L’agressivité bout dans mes veines mendiantes
Avides d'ailleurs, et tel un marin soûlé
Des dégoûtants parfums qui peuplent les goulées,
J’ai l’œil gris, j'ai l’œil darne, et la bave collante !
Mon ombre misérable et lourde de tourments
S’époumone d’horreur en me foulant les pieds
Et le pavé hostile, au derme tuméfié,
Me fracture les ongles, me secoue les dents
La ville gangrenée qui s’adore à vomir
Crache sur mes cheveux rêches des ganglions,
Fait dégouliner sur moi son épais gavion
Et gerbe son insulte en s’espérant mourir.
Et alors qu’elle s'endort, dans l’œil dévalé
De mon ombre effarée, une femme au bâillon...
Et je choisis pour moi et demain les haillons
Qu’elle aura pour mourir, et je tourne la clef ;
En mes yeux, seuls du monde, dormait la noirceur
Tout en boule roulée dans les creux de mon crâne
Et dans mes tripes bilées griffonnaient des mânes,
Qui traçaient à l’ongle, les mots, et les douceurs !
Tel était ma réaction à chaque vers de ce poème que j'ai dévoré avec encore plus d'appétit. Votre plume sur ce texte est redoutable. L'inspiration était au programme. C'est claire !
Balancer des mots aussi bien agencés et faire des rimes avec ce jeu presque musical grâce des homophonies aussi élégantes que burlesques, ça vous donne vraiment envie d'en lire plus.
Je suis conquis par ce poème magnifique.