A quatre pattes, je me déplace avec précaution. De blocs en blocs, béton au ras du sol, protections illusoires mais indispensables - Pour survivre.
Ici, l'herbe est rouge et le ciel est noir. Le reste n'est que nuances de gris.
D'énormes météorites tombent continuellement tout autour de moi, détruisant – complétant ? - mon univers. Je me fais la plus petite, la plus insignifiante possible. Je voudrais être invisible mais ne le peux pas. Je voudrais être entendue mais reste sans voix. Non, je ne peux pas crier "je suis là !", de peur qu'ils ne m’aperçoivent. Cependant je le hurle intérieurement sans interruption, me refusant à disparaître. Je m'essouffle in petto.
Une voix au loin semble m'appeler.
A quelques centaines de mètres de là, d'immenses immeubles s'élancent vers le ciel, menaçant ma fragilité. Où aller ?
Je ne sais plus avancer, je suis épuisée. Et d'ailleurs, pourquoi avancer ?
Une voix au loin semble m'appeler.
Dans mes rêves éveillés, je voudrais grandir, grandir, et encore grandir, pour enfin pourfendre ce ciel noir.
Puis passer la tête au-dessus.
Respirer.
Une voix au loin semble m'appeler, m'enjoignant à vivre.
Mes pensées se figent, confuses.
Vivre ?
Comment ?
Ne voit-elle pas le monde ?
Merci pour ton passage par ici !
Peu importe que ce soit littéral ou métaphorique (la façon dont je l'interprète), dans les deux cas, ça marche bien !