Je suis ton appui

Par Etan
Notes de l’auteur : Pièce de théâtre en actes. Écrite en poésie Octosyllabique, presence de scenique et d'alternance des type de rimes. 2 personage fond fasse, A et B. Leur passé, leur histoire se regardant.

Prend ma main.

[Décor]

Un banc désert, un soir sans bruit,
Le vent qui tourne, un ciel en suit.
Des feuilles mortes bien sans joie,
Sous les lampadaires qui noient.

Assise là, dos voûté, pâle,
Elle serre ses bras, bancale.
Ses yeux évitent l'horizon,
Fixent un sol sans solution.

Ses doigts griffonnent dans le vide,
Comme pour rayer une ride.
Et nul ne vient, nul ne s’attarde —
Le monde est sourd, le monde tarde.

Mais quelqu’un passe. L’a perçue.
Son regard, son absence nue.
Il hésite. Il fait un pas.
Puis s’arrête et il reste là.

[Appercu]

A arive, l'air fatiguer.
Il croise un regard familier.
Allongé, sur un banc perdu,
Livre à la main, tête tendu.

[Renconte]

Il avance d'un pas patient,
Avec un regard bien constant.
Observent cette connaissance,
Pret, Il s'installe avec aisance.

A : Hey, salut… tout va bien pour toi ?
B : Comme toujours… j’dis que ça va.
A : j'crois plus aux rires qu’on envoie.
B : Alors j’te dis : c'est plus le cas...

[Appelle]

(A)
Dis-moi, c’est quoi qui va pas là ?
C’est d’aujourd’hui, ou d’encor pire ?
J’suis là, tu sais, j’bougerai pas.
Tu peux me parler sans sourire.

(B)
Aujourd’hui, je fais plus semblant,
Les ombres si lourdes m’enserrent,
Ma vie s’ouvre, gouffre béant,
Et mon cœur perd ses vieux repères.

(A)
Je suis là, pour tout et pour rien,
Même quand plus rien ne va bien.
Appelle-moi, même sans voix,
Promis, tu peux compter sur moi.

(B)
On s’est croisés, tu m’as pas vue,
À quoi bon croire à ton soutien ?
J’ai parlé, t'as pas entendue,
Pourquoi je compterais soudain ?

(A)
On s’est croisés, je t’ai pas vu,
Ou plutôt… j’ai détourné l’œil.
Je t’ai jugée sans ton vécu,
Sans voir la flamme sous le deuil.

(B)
Tu tends la main, mais j’suis tombée,
Mon propre passé m’a volée.
J’ai plus la force de lutter,
J’crois qu’au fond… j’ai abandonné.

(A)
Tu vois mon feu, mais j’ai sombré,
J’ai perdu, seul, plus d’une fois…
J’ai moi aussi voulu lâcher.
Mais aujourd’hui, je tiens pour toi.

[Écoute]

B : Pourquoi t'es la ? J’vaux pas la peine.
A : Parce que ta peine, moi, j’la soutiens.
B : Tu m’connais pas, c’est dans ma haine.
A : J’ai connu les mêmes matins.

B: T’as pas peur que je te rejette ?
A : Si, mais j’tiens quand même la main.
B : Et si j’dis rien, j’reste muette ?
A : Alors j’serai là, besoin d’rien.

B : Si j’dis que j’vois plus de sortie ?
A : Alors j’te montre la lumière.
B : Et si j’la crois pas, cette vie ?
A : Je l’porte un peu, en solitaire.

B : J’sais plus comment on fait confiance.
A : On l’apprend pas, on la devine.
B : Oui, mais si c’est une évidence ?
A : Alors j’te jure, j’la dessine.

(B)
J’me sens de trop, j’me sens de rien,
Un poids pour ceux qui m’tiennent main.
Et si j’retombe, encor demain ?
J’veux pas qu’tu sois l’prochain chagrin…

(A)
C’est pas un fardeau qu’je ressens,
Mais la beauté d’un cœur vivant.
Même si demain tout s’effondre,
J’tiens ta main, même dans les ombres.

B : Mais j’suis trop pleine de silences…
A : J’écouterai même sans sons.
B : J’suis un écho sans importance.
A : Tu résonnes fort dans mon nom.

B : T’aurais pu partir, toi aussi…
A : J’ai trop compris ce que t’endures.
B : Et si un jour, j’dis : « c’est fini » ?
A : Alors j’me battrai pour qu’tu dures.

(B)
Et si j’dis rien pendant des jours,
Si j’disparais loin des détours ?
Tu m’oublieras, c’est certain...
Ou tu reviendras sur l'chemin ?

(A)
J'reviendrai, même sans appel,
À travers la brume et le sel.
J’t’oublie pas, même dans l’absence,
Car j’lis ton nom dans le silence.

B : Tu vois mes larmes, ça t’effraie ?
A : Elles m’rappellent les miennes d’hier.
B : J’ai plus que des cendres d'oreille...
A : Mais t'es encor la, sois en fier.

(B)
Tu vois toujours ce qu’y a en moi ?
Même quand j’me tais, que j’déraille ?
Quand j’me referme, que j’perds la voix,
Tu m’reconnais dans mes batailles ?

Quand je m’effondre ou que je traque,
Tu resteras, même sans briller ?
Tu m’en voudras pas d’être en vrac,
Tu vas pas fuir… ou m’oublier ?

(A)
Pour moi, jamais tu ne dérailles,
T'es toi, et c’est bien comme ça.
Même quand ton monde se faille,
Moi, je te vois… et j’bouge pas.

(B)
Mais tu comprends ce que ça fait,
Quand chaque souffle est un effet ?
Quand ton propre poids te terrasse,
Et qu’le monde autour te dépasse ?

Je suis ce cri qui se retient,
Ce genre d’être à bout de rien.
Une étincelle… et tout s’effondre,
J’suis la tempête qu’on veut pas fondre.

(A)
J’ai connu, moi aussi, ce vrac,
Les nuits sans fin, les cœurs en ruine.
Mais j’me relève, même en claque,
Avec un rire en guise d’épine. Ou " de fuine "

On m’a laissé seul dans le vrac,
Brisé sans cri, noyé d’attaques.
Mais aujourd’hui je suis là, intact,
Pour t'offrir bien mieux que des flaque.

B : Tu crois qu’un jour j’serai meilleure ?
A ; T’as pas besoin d’changer de cœur.
B : Mais je suis cassée dans chaque heure…
A : J’te recolle avec mes erreurs.

B : Mais pourquoi ça ? C’est pas ta guerre.
A : T’es plus qu’un combat, t’es sincère.
B : Et tu veux sauver une épave ?
A : Oui la sauver, et qu’elle brave.

B : Si demain j’repars dans mes ombres ?
A : J’te chercherai, même dans l’sombre.
B : Et si j’te dis que j’veux plus d’moi ?
A : Alors j’te dirai : j’veux de toi.

(B)
Mais comment peux-tu être sûr,
Sans mes déserts et sans mes murs ?
T’as pas ces chaînes à la peau,
T’as pas sombré sous le fardeau.

Vois les cendres, pas l’incendie,
Les nuits sans fin, l’âme endormie.
Alors dis-moi, toi, sans ma chute,
Comment connais tu cette lutte.

(A)
Je n’connais pas ce que t’as vécu,
Chaque cri que t’as contenu.
Mais j’vois force, dans tes silences,
Et j’serai là pour ta souffrance.

(B)
Tu sais, moi j’ai connu le vide,
Genre de gouffre sans appui.
Quand la famille est acide,
Et que l’amour n’est qu’un mépris.

(A)
Oui, mais maintenant je suis là,
T’as un bras sûr pour t’appuyer.
J'veux l'entendre, pas qu'un ça va,
T’as le droit, toi aussi, d’exister.

(B)
Mais alors, pourquoi t’as fui, toi ?
Pourquoi t’es parti sans un mot ?
T’as détourné, brisé ma foi,
Quand j’attendais, debout là-haut.

(A)
J’ai mis du temps, j’ai mis des mois,
Pour voir en toi plus qu’un reflet.
J’ai découvert que sous tes doigts,
Y’avait du vrai, y’avait du fait.

(B)
Mais on m’a brisée, j’ai permis,
J’étais trop seule, égarée.
Il m’a volé ce qui me lie,
À ce qu’on nomme dignité…

B se lève, regard errant,
Se prepare, s'en allant.
A se lève, et crie: « attend »
Je vais devenir ton present.

(B)
J’ai trop souffert, ça me déchire,
Rien ne peut apaiser mes maux.
Les blessures refusent de fuir,
Et le temps reste trop aussitôt.

(A)
Ton passé t’a bien dévastée,
Mais je veux être ton futur.
Pour que plus rien ne soit brisé,
Je serai là, pur, sois en sûre.

(B)
Ta présence éclaire les jours,
Mais j’suis trop sombre pour aider.
J’porte le mal, et plus l’amour,
Et j’ai peur d'être réparer.

(A)
Tu m’as souri, malgré ta route,
J’ai senti, l’espace d’un peu,
Qu’on peut offrir, même en déroute,
Des bouts de vie, des bouts de feu.

B)
J’me suis perdue sur des écrans,
À vendre l’ombre d’une foi.
Mais j’suis encor là, ciel tremblant,
À marcher, sans savoir pourquoi.

(A)
Je sais pas guérir les douleurs,
Je sais juste tendre la main.
Je veux t’offrir, même en douceur,
Ce que j’ai cherché dans le rien.

B exauce un faible sourire,
Entre ses deux petit soupire.
Un vrai brain d'espoirs qui se tien,
Dans ce long desert qu'est la fain.

[Questionnement]

(B)
Mais comment, toi, peux-tu entendre,
Ce poids si lourd qu'en moi je traîne ?
Mais comment peux-tu le comprendre,
Pour m'aider, briser cette chaîne ?

(A)
J’ai vu mort avant l’enfance,
Elle m’attendait sans un regard.
J’ai su trop tôt ce que l’absence
Grave en silence sous l'trottoirs.

B se sens profondément pris,
Envahi d'un trop grand mepris.
Montrant une ample dévotion,
En face à cette confession.

[Hésitations]

(B)
Moi j’t’entends, et j’vois les blessures
Qui brillent au fond des silences.
On a grandi sans cette armure,
Et sans le droit à l’innocence.

(A)
On m’a laissé seul dans la nuit,
Des cris figés dans ma mémoire.
J’me suis construit dans le non-dit,
Sous des "t’en fais trop", sous l'espoir.

(B)
T’as tenu bon malgré les coups,
T'a lumière sous les décombres.
Et moi j’suis tombée à genoux,
Mais ton regard me sort de l’ombre.

(A)
J’porte ce poids que rien n’efface,
Cri d’un gosse jamais bercé.
Mais je te promets, quand je casse,
Je suis debout pour avancer.

[Réponse]

(B)
J’ai pas l’espoir, j’ai pas les mots,
Mais j’écoute ton cœur qui bat.
Et dans le fond de ce chaos,
Je me dis peut-être… j’pars pas.

(A)
Tu dois voir en moi un amie,
À tes côtés, dans cette nuit,
Présent quand l’ombre te délie,
Je reste, même sans bruit.

(B)
T’es pas qu’un cœur rempli d’éclats,
La tendresse dans la tempête.
Grâce à toi, j’crois j’partirai pas,
Qu’il reste un peu d’air dans ma tête.

[Promesse]

(B)
J’te promets pas un lendemain,
Mais j’te rends ce souffle incertain.
T’as rallumé, dans ma blessure,
Un fil de vie, une fissure.

(A)
C’est pas l’bonheur que j’te promets,
Un peu d’paix, un peu de fumée.
C’est juste un « moi » quand t’en as plus.
Et des bras sûrs quand t’es perdu.

[Départ]

(A)
Tu m’as pas vue, mais j’étais là,
Et maintenant, tu tiens ma main.
On s’porte à deux, malgré les pas,
Et ton regard me fait du bien.

(B)
Donc… t’es pas là que par dépit ?
Tu tiens à moi ? Tu tiens à nous ?
À ce silence, à ces replis,
À chaque fois qu'on se rend flous ?

(A)
J’tiens à toi, plus que j'die souvent,
J’le cache mal, oui, j’suis bancal.
Mais t’sais, quand t’es là, tout m’va mieux,
T’es l’repos qu’j’trouve entre mes feux.

(B)
Si j’pars un jour, si j’me referme,
Ce regard doux qu’t’avais pour moi.
Est-c’que tu m’donneras quand même
Ou j’serai juste une autre fois ?

(B)
Si j’suis tant pour toi, dis alors,
Tu me verras comme un poison ?
Quand j’flancherai, quand j’ferai tort,
Ou tu m’diras que j’vaux l'pardon ?

(A)
Dis rien, je te sens quand t’es loin.
On portera c’qui nous abîme.
J’sais pas demain, juste le soin
Que ton regard pose en mes rimes.

(B)
Tu m’as fait du bien, tellement.
Ta présence, c’est un cadeau,
Même l'espace d'un instant.
Mais je ne veux être fardeau.

A ne dit rien. Il ne part pas.
Il reste bien, sans insister.
Présent, calme, mais toujours là.
Même répéter, pour aider.

[Acceptation]

---- Ellipse ----

B marche, seule et lentement.
Trébuchant parfois, ou souvent...
A est toujours là, mais discret,
À attendre moindre souhait.

(B)
Le temps à fini par passer,
Et toi, la bas, tu est rester.
Tu ne m'a pas abandonné.
Même quand je t'est rejeter.

(A)
Je te l'es di, je te vois toi.
Pas comme un fardaux à la noix,
Juste toi, et ta belle voix.
Toi, à qui je donne ma foi.

B sourit, rare mais des fois.
Et parfois sans s’en rendre compte.
Et retrouve ça force en sois.
Espoir, fragile mais qui monte.

Le matin, quand elle le vois
Au trait fond, elle s'en en elle,
Qu'il est toujours la.. et pour sois,
Et même sans un seul appelle.

[Choix]

(Dans la chambre de B, une nuit noire)

Un soir, bien trop noire, sans espoire.
Une delisilusion parmi d'autre.
Quand elle ne veux plus y croire.
Et s’effondre, perdue, sans fautes.

Encor la nuit, toujours les même,
Seul dans son lit, à bout de tout.
Larme coulant, emplis de peine,
Toujours ce choix, ce choix de fou.

Couteau à la main, coeur éteint.
Son sang, coulant le long du bras.
Fameux sentiment, cette « fain »
Qui l'envahie toujours la bas.

Regard percée et choix tendu.
À l'espoir, mots sont prononcé.
Pour cette personne connu.
Qui la aider sans demander.

(B)
Il n’a fui... quand j’ai fermé fort.
Il à attendu, sans espoir.
Il a été là, sans effort.
Et moi, j’ai appris à y croire.

Je ne suis plus cette vie seul.
Je le suis toujours, avec moi.
Mais aussi avec lui sans deuil.
Il ma bien donné cette foi,

--- Ellipse ---

B recommençant, pas à pas.
Vrai sourire arive, léger.
Et, sais qu'elle ne fera pas.
Car elle a appris à s'aimer.

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Rimeko
Posté le 28/06/2025
Bonjour,
Tout texte ne rentrant pas dans l'intervalle 1500-2000 mots (le compteur de PA faisant foi) sera éliminé pour ce concours.

Rimeko, de l'équipe PA

(est-ce une erreur d'avoir coché la case "participer au concours de l'été 2025"... ?)
Etan
Posté le 28/06/2025
Quelles ce que le compteur de PA ? Et je ne savais pas pour les 1500-2000 mots..
Désolé et bonne journée.
Rimeko
Posté le 29/06/2025
En cliquant sur une histoire, on a en haut de la page le titre, le statut ("en cours d'écriture", etc), puis le nombre de chapitres, et le nombre de mots. C'est cette dernière stat que j'appelle le "compteur".
Les modalités du concours (mots, thème, date de clôture) sont très clairement indiquées dans l'actualité correspondante : https://site.plumedargent.fr/actualite/concours-ete-2025-2
Il est possible de décocher la case de participation au concours.
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