II – La filosofie du coyote

Par Dan
Notes de l’auteur : David Bowie – The Man Who Sold the World

La filosofie du coyote

Ceinture 1, Nehara, capitale de Jupiter

 

Debout devant la fenètre en bandeau, les bras croisés dans le dos, Haccan observait le paysage baigné de lumière rosée. Sur le parvis du Ministère des Satellites, les uniformes cramoisis des employés les confondaient presque avec les parois. Seuls leurs implants et leurs insignes crochaient la lumière comme de petites étoiles.

Haccan leva les yeux. Aux endroits famés de Nehara, les urbanistes avaient ménagé de grands puits qui permettaient à la lueur de la tempète de tomber jusqu’au sol. Pourtant, mème avec ce simulacre d’espace, Haccan se sentait suffoquer.

Le reflet de son visage se superposait au décor et il n’avait rien de plus agréable à regarder. L’éclairance creusait des ombres anguleuses dans ses orbites. Sous ses pommettes. Au pli de son menton. Elles lumaient deux minuscules étincelles bleues en guise d’yeux, comme les feux presque éteints au cœur des carrières. Sous son toupet de cheveux cuivrés, on discernait moins un homme qu’un animal. Quelquechose proche du coyote, gris et roux de poussière.

Haccan se détourna quand un écho de pas l’alerta. Quelques secondes plutard, la ministre déléguée aux Satellites jupitériens entra dans son bureau, ota son manteau, retira ses chausses et se fondra dans son siège en soupirant.

— Par tous les astres ! s’exclama-t-elle en remarquant Haccan.

Souple et silencieux, il se détacha de la fenètre comme une ombre :

— On m’a dit de vous attendre ici, dame. Je ne voulais pas vous effroyer.

Il essaya de masquer son sourire en la saluant à la mode de la PI – index et majeur portés au front.

— Surprise, pas effroyée, dit-elle. Je ne vous attendais pas si vite.

Aessa Jynne-Lorry Menkalinan était une femme impressionneuse : grande, les épaules larges, la taille cintrée et la poitrine généreuse – des formes encore accentuées par la mode locale, qui, comme partout dans l’Union, tentait plusoumoins subtilement de changer ses mannequins en effigie de leur planète natale. Il fallait admettre que la ministre portait plutot bien l’ensemble pourpre qui donnait à la plupart des jupitériens une allure de poupée gigogne ou de bonhomme de neige.

Haccan aurait pu la trouver belle si, comme ses concitoyens, elle n’avait pas eu le visage criblé de plaquettes chromées. L’assemblance d’écailles qui s’étendait de sa gorge à son nez permettait la traitance des traces d’hydrogène indissociables de l’atmosfère confinée des Ceintures. Cette équipance vitale recherchait l’efficaceté, non l’esthétisme, et il était difficile d’en faire abstrayance pour visualiser les traits d’Aessa. Sa peau noire contrastait autant avec l’acier poli qu’avec ses cheveux décolorés par l’air et l’humidité empoisonnés.

— Vous nécessitez un kit de respirance temporaire, officier ? demanda-t-elle avec une pointe d’ironie en voyant qu’Haccan déglutissait beaucoup et plutot bruyantement.

— Non, merci. Je ne vais pas rester longtemps.

Il avait été convoqué ici par une haute autorité et contrairement à ce que disait Haccan, seule la haute autorité déciderait de la durée de l’entretien. Beaucoup de grandes dames se seraient dailleurs braquées devant son effronterie. Mais Aessa se contenta de plisser les yeux et Haccan fut tenté de traduire ça en sourire. Elle n’aurait pas toléré cette arrogance de la part de ses employés. Fort de cette convainquance, Haccan n’hésitait jamais à pousser sa chance.

Il avait eu de nombreuses occasions de s’entretenir avec la ministre depuis qu’elle avait appuyé sa prime d’officier, un an plutot. Très rapidement, les affrontances verbeuses étaient devenues un rituel. Presque une parade amoureuse. Il n’était pas sérieusement intéressé ; elle nonplus. Mais c’était divertisseux.

— Vous recevez une assignance spéciale, déclara Aessa avec une abrupteté rare qui signait sandoute la fin des plaisanteries. On vous charge d’investiguer un groupe d’individus – enfin, nous supposons qu’il s’agit d’un groupe ; il parait improbable qu’un individu seul puisse ètre à l’origine de troubles pareils.

— Des « troubles », vous dites ?

— Répétés. Megge vous donnera le dossier, mais il est mince, je vous préviens.

— Une onde aurait été assez, non ?

Aessa le brava du regard et Haccan se raidit. Ajouté à ses omettances, ça en disait long sur la graveté de la situance. L’assignance ne semblait pas seulement spéciale. Elle semblait… secrète.

— La récompense en services est substantielle, reprit Aessa. Nous espérons ainsi que vous ferez votre maximum pour nous aider.

— La PI est tenue de venir en aide à tous les dirigeux qui le réclament. Les pourboires sont superflus.

La Police Interastrale était le seul corps armé de l’Union. Aucune gouvernance ne possédait de branche militaire. Chaque action entreprise par l’Union depuis sa genèse avait eu pour seul objectif d’anéantir les risques de conflit afin d’éviter les écueils de la Première Humanité. Un objectif largement atteint, puisqu’en plus de cinq siècles de colonisance et de développance, aucune des sept planètes membres n’avait connu le moindre chahut avec ses homologues.

La paix interplanétaire était un franc succès. Ce qui posait problème, en réalité, c’étaient les lunes – une partie de leur peuplance dumoins. Et c’était pour dompter les remous des moonshiners que la Police Interastrale avait été formée. Cette instance externe aux gouvernances unionaires pouvait être contratée par toutes les planètes pour rétablir l’ordre sur leurs satellites. La PI n’avait pas le droit de refuser ses services si la demande était justifiée.

Aessa sembla sur le point de le corriger, mais elle se contenta de dire :

— La récompense n’est pas pour convaincre la Police Interastrale d’agir. Elle est pour vous convaincre de le faire en son nom, avec tous les moyens… qui sont les votres.

— Si vous en arrivez à ces extrèmetés et si ces individus sont responsables de « troubles » si sérieux, peutètre faudrait-il envisager une solution plus globale et plus… définitive ? Je ne peux pas ordonner le système à moi seul.

— À quoi pensez-vous ? Tous les tuer ?

Pris de court, Haccan laissa passer un silence. Il imaginait la déstabiliser avec ses sarcasmes lugubres, mais il oubliait à qui il avait affaire. Il arriva toumème à afficher un sourire en répondant plus sérieusement :

— Plutot tous nous laisser mourir, dame. Les luniens, les planétiens, toumonde. Ça fait des années que je le dis.

Aessa le jaugea du regard et le pli de ses yeux s’accentua. Haccan s’était attendu à une réaction plus intense devant son extinctionnisme assumé. Luniens comme planétiens étaient conscients du clivage et des opposances toujours plus viruleuses qui animaient leur quotidien, et chaque camp avait une opinion très tranchée sur le sujet. Chaque camp avait dailleurs partiellement raison, ce qui rendait le débat si compliqué.

Haccan, lui, était partisan de l’ultime solution de facileté : sans camps, plus de problème. La Première Humanité aurait dû comprendre qu’elle avait usé sa chance en tuant la Terre. La colonisance du système était une grossière erreur, commise par des vermisseaux aussi ambitieux qu’inconscients de la menace qu’ils représentaient.

Cette doctrine était ancienne, héritée des pionniers les plus lucides bien avant le préservationnisme officiel et le libertarisme construit par opposance. Aucune réelle action n’avait jamais été entreprise par ses trop rares adeptes, réduits au rang d’imbéciles sectaires par l’opinion publique – aussi bien planétienne que lunienne. Depuis quelque temps, il était pourtant clair que leur nouvelle civilisance prenait la mème tragique dirigeance que la précédente ; mème si les signes avancoureurs pouvaient sembler dérisoires face aux erreurs des Terriens.

Aessa se redressa dans son fauteuil et planta les coudes sur son bureau. Pendant un bref instant, Haccan se demanda si exprimer ce genre de pensée hornorme était passible de renvoi.

— Toumonde sait que la seule raison pourquoi nous tolérons vos lubies et vos petits airs rebelles, c’est parcequ’ils ne vous empechent pas de faire un travail exemplaire, dit-elle. Qu’ils ne vous empechent pas nonplus de vous souvenir que ceux qui vous ont aidé il y a vingt ans pourraient facilement vous priver de la faveur, maintenant.

Haccan battit des paupières. Aessa s’était déjà amusée à le taquiner à ce sujet, mais elle ne l’avait jamais clairement menacé. Il lui sembla que l’oxygène s’était encore amoindri.

Les officiers de la Police Interastrale étaient indispensables, les meilleurs officiers étaient précieux. Mais Haccan n’avait de valeur que s’il restait loyal.

— Ne faites pas cette tète, Haccan, dit Aessa avec un autre sourire presque imperceptible. J’ai toute confiance en vous.

Il la scruta un moment.

— Merci, dame, dit-il finalement. Je tacherai de ne pas vous décevoir.

— Tachez vite, je dois partir bientot.

Haccan se retira sur une révérence, chargea le dossier auprès de son assisteuse et se hata en dirigeance du spatioport. Il avait l’habitude d’attirer les regards avec son ensemble noir. Cette fois-ci, il eut l’impression qu’il ne suffisait plus à le déguiser. Comme si les gens voyaient audelà, comme s’ils voyaient endedans. Haccan n’avait plus éprouvé ça depuis son entrée à la PI, lorsqu’il s’imaginait qu’on allait le reconnaitre et le dénoncer.

Il fut soulagé de se mèler à la foule. Parmi les usagers des navettes en partance pour d’autres planètes, les agents de transit et les luniens abonnés aux systèmes de transports satellitaires, il était invisible.

Il y avait ici assez de boutiques, d’hotels et de salles de spectacle pour s’imprégner de la culture jupitérienne sans s’aventurer dans le système des Ceintures. Beaucoup de planétiens en correspondance ne quittaient jamais le spatioport. Haccan intuitait que les Jupitériens proposaient ce condensé d’exotisme à portée de wagonette pour dissuader les touristes de trop s’éparpiller. Les relations interplanétaires étaient très cordiales et fructueuses, mais cela faisait longtemps que les planétiens ne se considéraient plus comme une seule et mème nation. Cincent ans après le départ sans retour de la Terre, quatrecent nonante après la première mission de colonisance de Mars, chaque planète avait façonné ses coutumes et ses secrets. Chaque lune aussi.

Haccan prit le chemin du terminal de la PI. Une fois installé aux commandes de son vaisseau, il parcourut rapidement le dossier confié par Aessa. Il n’était pas très fourni, eneffet. Mais c’était suffiseux pour se faire une idée des individus qu’il cherchait et du type de « troubles » qu’ils causaient : des pirates adeptes de l’abordage de cargos.

Haccan renseigna les coordonnées indiquées dans le rapport et guetta l’aval de décoller. L’environnance bien oxygénée du petit biplace aurait dû le soulager, mais mème en s’élevant audessus de Nehara, Haccan ne se permit aucune relachance.

La luisance du soleil ne perça que lorsque la ville se brouilla derrière la vitre. À cette hauteté, les Ceintures de Jupiter n’étaient plus que d’épais traits gris. Ces construisances flotteuses n’avaient dailleurs de ceinture que le nom. Très loin de s’étendre sur la circonférence complète de la planète, elles ressemblaient plutot à des sections de ruban. Coulissant dans un sens ou dans l’autre selon les rotations différentielles de l’atmosfère, se frolant souvent, s’arrimant parfois, elles changeaient de combinance comme les implants d’acier sur le visage de ses habiteux.

La capitale occupait la plus vaste, un peu au sud de l’équateur, au niveau des tempètes rouges. Des villes plus restreintes s’étaient implantées à d’autres latitudes et ne cotoyaient Nehara qu’en de rares occasions.

Haccan gagna le large de la planète, hors de son orbite, et trouva la fenètre de sortie qui menait les cargos d’hydrogène vers Saturne. Le vaisseau intercepté avait disparu, ce qui n’avait rien d’étonneux. Il était plus aisé de les détourner que de les sangsuer en vol. Fait plus surpreneux : aucun débris ne marquait l’endroit où le trajet avait été interrompu. Haccan entra donc le second jeu de coordonnées fournies dans le rapport, transmises par l’ordinabord lors d’un bref sursaut de fonctionnance. Sandoute au redémarrage des moteurs pour l’entrée en atmosfère.

L’atmosfère d’Europe, plus précisement. Soit à sicent mille kilomètres de la trajectoire programmée.

Se frotter à des pirates capables de voler un cargo sans l’endommager était exceptionnel. Mais Haccan n’était pas au bout de ses surprises et il en prit rudement conscience en se prochant de la surface de la lune quelques dizaines de minutes plutard.

Au cœur du chantier naval du chaos de Conamara, le cadavre flambeux d’un cargo jupitérien crachait d’épais nuages de fumée.

Il inspira longuement pour réguler son pouls. Aessa n’avait pas pu anticiper cette catastrofe – très récente, puisqu’Haccan n’avait encore reçu aucune notifiance de la police à ce sujet. Peutètre l’avait-elle seulement redoutée, alors, et avait-elle envoyé Haccan en confirmance. Ça n’expliquait pas ses mystères, cependant, mais il mit ses questionnances de coté. C’était ce qu’on avait toujours attendu de lui.

Haccan se posa à distance respectable. Tout l’hydrogène avait été consumé ou dissipé à cette heure, mais on n’était jamais trop prudent. Il lança l’alerte à la gouvernance, requit des renforts de la PI et se munit de son pistolaser. C’était dérisoire face aux luniens jupitériens capables de voir beaucoup de choses cachées – les champs magnétiques, l’avenir ou les morts. Mais dans cette entreprise deplusenplus périlleuse, mème une sécureté illusoire était appréciable.

Haccan quitta son biplace. Les cris et la craquance de l’incendie l’assaillirent quand les vapeurs lui envahirent le nez. Il déroula son col sur le bas de son visage et, le poing gauche noué sur la garde de son arme, il se lança vers la carcasse du cargo. Deux corps avaient été éjectés par la détonance. Des mécaniciens, à en juger par les vestiges fondus de leurs équipances. Plus près du vaisseau, la calcinance des cadavres ne permettait plus de les identifier.

Haccan en fit le tour, les yeux plissés contre les panaches et les volutes de chaudeté. Quelques amputés avaient été trainés sur le dock, à l’écart. Les valides appelaient, suppliaient, hurlaient « Officier ! Officier ! » pour qu’il les aide. Mais Haccan étudiait les blessés sans les écouter. Il ne ralentit qu’au chevet d’une jeune femme aux cheveux verts et au visage barré d’un cachœil fantaisiste. En larmes, cramponnée des deux mains au morceau d’alliage fiché dans son abdomen. Sous le sang, Haccan reconnaissait le genre de veste souple pour zérogé que les pirates aimaient porter.

Il s’agenouilla près d’elle. Quand son œil libre le remarqua, loucheux et exorbité, la moonshiner tendit vers lui une paume rouge.

— Vous avez piraté ce cargo ? questionna Haccan.

Avec son regard tordu, il ne savait trop où regarder pour ètre sur de capter son attention.

— Dites-moi, insista-t-il en se penchant vers elle. C’est vous ? Qui était avec vous ? Qui est votre capitaine ?

— Ai… aidez-moi…

Haccan allongea le bras. La jeune femme voulut s’y crocher, mais les doigts de l’officier se refermèrent sur l’éclat de métal plutot que sur les siens. Elle cria quand il le vrilla dans ses entrailles.

— Où est votre équipage ? Dites-moi. Où est votre vaisseau ? Que s’est-il passé ?

Une mauvaise manœuvre, un défaut, peutètre. Forcéement un accident : les pirates n’étaient pas des meurtriers. Dailleurs, les meurtriers n’existaient plus endehors de quelques aliénés – endehors de quelques cas extrèmes qu’Haccan connaissait un peu trop bien. La troupe de corsaires n’avait aucun intérèt à sacrifier un de ses membres, ni aucun de leurs alliés receleurs ou techniciens.

La jeune femme essaya de le repousser, mais ses petites claques poisseuses de sang le firent à peine sourciller. Chaque passage sur l’uniforme d’Haccan laissait apparaitre les peintures colorées dont ses paumes et ses poignets étaient ornés. Il observa leur dessin enfanteux, le vert de ses cheveux, sa prunelle écarquillée, le patch noir décoré d’un œil omniscient qui couvrait l’autre. Une Ionienne.

— Je peux purger votre casier et vous offrir de quoi recommencer une belle vie sur Io. De quelle ville venez-vous ? Tvashtar ? Chalybes ? Je peux vous y trouver un emploi et un logis. Dites-moi.

— J’ai… J’ai mal…

Elle se mit à pleurer quand Haccan la hissa dans ses bras. Sous les regards arrondis des passants meutés pour porter secours aux blessés, Haccan se précipita vers son biplace.

— Les secours arrivent, leur dit-il, mais je dois la prendre, elle est dans un état critique.

Elle l’était réellement, et elle se grippa de toutes ses dernières forces à son cou en le remerciant, comme s’il venait de la sauver. Comme s’il ne l’avait pas torturée. Comme s’il n’allait pas continuer à le faire.

Rendu au vaisseau, Haccan scella la trappe et allongea la Ionienne dans la soute. Ce serait plus facile à nettoyer. Il se dépècha d’enclencher le pilote automatique à destinance de Charon et le souffle des réacteurs écarta les luniens qui tambourinaient à l’écoutille en priant « Emmenez-nous ! » et « Revenez ! ». Bientot, on n’entendit plus que la ronronnance des moteurs et la respirance hachée de la pirate tandis que l’espace défilait derrière les hublots.

Haccan coupa l’enregistreur de controle avant de revenir au chevet de sa passagère. On lui avait dit d’user de tous ses moyens et il savait d’expérience que la PI préférait pouvoir nier toute implicance en cas d’enquète interne. C’était plus facile de feindre l’ignorance sans rapports vidéo et audio valant pour preuves dans les archives du vaisseau.

— Il y a quelques années, un homme s’est retrouvé dans une situation assez semblable à la votre, dit Haccan en s’asseyant dans la soute, sa trousse de soin ouverte sur les genoux. Il s’appelait Cézanne. (Il préleva une dose de solution antiseptique.) Il a dû faire un choix qui lui a paru très compliqué sur l’instant – impossible, même : sacrifier sa vie ou celle de son meilleur ami. (Haccan prit le bras de la blessée, passa le pouce au creux de son coude, trouva une veine et piqua.) Et puis il a compris : ce ne sont pas les options qui sont dures. Ce qui est dur, c’est d’encaisser la réponse qui nous vient instinctivement à l’esprit quand on est confronté à un choix pareil. Vous savez pourquoi ?

Haccan se redressa pour observer la jeune femme qui dodelinait de la tète en marmonnant des petits « non » plaintifs. Elle n’avait pas plus de vingt ans, biensur qu’elle ne savait pas pourquoi. Mais il allait lui apprendre.

Haccan arracha le fragment métallique qui libéra un geyser de sang. La Ionienne se cambra de douleur en plongeant les mains dans le bouillon. Pendant quelques secondes, le reflet des lumignons dans les rivières rouges captiva tellement l’officier qu’il en oublia son récit.

— Ce n’est pas la même réponse pour tout le monde, dit-il finalement en chassant le sang à l’aide d’une compresse. Mais il n’y en a que deux possibles et aucune n’est aussi héroïque qu’on le voudrait. On réalise que la question ne se pose pas, soit parce que oui, évidemment qu’on veut vivre, et tant pis si les autres meurent par notre faute ; soit parce que oui, évidemment qu’on veut mourir, et pas pour sauver les autres. Pour être libre, simplement. Enfin soulagé.

Terrifié, oui, mais paisé surtout. Consolé à l’idée que toute cette vie, tout cet amour, tous ces secrets, toute cette coupableté, toutes ces étoiles et tout ce vide n’aient en fait été qu’un rève, un écart, une insignifiance. Et que toute cette absurdeté allait enfin s’achever.

— C’est ça qui est terrible, termina Haccan en enfonçant les pinces cautérisantes dans la blessure. Ça n’a jamais été un choix, seulement une consigne de notre égoïsme et de notre lâcheté.

La Ionienne hurla encore et s’évanouit. Haccan en profita pour agrafer la plaie tandis que de nouvelles pensées s’activaient en tache de fond. Parfois endessus de l’histoire qu’il revivait, parfois endessous des souvenirs qu’elle remuait. Il ne comprenait pas comment cette explosance avait se produire, ni pourquoi les pirates avaient pris un tel risque. Les conséquences pourraient ètre terribles. Cézanne n’était surement pas en paix avec le choix que l’égoïsme et la lacheté lui avaient dicté, et pour se consoler, sans doute valait-il mieux penser que ça n’avait jamais été un choix dutout.

Pour finir, Haccan réveilla la Ionienne avec une gifle.

— Je vous laisserai vivre si vous voulez vivre, je vous tuerai si vous voulez être soulagée, dit-il. Mais je ne le ferai que si vous me dites qui est votre capitaine.

— S’il vous plaît…

La jeune femme essaya de river son œil loucheux aux siens. Haccan se sentit pris d’un vertige étrange. Il appuya sur la couture avant que l’hypnose débute pour de bon.

— Nno, bredouilla-t-elle quand le charme se rompit. Je… Je ne… pitié… je peux pas…

Il tira sur une agrafe.

— Gue… Guevara ! Pitié ! Ma capitaine, c’est Guevara !

Haccan se raidit, le pouce et l’index glissant autour du crochet qui finit par céder en déchirant les bords rouges de l’entaille. La Ionienne pleura de plus belle, mais il y avait moins de souffrance dans ces sanglots-là. Plus de honte, plus de regret. Et beaucoup de vraieté.

Haccan avait longtemps prié pour que ce jour n’arrive jamais. Mais après vingt ans, il avait arrèté de craindre son nom comme il avait arrèté de craindre qu’on le reconnaisse sous l’uniforme d’officier. Et peutètre que c’était tout ce que le destin attendait pour le lancer sur les traces d’une vieille amie.

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Léthé
Posté le 14/12/2016
Salut Danouille !
Je profite de quelques minutes de pause avant de me remettre au boulot pour venir fureter du côté de Moony, qui me manquait ! 
Au final ce n'est pas plus mal de reprendre après quelques semaines d'abstinence (hahaha) parce que ça m'a re-permis de re-apprécier ton style (pas que je ne l'appréciais plus, mais je m'y étais habituée), de re-être satisfaite et étonnée. Bref, j'aime toujours autant de ce côté-là, je trouve que tu as un esprit très détaillé, et qui va aussi fouiller pour trouver le mot juste qui torture comme il faut : je pense notamment au paragraphe au Haccan explique à Kant pourquoi il n'y a pas de solution héroïque et je me disais que quelqu'un avait enfin réussi à mettre des mots sur ce que je pensais (oui parce que moi toute seule je sais pas en mettre voilà xD).
Pour en revenir à l'histoire TU AS OSÉ. Et dire que j'aimais Kant, la pauvre a fini avec un trou dans le ventre, yaay ! Il faut que j'arrête d'aimer des persos, j'ai l'impression d'être maudite xD<br />Encore une fois, j'ai apprécié d'être de "l'autre côté", je pense que voir cette scène côté Moonshiners aurait été une erreur, ça aurait diabolisé Haccan et toute la clique alors que là ça marche à merveille.
Beaucoup de justesse dans tes propos, et cette fois-ci je n'ai pas eu du tout de mal avec le style (tu sais, avec tous ces suffixes qui changent hahahaha), je crois que je m'y habitue très bien et à chaque fois je marque une petite pause pour savourer l'effet.
Je crois que j'aime vraiment beaucoup cette histoire, et ça me rassure parce que j'ai souvent du mal avec la SF !<br />En revanche, côté histoire, j'ai encore du mal à voir vers quoi tu veux nous emmener : pour l'instant on se retrouve avec une pilleuse, un mec qui se fait voler sa thune et des gens au pouvoir : je sens que tout va se compiler dans peu de temps et que ça va être explosif, il me tarde de voir ce que tu complotes (car je sais que tu complotes, ne fais pas l'innocente HEIN).
Et puis 5 étoiles pour le chapitre parce que, certes, tu as fait du mal à un de mes persos préférés, mais tu l'as bien fait. Je ne pensais pas plussoyer ça un jour mais il faut bien commencer quelque part x)
Bravo Danouille, j'espère avoir le temps de lire le prochain chapitre entre midi et deux !
Des bisouilles <3 
Dan Administratrice
Posté le 14/12/2016
Coucou Léthouille !
Je suis très heureuse et très flattée de te retrouver dans mes spatiales contrées. Et je suis très contente si ta pause t'as permis de redécouvrir des trucs (et pas seulement de t'arracher les cheveux parce que la reprise c'est pas forcément évident, surtout que Moonshine est assez dense et qu'au début on met pas mal de temps à piger ce qui se passe...)
Je suis contente que tu parles de ce passage emo d'Haccan, en tout cas, parce que je crois que jusque-là je crois que t'es la première à donner un avis sur les trucs bizarres qu'il peut sortir depuis le début, et généralement je suis assez d'accord avec ce que je lui fais dire (pas tout le temps hein, puis moi je fais pas de trou dans le ventre des jeunes filles).
Je m'excuse pour Kant, du coup v.v Honnêtement je pensais pas qu'on pouvait à ce point s'attacher à elle, puisqu'on l'a peu vue ; après forcément j'ai choisi une victime avec laquelle on peut compatir, sinon ça a pas grand impact. Je suis navrée pour la malédiction, je te dirais bien d'arrêter d'aimer des personnages mais ça serait pas la meilleure solution x'D Mais c'est tant mieux si ça te semble "bien fait", et oui, c'est important pour moi de voir tous les camps (même si là Haccan se diabolise un peu tout seul aha le fripon).
Je suis super soulagée si les changements de langage commencent à mieux passer pour toi ! J'espérais bien que la répétition jouerait mais c'est jamais garanti x')
Comme tu dis, les éléments finiront par se rejoindre ; ça met effectivement du temps à se mettre en place mais... bon je me cherche sûrement des excuses, hein ? mais dans tous les livres de SF que j'ai lus, dès qu'il est question d'espace et de civilisation nouvelle, ça met toujours des plombes à démarrer parce qu'il y a tout un contexte à poser (parfois ça met tellement de temps que je lâche l'affaire ou pas loin, genre le cycle de Fondation, TOUT le premier tome est une vaste introduction, sans personnages auxquels se raccrocher vraiment, c'est pas évident). J'ai essayé de faire au plus rapide tout en restant compréhensible, mais je conçois que ça puisse être frustrant d'être trimballé d'un côté et de l'autre sans avoir pour l'instant la moindre idée de la destination v.v Aussi les chapitres sont courts et je me raccroche à l'idée que si on avait le livre entre les mains la partie II et du coup la mise en place passeraient peut-être plus vite ? (comment je fuis l'évidence xD) Si ça devient vraiment insupportable, hésite pas à me le dire =) Et quand la réponse commencera à apparaître, j'espère que tu ne seras pas déçue !
Merci pour ces cinq étoiles, ton commentaire et ta lecture ! A tout bientôt pour la réponse suivante ♥
Quine
Posté le 21/12/2015
Bon, on va s'accrocher au bureau pour ne pas faire de choses regrettables.
Hacan la suite ? :D (je crois que je vais arrêter de faire des jeux de mots douteux ^^)
Avant de parler de ce chapitre spécifique, je viens joyeusement te dire que j'ai relu le tout, et du coup mon cerveau a pu enregistrer des choses qui lui avaient échappé. Et puis maintenant ça va tout seul, je suis au taquet. (d'où la nécessité d'avoir la suite d'ici peu :D) Et puis j'ai à nouveau pu pester contre Napopo ! (mine de rien, ça détend)  Et c'était clairement un plaisir de se replonger là-dedans <3 Je me suis repris toutes les émotions en pleine face mais en plus fort et c'était génialement beau, alors encore brävo !
Concernant ce chapitre : AAAaaaah.Voilà, c'est un cri de douleur et de désespoir. Et sinon, j'étais plongée là-dedans tout du long, c'était très cool !
Hacan a un gros gros potentiel de bon personnage, même si il a pas le droit de faire du mal comme ça à Kant. Du coup je lui fais à moitié la tête. Dis, ils vont pas faire de mal à Guevara, hein ? (l'espoir fait vivre!) Bon ok, j'admets que j'aime bien quand même les personnages qui souffrent, mais mon petit coeur reste fragile x)
Ah oui, j'allais oublier, lors de la scène avec Aessa et Hacan, (j'avoue qu'il y a des passages que j'ai pas trop trop compris comme quand elle mentionne Megge), tu écris qu'il la drague un peu, mais par la suite j'ai pas du tout eu cette impression et ça m'a paru bizarre. Héhé, le "effroyé" est pas mal du tout !<br />
Je tiens aussi à te dire que la musique est bien sympatoche, même si j'ai dû l'écouter après la lecture, parce que je ne peux bouffer les mots lorsqu'il y a perturbation sonore. ;)
 
Voilà voilà ! :D <3
Dan Administratrice
Posté le 21/12/2015
Quiquine ♥ Aha décidément tu as un don pour ces jeux de mots ! (j'ai mis plus de temps à comprendre celui-là parce que je le prononce "Akanne" x'D Mais très bon, très très bon !)
Décidemment, cette histoire force beaucoup de gens à relire pour comprendre ^^' J'aimerais bien trouver une solution miracle pour que tout soit clair du premier coup, j'avoue que ça commence à me titiller, cette affaire T.T Je crois que je commence à avoir du mal à poursuivre l'écriture parce que je sais que ce début pose problème et j'ai l'impression de tirer un gros boulet (c'était la minute confession intime). Enfin tant mieux si en sortant de cette deuxième lecture tu te sens un peu plus à l'aise - le top ça aurait été que ça fonctionne à la première mais promis j'arrête de me plaindre... C'est un plaisir sans cesse renouvelé de cracher sur Lachipo ! Mercï en tout cas, je suis contente si tu y as pris un minimum de plaisir ♥
Pour le chapitre maintenant ! Merci pour Hacan =D Ca me soulage s'il passe pas juste pour un gros méchant parce que c'est un personnage que j'aime vraiment beaucoup. Et puis je suis comme toi, moi aussi j'aime bien que les personnages en bavent un peu (te voilà prévenue !). Pour Guevara... qui vivra verra !
Hmm je note tous tes doutes et tes incertitudes sur cette scène-là, je verrai si j'arrive à clarifier certaines choses (c'est quoi que t'as pas saisi pour Megge ? Qui c'était ?). Dans mon esprit c'était pas vraiment de la drague pure et dure, et y'a un moment où le sérieux de la situation prend le pas sur leurs petits manèges, mais si c'est pas clair je vais essayer de modifier un peu ça ^^'
Après, avant, pendant, y'a pas de moment précis, hein (vous êtes même pas obligés de les écouter, les chansons !) et puis je comprends, j'ai un peu de mal à lire en musique aussi.
Merci en tout cas pour ta relecture et ta lecture et ce commentaire ♥ J'espère que la suite te plaira (et qu'elle sera pas trop dure à comprendre x'D) 
Rimeko
Posté le 21/12/2015
Coucou !
 
Suggestions :
"les uniformes gris des employés les camouflaient presque avec les parois métalliques" Je ne sais pas si c'est un néologisme ou pas, mais "camoufler avec" je ne crois pas que c'est très français...
"transféra le dossier auprès de Megge" Euh, c'est pas elle qui devait lui donner le dossier (complet) ?
 
Ah, revoilà le langage jupitérien... <3 C'est drôle comme on s'y habitue vite ! J'aime surtout les "toutmonde"... ^^
Donc oui, c'est bien le détournement du cargo dont parlait la Dame... J'espère qu'au moins on en saura plus sur les raisons de l'explosion !
Ah, j'arrive pas à me rémomérer le reste du chapitre pour le commenter parce que je n'ai que la fin qui me reste en tête. J'imagine que Hacan est l'un des anciens coéquipiers de Guevara... je me trompe ?
(pauvre Kant :'( )
 
Dan Administratrice
Posté le 21/12/2015
Ola =)
Ouais, je sais c'est bizarre pour le camoufler mais j'ai toujours pas réussi à me décider si je le faisais passer pour un néologisme ou pas. Je crois que ça me plaît comme ça, idem pour l'histoire du dossier ; des petites déformations de langage de ce genre me paraissent pas trop improbables mais faut pas non plus que ça dérange les lecteurs à chaque fois...
En tout cas je suis soulagée si on s'habitue un peu à leur façon de parler, c'était pas gagné (et ça marche pas pour tout le monde apparemment ^^'). Un jour, un jour, on en saura plus, oui :P Bon, c'est un peu dommage si tu te souviens pas du reste parce qu'il y avait quand même des infos importantes là-dedans... Concernant Hacan et Guevara, je ne confirmerai ni n'infirmerai rien, évidemment !
Merci pour ta lecture et ton commentaire Rim =) 
EryBlack
Posté le 12/12/2015
Urg. Kant T.T 
Franchement... C'est tellement génial que je ne sais plus quoi dire. J'étais tellement dedans (avec Bowie en fond sonore (pas le Bowie au sarouel, l'autre)) que ça m'a fait ce truc que je sais pas comment appeler, une sorte d'ellipse pendant que je lis. Ça arrive au cinéma, aussi, parfois, et c'est hyper agréable. <3
Donc bon. Hacan, Hacan, t'as pas l'air d'un méchant. T'as l'air d'être un chouette personnage. Mais il va falloir que tu sois VRAIMENT cool pour rattraper ce que tu viens de faire subir à Kant T.T Et Kant, soyons réalistes, si on me trifouillait dans le ventre je suis pas sûre que je réussirais à me taire, mais dénoncer Guevara, brrr. J'ai bien peur des conséquences. Et j'espère trop que Disney (j'ai failli écrire Mickey xD Ce raccourci...) et Dabos sont en vie T.T
C'est vraiment impitoyable cette histoire. C'est pas rude pour de faux, ce monde. Je souffre avec les persos, et j'aime pas souffrir, mais c'est tellement embarquant... Je vais pas en ressortir indemme de cette histoire, je le sens !
Y'a des petits trucs tout de même que je suis pas sûre d'avoir compris.
Tout d'abord, je n'avais pas saisi que Kant louchait - c'est Claquette qui m'en a reparlé, je crois, mais sinon j'aurais été destabilisée pour un moment, avant que Hacan la désigne comme "la Ionienne". Donc c'est plutôt dans le dernier chapitre que j'irais bien voir si c'est précisé - j'ai probablement pas fait gaffe, hein, et de toute façon c'est pas grave !
Une phrase au début : "les uniformes gris des employés les camouflaient presque avec les parois métalliques" : je crois pas que ça se dit, "camoufler avec". "se confondaient presque" ?
Ensuite, la conversation entre Hacan et Aessa. Ça passe très bien, mais j'ai deux remarques. Le coup du kit temporaire, j'imagine que ça a un rapport avec l'atmosphère pas tout à fait convenable de Jupiter, mais je me dis que ça pourrait être un chouia plus explicite. Et surtout, je ne comprends pas en quoi la réponse d'Hacan est impertinente, et comme c'est important pour la suite (ce que tu développes de leur relation est super intéressant, d'ailleurs), ça m'a embêtée. 
Et sur le langage... Je crois que je serai obligée de faire un point dessus à chaque fois, dis-moi si ça te lasse au bout d'un moment xD Eh bien, il y en a beaucoup, beaucoup, et elles sonnent nettement moins naturel que celles de Bowie. Mais encore une fois (je radote, je radote !) je pense qu'on s'y habituera à force de lire. Donc plus vite tu posteras les prochains chapitres, plus vite on pourra... Quoi ? Comment ça, je suis cramée ? Nan, plus sérieusement, c'est pas facile à intégrer tout ça, mais j'aime bien quand même. En fait, je me suis dit qu'un truc qui pourrait aider, c'est qu'à un moment de l'histoire, des personnages plus ou moins spécialistes de la langue en parlent. Même très peu. C'est une idée un peu bête, hein, et je vois mal des linguistes se glisser dans ton univers, mais je pense que ça m'aiderait, moi, d'avoir un aperçu des règles qui régissent toutes ces modifications. Enfin, c'est vraiment une idée comme ça, et c'est peut-être mon côté fan de langage qui parle, aussi ^^ 
Bref, encore un chapitre génial. Encore, encoooore !
Dan Administratrice
Posté le 12/12/2015
Mow tu sais pas comme ça me fait plaisir de te voir toujours au rendez-vous comme ça, Ëry ♥ Vraiment, ça fait tout plein de trucs à mon petit coeur @.@ Surtout si tu me dis ce genre de choses ; je sais même pas quoi te répondre, sinon un énorme merci. J'ai de plus en plus de doutes sur tout ce début, avec les derniers retours, alors ce genre de commentaire fait du bien ♥ (je me serais inquiétée si t'avais un petit Bowie en sarouel avec toi, cela dit :p Mais c'est tant mieux si la musique convient parce que j'ai longtemps hésité pour ce chapitre-là !)
Je vais commencer tout de suite avec tes "critiques" ^^ : pour Kant en effet je l'avais pas dit dans le chapitre précédent, tout simplement parce que Guevara étant aveugle, je voyais pas comment justifier qu'elle sache que Kant louchait :S J'ai l'impression de tricher déjà assez souvent avec son pouvoir et ça je savais pas comment le dire et faire passer l'info pour une perception d'empreinte, tu vois le souci ? Mais je vais reparcourir le chapitre d'avant et voir si je peux pas glisser au moins un indice... En tout cas c'est pas toi qui l'a raté !
Pour la phrase, je voulais vraiment dire que c'étaient les uniformes qui les faisaient se confondre avec, je sais pas si je suis claire ? Mais je trouve ça pas très joli comme ça :S Enfin y'a clairement moyen de reformuler si c'est pas français (à force d'inventer des mots, hein x'D Sinon je fais la crevarde et je dis que c'est un néologisme :P)
Ca marche, je vais essayer de préciser ça pour le kit (c'est effectivement en rapport avec l'atmosphère) et d'expliciter pour la réponse d'Hacan ; dans la version précédente j'en faisais une tartine et je me disais que c'était pas nécessaire, comme quoi j'ai vraiment tendance à priver les lecteurs d'informations utiles x'D C'est une vilaine manie. Parce que ça serait dommage effectivement que ça empêche de bien comprendre ce que je dis sur leur relation ensuite.
Et pas de problème pour le langage, tu fais bien de me le dire tant que ça te perturbe ! Je sais pas trop quoi y faire aider la compréhension, par contre... Effectivement j'ai pas beaucoup de linguistes qui se baladent x'D Y'a deux personnages qui comparent un peu le vocabulaire planétien/lunien dans le prochain chapitre du point de vue d'Hacan, par contre, donc ça pourrait être l'occasion ? Mais ce sera forcément très court, je pourrai pas m'y attarder parce que c'est pas du tout le propos du chapitre en question... Et puis entretemps y'a un chapitre du point de vue d'Aessa, probablement tout aussi perturbant vu qu'elle parle planétien, du coup ça risque pas de faire tardif pour une toute mini explication ? Je garde ça à l'esprit en tout cas !
C'est une méthode très fourbe pour avoir la suite, ça :P Je t'avoue des fois j'aurai bien envie de tout poster d'un coup ! Mais c'est pas plus mal que j'arrive à me réguler parce que là par exemple j'écris plus beaucoup en ce moment et l'écart commence à se réduire... Je vais en profiter pour faire toutes les petites modifs "d'aide" qu'il faut, en tout cas ; y compris dans ce chapitre-là =)
Sur le fond, je suis contente si Hacan n'a pas l'air d'être fondamentalement un affreux. J'ai toujours du mal à rendre les personnages aussi complexes ou nuancés que je les imagine, là c'est déjà encourageant ! Bon par contre je sais pas si "cool" pourra lui correspondre x'D C'est tant mieux aussi si on n'en veut pas trop à Kant de craquer ; ça serait Bowie, ce serait plus facile ! Pour Mickey et Dabos, il faudra attendre un peu avant de le savoir... (c'est l'embêtant avec tous ces points de vue croisés sur une toute petite journée, ça a l'air de durer des siècles entre chaque x'D). Quant aux conséquences... *dan*
J'avais des doutes concernant la rudesse de l'histoire aussi ; j'avais peur que la séance de torture soit vraiment trop en décalage avec le reste (je voulais que ça surprenne en "basculant", mais pas non plus que ça paraisse complètement hors de propos). Mais ça a pas eu l'air de t'apparaître comme ça, donc je suis soulagée ! Et pour ce qui est de souffrir, je vais sonner très sadique, mais c'est une petite victoire pour moi si ça te touche ^^ (je me dis des fois que je mens un peu sur la marchandise avec "Humour" dans les catégories x'D)
Merci encore infiniment pour tes retours toujours aussi complets Ery ! Ca m'aide vraiment à mettre le doigt sur ce qui va pas et j'espère qu'à force de reprises cette histoire prendra enfin forme =D Merci merci merci ♥ ♥ ♥
Rachael
Posté le 01/04/2016
Hou, il a l’air bien complexe, ce nouveau personnage ! Extinctionniste ? Assez intéressante comme idée. Et puis il est loin d’être net, c’est pas joli ce qu’il fait à la pauvre Ionienne. (zut, j’ai perdu son nom). Et on devine qu’il y a tout un passé mystérieux derrière, et pas forcément joli joli...
Il y a un truc qui m’a dérangée dans ce chapitre, mais j’ai eu du mal à mettre le doigt dessus. Je pense que c’est une combinaison de deux trucs. D’abord le timing : disparition du transport/appel d’Haccan/découverte de sa part du vaisseau. J’avais pensé à suivre la réunion entre lui et Aessa que ça se passait plus longtemps après la capture du transport. Bon OK, ils sont super réactifs, mais ça parait vraiment rapide.
Et le second truc, qui est lié : j’ai aussi été surprise par la facilité avec laquelle Haccan trouve le vaisseau.
Bref, il y peut-être là deux trois trucs à préciser, mais sinon tout passe très bien dans ce chapitre, et j’ai bien accroché à la philosophie du coyote XD.
Je n’ai pas compris à qui servaient ces plaques chromées sur les visages. Tu parles de traces d’hydrogène, mais c’est normal de l’hydrogène dans l’air ? (enfin je veux dire que ce n’est pas toxique)
Détails
les uniformes gris des employés les camouflaient presque avec les parois métalliques : le « avec les parois » sonne bizarre. On voit l’idée mais je pense que tu devrais le tourner autrement.
Sous ce toupet de cheveux cuivrés : pourquoi « ce « ?
- je suis un peu sceptique sur « sangleuse », d’ailleurs je ne suis pas sûre d’avoir compris le sens
Sous les regards arrondis des passants : j’ai pas saisi ces regards arrondis
Dan Administratrice
Posté le 01/04/2016
Coucou Rach !
Huhu oui, complexe on peut le dire ! Pas net, on peut le dire aussi x'D (c'était Kant, la pauvre Ionienne ^^). Il faudra être patiente pour creuser un peu le passé, mais c'est évidemment au programme, comme cette tendance extinctionniste =D
Arf, pour le timing je vois ce qui t'a dérangée ; en fait j'hésite depuis un moment à mettre des indications de date à chaque début de chapitre pour éviter les confusions. En fait quand Aessa l'envoie à la poursuite des pirates, elle ne sait pas encore que le cargo a explosé ; sinon il y aurait déjà eu des équipes sur place, et elle n'aurait pas pu le lui cacher (Haccan aurait eu une alerte directement). C'est en fait lui qui la donne, l'alerte, en arrivant. Donc en fait ça se passe en parallèle (les actions sont très condensées). Pour ce qui est de sa facilité à trouver le vaisseau, je l'ai (sans doute très mal) expliqué, mais il a quand même émis quelques signaux pendant l'abordage (juste avant l'intervention de Guevara, puis au moment de trouer l'atmosphère d'Europe) du coup Haccan suit cette piste-là. Après, l'incendie est assez vite visible depuis le dernier point...
Je verrai à la lecture si je peux mettre l'accent sur des petites choses pour clarifier ça, merci de l'avoir noté ^^ Je suis contente si hormis ces petits cafouillages, tu as quand même apprécié ta lecture :') Tant mieux si tu accroches à sa philosophie, ça pourra être très utile pour la suite :P
Pour les traces d'hydrogène, elles sont justement présentes en une quantité qui devient toxique si on y baigne à long terme (je sais pas si c'est clair xD). Merci aussi pour le repérage des mots et des passages qui t'ont posé souci, y'a encore des trucs à ajuster dans la langue, je n'en sortirai jamais !
Merci pour ta lecture et ton commentaire Rach, j'espère que la suite te plaira ♥
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