III.8 Raphaël

Notes de l’auteur : Dernier chapitre. Bonne lecture !

Le soleil se levait. La veille, ils avaient passé la soirée à festoyer, à cuisiner, à manger, à danser et à louer Dieu. Heureusement, Tobith était un homme de bon sens, et il refusait que l’on s’enivre au point de mettre en danger la sécurité des autres ou bien sa propre santé. Ainsi ils s’étaient réellement amusés, ils ne s’étaient pas écroulés ivres morts et ils n’avaient pas un mal de tête horrible le lendemain. Ce fut donc à l’aube que Tobie et Sara quittèrent leur chambre, et qu’ils tombèrent sur Tobith et Anna, eux aussi fraîchement réveillés. Ils prirent un petit déjeuner frugal tout en discutant à voix basse.

Ils débarrassaient quand Azarias les rejoignit.

« Azarias, mon frère ! s’écria Tobith ; pardonne-nous de ne pas t’avoir attendu, nous pensions que tu dormirais bien plus longtemps. Souhaites-tu du pain ? Du lait ? Du miel ?

- Ne t’en fais pas, je n’ai pas faim. Merci beaucoup pour votre chaleureuse hospitalité.

- À ce propos, il est temps que nous te donnions ton salaire. Nous avons discuté ce matin, et nous pensons que tu mérites la moitié de tout ce que nous possédons. En effet, tu ne t’es pas contenté de guider Tobie et de le ramener en lieu sûr, mais tu lui as également trouvé une femme de bien, que tu as libérée de sa terrible malédiction, et tu as soigné mes yeux. Jamais nous ne pourrons te récompenser assez pour cela, mais accepte au moins la moitié de tous nos biens, ainsi que notre éternelle gratitude. »

Azarias sourit et secoua la tête.

« Je veux vous révéler toute la vérité, sans rien vous cacher. En effet, il faut révéler les œuvres de Dieu comme elles le méritent. Ce jour où Sara et toi étiez dans l’affliction, lorsque, tous les deux en même temps, vous avez prié que le Seigneur reprenne votre vie, ce jour-là, j’ai été envoyé pour vous guérir. Car je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur. »

Alors il laissa tomber son déguisement, et révéla à leurs yeux sa véritable nature. Tobo écarquilla les yeux et se serra un peu plus contre Azraël. Il avait entrevu la lumière divine de Raphaël sous l’illusion d’Azarias, mais jamais il ne l’avait regardée en face ! Ce n’était qu’une explosion de couleurs, un torrent de joie et de bonté, une source intarissable de justice et de paix. Bras, jambes, tout cela avait disparu, tous ces accessoires superflus s’étaient évanouis dans la lumière.

Les quatre humains, eux, s’étaient prosternés face contre terre.

« Ne craignez pas ! reprit la voix de Raphaël. La paix soit avec vous ! Bénissez Dieu à jamais ! Voici que je remonte auprès de celui qui m’a envoyé. Mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé, et célébrez Dieu chaque jour de votre vie, qui sera longue et prospère, je vous le promets. »

Et sur ces mots, l’ange disparut. Mais l’amour de Dieu qui remplissait leurs cœurs, lui, ne disparaîtrait jamais.

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