I. — II. — À FAUSTUS

Par Hastur
Notes de l’auteur : Version 1 — 15/11/2020
Version 2.1 — 19/09/2021

J’espère que ce voyage ne s’éternisera pas, car autrement ma parole sera mise à rude épreuve. Je l’avoue sans honte, te rapporter le compte rendu de mes journées jusqu’à Vale se meut déjà en un véritable défi dans ma chair. Je te prie de ne point te moquer. Malgré notre distance dans l’espace et le temps, je discerne sans peine la douce musicalité de ton rire.

Pour te convaincre des efforts déployés lors de cette journée, il me faut continuer fidèlement ma tâche entamée la veille sous les étoiles.

Pourtant natif d’Arpa, jamais je n’aurais cru le soleil si traître. Ici, sur cette vieille route qui fuit l’océan en longs lacets, les rayons de l’astre brûlent presque ma peau. L’ombre se raréfie. Les végétaux s’absentent de plus en plus du paysage et le fardeau d’absorber toute cette radiance céleste nous revient, à nous seuls pauvres voyageurs. L’odeur de l’air iodé s’est arrêtée en chemin, alors que la lumière montait dans notre dos. Pourtant il semble que le sel ait laissé cette curieuse empreinte qui rend ma bouche pâteuse sous l’effort. La fraîcheur des vents marins me manque. Mon pays et ma cité se trouvent déjà loin, à des milles de notre bivouac. Selon un point de vue pragmatique, nous ne nous situons qu’à deux jours de marche d’Arpa. Cependant, la fatigue et l’émotion tendent à distordre cette distance. De repères, je n’en ai plus en ces lieux qui me sont inconnus.

Pardonne-moi cette soudaine mélancolie que je n’ai su prévenir malgré moi. Cette même fatigue sape mes bonnes pensées et noircissent à tort une journée qui, mis à part les caprices de l’impérial soleil et l’effort, s’est révélée simplement éprouvante. Ne prends donc pas l’ombre de l’inquiétude, je me porte aussi bien qu’au matin de nos adieux. Toutefois, il est possible que mon verbe divague quelque peu sous mon stylet, alors je te saurais gré de lire mon témoignage avec davantage de concentration que je ne puis en fournir à l’instant présent.

Selon Caecilia Pomponia, notre marchande favorite, comme aime l’appeler mon compagnon de route et poète Lucius Strabo, nous avançons d’un bon pas. Elle a tout de même précisé que nous avions parcouru la distance la plus aisée et la moins dangereuse. L’œil assombri par le souci, elle a déclaré, le doigt pointé vers l’ouest couchant, que notre voyage se corserait à notre entrée dans le massif des Dorsales. Au cœur de ces montagnes, la sécheresse et les bandits se révéleront nos principaux maux à l’en croire.

C. Pomponia pratique cette vieille route orientale reliant Vale à Arpa depuis plusieurs années. Je n’ai aucune raison de douter de sa parole. Nos trois mercenaires se montrent confiants. L’optimisme de Titus et Volus me rassure. Et je dois l’avouer, savoir le muet Quintus à l’affût du moindre mouvement me conforte d’autant plus. Celui-ci a encore passé la majorité de la journée en amont de notre petite caravane, à veiller sur notre chemin.

L. Strabo s’est révélé moins bavard que la veille. L’éclat du soleil a asséché le puits de son inspiration, puis le zénith a achevé de tarir les eaux de sa conscience. Il a manqué de chuter, l’espace d’un égarement. C. Pomponia l’a alors allongé dans sa carriole et a pris soin de le rafraîchir d’un linge humide sur le front. Elle l’a veillé ainsi le reste de la journée. Valæ Pomponia, en digne héritière marchande, s’est chargée de mener leur bœuf, indifférent à la main tenant la baguette.

Curieusement, le Rhocque Philos s’est montré le plus prompt à parler après le malaise de L. Strabo. Mais cela a été dans son propre langage et s’adressant à lui-même en des grognements mêlés de murmures cryptiques. Dans un clin d’œil entendu, Titus m’a assuré que le vieil homme connaissait parfaitement notre langue valaine et jouait juste une mauvaise comédie. Me trouvant peu avancé sur la raison d’un tel comportement, je n’ai su quoi répondre, alors je me suis tu.

Le reste de la journée, j’ai conservé mes forces pour l’effort du corps et lâché bride à l’esprit, le laissant libre de dériver sur les flots de l’imaginaire.

L. Strabo nous a rejoint au souper autour du feu. Son visage paraissait encore pâle à la lueur des flammes, mais une énergie nouvelle semblait courir dans ses veines. Il nous a même fait cadeau de quelques vers en l’honneur de la bienveillance de C. Pomponia, mais il ne s’est point éternisé dans son lyrisme et s’est assis parmi nous sous nos applaudissements. C. Pomponia a saisi l’occasion pour prendre la parole. « Profitez de votre bouillie chaude. Demain, nous rentrerons dans le massif des Dorsales. Nous n’y allumerons aucun feu jusqu’au sortir. Cela ne garantira pas notre sécurité pour autant, mais contribuera à l’améliorer. ».

Il me tarde de laisser ces montagnes derrière nous. Le portrait qui nous en a été fait ne m’inspire rien qui vaille. La confrontation avec les bandits me semble parfois inévitable tant leur présence est récurrente dans les conversations entre les mercenaires. Titus et Volus ont hâte d’en découdre. Ils se querellent gentiment en joute de mots vulgaires, la pierre ponce à la main, courant le long du fil de leur glaive. Dans ces instants, je me demande toujours combien de vies ils ont déjà arrachées à la terre. Quels sentiments ont-ils éprouvés à cela ? Les morts les hantent-ils au cœur de leurs rêves ? Je n’ose soulever de questions si intimes. Cela ne me regarde en rien. À chacun son fardeau.

Le sommeil me gagne alors que les dernières flammes vacillent. Je suis si proche d’elles que mon vêtement tout entier prend l’odeur réconfortante de la cendre chaude. Je t’abandonne sur ces ultimes mots. Je te rejoins sous peu dans les prochains.

Bien à toi, mon frère. V jours après le Beau Solstice.

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BeauriceCyan
Posté le 15/04/2024
Coucou,
Cette lettre est aussi agréable à lire que la précédente ! Le récit est fluide et je m'imagine tout à fait voyager aux côtés des personnages. Ca me ramène à un vieux souvenir de quand, ado, je lisais Le Pacte des Marchombres de Bottero : l'héroïne débute elle aussi son aventure par une traversée de contrées peu hospitalières au sein d'un convoi de marchands et de mercenaires, afin de rejoindre une grande ville.

Si je peux me permettre de pointer du doigt la forme :
- quelques répétitions des verbes "se révéler" et "se montrer"
- Sachant que le format épistolaire éloigne déjà le lecteur du récit, user trop souvent du passif "il a fait ceci" "il a dit cela" est à risque de renforcer cette impression de distance.

À bientôt !
Mandragor
Posté le 01/04/2022
Hmm il a un style bien ampoulé c'est le moins qu'on puisse dire, je m'étonne de sa capacité à enguirlander autant son vocabulaire malgré sa fatigue :')
Néanmoins très bonne lecture, j'ai hâte d'en savoir plus et de lire la retranscription de la bagarre à venir.
Edouard PArle
Posté le 16/10/2021
Coucou !
Lucius Strabo me disait quelque chose. En fait, un homme politique sous Auguste a porté ce nom. (tu me fais réviser ^^)
Ta plume est toujours aussi délicieuse, tant dans le descriptions physiques que des pensées du personnage.
Le format de la lettre permet à l'auteur un langage plus poussé tout en retranscrivant ses pensées aussi directement que dans un dialogue, c'est vraiment très intéressant.
J'imagine que le petit groupe va connaître quelques problèmes, les prochaines lettres m'en diront plus à ce sujet xD
Sur la forme, je n'ai rien remarqué de particuliers, j'imagine que les précédents lecteurs ont déjà détecté les quelques erreurs^^
Un plaisir de te lire,
A bientôt !
Hastur
Posté le 17/10/2021
R'hello !

Pur hasard pour L. Strabo. Je ne connais pas du tout cette partie. Mes connaissances s'arrêtent à l'assassinat de César ^^.

Je suis très content que ça te plaise toujours autant. J'espère que la suite sera à la hauteur ;).

Merci pour ton retour !

A bientôt :)
Bookmonster
Posté le 23/09/2021
Décidément je crois que je suis mordue :)
Juste une petite remarque, dans la phrase : "je n’ai su quoi répondre, alors je me suis tu.", je pense que remplacer "n'ai" par "ne" pourrais rendre ta phrase plus fluide. après, parce que je sais qu'il s'agit surtout de la manière dont moi j'aurais tourné la phrase et qu'il est donc ici question de style, n'y prête pas trop importance ! ^_^
Hastur
Posté le 24/09/2021
R'hello,

Merci beaucoup pour ton retour.

Arf, tu soulèves la question passé simple ou passé composé. C'est vrai que le passé simple est plus fluide et allège le texte. Mais si je ne dis pas de bêtise, et on me l'a signalé à diverses reprises, le passé composé est le temps le plus adapté.

Du coup, dans la version 2, je pars à la chasse aux différents qui se cachent. ^^

A bientôt :)

JeannieC.
Posté le 22/09/2021
Re !
Me voici pour la suite (et je vois que tu as eu la visite ci-dessous de ma chère co-autrice Helasabeth, calée en littérature antique... voilà qui ne m'étonne absolument pas !)

> "L. Strabo nous a rejoint au souper autour du feu." J'ai un doute mais ce ne serait pas "rejoints" pour l'accord avec "nous" ?
> "La confrontation avec les bandits me semble parfois inévitable tant leur présence est récurrente dans les conversations entre les mercenaires. Titus et Volus ont hâte d’en découdre." Oh, je sens qu'on va prochainement avoir droit à de la rixe !

J'aime toujours autant ta plume, un régal. Oh lala, j'ai souffert avec eux dans cette chaleur, tu décris très habilement la torpeur, l'évanouissement, les divers remèdes... Et on continue à faire connaissance avec le petit groupe, j'aime bien Philos et Strabo. La marchande aussi, elle m'a l'air sympathique.
A une prochaine !
JeannieC.
Posté le 22/09/2021
*oops, manquait des mots "le bord de l'évanouissement" avec cette presque chute du pauvre Strabo
Hastur
Posté le 23/09/2021
Hello !

Oui j'ai vu que vous écriviez à quatre mains :).

Ah je dirais aussi qu'il y a un *s* maintenant que tu l'as souligné. Etonnant qu'Antidote ne l'ait pas vu celui-là, parce qu'il n'est pas très technique... ^^

Très content que les sensations du voyage aient été présentes. Merci beaucoup pour ton retour :).

A bientôt !
Helasabeth
Posté le 18/09/2021
Re ! Je continue donc ma lecture des lettres.

« L’éclat du soleil a asséché […], puis le zénith acheva » : le passage soudain au passé simple, surtout dans une même phrase, m’a fait tiquer. Pourquoi ce choix ? Le passé composé est plus adapté à la lettre en français et rend à mon sens bien dans un récit de faits précis, comme la suite. (et là, c’est plus personnel mais le fait que les deux correspondent au même temps en latin me fait encore plus me questionner du coup x))
Et j’aime bien Philos, tiens xD On dirait Cnémon, le grincheux du Dyscolos x)

Pas grand-chose à dire sur la forme, donc, ça coule merveilleusement bien ! La complicité des deux frères est très touchante, notamment à la mention du rire, et en parallèle, la description du chemin est poignante et très imagée, j’aime beaucoup. Et puis la suite m’intrigue ! Hâte d’avoir un récit de bataille !

En attendant, bene vale !
Hastur
Posté le 18/09/2021
R'Hello !

Arf c'est un passé simple qui m'a échappé lors de la phase de correction. Dans la version 1, j'avais la fâcheuse tendance à jongler entre les deux et j'ai tout homogénéisé en version 2, ou presque ! Oh je savais pas qu'en latin un seul temps regroupait les deux oO. L'enfer pour traduire j'imagine ^^.

Ah ah encore un peu de patience pour la bagarre, juste un peu :p.

Merci beaucoup encore une fois pour ton retour très encourageant !

A bientôt !
Helasabeth
Posté le 19/09/2021
Re !

Et je comprends mieux pour les temps ! Ça arrive après tout. Mais effectivement, en latin, c’est le parfait qui regroupe les deux valeurs de passé à effet dans le présent et d’événement ponctuel donc la traduction dépend du contexte (mais parfois, y’a des doutes, surtout qu’il peut arriver qu’on le traduise par un présent pour être cohérent au niveau sens ; par exemple cognosco, « (apprendre à) connaître », a pour parfait novi, « j’ai appris à connaître/j’ai connu », et donc « je sais »).

Et avec plaisir, go pour la bagarre !

À tout de suite !
Cherry
Posté le 02/09/2021
MDR c'est en lisant ce chapitre que je me réjouis de ne pas vivre au Moyen Âge. La prochaine fois, Scaevius prendra un blablacar, ça lui évitera de marcher dans le désert lol

Nan sérieusement, je trouve que tu as très bien décrit leur souffrance dans le désert, en plus je déteste la chaleur étouffante et l'impression de ne jamais avancer.

Je m'attends à une future scène d'action, si j'en crois les signes annonciateurs ? Lol ça m'amuse de voir notre petit héro se battre et donner des patates à des bandits.

D'ailleurs ... je ne crois pas que dormir près du feu soit une bonne idée xD fais gaffe à tes vêtements mon coco, tu vas devenir une torche vivante

je crois que j'accroche à ce roman épistolaire car les lettres sont courtes mais efficace, dans le sens où le lecteur reçoit toutes les informations nécessaires. Et puis c'est comme si tout se déroulait exactement bien, comme si on arrivait à suivre le fil de l'histoire sans détours. je sais pas si tu vois ce que je veux dire... Mais en tout cas c'est super !!

à bientôt !
Hastur
Posté le 03/09/2021
Hello !

La rando, c'est bon pour la santé ! Ah ah !

Oui l'action ne va pas trop tarder ;).

Merci beaucoup pour ton retour enthousiaste ! Très content que le format épistolaire fonctionne bien ;).

A bientôt :)

Alice_Lath
Posté le 23/08/2021
And I'm back haha
Pour commencer, juste une remarque/question sans importance, surtout de la curiosité :
"jusqu’à Vale se meut déjà en un défi digne des anciens Titans" -> Pour le coup, c'est surtout un questionnement que j'ai. Je me demande si cette attitude qu'on qualifierait aujourd'hui de drama queen aurait été de bon ton dans une conversation épistolaire de la Rome antique, y compris entre frères puisque le lien filial était moins puissant que de nos jours une fois l'homme adulte. Les Romains étaient, à ma connaissance, dans la fierté envers leur endurance et la retenue de leurs sentiments. Mais je serais très intéressée d'en apprendre plus si tu penses que c'est tout à fait possible et/ou que tu as rencontré ça dans un texte.
Je trouvais aussi parfois le texte un poil plus chargé que le précédent (surtout "l'impérial soleil" en fait haha)
Enfin, bref, c'est rien, je me disais juste, si jamais ça pouvait aider... Sinon, c'est toujours aussi bien écrit, je me régale d'en découvrir plus sur les liens entre ces frères, sur la peinture que tu vas faire sur cet univers, le tout dans ce style toujours aussi précis, fluide et immersif !
Hastur
Posté le 24/08/2021
Hello ! Bon retour !

C'est une remarque très intéressante ! Effectivement dans ce que j'ai pu lire, la sobriété émotionnel était davantage de mise pour les Romains (j'ai souvenir notamment d'une lecture de Grimal qui appuie ce point, "l'Âme Romaine" je crois). Le doute que j'ai est si c'est une constante sur toute la période de Rome ou seulement avant les mutations qu'il y a pu avoir avec la culture Grecs et l'enrichissement à la suite de la seconde guerre punique aussi. Pour ma part, en tout cas, ma source d'inspiration est la fin de la République, avec une atmosphère de guerre civile qui pointe et les imperator qui fleurissent. Je creuserai la question pour cette époque en cherchant ce questionnement dans les bouquins que j'ai :).

Après en exemple, dans ce que j'ai lu jusqu'ici de la Correspondance de Cicéron, parfois il semble en faire des caisses, ou en tous les cas partage sans sobriété ses sentiments sur beaucoup de sujets lorsqu'il s'adresse à Atticus, ami intime. Mais c'est peut-être une mauvaise interprétation de ma lecture puisque je ne me rends pas forcément bien compte de ce qui pouvait être crucial et déterminant pour quelqu'un de cette époque. ^^'

Je note pour l'impérial soleil qui est effectivement sans doute too much !

Merci beaucoup pour ton retour riche et encourageant ! :)

A bientôt !
Miss O
Posté le 22/05/2021
Bonjour Hastur,
Je découvre avec plaisir cette fiction épistolaire. Tu te soumets avec habilité à une double contrainte puisqu'il faut que tu narres dans les limites assez étroites des lettres tout en respectant le cadre historique choisi.

Je ne suis pas une grande connaisseuse de la littérature antique, mes tropismes m'attirent dans des territoires plus modernes mais je reconnais tout de même ce style fait de métaphores naturelles si discrètes qu'elles se fondent dans la phrase sans que rien ne s'érige et ne vienne perturber l'harmonie de l'ensemble.

Je vais suivre ton personnage dans ses pérégrinations et ses soupirs mélancoliques avec beaucoup d'intérêt !
Hastur
Posté le 22/05/2021
Hello ! :)

Bienvenue ici. Merci beaucoup pour ton retour. Je suis content que ces premières lettres aient piqué ton intérêt !

Dans ce que j'écrivais avant, on me reprochait souvent un style trop lyrique. Du coup, dans ce projet-ci, le lyrisme peut être très approprié pour tenter d'évoquer la littérature antique. En tout cas, c'est l'excuse que je brandis hi hi ^^.

Bon voyage avec Scævius !

A bientôt :)
Ervine Eilof
Posté le 07/04/2021
Hello ! Je poursuis ma lecture, et c'est toujours un plaisir. Ce texte me transporte ! :) Les mots choisis pour décrire les scènes sont toujours justes. On commence aussi à percevoir une autre facette de la personnalité de Scaevius, à travers ses élucubrations. On a l'impression de partager ce moment avec lui, d'être presque dans la tête de ce penseur/rêveur (c'est comme ça que je le vois). J'aime particulièrement cette image : "j’ai conservé mes forces pour l’effort du corps et lâché bride à l’esprit, le laissant libre de dériver sur les flots de l’imaginaire."
Juste une petite remarque :
Sur cette phrase, la tournure me gêne un peu "Il semble que l’éclat du soleil lui ait asséché son puits d’inspiration, et plus de l’assommer. "
J'aurais mis : "Il semble que l’éclat du soleil ait asséché son puits d’inspiration, en plus de l’assommer."
Je continue ma lecture :)
Hastur
Posté le 10/04/2021
Hello !

Très heureux que cette lettre t'ait plu et que le partage de l'expérience de Scaevius ait été une réussite :).

Oui bien vu pour la coquille, c'est une erreur. "en" est beaucoup plus logique que "et", qui n'a rien à faire là !

Merci beaucoup pour ton retour :).

Je te souhaite une bonne lecture pour la suite du périple avec ce bon Scævius !
AnonymeErrant
Posté le 08/02/2021
Hello !

Je reviens lentement mais sûrement poursuivre ma lecture du courrier d’autrui.

La première chose que j’ai eu envie de dire à Scaevius c’est : tout doux mon grand, tu es parti depuis deux jours ! Il n’empêche que ses incertitudes sont légitimes. Il a un petit côté candide, si je puis dire, un peu comme s’il s’attendait à ce que ce voyage soit une promenade de santé et qu’il prenait conscience que la route, c’est fatiguant et dangereux. Après tout, à ce stade, on ignore encore pourquoi il est parti. Il demeure auréolé de mystère(s). En tout cas, il a toujours ce côté observateur et je le trouve un brin obsédé/insistant sur le soleil. Alors soit ça le plombe vraiment, soit il aime les trucs qui brillent. A voir…

Lucius et L. Strabo sont bien la même personne, n’est-ce pas ?

L’utilisation du passé simple plutôt que du composé m’a un chouïa désarçonnée par endroits. Ce n’est pas un reproche, hein, juste mon sentiment d’humble lectrice « à chaud » de si bon matin . Je devrais m’habituer sans peine à ce choix après un café xD. Et je vais essayer de ne pas trop tarder à aller décacheter la prochaine missive.
Hastur
Posté le 08/02/2021
Hello :)

Merci beaucoup pour ton retour ! :)

Oui il s'agit bien de la même personne. J'harmoniserai dans mes corrections. Cela prête à confusion inutilement.

Arf c'est que le soleil tape fort... Ah ah ^^

Je suis bien d'accord sur son petit côté candide :).

Acantha
Posté le 01/02/2021
Re bonjour,

Un homme charmant que ce Scaevius ! J'aime beaucoup la petite troupe qui l'accompagne et avec quelle fluidité tu l'as fais défilé sous nos yeux. Sous ses aires tranquilles et sage, Scaevius semble caché quelque lourds secret (du moins à ce que je devine) tout en étant un fin observateur, tout en retenu. J'aime comment on vogue entre son point de vue et ses récits de voyage et surtout de voir se dessiner de plus en plus sa relation avec son frère.

Je ne peux pas tout lire toute suite mais ces deux lettres dessinent déjà bien des promesses ! La mélancolie et la nostalgie de l'auteur de cette lettre sont bien palpable, malgré sa manie de couper cours à ses sentiments faisant en sorte que nous en voulons plus !

Ravis de cette découverte ! Merci pour ce partage :)
Hastur
Posté le 02/02/2021
R'hello,

Je suis content que la mélancolie et la nostalgie passent à travers les mots.

Il emmène avec lui son bagage effectivement qui a l'apparence de secrets pour nous, qui ne sommes pas le destinataire de ces lettres.

Merci beaucoup pour ton retour :). J'espère que les prochaines lettres te transporteront tout autant !
Gabhany
Posté le 26/01/2021
Hello HAstur ! Décidément j'aime ta plume :) chaque mot sonne à la perfection, c'est une vraie joie de te lire. J'ai trouvé le paragraphe qui débute par "Pourtant natif d'Arpa" particulièrement beau. Tu retranscris parfaitement toutes les sensations et les émotions de Scaevius, et son affection et son souci manifeste pour son frère me le rendent très attachant.
Je reviendrai bientôt !
Gab
Hastur
Posté le 28/01/2021
Hello Gab :).

Merci beaucoup pour ton retour qui fait chaud au cœur ! Rien de plus motivant pour poursuivre et surmonter les péripéties de l'écriture !

Je suis ravi que tu apprécies Scævius et tout ce qui le compose :).

A bientôt !
AnatoleJ
Posté le 04/12/2020
A peine le deuxième jour de voyage et Scaevius est déjà au bout de sa vie (mais visiblement c’est pas le seul, cela dit il les a peut-être mentionné pour passer un peu moins pour une petite nature ... mystère !)
Contrairement à la première lettre, malgré le lyrisme poétique, j’ai trouvé le ton plus intime ici avec un côté presque drôle parfois, comme s’il commençait déjà à déchanter de ce voyage et de sa résolution de laisser de jolies lettres à la postérité. Les personnages se dessinent peu à peu (ça confirme ce que je disais sur la lettre précédente, on s’habitue doucement à qui est qui sans trop de difficulté). En plus de la chaleur, les bandits se manifestent un peu plus clairement comme une menace que dans la première lettre (et maintenant je suis curieux de ce qu’une bataille peut rendre en lettre, s’il y a bataille : Scaevius va-t-il faire un compte-rendu épique, ou juste conter les blessés ?)

Quelques remarques plus ou moins (surtout moins) pertinentes en vrac :
- « Malgré notre distance dans l’espace et le temps, je discerne sans le moindre effort la douce musicalité de ton rire. »
J’étais justement en train de rire, serais-je Faustus depuis le début ? Est-ce que Scaevius a posé des caméras dans ma tanière ?
- « Les végétaux s’absentent de plus en plus du paysage et le fardeau d’absorber toute cette radiance céleste nous revient, à nous seuls pauvres voyageurs »
Seconde confirmation que Scaevius ne se nourrit pas comme un être humain : un nouvel indice suggère qu’il serait un réalité un tournesol ? (sinon j’aime beaucoup cette phrase, c’est surtout pour ça que je l’ai relevée en vrai, elle a une jolie musicalité)
- « Cependant, la fatigue et l’émotion tendent à distordre cette distance, à l’allonger jusqu’aux confins de l’infini »
Du calme Scaevis, ça fait deux jours que tu marches, c’est rien encore !
- J’ai remarqué qu’il ne se referait pas à Lucius de la même manière par rapport à la veille (d’abord L. Strabo puis de nouveau juste Lucius), il jongle un peu avec les différentes manières d’écrire un nom ce petit galopin
- « Cela ne me regarde en rien. À chacun son fardeau. »
Je me demande si sa remarque cache quelque chose que son frère et lui peuvent comprendre sans mots, mais ça pourrait tout aussi bien être une déclamation lyrique de quelqu’un qui ne connaît que des fardeaux fictifs !
Hastur
Posté le 04/12/2020
Scævius va peut-être rapporter un combat de titans, alors qu'en fait il n'y aura même pas eu de bandits, juste un vieux loup malade. Hu hu hu ^^

Alors si tu étais Faustus... Non je ne peux pas terminer cette phrase sans révéler des choses importantes !

J'ai beaucoup ri au mot tournesol. J'ai une belle image mentale qui s'est dessinée. Je suis content que tu aimes cette phrase. Je l'apprécie beaucoup aussi pour la même raison. C'est toujours satisfaisant de trouver une phrase où l'on perçoit de la musique je trouve.

Oui pour le nom il jongle. Avec C. Pompus, je le fais aussi sans raison. Je l'homogénéiserai. Il n'y a pas de raison de jongler. J'avoue ne pas avoir d'explication sur le pourquoi je l'ai fait. ^^'

Merci beaucoup pour ton retour ! C'est très intéressant d'avoir tes pensées au cours de la lecture. Et c'est aussi très rigolo :) !
C. Kean
Posté le 17/11/2020
Me revoici pour cette deuxième lettre à Faustus ~
Comme la dernière fois je commence par te faire part de quelques remarques ou suggestions :
« Pour t’en convaincre, il me faut continuer fidèlement cette tâche entamée la veille au soir sous les étoiles. » : dans la structure de ton paragraphe, on a l’impression qu’il faut qu’il convainc son frère qu’il discerne le son rire.
« l’océan en longs lacets lancinants » : lancinants est peut-être en trop, la sonorité de « long lacets » me semble suffire à évoquer l’aspect lancinant.
« et noircissent à tort une journée, qui mis à part les caprices de l’impérial soleil et l’effort, s’est révélée simplement éprouvante. » : virgule après le « qui » au lieu d’avant.
« Il semble que l’éclat du soleil lui ait asséché son puits d’inspiration » : un peu laborieux : il semble que l’éclat du soleil ait asséché le puits de son inspiration ?

J’ai retrouvé dans cette lettre le charme de la précédente. Scaevius fait preuve d’une sensibilité très tendre envers son frère, ainsi qu’envers lui-même et ce qui l’entoure. Et la lettre devient un écrin de cela et parvient à nous restituer ce que nous connaissons nous du goût du sel, de la chaleur ou de l’odeur des cendres. On y découvre aussi cette route et de la sympathie pour chacun des membres de cette drôle d’équipée. Assez pour déjà redouter que l’un d’eux ne quitte jamais ces montagnes qui s’annoncent.
Hastur
Posté le 17/11/2020
Merci beaucoup pour ton retour et tes remarques. Elles rejoignent les autres dans mon petit fichier à correction :).
C'est très motivant et encourageant de savoir qu'il y a des choses qui passent au travers ces premières lettres !
MariKy
Posté le 15/11/2020
J'adore la plume de Scaevius (et donc la tienne !), c'est élégant sans être pompeux, et cela donne une vraie voix au personnage, qui devient d'autant plus vivant. Les descriptions donnent la sensation de traverser le désert avec lui et j'en ai la gorge sèche, j'ai bien envie d'un verre d'eau après ça !
Pour la forme, quelques questions :
"il semble que l’éclat du soleil lui ait asséché son puits d’inspiration, et plus de l’assommer" : "en plus" plutôt ?
"Mais ce fût dans son propre langage" : ce fut
"Dans ces instants, je me demande toujours combien de vies ils ont déjà arrachée à la terre." : j'aurais mis "arraché" sans e, ou alors "arrachées" pour accorder à "vies" mais j'avoue que je ne suis pas certaine.

J'imagine que les trois militaires vont avoir l'occasion de dévoiler leur talent dans les montagnes... j'ai hâte de voir ça :)
Hastur
Posté le 16/11/2020
Merci beaucoup pour ton retour. Ravi d'avoir réussi à te mettre les pieds dans cet endroit aride !

Je prends note de ce que ton œil a repéré. Pour le "arraché", il y a effectivement un "s" qui manque je dirais. "vies" précédents, "arrachées" doit s'accorder.

Effectivement, il y a bien un moment où il va falloir en découdre !
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