Je suis face à mon ordinateur. Je ressens le besoin d'écrire. Et j'ai des choses qui tournent dans ma caboche. Mais pas de quoi en faire une histoire, même la plus courte. Que des bribes. Que des pensées à révéler. Et je me prends la tête à ne savoir comment les faire sortir. Je me prends tout juste pour Lisa, de la série du même nom. Vous savez "le Destin de Lisa" ? Et c'est en me tournant vers la fenêtre...
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... Que je me vois. Oui oui, je me vois assise au bord, à regarder l'extérieur. Je me scrute entrain de penser. Mon jukebox mental change de disque pour mettre une chanson triste. C'est une chanson coréenne. Dommage, je ne connais pas la chanteuse ni le nom. Je sais juste qu'elle est tirée du drama "Birth of Beauty".
Je me lève pour aller voir ce que j'observe. Etant donné que ma vue donne sur la ferme de mon propriétaire, je me demande ce que je peux trouver à regarder aussi longuement. Lorsque j'arrive près de moi et de la fenêtre, je suis assez surprise de voir ce qu'elle regarde. J'arrive à capter les pensées de la pensée de moi-même, c'est rigolo non ?
Sa pensée est quelque chose qui n'arrivera plus jamais. Je suis assez triste rien que de regarder et de penser pour elle et moi. Elle regarde l'homme qu'elle aime et qui n'est plus dans sa vie. Elle le voit arriver en voiture et se garer dans sa cour. Je l'observe bloquée sur l'arrivée de cette voiture. Elle a les larmes aux yeux. J'en ai moi-même les larmes qui me montent. Je ressens pour deux les pincements au coeur. Lorsque cet homme descend de la voiture, je suis à nouveau étonnée : il n'a pas d'apparence. Il apparaît sous forme de grésillements. En fait, ni elle ni moi pouvons le voir. Je tourne mes yeux vers moi. Enfin elle. Elle qui est moi. La même musique tourne en boucle durant notre scène. Je ressens fortement la tristesse et le chagrin. Le coeur brisé.
J'essuie mes premières larmes montées. Et je me retrouve dans la cour ! Avec cet homme inconnu. L'homme qu'elle aime. L'homme que j'aime. Il ne me voit pas. Moi si. Du peu que j'arrive à voir, lui aussi a levé la tête. En sa direction. Je ne ressens rien de sa part. En même temps, il n'est pas moi ! Je suppose qu'il la regarde. Qu'ils se regardent. Et bizarrement, je crois au fait qu'il la voit comme elle le voit. Mais pour elle, c'est normal. C'est sa décision à lui de faire comme si elle n'existe pas à ses yeux.
Je la vois s'éloigner de la fenêtre. Je marche vers l'entrée de la maison. Me connaissant, je ne peux que venir à lui. Je l'accueille sur le pas de la porte. Je la vois refaire la même tête qu'à l'étage. Je me retourne alors. Il remonte dans sa voiture pour partir. Et bien entendu, il part. Toujours la même musique en fond. Je veux tant la consoler.
Je lui prends la main en la regardant. Je ne sais pas si elle peut m'entendre. Je ne sais pas si elle veut ou peut me parler. Tout ce que je sais, c'est que je prononce mes premiers mots : "nous sommes ensemble, nous allons y arriver".
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Je secoue la tête. Ah je suis toujours devant mon ordinateur. Je me suis encore laissée aller dans mes rêveries. Sauf que maintenant, j'ai de quoi écrire.
Belle continuation aussi !
KP
J'ouvre mon ordi et je tombe sur cette étrange histoire qui n'en est pas une et qui pourtant émeut. Tout y est troublant l'ambiance, la part de rêve et de réalité qu'on ne peut dissocier l'un de l'autre.
J'aime beaucoup cette manière distanciée d'aborder les personnages. C'est un personnage extérieur qui s'exprime et pourtant il ne fait qu'un avec la femme penchée à la fenêtre. Il est sa part d'ombre, son côté rationnel qui analyse, la petite voix intérieure qui encourage à avancer. De lui, on ne sait rien et cela a peu d'importance. Qu'il soit vivant ou mort, il n'est plus qu'un souvenir, une image presque effacée.
Je me demande si ton récit ne gagnerait pas en force et en mystère en supprimant l'introduction et la conclusion. Peu importe les états d'âme de l'écrivain, c'est l'histoire qu'il raconte l'important. C'est elle qui nous emporte et nous fait vibrer.
A très bientôt
Merci pour ce retour !
Pour la suppression de l'introduction, pour toi ce serait d'effacer jusqu'à où ? De même pour la conclusion ?
J'espère que tu as pris un petit plaisir en le lisant !
KP
Je suis là debout (peut-être décrire brièvement l’endroit où tu te trouves) et je poursuivrais directement par : et c’est en me tournant vers la fenêtre que je me vois.
Je terminerais par la phrase : "nous sommes ensemble, nous allons y arriver" qui offre une très belle conclusion.
Ce n’est qu’une suggestion, ton récit fonctionne bien mais il me semble qu’ainsi il gagnerait encore plus en force et en mystère. Tu nous happerai dès les premiers mots en nous plongeant dans l’univers de ton personnage.
Encore merci des encouragements !
Au plaisir,
KP