Véritables murailles dressées à l’attention des Titans de jadis, les Dorsales s’élèvent plus hautes que je ne l’aurais imaginé. Je me rends compte de cela seulement ici, à leurs pieds. Des collines d’Arpa, ces montagnes me paraissaient si petites et vulnérables, frêle dentition de terre qui décorait alors notre horizon crépusculaire. Me voilà désormais bien humble en leur présence. Je m’incline devant leur majesté et leur allure d’éternité. Le temps semble se figer sur leurs falaises, comme agrippé à cette roche d’ardoise pourtant lisse. Jamais je n’ai autant porté le poids de ma mortalité.
Je te souhaite de découvrir un jour les Dorsales, de poser la main sur leur corps inerte, de coller ton oreille sur l’ancestral silence minéral. Toutefois, mon cher frère, je te mets en garde ; car ces géantes dissimulent en leur sein, un être, une force, que ne sais-je, qui dans une subtilité toute divine étend son influence bien au-delà des sommets et autres pentes raides, jusque dans la vallée que nous empruntons.
Pardonne-moi cet écart à la chronologie habituelle, le souvenir encore rouge de l’émotion a guidé mon stylet plus que ma patiente raison. Pour mieux t’y retrouver, je te propose de revenir au lever de l’astre, lorsque les couleurs se montrent si inventives.
Alors que l’orient chassait les étoiles, nous avons franchi l’arche en décrépitude des portes de la montagne. Puis chemin faisant, une vieille route caillouteuse s’est ouverte devant nous. Vers la fin de la matinée, le vent a pris une drôle de voix, comme un cri d’agonie apporté par le lointain. Aux premières rafales, des frissons me sont montés le long de l’échine. Attentif à toute chose, le muet Quintus, marchant parmi nous, l’a remarqué. Fidèle à sa discrétion, ses petits yeux se sont arrondis à la place de ses lèvres. Aussi, ils se sont allumés le temps d’un court instant d’une lueur plus chaude que de coutume. Il n’y avait là nul jugement particulier. Peut-être était-il même satisfait que l’un d’entre nous ressente le changement soudain d’atmosphère, car dans le reste de notre compagnie, personne ne prit garde à ce vent si singulier.
Plusieurs milles plus avant, j’ai compris la raison de ma gêne.
Sans ce vent à la voix d’autre nature, le silence serait. Implacable. Immuable.
Le sens de la vie semblait se perdre dans les Dorsales, aspiré par ces géantes de roche en mal d’éternité. À cette idée j’ai dégluti, soudain figé sur la route. L’éphémère, le vain, l’inévitable terme me frappaient une nouvelle fois. Une main s’est posée sur mon épaule. C’était Quintus. Nous avons alors échangé quelques phrases que je te rapporte sous la forme classique d’un dialogue.
Il a entamé la conversation dans son parler bien à lui comme suit :
— Curieux que t’y sois si sensible. Une première. Que j’accompagne un gars comme toi. Ça m’change.
Sans comprendre, j’ai répondu du bout des lèvres, encore hébété par cette sensation d’insignifiance devant l’héritage abandonné des Dieux.
— Je me sens prostré, courbé en permanence. Qu’est-ce donc que cette présence imprégnant la montagne ? Elle brille de mille feux de l’absence de toute chose.
— Je sais pas vraiment. Un jour j’ai entendu une enfant dire que c’était l’imperium de la montagne. J’aime l’idée que d’la bonne vieille roche ait sa part du pouvoir des dieux. Pas qu’nous autres.
— L’imperium… ai-je répété comme un âne à mi-voix.
— Un p’tit gars qui titille les étoiles dans sa tête, tu dois en connaître un sacré morceau sur l’imperium, les fractures et tout ça.
— Pas vraiment… ai-je hésité.
— Pas vraiment ?
Chose singulière, le visage de Quintus s’est fendu d’un léger sourire, mi-amusé, mi-moqueur. Il paraissait comprendre un bon mot prononcé à mon propre insu. Il m’a planté là, m’a dépassé pour repartir à l’avant du groupe. Je l’ai suivi dans son ombre, l’esprit engourdi de notre étrange échange.
Je tiens à te préciser qu’en cette heure de la lune haute et radieuse, le mystère reste entier. À ma connaissance, il n’existe aucun lien entre l’école de la Nuit et l’imperium. Du moins, Pathie ne nous en a jamais soufflé mot. Je crois bien que tu me le confirmeras.
Plus tard, Caecilia Pomponia a senti une tension s’installer malgré nous. Afin de remédier à ce désagrément s’ajoutant au fardeau solaire, elle a engagé une conversation naïve et légère. Rapidement, sous les petits rires de Valæ qui l’encourageait, elle digressa sur les rumeurs qui circulaient dans Vale, lors de leur départ de la Ville.
C’est d’ailleurs par l’une d’elles que j’appris les résultats des dernières élections. Héritier patricien, Caius Brutus a été élu consul, fort de sa popularité depuis son retour de campagne dans les lointaines terres Ignites. Son succès fut tel que le Sénat et la plèbe lui permirent de choisir sa collègue consulaire. Fait rare, mais les précédents existent selon C. Pomponia. Brutus a nommé Mucia Pompeia pour siéger à ses côtés sur la chaise curule. À ce nom, notre ami et poète Lucius Strabo s’est emporté dans une longue envolée lyrique, livrant un très bel hommage à cette personnalité de haut rang, tant en matière militaire que politique.
Née dans la petite cité de Kos, M. Pompeia a suivi l’ensemble du cursus honorum dans la plus stricte tradition de Vale. Et malgré son statut de femme nouvelle, elle a su s’imposer au Sénat par sa fine maîtrise de la sophia et de la flamme de l’imperium. Selon la rumeur, on parle du Cercle de Kos pour désigner la sphère d’influence dont elle est l’origine. À croire C. Pomponia, cette influence s’étend bien au-delà de la Ville, jusque dans des terres où des rois règnent encore. Une figure valaine fascinante. J’espère avoir l’honneur de la rencontrer et d’approcher son Cercle. D’ailleurs, je me demande si le général Titus Livius en fait partie.
Toutes ces histoires et mentions de Vale ont ravivé le souvenir de notre tendre Pathie, enfant de la Ville en un temps pas si lointain. La nostalgie me serre le cœur depuis lors, et plus particulièrement en ces instants sous une voûte plus étoilée que jamais. Je me surprends à entendre son souffle disparu, ses mots à peine murmurés dans le creux de mon oreille. Depuis mon départ, une pratique assidue de ses enseignements me réconforte. Je récite la sagesse de l’école de la Nuit et ses épopées célestes de constellations embrasées.
Aujourd’hui, je n’y ai pas manqué. Comme à mon habitude, le soir venu je me suis isolé. Je me suis allongé au terme du couchant et j’ai médité sur mon kosmos. Selon les préceptes de Pathie, j’ai invoqué mes étoiles ; je les ai nourries de ma substance ; enfin je les ai laissées danser. Puis, j’ai répété certains exercices qu’elle nous inculquait. Ce soir, sous l’action de ma pensée, mon Petit Marteau s’est délogé de sa prison d’éther et s’en est allé battre le Fer sur l’Enclume de l’autre côté de mon ciel. Voilà des jours que je ne m’étais pas adonné aux arcanes de la Nuit avec tant de rigueur. Il est bon de retrouver ma contrée Nocturne.
Désormais, lorsque je pratique, la familiarité de cette transe, les visions de beauté stellaire qu’elle m’offre ainsi que les échos de Pathie, apaisent les troubles de mon cœur. Cette nuit, les montagnes me paraissent davantage faites de pierre et de roc qu’elles ne l’étaient au matin. Le phare qui pulse en leur sein semble maintenant endormi.
Aujourd’hui Quintus m’a arraché à la Nuit avant que je ne termine les derniers gestes de la pensée. Il a eu un regard étrange, presque coupable. Il ne fait aucun doute qu’il connaisse notre école et ses pratiques, ou du moins une partie. L’esprit encore fixé à l’éther, j’ai manqué de le questionner, d’éclaircir son propos sur les étoiles et l’imperium formulé plus tôt en journée. Face à mon silence et à ma mollesse de l’instant, il a marmonné quelque chose avec un sourire en coin, puis m’a enjoint de retrouver nos camarades pour le souper.
Nul chant nimbé d’étincelles ne nous a réchauffé le cœur ce soir. Jusqu’au sortir de la longue vallée, il faudra s’en accoutumer.
La nuit est chaude. Les bandits demeurent chimères, mais Titus et Volus veillent aux alentours. Ils se relaieront avec Quintus jusqu’au point du jour. Malgré les insistances de C. Pomponia, j’ai préféré dormir sous la protection des étoiles comme Pathie nous l’a enseigné. Il a tout de même gagné le fait que je m’allonge le long de la carriole, afin que nous restions le plus groupés. Je crois entendre Philos ronfler entre des bribes de son langage. Voilà que le vieil homme a le sommeil bavard désormais. Est-ce parce qu’il est plus nerveux depuis son entrée dans les montagnes ?
La lune est belle et entière. Elle veille, plus haute que les cimes des géantes. Sous son regard, je m’en vais voguer sur une mer de songes. Je te retrouve sous peu pour te conter mon lendemain.
Bien à toi, mon frère. VI jours après le Beau Solstice.
Tu m'as emportée dans la description des Dorsales, je m'y croyais ! Ma main a frôlé les crêtes rocheuses et s'est prise dans le vent qui y souffle, pour sûr.
"quelques phrases que je te rapporte sous la forme classique d’un dialogue." => Très étrange comme formulation, c'est comme si tu laissais ton personnage prendre la place de l'écrivain contemporain qui connaît les différents types de dialogue. Or, ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ?
Merci pour ce texte :)
Lettre troisième et je confirme, c'est vraiment bien!
Le genre épistolaire, invitation à la réflexion et à la contemplation, est maitrisé, et on découvre la vision poétique de ce monde par les yeux du personnage.
Je suis très curieux de voir ce que réserve la suite, mais le charme opère vraiment sur moi dans ces premières lettres!
Je te donnerai un avis plus poussé à l'occasion (mais j'avance très lentement sur mes lectures ici ^^').
A plus!
Merci beaucoup pour ton retour :).
Très content que toutes ces choses ressortent de ta lecture.
A bientôt pour la suite alors ;).
Merci beaucoup pour ton retour :).
Pas toujours simple de jongler pour trouver du temps pour la lecture en ligne ! Mais les textes ne vont pas bouger, donc rien ne presse hu hu :).
A bientôt !
Un chapitre assez riche en enseignements sur ton univers. Il a des points communs mais aussi quelques différences majeures avec la république romaine. Le fait que les femmes puissent occuper d'importantes responsabilités est une information particulièrement intéressante. J'ai bien envie d'en apprendre plus à propos de Pompeia.
Le format épistolaire m'a définitivement convaincu ^^
Une petite remarque :
"lorsque je pratique, la familiarité" je pense qu'il faut enlever la virgule après pratique
Toujours un plaisir de te lire,
A très bientôt !
Ravi de te revoir ici !
Oui tout à fait, ici on a place beaucoup plus égalitaire entre les femmes et les hommes, à tous niveaux de la société, qu'il soit économique ou politique.
Très content que le format t'ait convaincu !
Merci pour la remarque, je vais regarder ça !
A bientôt ;)
Je poursuis !
> "Je me rends compte de cela seulement maintenant, insignifiant à leurs pieds. Des collines d’Arpa, elles me paraissaient si petites et vulnérables, frêle dentition de terre qui décorait alors notre horizon crépusculaire." Autant je trouve la première phrase un peu lourde avec les trois mots en "ent" à la suite ("je ne m'en rends compte que maintenant" ?) autant la suite claque ! L'image des dents est très belle, et petite rime interne entre "terre" et "crépusculaire"
> "Vers la fin de la matinée, le vent a pris une drôle de voix, comme un cri d’agonie apporté par le lointain." Très beau ça aussi, j'aime beaucoup toute la construction de cette lettre autour de la parole et du silence des pierres - silence qui est malgré tout une voix à l'oreille <3
> Subtiles réflexions philosophiques distillées au fil de la description, autour de la vanité, de la prise de conscience de sa finitude en face des montagnes, je retrouve l'esprit et le ton de certaines lettres antiques autour de ces questions.
Très intéressante, cette nouvelle lettre ! Elle amène un tas de nouvelles considérations sur ton univers qui se révèle toujours aussi riches. Ainsi donc, dans cet univers, les femmes peuvent avoir de grandes responsabilités politiques officielles et siéger ? Je suis curieuse de voir comment cela s'imbrique avec le reste de l'univers si inspiré de la Rome antique - où les femmes étaient loin d'avoir ce genre de statuts. En tout cas l'idée m'intrigue, tout comme cette Pompeia.
Les arcanes de la Nuit aussi, si je comprends bien c'est une sorte de magie + spiritualité avec ses rites et ses apprentissages ? Là aussi, je suis intéressée.
Plein de nouvelles perspectives et un style toujours aussi soigné <3
Au plaisir !
Bon point pour la répétition des *ant* *ent* qui est un peu éléphantesque effectivem*ent* :D.
Merci beaucoup pour ton retour. Très content que l'approche et les thématiques te plaisent. Oui les arcanes de la Nuit est une sorte de magie que l'on va découvrir très doucement, petit à petit ;).
A bientôt :)
« Des collines d’Arpa » : « Les » ? J’ai l’impression qu’il manque un bout sinon.
« en leur sein, un être » : La virgule me semble de trop.
« Alors que l’orient chassait les étoiles » : Mais c’est si beau *.*
Alors par contre, C. Pompus, c’est un ancien avatar de la marchande ?
Oh et j’aime beaucoup d’ailleurs le fait que les femmes peuvent aussi tenir commerce, guerroyer et faire de la politique sans jugement, de manière simplement normale, au moins de ce que j’en lis. La fantasy permet tout ! :D Et Mucia Pompeia se définit par ses actes et pas uniquement par son sexe, et ça aussi, j’aime <3
« 6e jour du Solstice Jaune. » : une trace de l’ancien système de datation :eyes:
Et mais c’est que ça devient très intéressant, tout ça (‘fin encore plus qu’avant) avec cette histoire d’imperium et d’art de la Nuit :3 (Ai-je un faible pour tout ce qui a trait à la magie et à la nuit ? Oui.) Et j’aime particulièrement aussi le fait que c’est juste dit comme ça, de manière naturelle, de quelqu’un qui connaît à quelqu’un qui connaît, sans explication forcée, uniquement pour le lecteur. J’aime ça <3
Encore plus curieuse désormais de découvrir la suite, ces personnages politiques, ce culte/cette pratique et la bagarre !
À tout de suite !
Alors pour C. Pompus, c'est l'ancienne version de C. Pomponia. C'est un vieux marchand et Vala est sa femme. Je n'ai pas encore corrigé jusque là :).
En correction j'ai changé (grand-mère/petite-fille), parce que je trouvais plus pertinent de mettre une femme, pour appuyer d'entrée de jeu que l'on est dans un monde où on les retrouve dans toutes les strates de la société à des positions importantes, marchande, politique etc... ;)
Ah ah, si tu as un faible pour la nuit, tu devrais être servie hu hu :).
A bientôt ! :)
Je comprends mieux pour Pompus/Pomponia. Et j’approuve totalement ta démarche ! :D Du coup, je me demandais, est-ce que tu préfères que je mette ma lecture en pause en attendant que tu aies remodifié les anciennes versions ou, au contraire, que je continue pour faire tout d’un coup ?
Curieuse de voir ce qu’il en est pour la nuit alors :3
À bientôt, j’attends donc ta réponse pour continuer ! :D
cette lettre est d'un tout autre niveau ! je l'aime beaucoup, c'est très poétique et philosophique. Je trouve que les réflexions de Scaevius sont marrantes, on dirait le cliché du petit campagnard qui n'est jamais sorti de son patelin, du coup je l'imagine bien être en mode choquée
c'est incroyable comme ta plume est agréable, je trouve qu'encore une fois, tu as bien mené le lecteur d'un point à un autre.
"La lune est belle et entière. Elle veille plus haute que les cimes des géantes. Sous son regard de la Nuit, je m’en vais voguer sur une mer de songes." ce passage est juste sublime, tu crées des phrases super belles et imagées, et j'en lis pas beaucoup des plumes comme ça sur PA alors bravo encore ^^
Merci beaucoup pour ton retour très enthousiaste !
Hu hu, il découvre un peu le monde en dehors de sa cité effectivement ^^.
A bientôt :)
Sinon, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle lettre qui déploie tout ce que ton univers aura de singulier. La présence d'une femme de pouvoir, ces arcanes de la nuit qui semble porter de la magie, bref, d'un coup on bifurque plus nettement de l'Antiquité classique et je suis d'autant plus curieuse de voir ce que tu nous réserves. Puis, bon, c'est toujours aussi bien écrit, avec de très belles tournures et images.
Juste un point de style qui m'a étonnée, mais pourquoi pas (de toute façon, toute mes remarques sont full subjectives haha et c'est plus pour souligner un truc que dire que ça va pas) : "Sans ce vent à la voix d’autre nature, le silence serait. Implacable. Immuable." ce type de tournure avec des phrases nominales très épurées fait assez contemporain je trouve, en tout cas je ne me rappelle pas en avoir croisé dans les traductions. Mais bon, dans un univers fantastique, tout est permis haha ! Et je me trompe peut-être, je suis loin d'avoir beaucoup lu en latin.
Merci beaucoup pour ton retour encourageant !
Oh la vilaine répétition qui est passée à travers les mailles d'Antidote !
Ah ah, il est certain que tu en as lu plus que moi, qui n'en ait jamais fait ^^'. La remarque est très intéressante sur le style. Je dois avouer que je ne me suis jamais posé ce genre de question. La tournure que tu mentionnes, je l'ai utilisé (je pense) pour son rythme très appuyé. Je me pencherai sur la question à la réécriture, mais comme tu le dis ça reste un univers fantastique, mais surtout je n'ai pas du tout la connaissance pour autant de précision dans le langage pour faire écho à ce point aux auteurs anciens ^^'. Mais peut-être que lire la correspondance de Cicéron pourrait me formater hi hi hi ! Le reste c'est que je devienne tout aussi insupportable que lui par moment... :D
Encore merci pour ton retour et tes remarques très intéressantes !
A bientôt :)
Rien à voir mais je me suis interrogée sur la première intervention de Quintus : "— Curieux que t’y sois si sensible. Une première. Que j’accompagne un gars comme toi. Ça m’change."
Pourquoi as-tu choisi de couper ses phrases ? Ça m'a un peu perturbée mais c'est peut-être parce que tu voulais hacher sa parole, la priver de fluidité.
Merci beaucoup pour ton retour !
Je ne savais pas du tout pour cette façon de nommer en japonais :). C'est intéressant.
Oui je voulais lui faire un parler bien à lui. Alors ses origines ne sont pas précisées dans la correspondance, mais son parler sous-entend que cette langue n'est pas sa langue maternelle et qu'il vient d'ailleurs où l'on parle autre chose. Ayant plutôt appris sur le tas la langue de Scaevius, il ne s'y exprime pas très bien, ni de manière très fluide.
Voilà ce que je peux te dire :).
Encore merci d'être venue lire la correspondance.
A la prochaine dans le coin ou sur ton roman !
Je suis troublée par la présence d'un personnage féminin sur un siège curule. Le personnage m'a l'air important, j'ai hâte d'en apprendre plus à son sujet ^^
Merci pour le partage de ce texte de qualité !
L'imperium, la Nuit, et un autre concept lié vont s'éclairer au fur et à mesure, mais très doucement je dois l'admettre :).
A la différence de la Rome de notre vieux monde, le sénat de Vale est relativement équilibré entre les femmes et les hommes, ainsi que dans les légions à tout grade.
Pour faire comprendre dès le début que l'égalité femme/homme est très différente de la réalité romaine dont je m'inspire, je pense qu'à la réécriture le personnage de C. Pompus deviendra un personnage féminin. De cette manière, je pourrai directement poser cet état de fait à la première lettre.
Malheureusement pour Mucia Pompeia, il faudra faire preuve de patience avant d'avoir de ses nouvelles, mais nul doute qu'elle brillera de mille feux quand elle entrera en scène ! :D
Merci beaucoup pour ton retour et les compliments qui font rougir jusqu'aux oreilles !
Je profit d'un moment de répit dans mon travail pour me replonger dans ton roman. Ça fait du bien de retrouver tes personnages, et je dois dire que je m'attache à eux de plus en plus. même après tout ce temps de pause, ils étaient restés avec moi et je n'ai pas eu à faire d'effort pour me les rappeler. ;)
Tout d'abord, j'ai trouvé ta prose particulièrement poétique. Ta description des montages est sincèrement magnifique, on ressent bien ce qu'éprouve le narrateur, cette impression d'immensité conjuguée à une extrême lucidité de sa petitesse. C'était riche et fluide, et surtout intriguant. Avec le vieux Quintus, on commence peu à peu à comprendre qu'il y a plus à ce monde que ce qu'il paraît être en surface, et c'est excitant ! XD
Alors qu'est-ce que l'imperium, que sont les fractures ? Que de nouvelles pistes savamment placés pour stimuler notre curiosité ! On en apprend un peu plus sur l'Art de la Nuit du narrateur, qui semble très spirituel en comparaison à ses compagnons. Son art paraît également assez différent de cet 'imperium', Cela voudrait-il dire que l'imperium a un rapport avec le Soleil ou le Jour ? Les montagnes qui retrouvent leur aspect terrestre la nuit me le laisse penser... ^^
Sinon, bravo pour le personnage de Mucia, elle m'intrigue déjà, elle et son Cercle de Kos ! Tu as l'air particulièrement renseigné sur l'histoire romaine (un plaisir lorsqu'on s'y connait un peu ;)
J'ai cependant une question: qu'est-ce que la "maîtrise de la sophie" ? cela pourrait autant pour moi être un élément de l'histoire romaine ou de ton monde, et le doute subsiste ^v^'
Voilà voilà, je m'arrête là, le temps me rattrape déjà °~° Mais je te souhaite une bonne continuation et à bientôt j'espère ! =^v^=
Emmy
Merci beaucoup pour ce très long commentaire ! :D Je suis ravi de te retrouver ici !
Je suis content que les éléments d'histoire romaine plaisent quand on a les références. J'ai une connaissance purement d'amateur à force de lectures, mais pas de réelle base solide via une formation universitaire ;). Alors j'y vais doucement pour les ajouts de ces éléments, pour garder un maximum de maîtrise et essayer de coller au mieux dans ce que je souhaite garder de réaliste.
Pour la sophia, c'est quelque chose que j'emprunte aux Grecs pour le coup, qui est un concept, si je ne dis pas de bêtise, qui a beaucoup évolué au cours du temps. De mémoire, en premier lieu, on pense qu'il s'agissait de la connaissance accordée par les dieux, puis au fur et à mesure cela s'est mue pour aboutir à la notion de philosophie. J'ai lu un bouquin "La Philosophie Antique" de Pierre Vesperini où il raconte tout cela de façon bien plus nette et juste ^^, et c'est à la suite de cette lecture que ça m'a inspiré le concept de la "sophia" que je vais implémenter dans cet univers et qui comprendra un part Fantasy/Magie, à l'image de l'imperium et des arts de la Nuit ;).
Encore merci pour ton retour très stimulant et encourageant !
A bientôt dans les environs :).
J’ai beaucoup apprécié les premiers paragraphes, ce passage sur les montagnes, il est vraiment très joli. On commence aussi à en apprendre plus sur ton Univers. Scaevius est-il un genre… d’astronome ? L’évocation de ces mystérieux arcanes de la Nuit titille pour le moins la curiosité. Est-ce lié à une forme de magie ? Si je ne dis pas de bêtises (souvenirs, souvenirs… je vais prendre rendez-vous pour un bon dégraissage, promis), l’Imperium peut aussi se rapporter au divin. Et vu qu’on devrait avoir une touche de fantasy, j’ignore comment tu vas mêler tout ça, mais c’est de plus en plus intriguant.
Je file lire la suivante.
Merci beaucoup pour ton retour. Content que la vision des montagnes ait été appréciée :).
Effectivement, les arcanes de la Nuit vont s'apparenter à un système de magie, de la même manière que l'Imperium :).
Je ne savais pas que l'Imperium pouvait se rapporter au divin, en tout cas, dans sa définition à l'époque républicaine. J'avais en tête la notion de commandement accordé par le Sénat aux consuls ou proconsuls pour mener des armées. Après je ne suis que "connaisseur amateur" de l'antiquité romaine. Je creuserai la chose :).
Très content que ça suscite la curiosité toutes ces choses en tout cas :) .
Un grand bravo pour ce morceau de bravoure que j'ai particulièrement apprécié, surtout pour son aura de mystère et l'exploration de plus en plus poussé de cette univers antique fantastique !
Je suis vraiment curieuse concernant cette arcane de la Nuit ! Déjà parce que le terme me ramène à mes favoris, je l'avoues, mais surtout car j'adore avec quelle souplesse cette univers se dessine.
Concernant l'Imperium, il me fait pensée au "charisme" voire à la rhétorique des grecs et des latins (cela me fait également pensé au récit de Emmy plume je l'avoues). Bref, je suis captivé ! Et ta plume est toujours aussi agréable, qu'elle être nostalgique et rêveur que ce Scaevius !
J'ai lu que certains avait des problèmes de clartés concernant la lecture de cette lettre. Je pense qu'il s'agit plutôt des effets de vouloir jouer avec la réminiscence à travers une écriture à la fois descriptive et poétique. Comme un journal mais sous forme de lettre, il est normal de passé d'une chose à l'autre. Enfin personnellement je suis habitué à ce style de procéder et j'en suis même friandes dans mes lectures. Peut-être veiller à ta syntaxe et à la longueur de tes phrases ?
Si cela persiste, en tous cas mes difficulté à lire sont plus liée aux écrans je pense, il est plus difficile de maintenir sa concentration éveillé face à un texte plus travaille notamment au niveau des images et des sensations évoqués.
Je pense que la difficulté d'immersion vient de l'habitude, plus je m'habitue à te lire plus la lecture est fluide. Si il y avais de réelle problème de rédaction je pense que je l'aurais vu. Or il ne s'agit pas de cela, donc pas d'inquiétude :)
Merci pour se partage !
A très vite,
Acantha
Merci beaucoup pour ce retour fort riche ! Il me donne beaucoup de matière réfléchir puisque tu contrebalances un sentiment presque unanime jusqu'ici. Finalement pour le moment, je ne me suis réattaqué à aucune réécriture, du coup, c'est avec joie que je vais prendre en considération ton sentiment.
Récemment je me demandais aussi l'influence que peut avoir une lecture très fragmentée comme on l'a souvent sur PA. Il est peut-être plus difficile parfois de s'immerger dans un univers de cette façon.
Mon idée derrière l'Imperium est d'essayer d'avoir quelque chose qui tende vers ce qu'était l'imperium "réel", enfin du moins ce que l'on en sait aujourd'hui, mais y mêlant de une idée de magie avec. Dans mon idée, cela va être un pouvoir très en lien avec la notion, du coup, de commandement, de guerre et de combat. Mais il y aura aussi de l'inspiration côté Grecque ! Je réfléchis à un élément appelé pour le moment la "Sophia" qui va former une paire avec l'Imperium. Je trouve ça rigolo de chercher à donner une dimension fantastique à des éléments de l'Antiquité :).
Ah ah le terrible charisme des Mauves d'Emmy Plume... Maudits Mauves d'ailleurs ! ^^ C'est vrai qu'à ce stade, pour le peu que l'on en sait, cela tend à se rapprocher. Mais par la suite, les routes divergent :).
Encore merci pour ton retour ! :)
Oh plaisir de te retrouver dans les environs !
Hastur
Voici mes petites notes de lecture 100% subjectivse sur le fond puisqu’on t’a déjà fait de bons retours sur la forme :
- « Jamais je n’ai autant porté le poids de ma mortalité. » Il est vraiment toujours aussi ce dramatique, ce Scaevius ! Chaque jour lui apporte son lot de remise en question, il est décidément jamais beaucoup sorti de chez lui le pauvre petit ^^
- « Pardonne-moi cet écart à la chronologie habituelle, le souvenir encore rouge de l’émotion a guidé mon stylet plus que ma patiente raison. Pour mieux t’y retrouver, je te propose de revenir au lever de l’astre, lorsque les couleurs se montrent si inventives. » J’aime beaucoup comment ce paragraphe est amené et le jeu sur les couleurs ! (par contre si les montagnes ne sont pas vraiment rouges je vais être perturbé ensuite xD)
- J’aime bien Quintus, mais je n’ai pas de raisons particulières ? J’aime juste bien les taciturnes, il faut croire !
- Sur le morceau de dialogue : Je me demande si Scaevius fait vraiment de la poésie aussi en parlant, ou s’il a juste retranscrit ce qu’il aurait aimé dire plutôt que ce qu’il a vraiment dit ... encore quelque chose qui restera mystérieux !
- Sur M.Pompeia : Jusqu’ici j’étais parti du principe que les femmes avaient une place similaire à celle qu’elles avaient en Rome antique (parce qu’il n’y a qu’une seule femme visible dans leur petite groupe de voyage, et c’est celle du marchand), mais finalement ça n’a pas l’air d’être le cas ? J’imagine qu’on en croisera plus sur la route cela dit !
- Oh mais c’est trop joli ce système d’étoiles ! Je n’ai pas encore exactement compris comment ça fonctionnait, ni si c’était métaphorique ou non, mais pour le moment rien d’anormal vu que c’est la première fois qu’il le mentionne. (quand les termes « Art de la nuit » et « titiller les étoiles » ont été mentionnés en premier, je me suis même demandé si ça faisait référence à sa poésie et non à un nouveau concept potentiellement magique)
En parcourant les autres commentaires, je vois que beaucoup étaient perdus alors que j’ai trouvé cette lettre assez claire, au contraire ! Mais je me rends compte qu’avoir de bonnes bases en histoire romaine même si c’était loin d’être ma spécialité à la fac doit pas mal aider pour ne pas y réfléchir à deux fois quand tu utilises des termes spécifiques à la période ... Du coup je le précise là pour que tu en prennes en compte dans mes retours, mon absence de remarques sur ce sujet n’est pas neutre ^^
Dans mon idée actuelle les femmes auront effectivement une place égale aux hommes dans la culture de Vale et la plupart de ses provinces. Je pense qu'à la réécriture, Pompus sera une femme dans le but de directement appuyer ce point de contexte de l'histoire.
Intéressant ton point vis à vis de tes connaissances en histoire romaine. Pour le moment, je suis toujours de l'avis de retour à ce niveau, la pertinence de ce passage sur les élections consulaires me paraient plus très heureux. On ne va pas y revenir avant longtemps. Je pense avoir plus à gagner en apportant plus de détails sur les différents personnages, et pourquoi pas amener des choses sur la vie politique de Vale, via des anecdotes de leur propre vie. Une pierre, deux coups :).
Je suis d'accord avec le fait que ce serait mieux de distiller les informations politiques pour les lecteurs, et si on en apprend plus sur les camarades de Scaevius au passage c'est encore mieux :)
J'étais très intriguée par l'usage d'un style épistolaire pour de la fantasy et je ne suis pas déçue ! C'est un changement très rafraîchissant. Ton écriture est très poétique et s'adapte parfaitement à la correspondance.
Tu parviens parfaitement à nous faire voir les paysages qu'observe Scaevius, leur beauté et leur dureté. Les lettres sont empruntes d'une sensibilité particulièrement touchante. Donc bravo !
J'attendrai la lettre suivante avec impatience !
Très content que ça te plaise :).
J'ai trouvé cette lettre peut-être plus ancrée dans l'enjeu romanesque que dans la correspondance, bien que tu y reviennes marquer des choses, des nous, des adresses au frères.
Elle est aussi très riche : on apprend ces différentes magies qui se côtoient, et celle de la Nuit est amenée avec beaucoup de poésie, son illustration est très belle. Il y a aussi ce pouvoir de la montagne, plus écrasant, et j'ai aimé qu'il s'accompagne de cette pensée sur la mort et le temps. L'intervention de Quintus était aussi bienvenue et précieuse. Il se dessine comme un personnage très montagneux lui aussi, d'un accès difficile, avec des paroles à demi secrète.
Peut-être le passage où se pose les questions politiques qui s'introduit comme une conversation "légère et naïve" mais qui finalement ne l'est pas m'a semblé un peu lourd dans la progression.
Je te laisse mes quelques remarques plus formelles :
« Attentif à toute chose, le muet Quintus, marchant parmi nous, le remarqua et je crois l’avoir vu sourire pour la première fois. Il n’eut aucun rictus ou mauvais mot à mon égard. Fidèle à sa discrétion, ses petits yeux, étirés comme en amande, s’arrondirent à la place de ses lèvres. Ils s’allumèrent le temps d’un court instant d’une lueur plus chaude que de coutume. Il n’y avait là nul jugement particulier. » : Tu dis presque deux fois la même chose avec cette question de l'absence de jugement et de ne pas avoir de rictus mauvais.
"Nul chant nimbé d’étincelles ne nous a réchauffé les cœurs ce soir. Jusqu’au sortir de la longue vallée, il faudra s’en accoutumer. La nuit est chaude. Nulle trace de l’éventuelle présence de bandits," : nul/nulle. Il y a moyen que ça passe si tu assumes franchement le parallèle, mais là ça n'est pas vraiment le cas.
A bientôt pour la suite !
Merci beaucoup pour ton retour.
Effectivement le passage politique est peut-être de trop. Je vais y réfléchir. Cela va aussi dépendre du contenu exacte des lettres qui vont suivre je pense. Mais en tous les cas, le "légère et naïve" dénote vraiment maintenant que tu me l'as mis sous le pif ! ^^
L'ambiance est pesante et mystérieuse, et le sourire de Quintus agit comme un clin d’œil au lecteur, nous rappelant qu'on a encore beaucoup de choses à apprendre ! J'en avais presque oublié qu'il s'agit d'une histoire de fantasy, jusqu'au moment où tu évoques l'Imperium. Je devine tout un système de magie à découvrir derrière tout ça, j'ai hâte !
Je rougis devant tant de compliments. Je suis très content que ça te plaise :). Rien de mieux pour nourrir la machine à motivation !