Il est tard dans la nuit quand Sandra rentre chez elle.
Alanis et elle ont longuement discuté.
Elle trouve John assoupi sur le canapé.
Il se réveille et s’assoit.
Elle vient à côté de lui et prend le cahier resté sur la table basse.
Elle le feuillette, et lui dit :
« John, j’ai des choses à te dire. »
Le passage que John lui a fait lire tout à l’heure est le dernier du cahier ; après, que des pages blanches. Avant de continuer, Sandra médite longuement sur les dernières lignes, qu’elle relit. Elle se met alors à froncer les sourcils, et revient en arrière.
« Tu es sûr que c’est toi qui a écrit ça ?
– Je ne m’en souviens pas, mais c’est bien mon cahier.
– L’écriture n’est pas tout à fait la même à partir du passage que tu m’as montré.
– Ah tiens, oui. C’est presque pareil, mais un peu plus fin ici. Peut-être qu’à ce moment-là je voulais m’appliquer. »
Quelqu’un frappe à la porte.
« Entre, Alanis ! », lance Sandra.
Alanis apparaît alors.
C’est le moment de vérité, se dit Alanis, Sandra a mis John sur le grill, maintenant, on va le cuisiner à deux.
« C’est moi qui lui ai demandé de venir, John, dit Sandra. Je lui ai tout raconté. »
Alanis vient s’asseoir en face de John, le regard noir.
Sandra aussi le regarde avec colère, quand soudain… elle se tourne vers Alanis, sans changer d’expression.
Alanis est décontenancée.
Elle pensait que Sandra et elle étaient dans le même camp, pourquoi Sandra la regarde-t-elle comme ça ?
Sandra s’adresse à elle :
« Alanis ?
– Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– C’est ton tour maintenant.
– Mon tour de ?
– De dire la vérité. »
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Un an plus tard.
Alanis et George habitent toujours la maison d’à côté.
Sandra et John les fréquentent encore.
Sandra et John… sont encore ensemble.
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Sandra regarde les enfants d’Alanis rentrer de l’école.
Elle-même attend le sien.
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Elle repense à cette étrange soirée, où tout aurait pu partir en vrille, et elle se dit que Alanis aussi devait aimer le danger. Déjà pour avoir épousé un soldat, puis pour faire ce qu’elle a fait…
Mais finalement, plus que le danger, ce qui les aura rapprochés, John et elle, Alanis et eux… c’est peut-être le pardon.
J'aime beaucoup le parti pris de narration : d'emblée concis et rapide, mais surtout percutant et efficace. L'introduction qui nous dévoile déjà l'enjeu, la bascule entre les deux membres du couple, nous permet de plonger dans le vif du sujet et de passer notre lecture à guetter des indices.
Je crois que je suis contente d'avoir ce dernier chapitre : le mot "fin" m'a paru un peu prématuré, même si je suis friande des histoires à interprétations ouvertes. Et je suis assez surprise par ce dernier chapitre, car j'avais dans l'idée que Frôler la mort interrogeait les relations de couple et la part de mensonge/déni qui peut exister pour que l'autre reste à notre côté.
En tout cas, une très belle découverte que ta plume !
j'ai beaucoup apprécié la lecture, le texte me paraît à la fois simple, concis et clair mais aussi précis et évocateur tout en laissant planer une unique question durant la lecture : qu'est-ce qui s'est passé ?
Je trouve que la dernière partie apporte un plus, une suite pour les curieux mais je pense que si l'on ne réussi pas à comprendre la "première fin", ce passage reste tout aussi incompréhensible dans le sens ou l'on ne comprend pas la chute de l'histoire bien que sympathique à lire si l'on n'a pas retenu précisément les informations du premier chapitre. Néanmoins, si l'on suit la recommandation qui est de relire le début, tout devient clair dès que l'on arrive au mot "perte" et à cet instant toute l'histoire prend un sens diffèrent, cela permet de comprendre le lien peut-être surprenant entre ces personnages.
De plus, j'ajouterais qu'une relecture intégrale après avoir compris permet de mieux se rendre compte de la manière dont est introduite la chute.