Vagabond désaxé aux seuls abords connus,
Déambulant, craintif, entre feux et nuées,
Pataugeant dans le sang et foulant les corps nus,
Versant des pleurs amers dans son deuil embué ;
Déroutant, incompris, se submergeant lui-même,
Ne croyant l’horizon qu’une maigre défaite,
Le voyci dans les vapeurs fantasmer l’œdème,
Se déchirant de ris, les sens brouillés, en fête.
Lacérant son esprit pour ne plus ressentir
Et s’assommant la chair pour abréger sa vie,
Préférant à connaître vérité mentir,
Le vagabond étend son long sur le parvis
Et se laisse partir à ce soupir râleur :
« Dans la mort de l’esprit, seulement, le bonheur. »
Je fais avec les références que j'ai : la dernière fois c'était Druillet, et cette fois c'est à Tristan Corbière que tu me fais écho, et son poème "Paria".
Mais je ne voudrais pas à chaque fois faire de toi l'objet d'une comparaison ! D'autant que tu as un style assez difficilement comparable - en tout cas du haut de mes humbles lectures.
Un plaisir de vagabonder entre tes vers mystérieux ;) Et à bientôt !
Content qu'il t'ait plus, c'est effectivement un des moins imprenables, et des plus aisément compréhensibles.
Je ne connaissais pas le poème de Corbière, c'est vrai qu'on pourrait déceler des similitudes dans l'imagerie choisie. Le propos n'est pas le même, pas plus que son débouché, c'est au fond comme si nous errions tous deux, mais fort différemment.
C'était à l'origine une incarnation de ma pensée plutôt pessimiste, mais je ne sais plus trop qu'en penser... disons que je m'en suis un peu lassé et ne m'y reconnais plus très bien. J'estime surtout avoir obscurci mon style pour le meilleur et je trouve celui-ci un peu trop simple, un peu trop facilement donné si j'ose dire. Enfin, je te souhaite de trouver ton bonheur dans les suivants aussi !