C'était une femme avec une grande élégance. Qu'est ce qu'elle était belle ! Elle ne devait sans doute pas le savoir. Elle portait un grand manteau de fourrure. Ses longues boucles dorées lui tombaient sur les épaules. Irina avait de grands yeux bleus qui pouvaient vous illuminer en un regard. La jeune femme portait un maquillage simple, pas de fioritures. Un rouge à lèvres couleur explosive, et deux traits de liner noir qui soulignaient son regard et la blancheur nacrée de son teint. Irina ne semblait pas avoir plus de trente-cinq ans et pourtant on pouvait lire dans ses yeux qu'elle avait beaucoup vécu.
A présent, elle ne semblait plus espérer grand chose de la vie. Cela se voyait sur son visage émacié. Elle avait quitté sa vie, sa maison, sa famille et ses amis deux ans auparavant. Bien sûr quand elle y repensait une larme lui venait au coin de l'œil. Mais, immédiatement après elle repensait à sa maman et à ce qu’elle lui avait toujours dit. “ Sois fière, Irina ! Garde la tête haute et sois fière de qui tu es et d’où tu viens !” Elle s’accrochait à ce souvenir vieux de deux ans qui lui donnait toujours de l’espoir. Parfois, elle regrettait son choix. Quitter sa culture, quitter sa patrie n’avait pas été simple. Au fond, elle savait que si elle revenait en arrière, elle referait le même choix. Car, au fond, il faut se le dire, ce n’était pas vraiment un choix. Deux ans auparavant, elle observait grandir dans son ventre un être qui allait lui voler tout son temps et tout son amour. Bien sûr, à ce moment-là, elle ne se doutait pas vraiment de la grandeur de son engagement. Elle s’inquiétait simplement du moment où il réclamerait son père. Comment lui expliquer ? Lui dire qu’il ne viendrait jamais lui apprendre à nager ou à faire du vélo ?
Le mari d’Irina est mort quelques années en arrière. Les circonstances de sa mort lui étaient inconnues. Personne n’avait osé lui dire quoi que ce soit. A présent, je la voyais marcher devant moi. Elle semblait perdue dans ses pensées. Pour moi, c’était comme si le temps s’était arrêté à partir du moment où elle était rentrée dans mon champ de vision. Elle marchait agilement sur de grands talons vertigineux. Son adresse m'émerveille. On lui donnerait une force incroyable. Paradoxalement, ces gestes semblaient si doux. Ceux d’une mère sans aucun doute. Une mère solitaire. A la fois, belle et forte. Douce et attentionnée. Mon regard était comme aspiré par cette femme. La femme.
C'est vraiment intéressent comme écrit, imaginer l'histoire des personnes qui nous entourent. c'est très accrochant et cela nous donne envie de faire la même chose.
En tout cas cet écrit sur Irina est super de mon point de vu.
Bonne journée à toi
merci beaucoup !
Ça me fait plaisir !
Bonne journée et bonne lecture
Roxy
Je trouve que c'est une idée sympa d'imaginer la vie de personnes que tu croises dans la rue. C'est très bien écrit et agréable à lire (=
Petite suggestion : passer à la ligne de temps en temps. Sur PA, je trouve que c'est plus agréable à lire quand les paragraphes ne sont pas trop longs.
Au plaisir !
Oups mince je corrige la faute de ce pas !
Et j'améliore la mise en page.
Merci de ton retour et de tes suggestions judicieuses !
J'espère que tu aimeras les autres aussi
Au plaisir également
Roxy