Extrait de l'Après-monde

Par Nascana
Notes de l’auteur : Extrait de l'Après-monde, une histoire qu'il me plairait d'écrire un jour.
 

 

Tout s'était passé en quelques minutes. Il y avait eu l'alarme et aussitôt, sa mère l'avait attrapé par la main et l'avait mené à la cave, en quatrième vitesse. Elle avait fermé la porte, la laissant seule et était parti aux renseignements, en promettant de revenir rapidement.

Docile, Célina s'était installée dans l'abri de la cave. Mais l'attente, c'était faite longue. Très longue. Alors elle avait compris que c'était fini et qu'elle ne reviendrait pas.

La jeune fille avait donc fait le tour de l'abri. Il y avait une caisse de nourriture et de boisson, des vêtements dans une valise, une lampe dynamo, un couteau et un masque avec bouteille d'oxygène. A sa disposition était un lit, un lavabo, des toilettes et une table avec chaise.

Elle pourrait au moins survivre un temps, avant de tenter une sortie. Pour ça, il lui faudrait revêtir un masque car l'air pouvait receler des gaz divers. Certains pouvaient tuer, d'autres donner des hallucinations.

Célina se résigna. Sa mère lui avait souvent parlé des risques et de ce qu'elle devrait faire. Pour le moment, il fallait faire passer le temps. Elle s'allongea dans le lit, pour oublier. Oublier que sa mère ne rentrait pas et ne rentrerait sûrement plus jamais. En désespoirs de cause, elle verrouilla la porte.

 

***

 

Tout allait bien dans l'abri. Du moins, avant que l'électricité ne soit coupé. Tout d'un coup, elle s'était éteint et n'était pas revenu du tout, depuis.

Célina avait eu beau appuyer sur l'interrupteur plusieurs fois, force était de constater que cela n'avait pas l'effet escompté. Il n'y avait plus d'électricité. Au vu de la crise, il n'y avait sans doute plus d'approvisionnement. Les centrales ne devaient plus fonctionner.

Même si la jeune fille comprenait le problème, cela ne l'arrangeait pas. Seule dans le noir, elle ne se sentait pas très rassurée. Elle alluma sa lampe dynamo. Combien de temps dureraient les piles ?

Après quelques instants de réflexions, elle décida qu'elle devait sortir. Elle ne pouvait pas vivre dans l'abri dans le noir, pendant un temps indéterminé. Il fallait qu'elle sache ce que s'était passé. Avec un peu de chance, elle trouverait quelqu'un pour l'aider.

Sans trop y croire, et la peur au ventre, elle réunit des affaires dans un sac qui pourrait lui servir : couteau, lampe, pile, vêtement, couverture, nourriture et autres. Il fallait être paraît à toute éventualité.

Avec courage, elle se préparait à sortir ayant revêtu, au préalable, le masque à oxygène. Mieux valait être prudent sa mère lui avait toujours dit qu'il y avait un risque pour que l'air devienne toxique ou véhicule des maladies.

Fin prête, elle ouvrit la porte et sortit, traversant la maison devenue silencieuse. La jeune fille était loin de son environnement familier. Elle avança et rencontra une forme par terre. En approchant, elle reconnue les vêtements et les contours. C'était sa mère qui gisait là.

Les larmes lui montèrent aux yeux. C'était plus la femme qui l'avait élevé mais un corps vide, dénué de tout intérêt. Elle portait des traces de bubons noirs. Autour d'elle des mouches étaient déjà à l'œuvre, et bourdonnaient tranquillement, inconsciente du drame qui s'était déroulée ici.

Célina gagnait par le dégout, sut qu'elle ne pouvait pas se permettre de s'arrêter. Elle devait continuer à avancer pour trouver de la vie. Fuir cet endroit, au plus vite.

Elle sortit dans le quartier. Tout était différent. Des corps semblable à celui de sa mère, trainaient sur le sol autour d'elle. Un silence de mort régnait. Était-elle le seul être humain en vie ? Pire était-elle le seul être vivant sur cette terre ?

La jeune fille se reprit, elle devait aller de l'avant. Sinon elle ne s'en sortirait jamais. Depuis son plus jeune âge sa mère l'avait prévenu que ce genre d'incident pouvait arriver. Elle savait donc ce qu'elle devait faire dans ce cas.

On avait lâché une maladie foudroyante : la nouvelle peste. En quelques heures, elle avait décimé un grosse part de la population. Heureusement, Célina n'avait pas était contaminée, même si elle se demandait comment cela pouvait être possible. Pour le moment, elle ne ressentait aucun des symptômes. C'était déjà un signe d'espoir.

Elle se remit à avancer, le cœur gros, sans savoir où elle allait. Tout ce dont elle était sûr était qu'elle devait garder son masque pour éviter les poches de gaz qui pouvaient se révéler mortelle ou l'air pollué.

Un seul mot d'ordre : avancer.

 

***

 

Se fut au moment où elle s'y attendait le moins que survint le danger. Une sorte de monstre fondit sur elle, lui barrant la route. La jeune fille sentit son cœur louper un battement. Avec rapidité, elle sortit le couteau prête à vendre chèrement sa peau.

Un bruit derrière elle, la poussa à se retourner et avec horreur, elle découvrit un deuxième monstre. Célina se précipita sur la ruelle à sa droite, il lui fallait échapper à ces horreurs. Elle courut à perdre haleine. Malheureusement, les abominations la rattrapèrent. Elles la firent tomber sur le sol où elle roula.

Désorientée, elle se rendit compte qu'elle avait perdu son masque dans l'accrochage. Instinctivement, sa respiration se bloqua. Il lui fallait son appareil pour respirer et au plus vite. Mais les monstres ne semblaient pas décidé à la laisser tranquille.

Elle paniquait. Son sang lui tapait sur les tempes, elle étouffait, il fallait qu'elle respire absolument.

Tout se brouillait. Sa vision se faisait floue. Elle allait mourir ici.

Tout devint noir et son monde s'arrêta.

 

***

 

Lorsqu'elle s'éveilla, Célina s'aperçut qu'elle n'était pas morte contrairement à ce qu'elle croyait. Elle ne s'était pas étouffé et les monstres ne l'avait pas dévorée. D'ailleurs, des cadavres gisaient autour d'elle, couvert de sang.

De peur, la jeune fille s'enfuit en courant. Elle ne voulait pas savoir ce qui s'était passé. Tout était trop affreux. Il lui fallait fuir.

Et sa fuite dura longtemps. Pendant plusieurs jours, elle couru sans rencontrer âme qui vive. Se contentant de suivre la route. Au fur et à mesure, celle-ci devint de moins bonne qualité et les maisons furent remplacées par les champs.

La vie continuait. Il fallait le croire.

 

***

 

Et puis, un jour pas comme les autres, l'impensable arriva. Célina marchait quand, elle vit des animaux dans des pâtures. Curieuse, elle s'approcha de la ferme. La vie semblait y continuer. Avec bonheur, elle contemplait les différentes espèces.

Y avait-il des habitants ? Telle était la question.

Arrivée devant la grande bâtisse, elle s'interrogea, n'osant y entrer de peur de trouver d'autres cadavres. En levant la tête, elle aperçu une silhouette à la fenêtre.

Alors, elle sut que c'était vrai. Elle entra et couru à l'étage.

En haut, un jeune garçon l'attendait, assit dans un fauteuil. Il était blond avec de grosses boucles et des lunettes. Il lui sourit, surprit.

-Bonjour, murmura Célina.

-Bonjour.

Elle s'avança.

-Alors, c'est vrai ? Tout le monde n'est pas mort ?

-Moi, je suis en vie.

-On est deux.

Ils sourirent ensemble.

-Que ferons-nous ?

-Si tu restes avec moi, on peut s'occuper des animaux de la ferme, ensemble. Je sais comment faire.

La jeune fille s'approcha et lui tendit la main.

-Célina.

-Antony.

-Amis.

-Amis.

Il lâcha sa main.

-On reste ensemble ?

-Oui, ici, on pourra vivre !

Ils sourirent. Loin de la ville, des gaz et des épidémies, pourraient-ils se construire un petit coin de paradis ?

 

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