Ydone de Legane de Antunes, Émissaire impérial, scrutait avec délice une de ses fioles fétiches. Son menton, bien plus saillant que la norme, touchait presque le flacon. À travers le flou du verre dépoli, une minuscule silhouette s'agitait. Prisonnière dans cette ampoule de verre, elle tapait frénétiquement contre la paroi, en vain. Les yeux malicieux de l'Émissaire se plissèrent de jubilation en deux petites billes noires devant la gesticulation de cette ombre miniature. De son pouce noueux, il s'assura que le bouchon de la fiole était bien enfoncé avant de ranger ce trésor dans les plis de sa toge.
La draperie pourpre brodée de fil d'argent ondulait sous le vent glacial de Bassus, capitale du pays d'Astirac. Sur une terrasse circulaire gigantesque, l'Émissaire surplombait la ville en proie aux flammes. Des colonnes de fumée s'élevaient en des serpents brumeux dévorant les cieux, embrasant la terre. Les nuages noirs se gavaient des charpentes envolées et des corps calcinés. Les dômes en feuilles d'or réfléchissaient les langues vaporeuses du brasier.
De ce point culminant, les cris des combattants se réduisaient à un murmure, le fracas des armes à un frêle tintement. Dans les rues pavées de marbre, les soldats de la cité se battaient vaillamment mais furent submergés par un torrent sans fin de guerriers sortis du palais du Premier Sujet. Depuis la demeure resplendissante, l'Émissaire inondait la ville de bataillons de spadassins par centaines, de charges de cavalerie par dizaines. L'Empire rongeait Bassus de l'intérieur.
Les rares cheveux blancs de l'Émissaire s'envolaient sous les bourrasques. Son crâne mangé par des taches brunes les retenait fragilement. Derrière lui, bras croisés dans le dos, son général attendait les ordres. D'une voix sifflante, Ydone chuinta :
— Dans quel état sont les stocks ?
L'homme à la musculature imposante articula exagérément de sa mâchoire carrée :
— La moitié des fioles de piquiers et de spadassins ont été utilisées. Garde montée, un quart utilisé. Archers, indemnes. Machines de guerre, indemnes. Fioles spéciales, indemnes.
— Prenez dix fioles d'archers et placez-les sur les murailles du palais. Aucun de ces couards ne reviendra ici, mais je préfère assurer notre prise. Qu'ils tirent sans ménagement contre toute attaque. Aucun prisonnier. J'ai déjà le mien.
L'Émissaire tapota la fiole camouflée sous sa toge pour ponctuer son propos. Le général salua son supérieur et partit transmettre les injonctions à ses subordonnés.
Ydone était arrivé trois jours plus tôt à Bassus, escorté seulement par son général, quatre de ses laquais et deux hommes en armes. Sous l'étendard blanc de la paix civilisée, la procession reçut un accueil chaleureux du Premier Sujet Silas. Échangeant des hommages respectueux et courtois, les deux représentants posaient les conditions propices à des discussions apaisées, malgré l'animosité réciproque qu'entretenaient le Parakoï et l'Empereur. Pour exprimer les bonnes intentions de son dirigeant, l'Émissaire offrit une charrette bondée de caisses remplies de bouteilles d'un alcool unique à l'Empire. Dans le fond des caissons, les fioles dormaient patiemment.
La douce âpreté de la cité incendiée montait jusqu'aux nez bosselé de l'Émissaire. Depuis la grande terrasse des appartements privés du Premier Sujet Silas, Ydone jubilait. La cité brûlait. L'ennemi ancestral de l'Empereur agonisait sous ses yeux. Viendrait bientôt le tour de Baëlys-la-Belle et de l'hérétique Parakoï. Le Grand Architecte des Univers s'incarnait dans la personne glorieuse de l'Empereur. Tout autre individu se prétendant d'essence divine devait être réduit en cendres. Les Trois pays, adorateurs de ce blasphémateur, se purifierait par le feu sacré. Leur Bouclier ne les protégerait pas du courroux dévastateur du Grand Architecte. Le Parakoï, mauvais parmi les profanes, offensait la pureté de l'incarnation temporelle. L'Empereur ne saurait souffrir de cet ombrage blasphématoire. Il était le Divin, l'Unique, le Véridique. Les flammes embrassaient Bassus, phare lumineux précurseur de la flambée rédemptrice.
L'Émissaire pinça ses lèvres asséchées, satisfait par ce premier brasier. Réchauffé par les remontées de l'incendie, il glissa sa main dans un pli de sa toge pour en sortir une nouvelle fiole. Dans le récipient, un pigeon pas plus grand qu'un ongle, balançait sa tête d'avant en arrière. D'un coup de pouce, Ydone fit sauter le bouchon. Le souffle emprisonné de l'Émissaire s'évapora et, dans un éclat de verre, le colombidé retrouva sa taille normale. L'oiseau dressé vint se poser en un coup d'aile sur le doigt décharné de son maître. La main osseuse caressa le pigeon qui roucoula, insensible à la dévastation en contrebas. Le vieil homme sortit de sa large manche un petit parchemin qu'il relut une dernière fois.
L'étincelle a embrasé le fétu. Faites tout sauter.
Y.L.A
Ydone ficella la missive à la patte de son protégé. Puis, il lui fit prendre son envol vers le Bouclier Serein. Ses agents infiltrés ouvriraient grands les vannes dans la défense majeure du Parakoï. Avec la complicité du Premier Sujet Loren, l'Empire déferlerait sur les Trois pays par l'est. La Flotte du Parakoï, dans les eaux du sud, ignorait alors, qu'elle avait laissé passer une armée entière, camouflée dans les cales du vaisseau de l'Émissaire. Amarré sur les quais de Manidres, conjointement à la flambée de Bassus, le navire libérait le contenu de ses innombrables fioles. L'Empereur enfonçait sa mâchoire d'acier sur les Trois pays et n'attendait plus qu'à les dévorer.
Plus que le bruit du cliquetis de l'armure de son général, les cris de la femme qui l'accompagnait sortit Ydone de ses pensées. Fermement maintenue par la poigne de fer, la plaignante paraissait aussi fragile qu'un épi de blé. Sans considération pour le rang de la dame, le colosse jeta sa victime au pied de son supérieur. De sa voix dure, il claironna :
— Nous avons fini par la débusquer. Elle tentait de fuir avec sa suite par des couloirs souterrains. Nous les avons tous passés au fil de l'épée. Enfants compris, comme convenu.
— Espèce de monstre, vous...
L'insulte fut interrompue en un craquement terrible par un violent coup de botte. Le général se baissa et tira les cheveux blonds de la malheureuse en arrière. Un filet de sang coulait de son nez explosé. De la mâchoire déboîtée sortit un gémissement pitoyable. Le général murmura alors dans l'oreille de la femme un avertissement glacial :
— Surveille ton langage, chienne.
Puis, sauvagement, il lui mordit le lobe et le lui arracha d'un coup de dents. L'infortunée hurla sa douleur pendant que son bourreau engloutissait ce petit bout de chair délicieux.
— Ma petite dame, veuillez excuser les manières discourtoises de mon bras droit. Elles ne sont pas à la hauteur de votre accueil chaleureux. Vous avez été la meilleure des hôtesses. Votre époux mesure certainement la chance qu'il a de vous avoir pour femme.
L'intéressée tenta de relever le menton mais le Général la maintenait fermement. Face contre le marbre froid de la terrasse, une douleur aigüe lui sciant le crâne, elle se résigna à écouter la voix siffler :
— Pour vous témoigner ma considération amicale, je vous propose de le rejoindre pour qu'il puisse panser les maux qui vous affligent. J'aurais volontiers associé vos chers bambins à cette réunion familiale. Je crains que la brutalité de mes hommes ne soit déjà passée par là.
L'Émissaire sortit à nouveau la fiole dans laquelle la silhouette se débattait contre la paroi de verre. Son acharnement, aussi efficace qu'une fourmi sur un pot de fer, amusa l'envoyé de l'Empereur. La dame, atone, ne réagit ni à l'annonce de la mort de ses enfants ni au supplice de son époux. Les genoux du vieillard craquèrent lorsqu'il s'accroupit à côté d'elle. Posant sa main ridée sur la joue tuméfiée, il souffla son haleine sur le visage de sa victime. Sans peine supplémentaire, la malheureuse rétrécit jusqu'à n'être plus haute qu'un pouce. L'Émissaire s'en saisit du bout des doigts, ouvrit la fiole et l'y déposa précautionneusement à l'intérieur comme le ferait un enfant avec une friandise. Avant de remettre le bouchon en place, il remplit le récipient de son souffle singulier, pour que les deux amants fussent à jamais soumis à son Don.
Ydone posa la fiole sur le sol et devina à travers le verre, les deux ombres s'étreindre. Ces retrouvailles aussi touchantes fussent-elles, prirent fin brutalement sous la semelle du général. Du Premier Sujet Silas et de son épouse, ne restait plus qu'une tache rouge sur le marbre blanc.
— Gloire au Grand Architecte.
— Gloire à l'Empereur, l'Incarné.
L'Émissaire se redressa, portant la main sur un rein douloureux. Il avança vers la balustrade, sa vieillesse dans ses petits pas. Ydone poussa des murmures d'émerveillement devant le tableau infernal qui se peignait sous ses yeux. L'épaisse fumée noire cachait le soleil et imposait une nuit diurne. L'orange du feu éclairait ce monde de ténèbres. Tout brûlait. Tout s'effondrait. Au loin, sur les remparts, une poignée insuffisante de soldats défendait la ville. Sous la force du nombre, ils rompirent. L'étendard de l'Empereur fut bientôt hissé au-dessus de la porte fortifiée. Une à une, les fortifications tombaient, un à un les drapeaux au cercle doré s'élevaient. Aucun secours extérieur ne pouvait porter assistance à la cité. Les ponts-levis remontés contraignaient la ville à l'asphyxie et à une lente agonie.
Bassus, belle et monumentale, était réduite en cendres par la volonté d'un Empereur Dieu. La destinée de milliers d'innocents était pulvérisée par l'ambition d'un seul homme. Les petites histoires des anonymes, cœur battant d'une civilisation riche, d'une culture rayonnante, éclataient sous la pression insoutenable d'une grande épopée divine. Quand le pouvoir spirituel s'invite dans la folie des grandeurs, les martyrs se multiplient, les drames se décuplent. L'Histoire s'écrirait par la plume du victorieux bourreau qui légitimerait toutes les atrocités par la consécration d'un ordre divin et moral incontestable. Étrangers à ces ambitions personnelles, artisans, coursiers, lavandières et tout le petit monde paieraient de leurs vies le jeu dramatique qui opposait leurs élites. En une journée, des décennies de petites peines et de grandes joies étaient soufflées par la bouffée ardente du despotisme. À l'aurore de cette journée funeste, plus rien ne subsistait de la cité. Ni monuments élancés, témoins merveilleux du génie des hommes. Ni bâtisses modestes, empreintes d'un quotidien partagé. Ni le moindre de ses habitants, tous exécutés par l'acier aiguisé. Seuls les remparts et la haute citadelle, regardaient sans broncher, Bassus s'écrouler. Seul sur la terrasse, Ydone contemplait, sans le remarquer, l'humanité basculer dans la folie.
Ydone se détourna de son œuvre et se traîna vers la suite du Premier Sujet. Le cabinet, parfaitement en ordre, contrastait avec le chaos extérieur. Seules des ordonnances signées de la main de l'ancien seigneur jonchaient le sol, emportées par des courants d'air. L'Émissaire écarta une tenture mauve pour entrer dans la chambre, en parfait état. Il s'approcha du grand lit impeccablement bordé. Après avoir tâté la souplesse de la couche, il s'y allongea. Il inspira profondément le parfum des draps de soie encore imprégnés de celui de ses victimes. Un soupir d'aise vint soutenir l'onctuosité de ce moment. Un oreiller bien remplumé pour ses cervicales endolories, le doux cri des carnages pour berceuse apaisante. Dans ces épaisseurs de plumes et de coton, Ydone chassait les contraintes d'une vieillesse prématurée imposée par son Coût. Sa carrière avait été fulgurante. Plus jeune Émissaire que l'Empire ait connu, brillant par son sadisme, épatant par sa précocité. Après d'innombrables services et une fidélité à ne plus prouver, désormais âgé de quarante ans, il en paraissait le double. Il en ressentait le triple.
La chute d'une charpente, dévorée par les flammes, lui parvint en un essoufflement brutal. L'Émissaire souriait au milieu du déluge de braises. La Mort fermait les paupières d'innocents sous les décombres pour un sommeil éternel. Il abaissait les siennes pour une sieste fugace. Les appels à l'aide rauques de condamnés désemparés répondaient au ronflement régulier du vieillard fatigué. L'incendie bouillonnant apportait une caresse tiédie à l'Émissaire confortablement blotti. Là, dans le fracas du monde, Ydone se prélassait. Bercé par les horreurs de la guerre, il s'endormit profondément jusqu'au crépuscule.
Plus à l'est, loin des nuages incendiaires, le scintillement merveilleux des astres nocturnes illuminaient la nuit nouvelle. À tire-d'aile, lesté par le petit parchemin autour de la patte, le pigeon voyageait sous le brasillement stellaire. Après une course sans encombre et un dernier coup d'aile, il vint se poser sur l'épaule d'un homme encapuchonné guettant la terre et les flots. La tour méridionale du Bouclier Serein, bâtie à même la falaise, trempait ses fondations dans l'eau paisible de la mer du sud. Première des tours défensives qui ponctuaient la haute muraille, elle permettait à ses défenseurs de surveiller l’activité maritime et les mouvements terrestres venus de l'est. Au pied de la tour imposante, la flotte du Parakoï patrouillait dans le calme le plus absolu. L'armada impériale brillait par son absence. En dehors du navire de l'Émissaire qui avait vogué sous pavillon de la paix une semaine plus tôt, la flotte n'avait eu à intercepter aucune approche hostile. Comme une dizaine de bouchons de liège dans une bassine sans vague, l'escadre ondulait dans le grincement des coques. Son attention figée vers l'immensité de la mer, elle ignorait le massacre dans son dos perpétré par l'ennemi infiltré.
La falaise abrupte rendait la côte imprenable à des dizaines de lieues. Dans des niches naturelles, des cormorans huppés abritaient leurs petits des intempéries saisonnières. Le sel abrasif rongeait le calcaire dans un appétit millénaire et consciencieux, recrachant par moment des roches en des éboulis dangereux. Cette protection naturelle s'étirait jusqu'à Manidres, premier port astiracien et lieu de mouillage de la flotte du Parakoï.
Au sommet de la tour, l'homme caressa le pigeon. Il détacha la missive. À sa lecture, son sourire creusa davantage ses profondes rides. Il mit sa main dans une sacoche en bandoulière. Il en sortit une miche de pain dur, en avala une bouchée sèche et tendit au volatile des miettes bien méritées. L'oiseau roucoula de plaisir et, après un court repos, s'envola une fois de plus vers l'est, un nouveau parchemin ficelé à la patte. L'homme ne quitta pas des yeux le messager qui se perdait dans les ombres de la nuit, blotti dans la chaleur de sa cape et de la conspiration.
De son point d'observation, il devinait, cinquante toises plus bas, les vagues suicidaires se briser sur la roche. Les embruns libérés s'effaçaient dans le roulement infini du ressac des flots. Inlassablement, la mer attaquait la roche, irrémédiablement, elle vaincrait. L'Empire n'avait jamais cessé ses offensives contre le Bouclier. De charges inutiles, en sacrifices vains, la défense du Parakoï avait tenu des décennies durant. Repoussant les assauts, abreuvant la terre du sang des combattants, le Bouclier semblait insubmersible. Pourtant, comme la falaise romprait sous la force inépuisable des eaux, le rempart se fendrait et le courant de l'Empire s'y engouffrerait.
L'homme guettait. Patiemment, il attendait que le pigeon délivrât son message. Les constellations pivotaient lentement comme l'aiguille d'une horloge qui annonçait l'approche d'une heure historique. Les étoiles, observatrices privilégiées, narguaient depuis les hauteurs ces êtres minuscules qui s'imaginaient géants. Le ballet prodigieux de la nuit s'éclipsait devant les premières lueurs de l'aube et devant le spectacle alarmant des rivalités humaines.
Sur l'immensité de la plaine herbeuse, escorté par le soleil matinal, un nuage de poussières fondait sur le Bouclier. L'horizon s'embrumait de cette brouille grandissante. Du bord de la falaise à la droite de l'homme, jusqu'à perte de vue à gauche, la ligne dévastatrice lançait sa course folle. Du nord au sud la cavalerie impériale lançait un triple galop dévastateur sur les Trois pays. Une corne de brume vrombit pour annoncer la menace. Aussitôt, archers et défenseurs encore ensommeillés prirent place sur la muraille invincible pour rejoindre l'homme jusqu'alors isolé. Se mêlant au tumulte des défenseurs, il se saisit de son arc et le bandit comme une centaine d'autres archerots. Le commandant de la section braillait ses ordres. Les pointes d'acier orientées vers le ciel n'attendaient plus que la tension fût relâchée pour accueillir la vague ennemie. La voix autoritaire du capitaine retentit dans les oreilles des soldats :
— Qu'espèrent-ils faire avec leur cavalerie ? Leurs chevaux savent grimper aux murs maintenant ? Attendez mon signal. Montrons-leur à quoi ressemblent les hérissons de nos beaux pays.
Soudain, la charge ennemie se repositionna pour former un pic élancé vers la muraille. Telle une flèche portée par l'élan de millier d'équidés, les cavaliers de l'Empereur semblaient viser un point précis du Bouclier. Le commandant exhorta à la patience devant cette manœuvre incompréhensible. À côté de l'homme, un jeune garçon, fraîchement conscrit, ne put cacher sa crainte. Son bras tendu tremblait, tout comme sa voix infantile :
— Que font-ils ? Comptent-ils s'écraser contre la pierre de notre mur ?
Le martèlement des sabots gronda. Les plumeaux des herbes hautes caressèrent les genoux des chevaux avant d'être piétinés par l'avancée fulgurante. La plaine ployait sous la pointe de la cavalerie.
L'homme lâcha alors la corde. Sa flèche solitaire vibra dans l'air pour se perdre dans les herbes folles. Le commandant se tourna vers lui et éructa :
— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans mes ordres, idiot ? Ils sont encore trop loin !
L'homme feignit l'embarras. Il bredouilla une excuse en montrant son arc volontairement saboté :
— Ma corde s'est cassée.
— Qu'attends-tu triple sot ? Tu penses lancer tes futurs traits avec la force de ton bras ? Dépêche-toi d'aller t'en trouver un nouveau.
L'homme salua son supérieur et se précipita dans les degrés de la tour. Il les descendit par quatre et se cogna plusieurs fois contre la paroi courbée. Ses bonds précipités, entre-deux glissades, frappèrent les marches humides et l'emmenèrent jusqu'au dernier sous-sol de la tour. Là, dans une alcôve sombre, il s'arrêta, le souffle court. Son cœur battait à ton rompre sous l'excitation de sa mission. De sa sacoche, il sortit une larme étincelante, une fiole de l'Émissaire. L'homme regarda une dernière fois avec émerveillement ce concentré mirifique. Il le jeta violemment contre une paroi. Le verre éclata sous le choc en un chatoiement cristallin. Libéré du souffle réducteur, une dizaine de tonneaux roulèrent dans un tintamarre perçant. L'homme n'eut pas le temps de s'enthousiasmer devant un tel prodige. Pressé par la charge en surface, il sortit de sa besace une lame d'acier et un silex. Hâtivement, il frictionna la pierre dure contre le fusil. De cette rencontre brutale naquit des étincelles prometteuses. L'une d'elle vint allumer une mèche qui dépassait d'une des barriques. L'amadou en flamme, l'homme fit demi-tour et, dans une fuite galopante, disparut du Bouclier.
La détonation déchira la plaine et recouvrit le martèlement furieux. Comme une vulgaire bouteille balancée dans une échauffourée de taverne, la tour explosa sous la force de la déflagration. Les pierres volèrent. Une pluie de débris s'abattit sur le monde stupéfait pour retomber en partie dans la mer réveillée en sursaut. L'eau bouillonna sous ce déluge minéral. Les hommes au sommet de la tour voltigèrent dans le ciel matinal. Leurs cris cessèrent lorsqu'ils percutèrent le sol de la plaine ou la mer solide. Capitulant devant la puissance de l'attaque, le reste de la tour s'inclina et bascula du haut de la falaise. La chute silencieuse annonça la reddition du Bouclier. L'ombre de la tour grossit sur l'eau. Un navire de la flotte parakoïale, bien impuissante, fut avalé par cette noirceur terrible et aussitôt broyée par son poids.
La houle jusque-là endormie, s'excita. La frégate entière fut prise dans une ondulation gigantesque, comme si un géant de granit agitait la mer de son doigt terrifiant. Les coques se soulevèrent et glissèrent sur le flanc du mont liquide. L'eau tumultueuse recracha les débris du vaisseau anéanti. Dans la mousse de l'écume flottaient des cadavres avachis. Des soldats, lestés par leurs armures trop lourdes, s'enfonçaient dans leur dernière demeure, tendant des mains désespérées vers un halo lumineux qui s'effaçait.
Entrainé par la chute de la tour, un pan de la muraille s'écroula dans un nuage opaque de poussières. La défense éventrée ouvrait les Trois pays à la charge impériale. La flèche de cuirasses s'engouffra dans cet écran protecteur pour, en quelques foulées, surmonter les monticules de gravats. Le chaos étouffa toute résistance. L'envahisseur dut ralentir sa cadence infernale devant le goulot qui se formait devant lui. Puis, par dizaines, les montures franchirent l'obstacle, écrasant au passage des mains et des têtes à demi enfouies. Les chevaliers de l'Empereur essuyaient de rares traits avec leurs écus de fer. Hors de portée du trou béant, les défenseurs ne purent qu'observer, impuissants, l'ennemi affluer.
Dès qu'un attaquant entrait sur le territoire du Parakoï, il sortait de sa fonte une fiole qu'il écrasait au sol. Certains, au pied de la butte de gravats balançaient de toutes leurs forces les flacons dans le camp ennemi. Une pluie de cristal s'abattit sur les Trois pays. Du verre fracassé, jaillissait une dizaine de spadassins enragés. Une centaine, puis bientôt un millier d'entre eux, gravirent les marches du Bouclier pour submerger des archers dépassés. Les gorges furent ouvertes, les bras tranchés voltigèrent par-dessus les créneaux.
L'armée impériale remontait le chemin de ronde dans une effusion de sang. Le rapport de force, à l'avantage des spadassins, mua la tuerie en une boucherie humaine. De nouvelles fioles, depuis le bas des remparts, furent lancées plusieurs toises en aval vers le nord. Les défenseurs pris en tenailles par ce soutien supplémentaire furent broyés. Les vagues d'acier se rencontrèrent, renversant tout sur leur passage.
Dans l'ombre du Bouclier, un chevalier de l'Empire remontait en direction du nord sur une lieue, escorté par deux autres dragons. Là, après une chevauchée sans répit, il brisa de nouvelles larmes contre la pierre. Apparurent alors des artificiers les bras chargés de tonneaux explosifs. Les mèches chuintèrent et le mur fut soufflé. Les quelques renforts qui redescendaient furent coupés de leurs camarades par un gouffre infranchissable. Les brèches se multiplièrent au rythme des explosions. Une pétarade sans fin réduisait en miettes briques et mortier, crânes et armures.
L'odeur du soufre supplantait l'air marin. L'horreur des combats s'implantait aux portes du pays d'Astirac et ne demandait qu'à s'étendre, insatiable. Le Bouclier Serein, promesse à la sécurité et à l'ordre volait en éclats. Le Parakoï avait failli. L'opposition entre les deux divinités autoproclamées plongeait les Trois pays dans le chaos de la folie des hommes. Dans cette joute pour déterminer le Maître unique de ces pays, les peuples seraient martyrisés. Ce duel sans merci et sans concession glorifierait son vainqueur de l'aura divine. Charge à lui d'asseoir un nouvel ordre, bâtit sur un champ de ruines.
J'ai bien aimé ton invasion façon "L'Empire attaque". Ydone en hommage à Palpatine est bien plaisant à lire même s'il ne s'agit là que d'un simple Émissaire. J'aime beaucoup son Don et son style :)
Enfin tu jettes tes dernières cartes sur table. Le Parakoï perd son Bouclier à cause d'un Loren. Ce même Loren qui justifie la survie d'un Fil. De ce postulat, j'ai hâte de voir ce que les Démons feront pour se dresser contre cette guerre divine.
La lecture de ce chapitre fut très fluide, malgré quelques passages assez lourds. Cela n'entache en rien une description parfaite des lieux ainsi qu'une séquence fort bien maitrisée.
Une fois de plus, me voilà impressionné.
Au plaisir de lire la suite. Je te vois bien, au moment de l'écriture de ce chapitre, te dire comme à ton habitude : bon l'attaque est lancée contre le Bouclier, voyons ce que vont décider mes pions du Parakoï. Qu'ils soient à la hauteur de mes attentes pour jouer la diversion avant de faire intervenir mes copains dans le tas.
A très bientôt !
Les demons ne vont pas rester inertes devant ces invités un peu trop pressés, tu t'en doutes ! J'espère que le manque de plan accessible sur PA n'entache pas la compréhension du récit. L'émissaire a attaqué Bassus, la capitale du pays d'Astirac, le trio est à Manidres, plus au sud, dans le même pays.
Le voici, le voilà, le chapitre où tout fout le camp 🤣 je me demande comment nos heros vont pouvoir sauver leur pays, parce que je n'ai pas l'impression que l'empereur soit vraiment plus "égalitaire" que le parakoi...
Sur le style je n'ai pas grand chose à dire, il y a quelques passages un peu alambiqués, et je me suis aussi dit qu'une charge de cavalerie au milieu des gravats c'était pas logique, mais dans l'ensemble c'est très fluide et il me faudrait une grosse relecture au calme pour trouver des suggestions pour améliorer ^^
Oui, l'attaque des Trois pays par l'Empire lance la dernière partie de mon histoire. Que vont faire nos héros, attaquer le Parakoï avec l'Empire ou protéger les Trois pays contre l'envahisseur? Je te laisse découvrir ça ;)
Un chapitre tout en action ! Deux batailles ! Le pouvoir de l'émissaire est super pratique. Est-ce qu'ils créent dans ce royaume des épées et armures miniatures que les soldats équipent une fois rétrécis ? J'imagine que le cout en matériaux est drastiquement réduit. Il peut fabriquer des palais en or et les agrandir ensuite ? Ce pays doit être super riche, ça m'étonne qu'il n'ait pas réussi à conquérir les Trois pays avant. Et je comprends pourquoi le pouvoir de cet emissaire ait été usé jusqu'à la moelle et qu'il soit tout vieux avant l'heure. Tu pourrais même dire qu'il a 20 ans au lieu de 40 et qu'il en fait 80. Est-ce grâce à lui que l'empereur se fait passer pour un Dieu vivant ? Il est capable de multiplier les richesses ?
Quand t'es soldat, ça doit être flippant cette situation. Imagine tu es enfermé dans une fiole pendant tout le temps de l'opération. Et le verre doit être solide. Imagine s'il y a un truc qui tombe sur le coffre dans lequel l'armée est enfermée. Tous les gars apparaissent d'un coup genre c'est le chaos dans la cale. En tout cas, j'ai bien aimé l'idée.
Si j'étais toi, je referais quelques relectures pour bien lisser le style. Attention aux adverbes ou aux répétitions d'idées qui créent de la lourdeur. Je ne relève plus ces trucs là vu que ça revient souvent. De plus, parfois, je t'encouragerais à clarifier la situation. Tu nous laisses desfois dans le flou pendant plusieurs paragraphes et je pense qu'etre bien clair ferait gagner en fluidité. C'est le cas aussi dans la bataille finale dont toutes les actions ne sont pas claires. Je ne me représente pas la charge des chevaliers par exemple. Ne devraient-ils pas être bloqués par les gravats ? J'ai pas bien suivi ce qui se passait.
Sinon, c'était sympa.
J'ai du retard dans ma lecture. J'ai été pas mal prise et j'ai ni eu le temps de lire ni d'écrire la semaine dernière. Je vais essayer de lire un peu plus cette semaine si je peux 🙂
Mes notes :
"Émissaire impérial"
> Si je me souviens bien des règles de majuscule, la majuscule n'est pas requise ici. (à vérifier)
"La draperie"
> Tu veux dire "le drapeau" ? La bannière ?
"furent submergés par un torrent sans fin de guerriers sortis du palais du Premier Sujet."
> Passer à la voix active pour plus de peps ?
"l'Émissaire inondait la ville de bataillons de spadassins"
> Pourquoi l'émissaire inonde la ville de soldats ? Que veux-tu dire ici ? Il me manque une explication. Par ailleurs, c'est plutôt les bataillons de spadassins qui inondent la ville non ? Spadassins est-il le meilleur terme ? Il désigne normalement un gars qui se bat en duel à l'épée ou alors un tueur. Ça ne désigne pas des soldats d'un empire ? (Ou alors je me trompes ?)
"Ydone chuinta"
> Est-ce la meilleure incise ?
"La douce âpreté de la cité incendiée montait jusqu'aux nez bosselé de l'Émissaire"
> Beaucoup de -é
"ignorait alors, qu'elle avait laissé"
> Pas de virgule"
"Avec la complicité du Premier Sujet Loren, l'Empire déferlerait sur les Trois pays par l'est"
> Je me demande si cette info ne serait pas mieux avant, en début de chapitre. Tu nous laisses dans le flou jusqu'ici et je me pose la question si c'est judicieux
"La Flotte du Parakoï, dans les eaux du sud, ignorait alors, qu'elle avait laissé passer une armée entière, camouflée dans les cales du vaisseau de l'Émissaire"
> C'est pas clair. Tu mets "alors", mais quand ont eu lieu les événements que tu racontes ? C'est important de le dire pour la compréhension générale à mon avis. Sinon, on est largué. Je rajouterais même quelques explications.
"le navire libérait le contenu de ses innombrables fioles."
> Il y a confusion dans ma tête. Avant, tu parlais d'un palais. Donc les gars sont cachés dans des fioles sur un bateau et dans le palais ? Comment sont-ils arrivés dans ce palais ? C'est pas clair pour moi.
"L'Empereur enfonçait sa mâchoire d'acier"
> Pourquoi sa mâchoire d'acier ?
"L'insulte fut interrompue en un craquement terrible par un violent coup de botte."
> La phrase est confuse et donc je ne me visualise pas l'action. En lisant la suite, je vois ce que tu veux dire, mais le mec, c'est un ninja où il est supra souple s'il arrive à lui mettre sa botte en pleine figure. À moins qu'il ait une botte en main, mais ça me paraît bizarre.
En lisant la suite encore plus loin, je me rends compte qu'elle est agenouillée par terre ? Mais tu ne le dis pas et je l'imaginais debout.
"mais le Général"
> L'emploi des majuscules est à vérifier, ça me paraît faux comme ça.
"L'intéressée tenta de relever le menton mais le Général la maintenait fermement. Face contre le marbre froid de la terrasse".
> Tout ça ne forme pas une phrase ? Pourquoi le point ?
"par la volonté d'un Empereur Dieu."
> Pourquoi d'un ? Il y en a plusieurs en réalité ?
"dans une sacoche qu'il portait en bandoulière."
> "dans sa sacoche en bandoulière" ?
"Il en sortit un pain trop dur pour être du jour."
> Si le pain est dur, c'est qu'il n'est pas frais et donc pas du jour non ? Du coup, pas besoin de le préciser à mon avis : "il en sortit une miche de pain dur" ?
"Une pluie débris"
> Une pluie de débris
Il me manque une description de la ville. Elle est près de la mer car des gravats et des hommes tombent dans l'eau, mais pourquoi le gars fait-il exploser une tour du côté de la mer si l'idée est de créer une brèche pour que des soldats s'y engoufrent ? Ne faudrait-il pas le faire du côté de la plaine ?
"La flèche de cuirasses s'engouffra dans cet écran protecteur pour, en quelques foulées, surmonter les monticules de gravats"
> Comment ça ? Je ne comprends pas.
"Le chaos étouffa toute résistance"
> Là aussi je vois pas ce que tu veux dire. Pourquoi le chao etouffe-t-il toute résistance ?
"Puis, par dizaines, les montures franchirent l'obstacle, écrasant au passage des mains et des têtes à demi enfouies."
> Je ne comprends pas cette scène. Les soldats sont normalement obligés de mettre pieds à terre et de déblayer les gravats pour se créer un passage. Avec des chevaux, c'est impossible. En plus, la tour qui a pété est du côté de la mer si j'ai bien saisi donc que se passe-t-il ici avec ces cavaliers ? La scène me semble confuse.
Ce chapitre se passe dans 2 endroits différents (qui n'est pas le même endroit où est notre trio)
Bassus : La capitale du Pays d'Astirac, qui est donc en flamme, dans laquelle l'Emissaire regarde la destruction depuis la terrasse (ce n'est pas la même ville que Manidres où est le trio et où est le bâteau). L'Emissaire est venu dans cette ville avec une charrette de bouteilles, prétendument pour les offrir au Premier Sujet Silas, mais en fait au fond, sont cachés les véritables fioles qui permettent d'attaquer la ville de l'intérieur.
Le deuxième endroit est le Bouclier serein, qui se trouve à plusieurs centaine de kilomètres à l'est (il n'y a pas de ville à côté), Le garde-traitre est sur la tour la plus au sud de la muraille, en haut du falaise qui borde donc la mer. Je t'invite à aller voir la carte sur mon journal de bord, ça peut aider à la compréhension.
Le bateau de l'Emissaire qui envoie plein de soldats est dans la ville de Manidre, où il y a le trio. L'attaque se fait donc en 3 endroits différents : Bassus la capitale (avec l'Emissaire), le bouclier Serein (avec le garde traitre), Manidre (avec le bateau et le trio)
J'espère que ça aidera à la compréhension de tout ça :)
Merci pour tes retours, toujours précieux !
J'ai bien aimé sinon. Je pense juste qu'il manque quelques paragraphes ici et là pour bien raccrocher les wafons, mais c'est ptêtre juste moi 😊
J'aime bien aussi le fait d'avoir le point de vue d'un autre type le temps d'un chapitre. Ça montre ce qui se passe ailleurs.
OK, la situation est vraiment merdique ='D Ya vraiment pas que le soulèvement lancé par Fil, ya aussi vraiment toute la guerre (même si on le voyait arriver depuis un moment) et la situation dégénère ultra vite. Bon, du coup, j'ai quelques doutes sur les chances du survit du Parakoï, mais surtout, je me demande, qu'est-ce que vont faire Fil and co ? Juste rajouter du chaos à la situation ? Tenter de prendre un parti, lequel ? Surtout que bon, d'après Bulle, l'Empire, c'est pas forcément mille ouf mieux x)
Bon, clairement, l'attaque est très bien géré, en plusieurs points en même temps, avec un plan clairement bien préparé et ficelé, ça j'ai rien à dire dessus ^^
Par contre, je me pose des questions sur l'Emissaire. Quel est son intérêt à préparer un tel plan ? Je veux dire, faire gagner son plan, clairement, mais vu son coût, est-ce que d'un point de vue personnel égoïste, c'était pertinent de le faire ? Parce que visiblement, ça lui a flingué son espérance de vie et généralement, les méchants brillent surtout par leur égoïsme, du coup je me demandais. Dans le même genre, même s'il a visiblement fait un nombre de fioles stupide, était-ce bien nécessaire de mettre le Premier Citoyen et sa femme dans une fiole ensuite pour les écraser ? Yavait pas moyen de les tuer de manière classique pour éviter encore le coût ?
D'ailleurs, dans les questions pratiques, il peut mettre combien de personnes dans une fiole ? Vu le nombre de fioles qu'il a fait visiblement, ça suffit une seule charrette pour tout mettre ? Les gens dans les fioles, ils ont besoin de manger ? Comment ils font pour aller aux toilettes ? Bref, comme tu vois, je m'intéresse aux vrais problèmes importants de cette histoire :p
Sinon, chapitre sympa, ça pose bien à quel point la situation va être compliquée dans la suite, je suis curieuse de voir ce que ça va donner pour notre bande de bras cassés =D
Encore merci pour ta lecture fidèle et tes commentaires ! Ca fait toujours plaisir :)
"mais surtout, je me demande, qu'est-ce que vont faire Fil and co ? Juste rajouter du chaos à la situation ?" > Je ne réponds pas ici, surprise au prochain chapitre ! Ils vont se poser la même question que toi ;)
"Quel est son intérêt à préparer un tel plan ? Je veux dire, faire gagner son plan, clairement, mais vu son coût, est-ce que d'un point de vue personnel égoïste, c'était pertinent de le faire ?" > Ma réponse serait "le fanatisme religieu". Je reviens sur ce point dans un futur chapitre. Il est persuadé de servir un Dieu, le véritable, l'unique. Il est dévoué corps et âme à sa cause. Les hommes sont prêts à donner leur propre vie pour servir ce qu'il croit être Dieu...
" les méchants brillent surtout par leur égoïsme" > Lui va surtout briller par sa cruauté :D Je te laisse découvrir ce qu'il va faire dans d'autres chapitres... Il est cruel, et prend plaisir à le faire. Il ne veut pas être celui qui gouvernera, tout ça le préoccupe peu :)
"était-ce bien nécessaire de mettre le Premier Citoyen et sa femme dans une fiole ensuite pour les écraser " > Pas du tout nécessaire ! Mais il est tellement sadique qu'il est prêt à sacrifier un peu de sa propre vie pour voir les autres souffrir... Là encore, je ne veux pas spoiler, mais cet aspect là de sa personnalité sera décrite dans un autre chapitre :)
"D'ailleurs, dans les questions pratiques, il peut mettre combien de personnes dans une fiole ? Vu le nombre de fioles qu'il a fait visiblement, ça suffit une seule charrette pour tout mettre ? Les gens dans les fioles, ils ont besoin de manger ? Comment ils font pour aller aux toilettes ?" Il peut en mettre pas mal... Une dizaine de personnes bien tassées. Je suppose qu'il leur réduit un peu de nourriture et d'eau le temps de les emmener où il veut :D Et pour le coup des toilettes, je crois qu'il s'en préoccupe peu ! Que ses prisonniers (volontaires ou forcés) se fassent dessus lui importe peu :D Peut-être ont-ils eux même des petites fioles où faire leurs besoins et qu'ils gardent dans un coin de leur propre fiole :p
C'est important de s'intéresser aux vrais problèmes ! C'est dans les petits détails qu'un univers se forme :D
Des bras cassés ? Mais pas du tout voyons :D Je te promets en tout cas un peu d'action dans le chapitre suivant et dans les autres pas mal de tartufferies :D