Les gueules des démons se refermèrent sur du vide. Amédée les rattrapa et trancha au niveau du cou celui pourvu d'un corps reptilien. Le sang noir cascada et lui obscurcit momentanément la vue, l’empêchant de voir qu’un second démon muni de griffes immenses l'attaquait. La créature s’empara de son bras gauche et le lui trancha. Dans un hurlement de douleur, Amédée abattit Tombétoile sur son crâne, pile entre les deux cornes spiralées qui l’ornaient. Mais le mal était fait et son bras s’était détaché de son corps. Le démon griffu l’étreignit et planta ses crocs dans son cou, l’immobilisant et l’entrainant au sol. Le Satyre grimaçant s’était joint au massacre et lui arracha une jambe dans une effusion de sang sombre. Ses forces quittaient le Lame-noire dépecé. Tirant sur Tombétoile avec toute sa puissance concentrée dans son bras restant, Amédée tenta de trancher le crâne du griffu en deux, mais son coup manquait d’inertie. Le premier démon reptilien au cou ouvert, mais toujours vivant, s’était relevé et se jeta dans la mêlée. Amédée ferma étroitement les yeux.
Soudain, le décor bascula et ils chutèrent tous les quatre dans un puits. La dalle au sol avait basculé, révélant un passage dissimulé. Le corps du démon griffu amortit sa chute et Amédée en profita pour terminer son exécution dans un râle d'épuisement. Le démon relâcha sa prise sur son cou et le Lame-noire put relever la tête. Les membres de l’expédition restant étaient tous ici. Ils étaient descendus sans dommages par des escaliers spiralés qui rythmaient les parois du puits.
– Tombétoile !
La Banshee, bien vivante, était dos au mur à côté du freyr pas moins terrorisé qu’elle. Amédée n’eut que quelques secondes pour réaliser toute l’horreur de la situation. Ses yeux, usés par une trop longue existence, s'écarquillèrent d’effroi. Lowras, perché sur un promontoire au-dessus d’une faille, tenaient un objet de culte dans ses mains levées. Amédée se figea d’horreur et d’incompréhension. C’était une Psychè! Ses coeurs se serrèrent de panique. L’Ordre avait jadis détruit tous les miroirs aux démons. Il en restait quelques dangereux fragments en circulation dans le monde, mais aucun entier. Aucun jusqu’à aujourd’hui ! Amédée réalisa soudain l’ampleur de son erreur. Tout courage l’abandonna et le Lame-noire démembré se mit à vomir du sang sous les regards apeurés de la Banshee et du freyr qui ne comprenaient rien à cette folie. Le démon au cou tranché, toujours affamé, était descendu dans le puits en glissant sur son corps de reptile et vint happer Brejvik par les jambes alors qu'il n’avait d’yeux que pour le rituel. Le marchand hurla et le démon lui dévora le bas du corps. La volonté d’Amédée était annihilée, mais Tombétoile dirigeait toujours ses gestes. Dans un ultime réflexe, le Lame-noire lança son épée sur la tête du démon reptile et acheva de la lui trancher. Il s’écroula, relâchant sa prise sur le marchand dont il ne subsistait que le haut du corps. Le Satyre, surpris que son adversaire bouge encore, s’acharna à nouveau sur le Lame-noire avec sauvagerie. Soulevant un bloc de roche, il l’écrasa sur son corps démembré. Un voile noir tomba sur les yeux d'Amédée.
Fulga ferma étroitement les paupières lorsqu'une lumière insoutenable jaillit du miroir que le sorcier tenait au dessus de l'abîme. Ils allaient tous mourir ici, dans les tréfonds. Ses larmes ne s’arrêtaient pas. Le freyr avait fermé ses bras autour d’elle, elle sentait son cœur battre à tout rompre contre son dos meurtri. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, elle savait juste que sa poitrine était sur le point d’exploser. Le mage récitait des invocations aux sonorités métalliques tenant le miroir circulaire au-dessus de sa tête. Il était en transe, ses yeux n’étaient plus que des faisceaux lumineux, la salive moussait au coin de ses lèvres sèches. Il posa le miroir sur un socle et, soudain, une onde de choc violente se propagea. Il fut projeté en arrière, en bas des marches. Le corps tronqué du marchand de Felden roula sur lui-même et l’air manqua aux poumons de la Banshee tant le vent était fort. Une faille verticale s’était ouverte dans le vide, à l’aplomb du miroir, et, lentement, une silhouette en émergea. D’abord indistincte, elle se précisa, auréolée de lumière et de gloire. Il ne faisait aucun doute que cette figure était celle d’une reine.
Brejvik rampa jusqu’à l’autel, trainant par les bras ce qui restait de son corps, il ne gémissait pas, ne pleurait pas. Tout son être était tendu vers la seule idée qui avait guidé ses pas jusqu’ici : sa rédemption. La reine démone se dressait devant lui, immobile. La perfection de ses traits était si froide qu’on eût dit qu’ils étaient brodés sur son visage. Elle était d’une telle beauté qu’on ne pouvait que l’aimer et pourtant, elle était silencieuse et inquiétante comme la mort. Le Satyre grimaçant abandonna Amédée et se précipita à la rencontre de sa maîtresse comme un dévot à sa déesse. Il vint s’incliner à ses pieds puis, cacha sa tête cornue contre sa jambe à la manière d’un chiot timide. Fulga était tétanisée. Elle fixait la démone et des larmes de peur inondaient ses joues scarifiées telle une pluie battante. La créature semblait absorber tout l’univers autour d’elle pour le retenir dans ses pupilles profondes comme des abysses. La voix de Brejvik à ses pieds n’était plus qu’un râle pitoyable :
– Pitié…
La démone ploya sa tête vers lui, ses immenses cornes spiralées se détachèrent des ombres qui dansaient autour d’elle. Le Satyre, accroupi à ses côtés, étendit sa jambe et tapota l’épaule de Brejvik de son pied fourchu alors que l’homme était en train de s’éteindre sous leurs yeux. Il susurra en langue démone :
– Tu ne mérites pas… de parler… à la reine.
Mais, avec une lenteur pleine d’emphase, la démone s’empara du visage du Satyre dans sa main démesurée, le souleva de terre et le jeta à distance de l’autel. Puis, elle descendit les marches du socle. Son corps fondit des dimensions d’une statue olympienne à celles d’une humaine sans perdre sa pâleur bleutée. Elle se tenait devant tous sur des jambes graciles et nues, le reste de son être mystérieux était drapés de voiles d’ombres reliés à la faille d’où elle avait émergé. Lowras n’avait pas quitté sa position et n’osait pas respirer devant ce spectacle. La terreur et le désir se combattaient en lui, le désir de tout ce qu’elle représentait à ses yeux : le pouvoir, la sensualité, la passion, la douleur. A cet instant, il aurait pu sans regrets devenir un Satyre couché à ses pieds pour l’éternité. La reine démone ouvrit la bouche et parla la langue des hommes. Il y avait des accents métalliques dans son ton, comme une voix mélodieuse qui se serait brisée à force de hurler. Ses émotions étaient perceptibles dans son phrasé, mais son visage demeurait figé dans une économie de gestes inquiétante :
– Voici un trop rare spectacle…
Elle s’accroupit et s’empara du visage tordu de douleur de Brejvik avec délicatesse.
– Un humain souhaitant renier le cadeau d’un démon.
Les joues jusqu’ici sèches de Brejvik s’inondèrent d’un torrent de larmes.
– Allons, allons…
La démone tira le corps tronqué du marchand sur ses genoux et se mit à le bercer doucement. Alors que Brejvik continuait de pleurer elle chuchotait à son oreille :
– Tu as pourtant bien profité du cadeau que je t’ai fait. Tu as assouvi tes désirs et tout ce que ton ridicule égo te poussait à entreprendre. Tu as été béni parmi les humains.
Les sanglots déchirants du vieil homme s’élevaient à présent dans un abandon à la fois pathétique et sacré. L’auditoire était figé d’effroi devant ce spectacle grotesque et personne ne remarqua qu’Amédée avait ouvert les yeux. Entre deux éclats, Brejvik demanda :
– Je vous rends votre don… le temps et la fortune… … rendez-moi… ma fille…
Continuant à le cajoler, la démone s’amusa :
– Tu ne la connais même pas, pourquoi voudrais-tu l’avoir maintenant ?
Le teint de Brejvik devenait gris, les battements de son cœur étaient en train de se raréfier, mais pourtant, il demeurait assez lucide pour poursuivre :
– J’ai trop… vécu… elle pas.
Il prit une inspiration sifflante, et, au prix d’un effort surhumain, poursuivit :
– Dedans je suis… cent fois mort…elle est mon héritage …
Les traits de la démone glissèrent d’une expression à l’autre dans une transition grotesque et fulgurante :
– Balivernes !
Elle se releva, laissant glisser le tronc de Brejvik, sa tête heurta le sol.
– Elle est mon enfant maintenant ! Je te donne un nouveau corps si tu le souhaite, mais je la garde.
– Impossible… les démons… ignorent… l’amour…
La démone le visage immobile l’instant précédent, feula à l’égard du tas de chair à ses pieds, découvrant des rangées de dents aiguës. Puis ajouta, à nouveau sans expression :
– Tu n’as pas tort. Mais tu n’obtiendras rien sans rien, tu le sais.
Brejvik était en train de mourir et parvint seulement à dire :
– Nous sommes… des sacrifices.
De colère la reine démone plongea sa main griffue dans le torse du marchand, s’empara de son cœur et, au creux de sa poigne, le força à battre un peu plus longtemps :
– On ne peut offrir que ce qui est nôtre : ton premier né était tien. Ces hommes ne sont pas à toi.
Brejvik hurla de douleur, crachant le peu de sang qui lui restait et l’hémoglobine se mêla à ses larmes. Amédée, lentement, revint des tréfonds de l’inconscience et, dans un effort qui mis en ébullition son sang, attrapa le bras que le Satyre lui avait arraché. Le Freyr, caché derrière la Banshee, fut le premier à voir avec stupeur que le Lame-noire se réanimait, tandis que Brejvik déclarait :
– Prenez… mon Freyr.
La démone leva un regard en direction du pauvre être. Une longue langue noire sortit de sa bouche ouverte alors qu’elle se léchait les babines. Ses yeux trahissaient l’avidité, mais ses traits demeuraient toujours immobiles.
– Je le dévorerais sans ta permission, marchand. Mais je ne peux rien faire d’un Freyr.
La démone regarda plus longuement le visage cireux de Brejvik puis, avec une intonation plus douce lui déclara :
– Je vais accepter ta proposition, je vais rendre ta fille au monde des hommes et te prendre en échange avant que tu ne meures.
Brejvik était préparé à cela. Quitter un enfer pour un autre, il s’y était résolu avec la volonté d’un homme dont l’âme était piégée sur Essiah. En pactisant jadis avec la reine démone pour assouvir ses rêves, il s’était condamné à répéter éternellement la prophétie dans laquelle il s’était enfermé, usant son âme jusqu’à la corde, jusqu’aux regrets les plus profonds. Le Freyr, rassemblant tout son courage, s’était approché en catimini de la jambe arrachée d’Amédée alors que tous étaient absorbés par l’effroyable spectacle qui se préparait. Il s’en empara et la rapporta au guerrier qui était parvenu à recoller son bras et qui tentait à présent de faire bouger le bloc de pierre qui gisait sur lui. Le Freyr constata que ses yeux n’étaient plus que des sphères jaunes irradiantes, sa bouche, une gueule béante et acérée, et sa peau était parcourue de veinules noires. Le Satyre, qui avait été sonné par son vol plané à travers la salle, reprenait aussi ses esprits. Mais il fixait sa maîtresse avec fascination, aveugle aux mouvements de son adversaire qu’il avait laissé pour mort. La démone se redressa de toute sa hauteur, reprenant des proportions immenses et d’un geste lent, s’empara des ombres qui embrassaient son corps, les écartant comme des pans de tissus pour découvrir son ventre laiteux. Une entaille écarlate fendait son abdomen de la gorge au pubis. Elle y plongea les doigts et ouvrit son ventre. Aussitôt, un hurlement de femme déchirant retentit. C’était le cri d’un nouveau-né qui s’époumone alors que l’air lui brûle pour la première fois les poumons. Un corps de femme pris dans une gangue sanguinolente apparu au cœur d’une architecture de chaire qui n’avait rien d’humaine. La démone s’amusa du spectacle du corps quittant le sien :
– C’est ainsi que naquirent les dieux ! Réjouis-toi !
La poche se déversa au sol et éclata, révélant une femme malingre et hurlante. Brejvik ne pouvait en détacher ses yeux vitreux, rien du réconfort qu’il avait imaginé ressentir devant cette scène ne lui parvint, c’est au contraire le regret, un regret incommensurable et très visible, qui envahit ses traits. La démone s’en délecta.
– A présent, c’est à ton tour d’honorer ta partie du contrat.
Brejvik ne put empêcher ses cris de rejoindre ceux de sa fille alors que la bouche de la démone se disloqua, s’agrandissant de plus en plus en une gueule infernale. Elle frappa comme un serpent et goba le corps meurtri du vieil homme qui disparut aussitôt. S’en était fini du marchand de Felden, il était passé dans le plan démonique par la seule entrée qu’on lui connaissait, pour devenir, à ce qu’on racontait, un esclave de la reine démone pour l’éternité.
La part humaine d’Amédée était terrorisée. C’était la seconde fois que sa route croisait celle d’un démon aussi puissant, et celui-ci était en pleine possession de ses moyens. La fuite était leur seule échappatoire et elle s’avérait impossible. La démone referma ses voiles d’ombres et reprit des proportions humaines en déclarant avec amusement :
– Eh bien, quel comité ! Il nous reste un sorcier, une Banshee, un Freyr et… un Lame noire.
La Banshee tremblait de tous ses membres, sa vessie se vida sous elle sans qu’elle ne puisse rien y faire. La reine-démone tourna sa tête cornue vers Lowras qui tomba à genoux devant elle.
– C’est donc à ta science que je dois mon invocation dans ce plan d’existence.
Elle s’approcha de lui d’un pas délié qui effleurait le sol et posa sa main sur sa joue. L’homme chuchota d’une voix rauque qui tremblait de désir :
– Maîtresse…
Il avait vraisemblablement perdu toute raison devant le magnétisme mystique de la démone. Elle fit courir son index le long de la mâchoire de Lowras, y laissant une traînée sanglante. Elle déclara avec ennui :
– Alors ? Pourquoi es-tu venu ?
– Pour que vous m’enseigniez l’Ancienne magie, Maîtresse.
Le visage initialement figé de la démone se froissa dans un feulement. Elle dévisageait le sorcier tandis que la fille de Brejvik continuait de hurler de douleur, prostrée au sol. Amédée sentait son sang noir bouillonner alors que sa jambe était en train de se ressouder. Son corps était en train de changer. Il aurait pu s’étendre, prendre n’importe quelle forme et n’importe quelle densité. Une puissance inégalée jusqu’ici fourmillait sous sa peau, dans ses veines qui devenaient noires et gonflées. Son instinct lui disait de lâcher prise, que tout irait bien, que la souffrance cesserait enfin. Ses mains s’agrandirent soudain, laissant paraître des griffes monstrueuses. Amédée retint à grande peine son hurlement de douleur, sa voix avait l’accent métallique des démons tandis que des larmes d’impuissance et de frustration mêlées jaillissaient de ses yeux jaunes. Son dos, ses membres s’étendaient dans des craquements de bois secs. La démone regarda la scène avec intérêt :
– Voici un Lame-noire bien peu résistant. Seules mes tortures les plus sophistiquées venaient jadis à bout de ceux de votre espèce. Je me réjouissais tant à l’idée de t’éveiller.
Reportant son attention sur le sorcier, elle lui dit avec froideur :
– Tu n’as rien à offrir en échange de ce que tu demandes.
– Je m’offre à vous, Maîtresse.
La longue langue noire de la démone sortit de sa bouche et lécha le visage du sorcier. Puis elle susurra :
– Ça n’est pas suffisant.
– Je me mets à votre service ! Je me consacrerai entièrement à vous ! C’est tout ce que j’ai !
La démone continuait à le caresser de sa langue. Soudain, un carreau d’arbalète fila à travers salle et se ficha dans l’appendice démoniaque. Elle poussa un cri de surprise tandis qu’Amédée, qui avait repris une partie de ses esprits et des proportions plus humaines, se redressait pour lui faire face, la rage tordant ses traits :
– Cette engeance est incapable de vous enseigner l’Ancienne magie. Ce savoir qui a engendré les démons s’est perdu à jamais !
Amédée tira un second carreau direction de la démone afin de se donner le temps de retrouver Tombétoile. Sans crier gare, la créature s’empara de Lowras par la gorge et fit usage du sorcier comme un bouclier de chair. Son cri succéda au son mat du carreau qui se ficha dans son dos tandis que la démone s’amusait :
– Oups, je crois que tu viens de rompre ton serment, Lame noire.
Amédée se figea de peur, la démone marchait triomphalement dans sa direction, trainant ses ombres à sa suite.
– J’entends le démon en toi qui frémit d’excitation, qui ne demande qu’à me rejoindre.
A nouveau le corps d’Amédée ne semblait plus lui appartenir, son démon se débattait pour sortir et triompher. Il fallait que Tombétoile retrouve son poing pour guider sa raison vacillante.
– Ne sois pas si impatient, je vais te transformer en démon et te soumettre.
Le Freyr avait profité de la diversion pour s’emparer de l’épée noire en la dégageant des gravats. Avec une force qu’il était difficile de lui soupçonner, il la souleva courageusement pour l’abattre sur la démone. L’épée était si lourde qu’il vacilla et perdit l’équilibre, s’affaissant lourdement au sol. Le Satyre s’élança tout crocs dehors sur le pauvre esclave. Le Freyr eut été taillé en pièces si la reine démone ne l’en eût empêché, se réservant le droit de dévorer le succulent être de lumière. Le Satyre se recroquevilla d’un air penaud tandis que la démone s’élançait à nouveau contre Amédée, faisant jaillir des épieux de chair des voiles de ténèbres qui dansaient autour d’elle pour empaler le Lame noire. Le Sieur Tombétoile, agile comme un fauve, parvint à éviter les premiers tirs tandis que la démone se fendait d’un rire sinistrement ravi. Puis, fatiguée de jouer ainsi, elle accéléra le rythme, hérissant les murs de la salle de ses projectiles funestes. Amédée peinait à les éviter et soudain, ressentit une vive douleur à la cheville. Un épieu la lui avait presque arrachée. Il lui fût alors impossible d’éviter le projectile suivant qui crucifia son corps meurtri contre la paroi de la salle. La démone cessa ses tirs et interrogea d’un ton chaud malgré les traits cousus sur sa face figée :
– Où en étais-je ?
Elle revint à Lowras, le Satyre en manque d’attention caracolant sur ses talons. Le sorcier avait un poumon perforé et crachait des quantités inquiétantes de sang.
– Maîtresse, sauvez-moi, faites de moi un Mage de l’ancien temps.
La démone demeura muette, elle attendait en caressant doucement les traits osseux de Lowras dont la vue commençait à se brouiller. Ils semblaient avoir entamé des négociations silencieuses. Le Satyre, jaloux de cet intérêt exclusif pour le mage, réclama l’attention de la reine démone par de petits coups de son front cornu.
– Pschitt ! Va-t’en !
Ses yeux abyssaux se reportèrent sur la Banshee tétanisée :
– Je t’offre la Banshee, va jouer avec !
Une phrase qui me semble étrange, j'ai envie de dire concordances des temps, mais je suis vraiment trop mauvais en grammaire/orthographe pour brandir ce genre de terme...
"Ce fut comme si ses deux cœurs s’arrêtèrent." ==> je vous propose "Ce fut comme si ses deux cœurs venait de s'arrêter"
Bien à vous.
Allons y pour les coquilles :
Amédée les rattrapa et trancha l’un d’entre-eux au corps reptilien au niveau du cou. : pas de tiret, mais je ne comprends pas le sens de la phrase ? Je pense que tu as voulu dire « l’un de ceux au corps […] »
La Banshee bien vivante, était dos au mur à côté du freyr pas moins terrorisé qu’elle : soit tu enlèves le « était » soit tu enlèves la virgule
et vint happé Brejvik par les jambres alors qu'il n’avait d’yeux que pour le rituel. : happER et jambes
A cet instant, il aurait pu devenir un Satyre couché à ses pieds pour l’éternité sans regrets : je mettrai plutôt le « sans regrets » après « aurait pu »
Le but du marchand était dont de retrouver sa fille ! Ca le rend tout de suite plus humain et moins horrible, j’aime bien !
La démone referma ses voiles d’ombres et repris des proportions : repriT
– Alors ? pourquoi es-tu venu ? : majuscule
– Pour que vous m’enseigniez l’Ancienne magie Maîtresse. : virgule après « magie »
– Je m’offre à vous Maîtresse. : virgule après « vous »
– Oups, je crois que tu viens de rompre ton serment Lame noire. : virgule après « serment »
Je suis contente que tu apprécies les motivations profondes du marchand :) Même si, au fond du fond, il veut surtout surtout arrêter de souffrir dans son reboot éternel... ce qui reste une motivation assez égoïste.
Pour l'hémoglobine, c'est peut être un peu trop, ça perd de son importance au bout d'un moment... mais en même temps... quand on prend un coup de dents on saigne ^^. J'espère que ça fait pas trop tarantinesque ^^