Il a l’âme d’un Breton, ce vieux phare accroché à son île, comme un fantôme blanc au cœur de la tourmente. Les vagues, jalouses et impétueuses, ont bien essayé d’abattre ce monarque qui les narguait de sa haute silhouette. L’océan démonté s’est acharné, oh ! tant de fois, à le démonter à son tour ; pourquoi pas, après tout ? Mais le phare ne s’en laissait pas conter, des histoires à l’eau de mer, des histoires à s’allonger par terre, à miner son aplomb. Debout il est né, debout il restera, n’en déplaise au ressac.
Il a l’âme d’un Breton, et les bretons le savent. Regardez-le, celui-là : c’est le vieux gardien qui ne garde plus rien. Regardez-le, assis sur ce banc, à l’ombre de la tour. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un vieillard inutile, une pièce au décor. Un folklore. L’ère moderne a tout changé, tout chassé, tout balayé. Le grand phare sera seul, désormais, à braver la tempête. Mais le gardien l’a compris, il y a bien longtemps, lorsqu’il avait encore la force de gravir les marches jusqu’au sommet, jusqu’au fanal : son compagnon de pierre a l’âme d’un Breton, et les âges glissent sur son dôme sans éroder la surface.
Oui, c’est bien vrai cela ; il a l’âme d’un Breton. Tant qu’il y aura des bateaux, il se tiendra debout, conjuguant sa lumière à la clarté des étoiles. Tant qu’il y aura des bateaux, et peut-être même un peu plus. Après tout, il n’est pas si pressé. Le temps peut bien s’écouler, s’il l’ose. Il s’en moque bien, c’est un Breton.
Il a l’âme d’un Breton, fier comme un roi et droit comme un i.
Il a l’âme d’un Breton : jamais il ne rompra…
Je KIFF les phares, alors forcément ça me parle bien. L'image est chouette, et encore une fois c'est très bien écrit !
C'est un joli hommage que tu as fais là
C'est vrai que dans les deux textes il y a un bâtiment à la symbolique particulière. Je n'y avais encore jamais prêté attention! :D
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Par contre, je m'incline devant ta maîtrise du mot et du rythme ^^ Je ne sais pas comment dire, mais lorsque je lisais ces quelques petites lignes, j'avais l'impression d'avoir devant moi un conteur qui me jouait un poème d'une manière précise et sincère. Il y a certaines phrases ("Mais le phare ne s’en laissait pas conter, des histoires à l’eau de mer, des histoires à s’allonger par terre, à miner son aplomb.", pour n'en citer qu'une) que je trouve tout simplement parfaites ! Chaque mot est bien à sa place, et j'ai l'impression que si tu changeais ne serait-ce qu'un petit article, la phrase perdrait de son charme ! <br />
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Bref, j'ai trouvé que tu avais su "mesurer" ces quelques lignes, au point de les faire passer pour de vrais petits poèmes ^^
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Ce sont de beaux textes. Sûrement parce que, comme tu l'as dit ils viennent du coeur. Total respect, je les aime beaucoup. Le premier avec plus de réserve, le second, beaucoup plus facilement. <br />
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Enjoy Spilou ^_-
C'est souvent assez compliqué de parler de sa famille, même sous l'égide de la fiction.
Très plaisant à lire! :)
On sent l'amour que tu portes à tes grands-parents rien qu'à la façon dont tu as écrit pour eux. C'est vraiment beau, très lumineux.