Allongée dans l'herbe fraîche,
Je fixe le ciel vide et gris de décembre,
Et je rêve des hivers passés.
Je rêve des paysages couverts de givre au petit matin,
Des empreintes de pas, petites et grandes,
Qui parsemaient les chemins,
Et de la morsure du froid sur la peau,
Malgré les couches de laine.
Je rêve de la magie enfantine,
D'apercevoir les tempêtes de neige au dehors,
Qui nous gardaient enfermés près du feu,
A siroter du chocolat chaud,
Emmitouflés sous les couvertures.
Je m'en souviens encore,
Pourtant cela fait bien longtemps,
Que je ne vous vois plus.
Flocons de neige de mon enfance,
Où avez-vous disparu ?
J'ai beau chercher dans le ciel gris,
Le reflet de vos blancs cristaux,
Rien ne vient.
Alors je ressasse,
Ce que je n'ai pas encore oublié.
La construction de bonhommes de neige,
Craignant de fondre au soleil,
Et les batailles improvisées dans les jardins,
Où l'on se lance des boules glacées à la figure,
Entre deux éclats de rire.
J'en rêve encore,
Pourtant cela fait bien longtemps,
Que je ne vous vois plus.
Flocons de neige de mon enfance,
Où avez-vous disparu ?
En ce jour gris de décembre,
Malgré le réchauffement climatique,
Je fixe le ciel et vous attends.
J'aime beaucoup ce poème, avec ses petites bulles de souvenirs qui se gonflent dans les strophes longues, éclatent dans les courtes, se regonflent. Les sensations et les émotions des hivers d'enfance sont bien présentes en me renvoient à mes propres hivers.
A la fin, le mot "réchauffement climatique" m'a fait l'effet d'une bombe, comme si toute la magie avait éclaté et qu'on était revenu brutalement à une réalité, à ce point de non retour où certaines sensations ne peuvent plus être rappelées que dans des poèmes comme celui-là. Je trouve ça très réussi !
A bientôt !