Jamais la pluie

Jamais la pluie ne vient à tomber sur mon cœur.
Tout est sec et grillé comme le gazon d'août
Pas une goutte d'eau pour la machine en route
Qui pourtant me tient lieu de pompe et de moteur

À peine un sang s'écoule et fait mouvoir un corps
Articulé de masses lourdes, de douleurs
Éternelles, à qui l'instant paraît des heures
Immortelles, pour qui le songe est une mort.

Certains êtres, sans doute, au chagrin insensibles
Cachent dans leur poitrine un tableau bucolique
Où il pleut des couleurs : aquarelle ! acryllique !
Un Éden nonpareil ! Lys et versets de bible !

Je ne connais pas ça ; seules mes joues bouffies
Ont connu cette pluie mais tout mon cœur a soif.
Je manque de lexique ou manque d'orthographes !
La langue est un désert ! Ce désert m'a rempli.

Mais je loue les amours inconnues de mon être
Dont sont pleins les poètes.
Quand viendront les tempêtes
En mes veines couler, ici faire leurs lettres,
Ce sera rendre grâce à mon sein putréfié
D'y laisser infuser le sabir des amants.
Je crèverai pleuvant
Et j'en suis enchanté.

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Elena
Posté le 06/05/2023
Cela fait longtemps que je n'ai pas lu tes poèmes.. ce qui est une erreur, car ils sont toujours très réussis, à la fois mélancoliques et finalement c'est ce qui nous touche. La polydipsie du cœur est bien décrite, et j'ai apprécié l'image du désert qui comble.

Bonne continuation !
Adrien Vermeil
Posté le 18/05/2023
Merci beaucoup pour ton message !
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