Incommensurable

Mes yeux sont trop petits pour voir par le hublot
L'immensité du monde ourdi de cieux d'argent,
De vergers et de rocs et d'ineffables flots
Aux reflets de saphir, à l'horizon trop grand.

Ma voix est trop blessée pour dire élégamment
Toute la poésie dont vos cœurs sont repus.
Écoutez par vous-même orchestrer l'océan ;
Son chef-d'œuvre éternel : la vague revenue

Et sitôt repartie dans le sombre inconnu
De nos mers, déposant sur le rivage blond
Un peu de son écume, un bout de l'horizon 

Ramené lourdement par le lointain halo
Du soleil décadent, ce cuivre lumineux, 
Ce feu brûlant un monde étréci sous mes yeux.

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