//_______ . ▓f .. : ■Ꜽ--__Chapitre I : Désert Insolant. –---- ☻ |☺

Décrire ce jour en des termes précis me paraissait étonnement insipide. Le soleil rasant se laissait engloutir par l'horizon de manière presque paresseuse, rare fussent les fois où un crépuscule m'eusse-t'ul été semblé si ordinaire. L'absence de brume ou de vent laissait planer mollement une ambiance quelconque sur cette étendue jaunâtre, quant à l'absence habituel de personne dans ce lieu aride, elle ne m'inspirait que quiétude et routine.  

Au loin, ne donnant pas particulièrement plus de cachet à ce lieu déjà pétri de clichés ordinaires, des arbres secs jonchais des dunes sèches, ces dunes sèches jonchant l'étendu de grain de sable sec, fin et mou que l'on appel désert, moi j'l'aurais appelé polenta. 

C'est à ce moment précis, alors pris dans une intense réflexion sur l'agréabilitée du coulis sableux de température modéré entre mon hallux et mon secundus, que je décidais soudainement de jeter un œil inquiété au fond de ma gourde, elle était encore pleine, était-ce dû à l'arrêt que j'avais effectué dans ce puits il y a de cela quelques secondes ? Je n'eusse-pu le dire... Je jetais un œil furieux au fond de ma gourde, toujours pleine... 

-  Hm, lançais-je d'un air mystérieux en continuant de m'enfoncer mollement dans le sable chaud avant de relever brusquement la tête. 

Un homme. 

- Un homme ! Relançais-je pour paraphraser ma didascalie.  

- Oui 

Oui me répondit-il. Que faisait-il ici, en plein milieu de ce désert pourtant pétri d’inintérêt ? Mais surtout : Pourquoi son menton était-il si large ?

- Qui va là l'homme ? Où plutôt pourquoi va là ?

- Oui, rétorqua t-il astucieusement 

- Tes géniteurs ne t'auraient-ils point appris que le désert est pavé d'ennui ? Quel chemin sinueux le destin t'as tu donc t-il forcé à emprunter ? Bafouillais-je peu sûr de la validité grammaticale de ma phrase. 

-  La vie est ainsi faite.. Pourquoi, comment, ainsi, va-t-on, naguère, qu'est-ce que plaît-il de que faire ? Se contenta t-il de répondre avec une pointe d'amertume dans le timbre de sa voix.. 

- Que veux-tu dire par-là mystérieux étranger pétri d'intentions fortes peu visibles à cette distance ? Dis-je avec une pointe de safran distillée dans mon haleine.

- Tu suis une route vierge de tout appât mais tu cours comme si le malin lui-même tenais la canne à pêche. À quoi bon ? Quelle différence trouve tu si attrayante entre la vie et la mort pour continuer ce périple insensé dans un lieu qui ne demande que ta fin ? 

- Et bien...

- Tourne-toi ! Hurla t-il »

Je m'exécute soudainement sans raison, comme possédé par l'esprit d'un tourniquet.  

- Contemple la vacuité fondatrice des espoirs de ta vie, l'essence de l'âme se trouve dans le sol de ces terres arides et pourtant le soleil perpétue son cycle comme si la lune n'était qu’un reflet. Il exécute ses rondes funestes en riant des acariens qui gesticulent sur ce plan en priant pour une rédemption salvatrice qu'eux-même ne saurait percevoir lucidement.

Un silence s'installit... Las, long, lent et froid, je comprends à ce moment précis que le mystérieux étranger au menton disproportionné dit sûrement vrai, même si je n'ai su percevoir le sens à travers ses mots, je décide de dédier ma vie à leur traduction dorénavant. 

Les nuits s’effondrent, les jours se relèvent, inlassablement, comme une inéluctabilité faisant froid dans le dos, l’existence est-t-elle vraiment ce que l'on en dit ? Je continue d'entendre raisonner les mots de l'étranger dans ma tête, je ne parviens toujours à en tirer le moindre sens, mais inexplicablement, plus le temps passe et plus j'ai un sombre pressentiment sur ce qui a pu advenir de lui. 

Je m'interroge perpétuellement au fil des rafales de vent, étrangement je n'ai de cesse de me demander si il va bien, ses paroles si profondes ont imprégné mon esprit pour toujours et je me sens comme lié à lui, ainsi je ne saurais expliquer pourquoi j'ai se sentiment de fin approchante, comme si il était venu de lui-même délivrer son chant du cygne. Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Les questions se font de plus en plus pressante, nombreuses, étouffantes, j'hésite, le vent chaud caresse mes cils divinement courbés par nature, je prend mon courage à deux mains et je sais qu'il faut m'en assurer, je dois savoir ce qu'il est advenu de cet homme. 

Je me retourne alors. Il est toujours là à quelques mètres, il va bien.

- Argh !! Arghumenta t-il tout d'un coup.

Nonobstant toute logique, l'homme mystérieux s’effondre dans le sol. D'une mort funeste ? Je n’ai pas le temps de voir, le courant s’intensifie, les dunes se font de plus en plus grande, l’une d’elle me bloque maintenant la vue, je m'empresse, gesticulant mollement avec le peu de forces qu'il me reste, je titube, m'enfonçant dans le sol bouillonnant, je m'extirpe et lorsque les flots redescendent, j'atteins enfin de nouveau ce puits maudit. 

Il était là. Il y a seulement quelques secondes, la trace de son menton encore visible dans le sable chaud, Déjà, les flots mouvants de cette mer jaunâtre l’engloutissaient sans que je puisse rien faire.

- Si seulement je m'étais rappelé plus tôt du chemin jusqu'à son emplacement ! Que j'me dis, j'aurais pu... 

Je m'arrêta brutalement, ma gourde est toujours pleine, je dois divaguer à cause de la chaleur c'est forcément ça ou alors... Ce n'est pas de l'eau ? Sont-ce des vipères ? Les ondulations frénétiques du liquide sous les pulsions de mes mains tremblantes semblent prendre corps et se fondre en diverses formes inimaginables et torturées qui m'enjoignent à sombrer... 

Je cède à la démence, je sens en moi les répulsions frénétiques d'une enfance inavouée, Maman ! Qu'est-ce que tu fais là ?! Oui c'était moi dans les toilettes je... Ah merde ! J'ai oublié l'homme en noir quel con.

J'ai perdu de vu sa carcasse à cause de cette satanée gourde ! Saisi de colère je m'en vais la saisir avec colère et lui faire visiter les entrailles de ce puits lui aussi possédé par le malin. Rien n'est logique ni explicable, je ne jette pas la gourde, mais c'est l'inverse, mon corps entier est avaler par l'obscurité de cette prison circulaire, je m'enfonce et la gourde reste, je chute et je jure l'entendre rire, tout est noir et rouge, sombre et clair, les formes cessent d'exister et se réinvente dans des danses géométriques infernales à perte de vue. Je ne sais plus où je suis, qui je suis, je me sens tomber depuis des années maintenant, si les années n'étaient pas des décennies, qu'en sais-je ? Le temps se dilate alors que je chute dans ce qu'on pourrait appeler les chiottes du diable depuis deux siècles... Trois siècles ?

- Vous cherchez quelqu’un ?

Une voix fluette brise le silence assourdissant de ma chute sans fin, mais qui ? Où ? Impossible de voir, de comprendre, je sais que je dois répondre.

- Je.. Je ne sais pas.

- Alors vous êtes déjà perdu. 

La clef apparaît en même temps que sa réponse, ainsi qu’une odeur familière de pain perdu. Étrange… Peut-être que sa réponse était la clé, ou que la clé à prononcé la réponse…  Nos êtres flottent dans une noirceur insondable, la profonde mélancolie suspendue dans les airs n’est dissipée que par la lueur violette que l’objet émet. Un son sourd, une pulsation en émane.. Et parfois, au rythme des battements, sa forme semble se réarranger, une avalanche interminable de sable, de sel et de chiffres qui s’agrègent, se disloquent, se recomposent, pour donner corps à cette forme si familière et surtout. à cette odeur.. J’ai faim.

Toucher la clé, j’aimerais toucher la clé, je dois toucher la clé, je dois manger la clé. Je dois nommer l'innommable, avouer l'inavouable et assumé l'inassumable, je tend la main, le bras et l’entièreté de mon être pour l’atteindre, et quand finalement, du bout de l’ongle, je touche la réponse… Le violet prend vie. Explosant, il engloutit tout. Ma main fond, mes os se dilatent, se liquéfient dans une spirale frénétique, s'agglutinant autour de la clé dans un monticule absurde de masse organique. L’odeur de pain perdu évaporée laisse place à celle de la chair ardente du corps qui brûle. Un battement, puis un autre. Les formes se plient, m’écrasent, et chaque pulsation me projette dans de multiples directions. Une dernière vibration, puis—
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