé un ange de la nuit. Mais je sais aussi que je serais le seul à mourir pour elle, le sourire aux lèvres.

Et dans la nuit, j’écoute les bruits. Un bruissement de tissu, le son de vêtement qui glisse aux pieds de son utilisatrice.

Viens à moi, mon ange, je t’attends !

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Sunny
Posté le 28/11/2010
Un beau texte, quoique un peu abîmé par les quelques fautes d'orthographe. C'est intéressant en tout cas, de quoi attiser la curiosité.
Nascana
Posté le 28/11/2010
Merci. Contente que tu trouves ça intéressant.
J'espère que je pourrais en faire un récit digne d'intérêt.
Merci encore.
Amicalement.  
 
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