Les jours nous envoient une incroyable épreuve. Je partage désormais ton secret. Les nuits seront courtes et les discussions rudes, mais s'il le faut, faisons-le bien.
N'est-il pas plus confortable de savoir ? D'avoir levé les poids de ta culpabilité et de mes doutes. Demain est un jour faste, jour 2.
Ta peau est toujours aussi douce et tes lèvres aussi tendres. Ton corps reste l'écrin de mon amour. Pourtant ce soir, j'ai reçu une gifle qui dépasse l'entendement.
Je m'y étais préparé, tous les signes étaient là. J'ai pourtant fait semblant de ne pas les voir. Je ne pouvais l'admettre, je ne voulais le croire.
Je te l'ai demandé clairement, par deux fois. J'ai cru naïvement que tu m'aurais avoué, baissant les armes, me respectant surtout. Car qu'est ce que ça fait mal. Putain. De recevoir, de ta bouche tout juste embrassée, le mensonge ultime, alors que je sais.
Oh oui je le sais, je l'ai même toujours su. Je ne savais pas qui, même si j'avais des doutes. Tu m'as appris à comprendre les regards et les attitudes. Moi je lis dans tes yeux sans aucune traduction.
Tu me parlais de lui parfois, comme d'un gentil, avec quelques soucis. Tu semblais avoir beaucoup d'affection et un peu de pitié. Dans quelle galère tu nous as mis tous les trois ?
Alors que je t'ai demandé du temps, celui de finir ton projet, avant de retrouver enfin des moments à nous, pour nous. Je pensais que tu aurais eu la délicatesse de me faire confiance. Rien de tout cela.
Le vers était dans le fruit, déjà à te ronger, déjà à me mentir, déjà à nous faire espérer. Il n'y a pas de quoi être fière.
Mes mots sont un peu rude car monte la colère. Elle est pourtant contenue car au-delà de l'émotion, je veux que tu me voies.
Je te plains Raphaëlle, plains de vivre avec un homme que tu ne veux pas connaître. Ou plutôt dont tu ne regardes que celui qu'il était il y a des années. Celui des moi moi moi, celui qui t'épousa et qui traça ta vie sur une belle ligne droite.
Tu dois désormais voir, derrière les tempes poivres et sels, mon besoin de repos, de calme et de petits plaisirs. Tu ne dois plus ignorer mes appels à sortir, à jouer et parler. Mais surtout, pas dessus tout. Prends ta putain de place.
Ta place, je te le redis, prends-là ! N'attends plus que quelqu'un te la donne et mets moi à la mienne.
Personne ne s'interposera si ma mère s'accapare les filles.
Personne ne négociera tes arrangements foireux.
Personne ne triera le bazar dans ta tête.
Personne ne doit choisir pour toi.
Personne ne doit te manquer de respect.
Je serai là bien sûr, t'aidant parfois, comme je le peux. Mais c'est à toi de faire le chemin. La marche n'est pas haute. Tu as les codes, l'éducation et la classe suffisante. Une pincée de confiance en toi te rendra invincible. Mais pour trouver ta place, il faudra d'abord mettre chacun à la sienne.
Tu me demandes de l'écoute, mais tu n'es jamais là et tu voudrais que, comme toi, comme lui, je puisse être disponible. Que me restera-t-il, si ce n'est mon travail, quand tu m'auras quitté. Il sera mon seul accès à un peu de liberté et ton seul accès à une pension alimentaire. 😆
Tu demandes de la protection, mais qui aura le plus de cran, d'aplomb et d'éloquence, pour mettre à bonne distance ceux qui te bousculeront. Certainement pas le gentil, à l'absence de tonus et au charisme égale à son crâne : une toile cirée. Qui le respecte lui ?
Désolé énervement de 6h36.
Je ne suis pas parfait, c'en est un bon exemple. J'ai du chemin à faire. J'ai en moi des peurs et des colères. Mais si tu prends ta place, pour de bon, pour de vrai, nous trouverons l'équilibre. Je serais plus serein, plus proche de tes besoins. Tu vivrais mieux tes vies, serais plus épanouie.
Et pour "V"ivre ce jour 2, tu as toutes les cartes. Je sais que sous notre toit, il peut y avoir demain, les 4 femmes de ma vie :
- une maman comblée
- une femme épanouie
- une professionnelle sérieuse
- et une compagne heureuse
Pour les filles, pour toi, pour nous et pour tout ce que nous avons accompli et accomplirons, j'aimerais être, derrière cette grande femme, un grand homme.
Je t'aime.
Comme toujours, charmante histoire ;-)
Bon, plus sérieusement, j'ai trouvé celui-ci particulièrement réussi. C'est un véritable pacte de vérité, et magnifique <3
Je me posais une question... Est-ce que Raphaëlle connaît l'existence de ces textes, et même, les a-t-elle déjà lus ? Simple curiosité... N'empêche, c'est triste comme une belle histoire peut se briser en prenant quelques années... Bon courage à toi !
Oui, Raphaëlle connaît tous ces textes.
Je lui ai lu et envoyé.
Puis j'ai décidé de les publier. Comme une bouteille à la mer, pour ceux que ça pourrait aider.
Désormais, je les publie au fil de l'histoire.
Elle le sait, et peut lire les commentaires 😉
J'ai atteri ici un peu à la volée.
Qu'ils soient fictifs ou biographiques j'apprécie les textes qui sont écrits avec les tripes, ce qui me semble être le cas pour les tiens !
J'ai une rmq : certains passages, y compris dans les chapitre précédents, sont très poétiques, je trouve dommage de ne pas les mettre plus en avant, par exemple en modifiant la police (italique). Ce n'est qu'une suggestion ^^
C'est courageux d'écrire ce que l'on ressent et encore plus de le faire lire, et on passe une étape assez vertigineuse en le publiant, bravo. Et courage, pour la suite de ton récit, et pour ce que tu vis.
Je termine avec quelques coquillettes :
"Je veux que tu me vois => voies"
Je te le redit => redis
Tu virais mieux tes vies => vivrais"
A part les patronymes, tout est 100% réel.
Le publié, c'est pour moi un exutoire pour des évènements qui normalement reste privés, malgré leur banalité.
Merci pour tes encouragement,
Tu trouveras dans les textes qui suivent, encore plus de tripes je pense.
Et merci pour la remarque, je vais y penser. Je suis resté brute car c'est comme ça que je les écris, mais c'est une bonne idée.