La respiration coupée et le cœur menaçant d'éclater sa propre poitrine, Krone avançait d'un pas prudent dans le salon. Son attention focalisée sur son ami de toujours gisant dans une mare pourpre, occultait le cocher, blotti de terreur dans un coin de la pièce. Krone voulait se jeter sur la dépouille de son aîné, fondre ses larmes dans le sang de ce père rêvé ; mais, sur son passage, droite et inflexible, la Justicière pointait sa lame ensanglantée vers lui. Le chagrin menaçait de le faire s'écrouler sur place. C’était sans compter sur la colère, bien plus forte, bien plus dominante, qui le maintenait debout.
Bulle de Savon sur les talons, Krone fit appel à son Don. Tout se figea, jusqu'à une goutte de sang suspendue dans les airs sous l'acier de la criminelle.
— Je ne pourrai pas le ramener. Mon Don ne chasse pas la mort une fois installée.
Le murmure de Bulle souffla l'ultime espoir auquel Krone s'agrippait fermement. En un geste, il pouvait venger la mort de son compagnon. Occire la Justicière avec sa propre lame, l'étrangler de ses mains, enfoncer dans son gosier l'orange perdue sous la table. Pourtant, en passant devant elle, aucune de ces pensées sombres ne se concrétisa. Son esprit embrumé se réservait exclusivement à Fil. Il n'avait qu'une envie, qu'un besoin, le sentir au plus vite dans ses bras. Il frôla la Justicière et se jeta sur le corps encore chaud de l'homme à qui il devait la vie. Dans des sanglots chargés d'une tristesse douloureuse, Krone déversait son chagrin.
La tête posée sur le torse imposant de son compagnon, le jeune homme réalisait que Fil était mort. Il connaissait les dangers de leur combat, de leurs idéaux. Jamais il n'avait imaginé un sacrifice si éprouvant car inconcevable. Il voulait crier sa peine, hurler ses tourments, cracher ce mal qui le rongeait.
Là, contre son père, Krone pleurait comme un enfant, comme le Gamin qu'il était.
— Regarde par ici.
La voix fluette le sortit de son gouffre. Krone releva la tête, toujours relié à son ami par un filet de morve. Il s'essuya d'un revers de manche et renifla. Bulle de Savon, dont le visage effleurait la lame de la Justicière, toucha du bout de l'index le glaive d'or miniature suspendu à la chaînette de la guerrière. Puis, glissant son doigt, comme dans une tendre caresse, il tapota de son ongle la perle nacrée exposée aux côtés de l'insigne de pouvoir.
— Cette perle merveilleuse, dont l'ambre côtoie l'or du glaive, ne serait-elle pas celle d'une sœur détachée de son frère ?
Cet instant de vie où tout basculait, emportait Krone dans une vague de torpeur. Cette Justicière, cette criminelle ne faisait qu'une avec la sœur qu'il espérait retrouver. Ce pressentiment terrible qui s'était manifesté à lui devant la Porte de Pyr, cette intuition tortionnaire qui l’avait poursuivi jusqu’ici tombait le masque. Velya se dressait devant lui, cette sœur aimée et jamais oubliée.
L'évidence de la vérité l'éblouissait. Ces yeux bleus et ces cheveux d'ébène l'avaient accompagné depuis quinze années. Ce regard glacial, cette main vigoureuse l'achevaient désormais.
Krone s'approcha de la Justicière et tambourina sa rage sur le plastron d'acier. Des cris et des postillons accompagnèrent ses coups de poings furieux. Des larmes s'échappèrent, chargées cette fois-ci d'une haine contre ce destin qui s'acharnait contre lui. Quelle était cette main pernicieuse qui s'amusait à écrire sur le parchemin de sa vie ces tortures ? Qui s'amusait à le malmener ainsi ? Riait-il à présent de son nouveau supplice ?
En une fontaine inépuisable, Krone déversa sa peine et, à bout de force, se laissa tomber sur l'épaule de la Justicière. S'il devait mourir, autant que ce fût maintenant, par la main même de celle qu'il rêvait d'enlacer. Il voulait en finir, de cette vie qui se moquait de lui.
Dans le coin de son champ de vision, un mouvement presque imperceptible attira son attention. Dans son univers de marbre, où l'immobilité régnait, l'orange sous la table vibrait comme un carillon violemment percuté. L'agrume tremblait comme si une main invisible l'agitait. Puis, invraisemblablement, le fruit se mit à rouler, remonter sur la table et rejoindre la corbeille dans laquelle il se trouvait quelques minutes auparavant. Une chaise renversée par la lutte entre Fil et la Justicière fut prise d'un tremblement similaire et, portée par une étrange force, retrouva sa position d'origine. Tout dans ce monde d'immobilité se mit à vibrer. Les morceaux éparpillés d'un vase endommagé se recomposèrent et, en un mouvement bref, le récipient en porcelaine rejoignit son étagère. Les cierges raccourcis par les flammes gourmandes, en une poussée énigmatique, regagnèrent leur taille d'antan. Le feu alors endormi dans le foyer de cendres, retrouva une nouvelle vigueur sous des bûches indemnes. L'aiguille de l'horloge murale, reprit son mouvement cadencé. Comme si les rouages tournaient à l'envers, la petite tige reculait. Ce concert de vibrations réhabilitait un monde et son temps nouvellement écoulé.
Krone desserra son étreinte de sa sœur et stupéfait, contempla son univers rebrousser sa course sur le chemin du Temps.
Des convulsions extrêmes saisirent alors la Justicière et, pareille à une bulle qui éclaterait, elle disparut, tout comme le cocher et le cadavre. La mare de sang se résorba et subitement, le monde de marbre s'évanouit.
Le feu crépitait à nouveau. Sur la chaise du salon, Ombelyne de Pastelbour épluchait son orange et rougissait à l'écoute du compliment inattendu. La porte s'ouvrit alors brusquement sur un Marquis enjoué :
— Regardez c'que je vous rapporte. J'me baladais dans la cohue joyeuse de l'effervescente cité, lorsqu'un p'tit rouquin a supplié son bon Marquis de le réintroduire dans ses bonnes grâces.
Fil s'arrêta et jeta un regard interrogateur vers Bulle de Savon que les vibrations n'avaient atteint.
— Que fais-tu là Savonnette ? Est-ce encore un vilain tour que vous me faites avec le Gamin ? Tes moustaches infinies me chatouillaient à l'instant les oreilles et te voilà ici, avec ton sourire malin.
Krone s'effondra. Son Coût immense l'assommait, à moins que ce ne fût ce bonheur débordant qui le subjuguait. L'inconscience accueillit le jeune homme, sourire aux lèvres.
***
Dans le port, des goélands prévenus par le cri d'un congénère s'agglutinaient en une grappe de plumes et de becs sur une caisse de poissons oubliée par un marin rêveur. Un bécasseau s'invita sur le rebord d'une fenêtre et, envieux, observait cette jolie cohue. Son plumage frémit sous la brise maritime qui soufflait son parfum soufré et entêtant sur la cité de Manidres. Derrière l'oiseau, des rideaux grands ouverts offraient ce monde à la contemplation. Le rayon oblique d'un soleil hivernal s'engouffrait dans la chambre, éclairant des poussières volatiles pour mourir sur les paupières de Krone, profondément endormi.
Les effluves de passiflore se répandaient dans l'air réchauffé par un foyer vivace. Des bûches craquaient et des braises rougeoyantes s'envolaient comme mille lucioles de feu. Dans un fauteuil au dossier relevé, Fil sirotait sa tisane, les jambes étendues sur le lit du convalescent. Sur une desserte, les os rongés d'une volaille témoignaient l'appétit assouvi du personnage pansu. Entre deux gorgées brûlantes, Fil sifflotait un air et chantonnait des paroles improvisées :
Quand la Mort lui rend visite,
Fil y voit un parasite,
Qui des deux est encombrant ?
C'est la Mort qui fout le camp !
Quand viendra l'heure de sa mort,
La Mort soumise à son sort,
Sera réduite à néant,
Par la main de ce géant !
Fil ponctua ce refrain par un rire dont seul le roi d'Outremonde en avait le secret. Emportées par l'enthousiaste jovialité, des gouttes de la boisson brûlante sautèrent de la tasse. La piqûre ardente fit bondir l'homme ventripotent qui, dans un juron poétique, se reprocha sa maladresse. Reposant la tisane sur la petite table, Fil remarqua les paupières de Krone s'entrouvrir. Il accueillit ce réveil par une remarque délicate :
— Le roi des roupilleurs daigne enfin se réveiller. Si ce n'est la malnutrition, c’est la vieillesse qui aurait fini par t’achever !
Krone tourna la tête et, encore étourdi par son sommeil prolongé, sourit. Voir son aîné, ici, bien en chair et si vivant était un bonheur renversant. Aucune plaie dans le cou gras, un regard pétillant de malice, une voix grave et des mots bien choisis. L'allégresse intériorisée était d'autant plus intense que le désarroi avait été meurtrier.
La bouche pâteuse, le jeune homme chuchota :
— Combien de temps ai-je dormi ?
— Deux mois. Savonnette a eu le temps de grandir d'un bon doigt.
Krone se releva sur un coude et balbutia :
— Deux mois ? Comment m'avez-vous alimenté ?
— Comme une oie. Un entonnoir, des graines. Un gavage en bonne et due forme.
Devant l'air ahuri de son compagnon, Fil laissa éclater un rire sonore. Il posa sa main rugueuse sur celle, plus délicate, du jeune homme. Ce contact inhabituel emplit Krone d'une sérénité nouvelle. Il ne rêvait pas.
Fil retrouva son calme et déclara gaiment :
— Tu n'as dormi que deux jours, Gamin. Ton Coût t'a bien barbifié mais c'est bien peu devant le miracle que tu as réalisé. Savonnette m'a tout raconté. Si j'en crois sa sainte parole, j'te dois la vie. Merci.
Krone rougit devant ce remerciement. Il ne savait comment il avait pu se rendre maître de ce véritable prodige. Il se contenta aisément de cette ignorance. Quelque peu gêné, il poursuivit :
— Te souviens-tu de ton combat avec la Justicière ?
— Nenni Gamin. Tout ceci n'a pas existé pour moi. Tu as tiré le fil du Temps jusqu'au moment où je rentrais dans le couloir après notre excursion nocturne. Mais j'accepte volontiers mon nouveau titre.
Krone s'assit sur le rebord du lit et but d'une traite l'eau d'une coupelle posée sur la desserte. Après avoir croqué dans une poire juteuse, il répondit :
— Quel est ce merveilleux titre que Fil l'Éloquent, Béni par les dieux du hasard, Premier Justicier de la Poigne démoniaque, roi d'Outremonde ajoute à sa collection sans fin ?
— Le Nécromancien. Revient du pays des morts comme bon lui semble !
La poire engloutie, trognon compris, Krone mordit à pleine dents dans une miche de pain encore tiède. Des tranches d'un fromage à croûte dure accompagnèrent les bouchées généreuses. Une nouvelle lampée d'eau étancha sa soif. Revigoré par cet encas nécessaire et poussé par une curiosité douloureuse, Krone murmura :
— Qu'est devenue Velya ?
L'humeur guillerette de Fil s'éclipsa au profit d'une certaine solennité. D'une voix grave et particulièrement articulée, le faux Marquis informa son valet convalescent :
— J'te passe les détails de notre rencontre. Savonnette a pris les devants. Son Don inefficace contre le moustachu l'a, disons-le, quelque peu désemparée. Le coup de lame impuissant dans la gorge du petit démon l'a convaincue d'écouter c'que nous avions à lui dire. Bref, ta sœur est dans la piaule d'à côté. Elle attend ton réveil.
— Très drôle. Elle prépare également la popote pour notre joyeuse troupe.
Sans un mot, Fil se leva dans un soupir et sortit de la chambre. Cette prise de congé inattendue laissa Krone interdit. Son aîné, habitué aux farces dans les circonstances saugrenues, n'en serait pas à son premier essai. Pour une fois, le jeune homme espérait une mauvaise plaisanterie. Quand une rencontre souhaitée depuis des années se profilait enfin, l'événement imminent terrorisait. Était-il prêt à voir Velya ? Devait-il la considérer comme la meurtrière qu'elle n'était plus ? Pouvait-il lui en vouloir pour un crime qu'elle n'avait plus commis ?
Des bruits de pas étouffés par le tapis du couloir lui parvinrent subitement, une marche légère presque mélodieuse. Silence. La poignée s'abaissa, Krone ne sentit plus son cœur battre. Le temps lui semblait ralentir, concurrençant presque son monde de marbre. La porte s'entrouvrit en une lenteur cruelle. Ce moment sacré, suspendu dans les airs, se fixa dans l'éternité. Krone souriait, la Justicière aussi.
— Petit frère, j'ai l'impression que le Destin s'est bien joué de nous et qu'il ne nous a pas épargnés.
Velya entra dans la chambre, referma derrière elle et continua d'une voix douce :
— Dois-je arrêter le démon qui sème la zizanie dans les Trois pays ou bien enlacer ce frère qui n'a cessé de m'accompagner ?
— N'ayant pas arrêté les deux autres, je pense que tu peux embrasser le troisième.
Krone se leva et, dans un mouvement synchrone, les deux êtres trop longtemps séparés, se retrouvèrent. Le monde pouvait s'écrouler qu'ils ne le remarqueraient pas. La Justicière froide et impitoyable s'effaçait. La sœur aimante retrouvait et couvait la part d'elle-même qui lui avait fait défaut depuis quinze années. Elle passa sa main sur le crâne rasé de son frère et expira profondément. L'étreinte s'éternisa. Krone, plus grand d'une tête, sentait les cheveux ébènes à l’odeur de musqué.
Toujours blotti contre sa sœur, Krone interrompit le silence dans un murmure où son émotion vibrait :
— Tu es donc devenue Justicière, au service du Parakoï, celui-là même qui m’a chassé de notre maison.
— C'est la seule voie que j'ai trouvée pour la fuir, cette maison.
Ils relâchèrent leur étreinte sans se détacher du regard. Velya caressa la joue de son cadet et dit :
— Mère est morte il y a peu. Je revenais de ses funérailles lorsque nous nous sommes croisés à la Porte de Pyr.
Cette nouvelle n'émut nullement Krone. Il avait fait son deuil bien des années auparavant.
Le bécasseau, toujours admiratif du festin des goélands, prit son envol pour trouver un abri contre le crachin qui s'abattait sur la cité. Il survola le navire de l'Émissaire de l'Empire, toujours amarré solidement aux quais du port. Il retrouva ensuite son nid coincé sur la contrefiche de la charpente d'une tour du guet ouverte aux vents. L’arche irisée d'un arc-en-ciel vint unir les nuages outranciers avec les rayons timides d'un soleil lointain. Manidres couvait sous les caprices et les beautés offertes par la nature. Le tambourinement de la pluie glacée sur les vitres résonnait dans la chambre en un écho réconfortant et apaisant. Le tumulte extérieur ne troublait pas la sérénité des retrouvailles.
Krone se rassit sur le bord du lit et expira profondément.
— Qu'allons-nous faire maintenant ?
— Profiter l'un de l’autre quelques jours et rattraper le temps perdu.
— Je veux dire, après ça. Fil compte rester le caillou encombrant dans la botte du Parakoï. Jamais il n'arrêtera son projet de soulever le peuple. Jamais je ne l'abandonnerai dans son projet qui est devenu le mien. Vas-tu t'opposer à nous ? Il le faudra bien tôt ou tard. Ta fonction et ton honneur t’y obligent.
Velya prit une coupe qui traînait et la remplit d'une liqueur ambrée. Elle en observa les reflets à la lumière du foyer et commenta :
— J’ai commis des horreurs au nom du Parakoï. Plus que tu ne l'imagines. Mais Velya n’est pas la Justicière. Toute ma vie j'ai espéré te retrouver. Aujourd'hui, je ne compte pas t'abandonner une seconde fois.
Velya trempa ses lèvres dans la coupe, la reposa et toucha la perle conjointe au glaive d'or. Elle se confia :
— Je ne t'ai jamais oublié.
Le sourire qu'elle offrit à Krone le replongea dans son enfance enfouie. Il la reconnaissait pleinement. Il présenta à son tour la sphère nacrée qu'il n'avait jamais quittée. Il répondit en un souffle tendre :
— Moi non plus.
La pluie ruisselait sur la vitre en de multiples stries d'eau. Le feu crépitait dans le foyer et diffusait sa chaleur consolatrice. La quiétude de deux âmes retrouvées se nichait dans l'air apaisé. Ce lien fraternel, que les vicissitudes du temps n'avaient érodé, avait réuni les deux cœurs dans le cocon de cette chambre.
Des grincements dans le couloir annonçaient la lourde approche de Fil. Sans crainte de perturber des retrouvailles attendues, il ouvrit la porte et cancana :
— Alors, Gamin, elle ne t'a pas embroché comme une vilaine carpe ? À défaut d'atteindre le Nécromancien ou la bulle inviolable du moustachu, l'épée de la Justicière testerait-elle son tranchant sur le plus faible d'entre nous ?
Velya porta son index aux lèvres pour réduire au silence l'importun. Fil s'égosilla et vociféra des insultes muettes, sur une Justicière stoïque, soumise à son Coût. Des postillons égarés, guidés par l'énergie débordante de l'homme insulté, vinrent se perdre sur la joue de la Justicière. Sans perdre son calme, Velya se saisit d'un mouchoir de soie pour essuyer les gouttes perturbantes. Krone devina alors que pendant les jours de son profond sommeil, ces deux êtres s'étaient longuement entretenus. Il n'en connaissait pas encore les détails mais il les supposait déjà animés et, en certains aspects, comiques. Devant la cocasserie de la scène, Krone rit et ne put s'empêcher de faire remarquer :
— On dirait que le Premier Justicier Nécromancien a oublié d'ajouter « Le Mutique » à ses nombreux titres.
Fil pivota vers lui un visage courroucé. De toute évidence, ce n'était pas la première fois que la langue légère de l'infortuné était engourdie ainsi par le Don de la Justicière.
— Un Nécromancien devrait garder en permanence la prérogative des morts, le silence.
Cette fois-ci, ce fut Bulle de Savon, fraîchement entré dans la chambre, qui eut le privilège de contempler l'expression irritée de son partenaire. Les postillons et les gestes amples des mains inondaient l'espace clos.
Au milieu de la troupe habituée à ces facéties, Velya brillait par son flegme. Pour son frère, elle laissait l'impitoyable Justicière de côté. Si elle savait que durant cette lointaine nuit d'hiver, elle l'avait sauvé, elle éprouvait quand même des remords. Non pas qu'elle envisageait de rejoindre la joyeuse troupe des ennemis de la Paix. Seulement, elle regarderait ailleurs lors de leurs sombres activités. Son entrée dans l'ordre des Justiciers n'avait pour cause principale que l'éloignement de son cercle familial si étouffant, si aliénant. Son allégeance au Parakoï n’avait été, depuis toujours, que très partielle. Sa liberté avant tout.
Velya s'assit à côté de son frère. Alors, pour se libérer de son Coût elle porta son index sur sa lèvre inférieure. Les rires débordants furent bientôt recouverts par les vociférations bien audibles d'un Fil théâtral.
Dans le corridor, complètement étouffée par le joyeux bazar, la grande horloge sonnait les onze heures d'une matinée encore paisible sur Manidres. Lorsque l'écho du dernier coup s'évapora, celui d'une cloche extérieure prit le relais dans une valse dynamique. Répondant à l'appel de cette danse endiablée, les nombreux beffrois de la cité, à l'unisson, vibraient ardemment. Cette symphonie carillonnante répandait son onde métallique et son message d'effroi. L'air vrombissait sous la cacophonie du tocsin, le pavé tremblait sous la semelle des garnisons en alerte.
Les éclats de rire cessèrent en même temps que le sermon emporté de Fil. Le trio s'empressa de regarder par la fenêtre le tumulte se repaître de la cité. Du pont du vaisseau de l'Émissaire de l'Empire, un flot discontinu d'hommes se déversait sur les quais. Lances en avant et épées en l'air découpaient sans pitié des pêcheurs innocents. Le navire vomissait une quantité infinie de soldats. L'avalanche d'armures et d'armes ne semblait jamais s'arrêter.
Fil, le nez presque collé à la vitre, pesta :
— Quelle est cette diablerie ? Comment cette coque de noix peut cracher cette diarrhée de soudards ?
Bulle de Savon dut monter sur un strapontin de velours pour visualiser le spectacle affligeant. Son sourire de cire finement étiré et les pommettes rehaussées lui répondirent dans le reflet de la vitre. La jovialité en façade et dans le timbre de la voix, il murmura :
— Il lui aura fallu des décennies. L'Émissaire maîtrise désormais pleinement son Don. Le loup est dans la bergerie et son appétit est vorace.
— Qu'est-ce que tu jargouines Savonnette ? Tu oses me dire qu'un autre loup vient chasser sur mon territoire ? Mon armée démoniaque ne serait plus la seule à déferler sur les Trois pays ?
Bulle de Savon tira sur sa moustache. Il sautillait sur place, tout heureux des perspectives excitantes qui s’offraient à lui. Intenable sur sa sellette, il pouffa d’excitation :
— Quelle lucidité cher Marquis. Oui, la guerre s'invite dans les Trois pays.
MAIS.
Je me demande bien comment tu aurais pu rebondir sur le vide sidéral qu'il aurait laissé derrière lui. Peut-être vers une seconde partie axée sur le duo Velya / Krone qui aurait pu, à sa sauce, porter l'histoire à bout de bras. En prenant le lecteur à contre-courant. Ce pari audacieux aurait été très plaisant à lire. Je ne dirais pas que je suis déçu de ce "même joueur joue encore" mais sentir la petite subtilité sur son retour casse un peu le rythme du chapitre.
On débute avec une excellente description des états de Krone. Une partie narrative qui frôle l'excellence avec une scène visualisée aisément sur le fond comme sur sa forme. Krone est littéralement en train de vivre le choc de sa vie. Les deux personnes à qui il tient le plus, face à lui, contre lui. J'ai vraiment adoré la tension et le désespoir du meilleur personnage (bon tu n'as plus le choix là, laisse-moi le mettre sur son piédestal) en train de donner naissance à une tristesse sans nom.
Et là... c'est le drame. Je m'attendais à un petit tour de magie des familles pour revenir en arrière. Dans mon esprit, et cela pourrait donner des pistes, j'aurais raisonné de la manière suivante pour faire "évoluer" le pouvoir de Krone :
- Bulle est le seul à pouvoir pénétrer dans le royaume de marbre,
- Il ne peut pas faire glisser la mort mais a clairement une emprise sur le Don de Krone,
- Jusqu'à présent Krone pouvait arrêter ou accélérer le temps : faire une pause et aller plus loin,
- N'existerait-il pas un monde où Bulle saurait "renvoyer" le Don de Krone contre lui-même ?
- Tu ne vois pas où je veux en venir ? Théorie de l'élasticité du temps (elle existe vraiment :o).
En gros, je m'attendais à un retour du Fil sous fond d'une prouesse de malade. Pas à une simple évolution d'Alter (MY Hero Academia :p).
Mais Fil est là, ok. Passons à Velya.
Où est ta prise de recul ? Krone fait son remake de "en apesanteur" dans son ascenseur émotionnel tandis que la sublime et très classe Velya a eu le temps de redescendre. Et même de supporter le Fil à la place du lecteur. Pour le coup, j'admire et je suis très preneur de la direction prise par tes soins. Le lien du sang, comme vraie valeur, au lieu d'une confrontration éphémère gonflée par des sentiments à chaud. J'aurais juste aimé que leurs retrouvailles soient moins faciles : Krone est trop en attente de la réaction de sa soeur et s'efface complètement. Non, ça ne va pas du tout pour le MVP de l'histoire. Laisse-le se décharger un petit coup, quitte à ce qu'il aille pleurer sur la jolie armure de sa soeur en serrant la fameuse perle comme si elle personnifiait sa vie. Ok, je m'enflamme...
Heureusement que tu te rattrapes avec l'ennemi commun, la perspective d'une coopération et une belle transition avant d'en revenir au Parakoi pour ta dernière ligne droite.
Fil, je ne t'aime toujours pas.
Au plaisir de lire la suite !
Petite coquille : — Dois-je arrêter le démon qui sème la zizanie dans les Trois pays où bien enlacer ce frère qui n'a cessé de m'accompagner ? (ou vs où :o).
Quant au manque de réaction de Krone, en tout cas pas assez extériorisé, j'avais craint que ça fasse trop larmoyant par rapport au chapitre précédent. J'aime pas trop d'une manière générale les personnages qui passent leur temps à se lamenter... je voulais éviter du coup de faire trop dans le pathos et donc de passer directement aux choses sérieuses.... mais je comprends parfaitement ton ressenti.
Merci pour la coquille, je la corrige de ce pas !
Je sais que Krone restera ton numéro 1 pour toujours, je suis au regret de te dire que Fil a encore quelques heures de gloire et de lumière devant lui. Mais les aventures ne s'arrêtent pas là ! Chaque chose en son temps ;)
Personnellement, je ne t'en veux pas et j'ai en vrai pas de critique à faire sur ça. Comme dis, si on avait pas discuté, ça aurait été l'enchaînement logique pour moi. Par contre, j'ai deux points qui m'ont effectivement un peu chafouiné :
-Le contrecoup de Krone n'est que de deux jours ? Ca ça me choque. S'ils ont utilisé le pouvoir de Bulle pour limiter la casse, ça serait bien de le dire explicitement. Et personnellement, j'aurai vraiment aimé qu'il se passe plusieurs mois ou que Krone sente que son espérance de vie a diminué à cause de ça, bref, un truc vraiment extrêmement violent, ne serait-ce que pour justifier après coup qu'il l'utilise pas tout le temps, parce qu'avec un pouvoir pareil, va falloir vraiment le justifier parce que c'est surpuissant ^^'
-Autre point, mais là, c'est plus de l'appréciation personnelle, j'aurai aimé que les retrouvailles avec la soeur soit plus compliquées au début. Il l'a vu tuer Fil, et même si au final, il n'est pas mort, ça serait normal que Krone ait peur, qu'il soit en colère contre elle... Bref, quelque chose. Là, j'ai vraiment trouvé ça trop facile, surtout que, contrairement à elle, il n'a pas eu le temps d'encaisser la découverte et la fausse mort de Fil. Bref, même si ça finit bien à la fin (notamment parce que Velya a eu le temps de digérer ça et qu'elle fait très clairement une distinction entre son frère/sa liberté et le reste), je trouve que Krone pardonne un peu vite. C'est assez logique qu'il finisse par le faire vu son amour par sa soeur, mais j'aurai aimé plus de complications là.
Ah, autre truc, mais c'est peut-être moi qui ai lu trop vite, je trouve que la situation est objectivement assez catastrophique à la fin, mais je n'ai pas vraiment ressenti cette panique. Peut-être insister un peu plus dessus ? Là, ça m'a donné l'impression que tu voulais finir sur un "gros truc" mais que du coup, tu l'as fait un peu vite parce que le chapitre était déjà un peu long et c'est dommage de lui accorder la place nécessaire.
Après, j'ai pas que des trucs à reprocher, promis ='D Le début avec le désespoir de Krone est très ben retranscrit je trouve, c'est très bien fait. J'ai trouvé que la discussion entre Krone et Velya était touchante, même si on y arrive un peu rapidement. Donc ya vraiment des bons trucs dedans, et la résurrection de Fil ne me dérange pas, dans le sens ou c'était pour moi attendu avec le ton du texte.
En espérant ne pas avoir été trop sévère ^^'
"Horrible individu ='D Si tu ne m'avais pas vendu en privé à quel point tu avais été mis mal par l'écriture de chapitre de la mort de Fil, je pense sincèrement que jamais j'y aurai cru et j'aurai eu raison :p"
Je t'assure que ça a été totalement le cas ! N'oublie pas que je suis un jardinier dans l'âme. Quand j'ai écrit la scène de la mort de Fil, je ne savais pas du tout ce qui allait se passer après, et encore moins ce "retour en arrière". Plusieurs jours se sont passés entre les deux moments d'écriture pendant lesquels j'ai pesé le pour et le contre des chemins qui s'offraient à moi.
Comme je le disais en réponse à Péridotite, je ne pouvais pas tout arrêter avec Fil... Je n'en avais pas encore fini avec lui, plein de choses à lui faire faire (notamment sa vengeance avec Loren...) Je pensais que la "trahison" aurait été encore plus grande si je n'allais pas au bout de cette intrigue, car présentée dès le premier chapitre et étant un fil rouge des Pérégrinations... A partir de là, j'ai essayé de trouver un moyen de rendre un retour à la vie cohérent. D'où le fameux, "mes personnages sont dans des situations impossibles et je vois comment ils font pour s'en sortir". J'essaie au maximum d'éviter les incohérences, j'espère que ça n'enlève pas du plaisir à la lecture ou que ça apporte de la déception.
Comme pour ma réponse de Péridotite, j'avais deux choix quant aux retrouvailles de Krone et Velya. Soit il y avait un antagonisme entre les deux, soit - comme j'ai décidé de faire - ça se passait bien entre les deux. Le second choix permet de lancer pour moi la suite et le dernier arc du roman, où ils vont pouvoir coopérer et mettre leur force en commun pour combattre un ennemi commun : L'Empire Couchant et son Emissaire. Si je faisais un Velya froide et implacable, même avec son frère, j'aurais trouvé que le personnage aurait manque de "profondeur". Là, elle a une façade dure, impitoyable, mais en privée elle est plus sensible et prête à se mettre en danger pour sauver quelqu'un. Je trouvais ça plus intéressant comme développement de personnage...
J'espère que la suite te plaira quand même... Merci beaucoup en tout cas pour ta lecture attentive et tes commentaires !
"Ah, autre truc, mais c'est peut-être moi qui ai lu trop vite, je trouve que la situation est objectivement assez catastrophique à la fin, " > Elle l'est ! Et elle sera largement développée dans les chapitres suivants. Là ce n'était qu'un paragraphe introductif au dernier arc narratif de ce roman. J'espère que tu vas bien ressentir la tension et la situation compliquée rapidement (dès le prochain chapitre et celui d'après...) Me diras-tu ? :D
En fait quand j'ai écrit le premier chapitre je voulais sous entendre que Krone s'était absenté de Fil plusieurs jours pour mener une propre aventure de son côté (je ne savais pas trop quoi encore à ce moment, jardinier dans l'âme que je suis... mais je me laissais la porte ouverte) Autour du chapitre 18, je me disais peut être revenir sur ça et expliquer que Krone, pris de curiosité, s'était absenté plusieurs jours (voir semaine) pour venir espionner son ancienne famille, pour voir ce qu'ils étaient devenus et lors de cette aventure, il aurait dû faire usage plusieurs fois de son Don. Mais finalement j'ai laissé tombé ce "projet"...
Donc il n'a jamais été "comateux". Son Don primaire, celui d'arrêter le temps, le fatigue énormément, c'est tout, mais jamais jusqu'à le plonger dans un mini coma... Du coup, dans "l'évolution de son pouvoir" le faire pioncer 2 jours, je trouvais que ça représentait un Coût beaucoup plus important.
Mais à voir si d'autres te font le retour ;)
J’avoue que je ne pensais pas que tu allais nous servir ce trope. Je ne sais pas comment le dire en mode positif, mais c’est vrai, j’ai été déçue. De manière générale, je n’aime pas ce trope de résurrection qui sert juste à titiller les sentiments des lecteurs/spectateurs pour de faux. Perso, je trouve ça dommage, mais ce n’est que mon avis. Peut-être que d’autres aimeront. Je détaille un peu plus mes ressentis dans mes notes de lecture en bas.
En plus, tu nous prives de la confrontation tant attendue entre Krone et sa sœur. Là, ils sont direct potes ! Après toutes les horreurs que Velnya a perpétué ! J’ai vraiment du mal à y croire. J’avoue que j’attendais avec impatience ce duel entre Krone et Velnya, mais maintenant, ils sont en mode câlins.
Tu avais déjà rompu la cohérence du Don dans un chapitre précédent. Ici, Krone se retrouve (encore) avec un pouvoir additionnel. Je trouve ça dommage de ne pas tenir compte des règles de ton monde. À chaque fois, ça ébrèche le worldbuilding un petit peu plus.
Je pensais que tu obliquerais vers un récit plus dark où la sœur deviendrait l’opposant principal et où Fil serait (enfin) mort, mais j’imagine que tu nous réserves d’autres aventures…
Mes notes :
« cette intuition tortionnaire qui l’avait poursuivi jusqu’ici tombait le masque »
> C’est pas vraiment l’intuition qui tombe le masque donc je reverrais la formulation
« La porte s'ouvrit alors brusquement sur un Marquis enjoué »
> Oh nan, tu peux pas nous faire ça ! Genre le mec mort qui n’est en fait pas mort ! Mouais, je dois t’avouer que ça me convainc moyen. Au contraire, je m’étais dit que c’était une bonne idée d’enfin tuer Fil. Je m’attendais à une bonne altercation entre la sœur et le frère. Et Krone a encore un nouveau pouvoir ! Tu devrais dire dès le début qu’il a tout pouvoir, sinon ça ne prend pas. Je m’attendais vraiment à ce que le récit prenne une tournure plus sombre, car tu m’avais promis de la dark fantasy et je m’étais dit, ça y est, on y entre, mais en fait, non.
En général, je n’aime pas quand un auteur nous sert le coup de la résurrection dans un film ou un roman, donc sur moi, ça ne peut pas marcher (désolé !).
D’autant que c’est la deuxième fois, car je me souviens que Fil se prend une fois une épée au travers de la gorge et survit.
« Il ne savait comment il avait pu se rendre maître de ce véritable prodige. »
> C’est dur à croire en effet. Il s’était déjà découvert un second pouvoir type mitraillette (qu’il n’a plus jamais utilisé ensuite). Combien de pouvoirs cachés a-t-il ? Je comprends que tu n’arrives pas à tuer Fil, mais n’est-ce pas incohérent avec ton monde et les pouvoirs qu’ont chacun et que tu as décrits jusqu’à lors ?
« Son allégeance au Parakoï n’avait été, depuis toujours, que très partielle. »
> Mouais, au vu du nombre de personnes tuées par elle de sang froid, on n’y croit pas du tout.
Bon, je ne sais pas où tu nous emmènes et à quoi aura servi cette loop, mais on y va…
Merci pour ta lecture et tes commentaires toujours très intéressant.
A vrai dire, je crois que si j'avais dû faire un commentaire sur ce chapitre pour une autre plume, j'aurais casiment fait le même que le tien. Tu as soulevé exactement les deux points que je trouvais moi-même "fragile"
Pour la mort de Fil, je pense que le format numérique et la publication épisodaire peut entrainer la sensation que tu as eue. Sur un format papier classique, (j'enlève le chapitre sur Théodult Gantus), la mort et le retour en arrière ne sont espacés que d'un paragraphe. Dans une lecture "normale" c'est deux épisodes arrivent très vite. Je me suis dit qu'en l'écrivant, je ne promettais pas quelque chose de long sur la durée car la résolution est casiment instantanée. Si j'avais fait ce retour en arrière 10 chapitres plus loin, j'aurais été moins convaincu pour me lancer dans une telle entreprise. En fait, Fil, j'ai tellement d'autres choses à lui faire faire (notamment sa vengeance et sa rencontre avec Loren) que je ne pouvais pas zapper toute cette intrigue que je présente casiment dès le début. Mais je comprends tout ce que tu dis, j'espère que ça n'entachera pas le plaisir de poursuivre l'aventure avec lui, même si je sais qu'il est très horripilant :)
Pour la facilité de rapprochement entre Velya et Krone, je te comprends encore parfaitement. J'avais deux choix qui s'offraient à moi. Soit celui de la rencontre tendue et un antagonisme fort entre les deux personnages, soit celui que j'ai fait - une rencontre qui se passe bien- qui me permet de lancer la suite de l'aventure et les interactions "positives" entre Krone et Vélya. Vélya n'en restera pas moins "froide" et badass, envers d'autres personnages dans la suite de l'histoire. Je trouvais intéressant de développer deux aspects à ce personnage, le côté froid et implacable en façade, et le côté tendre et plus fragile en privée. Je trouvais le contraste plus intéressant à développer qu'un personnage 100% "insensible."
Merci pour tout, je sens que tu es un peu déçue par la tournure des événements. J'espère malgré tout que la suite te plaira et que tu passeras toujours un bon moment dans mes Pérégrinations :)
Au plaisir de te lire
Oui, en même temps, j'aime pas ce trope de résurrection en général. Quand j'écris, j'aime développer une certaine sincérité, une certaine authenticité disons, et j'ai l'impression qu'avec ce trope, on veuille jouer artificiellement avec les sentiments des lecteurs et ce, pas que en lecture numérique. Je me suis d'ailleurs souvent posé la question de la pertinence de ce genre de scènes. Elles sont en général présentes dans des oeuvres que je n'aime pas, peut-être à cause de ce sentiment d'authenticité que j'aime retrouver à la lecture et qui est donc brisé dans ces romans. Mais ce n'est que mon humble avis 🙂
C'est dommage de tout de suite faire retomber la tension autour des retrouvailles frère/soeur. Je pense que c'est un des points qui induit du suspense et pousse à poursuivre la lecture, donc le négliger, c'est un peu dommage à mon sens. Je ne m'attendais pas trop à l'aspect guimauve, mais à une rencontre pleine de tension, un affrontement, d'autant qu'elle a quand même tué Fil, il l'a vu le faire. Mais encore une fois, ce n'est que mon avis et tu es libre d'écrire l'histoire que tu veux. 🙂