Juliette - La rentrée des débutantes

Notes de l’auteur : Je ne suis pas un habitué du contemporain, encore moins de la romance... ceci est donc une première tentative ^^ j'espère que ça plaira ! Bonne lecture :)

Toutes les histoires commencent par un « il était une fois ». J’attends le mien depuis deux mois, et maintenant qu’il se trouve à quelques pas – littéralement sur le trottoir d’en face – ma gorge est nouée comme si j’étais à deux doigts d’affronter un dragon.

Le conducteur en uniforme quitte son volant pour m’ouvrir la porte de la voiturette, ôtant son chapeau avant d’esquisser une révérence. Je lui rends un sourire, saisis ma robe par les volants et descends la petite marche du véhicule. Un cabriolet de 1910, la pointe de la technologie. Quand je pense que la plupart des autres invités doivent se contenter de calèches tirées par des chevaux… J’ai une chance inouïe ! Le vrombissement désagréable du moteur n’enlève rien à ma joie, même si je suis heureuse de l’entendre s’éloigner. Il retirait une part de poésie au voyage. Comment entendre les gazouillis des oiseaux avec le gargouillis incessant de sa machinerie ?

Le soleil bas teinte le ciel de nuances roses et violettes. Accordées à mes jupes. Ma mère m’avait commandé une toilette sur mesure pour l’évènement ; buste brodé de fleurs en perles, manches vaporeuses, jupons de tulle et de dentelle, ceinture de soie ornée d’une belle rose de rubans. Elle me le répétait depuis ma naissance : le hasard ne méritait pas la plus petite place dans ma vie. Après une heure d’essayages et autant de préparation – il fallait choisir correctement la tiare et sa parure, des gants assortis sans oublier un trait de maquillage –, je me rendais pour la première fois seule à une réception de la plus haute importance.

Ma mère ne m’accompagne plus depuis au moins cinq saisons… mais je ne peux en dire autant du Seigneur Tobias. À cette heure, mon cousin doit certainement régler un énième conflit dans son domaine, et ne se joindra pas à la fête avant un moment. Déçue, mais pas surprise, je devais me résoudre à m’y présenter sans personne à mon bras.

Les tours du palais s’élèvent au milieu de jardins taillés à la française. Au-delà des grilles de fer forgé, des buissons aux formes animales guident les convives vers l’entrée. Des guirlandes sans fin se mêlent aux branches et dansent avec leur feuillage caressé par la brise. D’ici, le château ne paraît pas plus grand qu’une maison de poupée en pierre blanche perforée de fenêtres. Des groupes de jeunes hommes en costume et de jeunes femmes tout aussi apprêtées s’impatientent devant les gardes qui vérifient un à un les cartons d’invitation. Au sommet de son escalier de marbre, les portes grandes ouvertes offrent un air de musique classique au reste du monde. Et plus j’attends, plus je risque de rater la première danse.

Un bruit de klaxon à m’en casser les oreilles m’empêche de traverser. Je retire mon pied du passage piéton et coupe le son de mon casque ; le bus scolaire me frôle en filant droit vers son prochain arrêt. Dix secondes plus tard, le bonhomme passe au vert et je m’intègre au flot d’adolescents en jean-baskets qui s'aventurent de l’autre côté de l’avenue.

Plus de fiacres, de gardes, de robes somptueuses et de musique enchantée : une marée de sacs à dos et de smartphones s’amasse devant les grilles du Lycée des Étourneaux, plus ou moins prête à reprendre les cours en ce matin du trois septembre. Ma parure redevient une paire de boucles d’oreille fantaisies, mon écharpe de soie, une veste en jean et les volutes de satin, une jupe de seconde main sur laquelle j’ai brodé quelques marguerites.

Les premiers rayons du soleil passent timidement entre les immeubles. Sa chaleur nous autorise encore à porter manches courtes et chaussures ouvertes. Il aurait pu pleuvoir à seaux, comme au premier jour de ma sixième. Mais non. Pas un nuage à l’horizon. Et je compte bien garder toute cette lumière pour l’année entière.

Pas question de répéter le fiasco du collège.

— ELLE EST VIVANTE !

Deux mains agrippent tout à coup la lanière de ma besace et me forcent à reculer. La panique m’aurait gagné si je n’avais entendu la voix explosive de mon meilleur ami. Mais puisque je reconnais les bras qui me serraient sans retenue, je me contente d’en rire tout en pressant ces poignets à mitaines.

— Arrête Loïc ! Tu m’étrangles !

— Tu m’as manquééééé…

— J’habite derrière chez toi, Loïc.

Ce détail le pousse à me lâcher. Enfin, je peux me retourner et le saluer correctement. Au collège, on avait une poignée de main spéciale, tellement élaborée qu’il nous avait fallu des semaines pour s’en souvenir. Alors je ne m’étonne pas quand il regarde ma paume en hésitant, tout gêné. Droite-gauche, gauche-droite, dessus-dessous, poing contre poing, croisement de pouce, puis paume contre paume avant de finir la main sur l’épaule de l’autre. On essaie quand même. On se trompe, d’abord à cause de lui, puis à cause de moi. Deux mois sans se voir, ça laisse des séquelles. Une accolade finit par faire le travail.

— Tobias était déçu de ne pas te voir à son anniversaire.

— Je suis rentré hier de chez mon père.

— Seulement ?

— Attends, à la base mon billet était pour demain. Mais tu comprends… je voulais pas te laisser toute seule dans la cour des grands !

Il ouvre grand les bras devant le lycée dont je ne vois, pour l’instant, que les arbres aux branches échappées d’entre les grilles de fer. Je hausse un sourcil, pas franchement dupe à son mensonge.

— C’est ta mère qui a échangé ton vol, à tous les coups.

Le soupir qu’il pousse fait trembler l’une de ses tresses fines qui lui barre le visage.

— T’es pas drôle.

Cette fois, la remarque soulève mes épaules. Il faisait le coup tous les ans. L’été à Pointe-à-Pitre, le reste à Paris. Difficile de régler autrement la garde partagée quand l’un des parents habite à l’autre bout du monde.

— Et il est où ton cousin ?

— En retard, comme d’habitude.

J’avais perdu l’espoir de voir mon cousin arriver à l’heure quand les portes du bus s’étaient refermées. Nous n'habitons pourtant pas si loin l’un de l’autre. Je n’ai jamais été un exemple de ponctualité, mais pour lui, s’asseoir en classe avant la deuxième sonnerie relevait du miracle.

— Bah ! Il connaît le chemin.

Loïc entoure mes épaules et m’entraîne à travers les jardins parsemés de fleurs. Les gravillons du chemin craquent sous les semelles de nos chaussures. J’observe avec attention les différents bâtiments qu’il désigne du doigt.

— L’espèce de gros rond en bois, là-bas, c’est l’amphithéâtre.

Il attire mon attention à l’opposé, pointant un rectangle de goudron aux grandes baies vitrées.

— Et ici, c’est le gymnase.

Un brouhaha latent anime le parc. Les élèves se rapprochent petit à petit du bâtiment principal, haut de trois étages et vieux d’au moins quatre cents ans. Pour la première fois, je peux observer de près sa façade décorée de bas-reliefs, ses immenses fenêtres, son toit pentu, ses nombreuses cheminées qui ne servent plus depuis des lustres et son perron digne de Cendrillon.

— Bienvenue au Château, Juliette.

Je comprenais enfin pourquoi les lycéens le surnommaient ainsi. Il fallait bien le différencier du collège. J'ai passé les dernières années de l’autre côté de la rue, au Manoir, sans avoir mis les pieds dans les classes de la Maison. Loïc était présent depuis la Cabane, appelé « maternelle » par le reste du monde. Le groupe scolaire des Étourneaux accueille les enfants dès trois ans. Je suppose que le fondateur avait trouvé amusant de leur désigner des petits noms, histoire de s’emmêler un peu plus les pinceaux.

— J’sais que tu aurais préféré recevoir un hibou et suivre des cours de potions, mais… tu vas voir, on est super bien ici.

J’acquiesce avec un rictus amusé.

Arrivé le premier devant les escaliers, il monte deux à deux les marches qui mènent à la double-porte de l’entrée, se faufile à travers la foule vers l’objectif commun aux cinq cents adolescents inscrits cette année : le tableau d’affichage. Son doigt cherche son nom dans la liste des premières, s’arrête au milieu de la troisième fiche, disparaît de nouveau au milieu de la marée d’élèves avant de débouler devant moi.

— Ils m’ont mis en Littéraire B. Tobias aussi… je vais lui envoyer un message-

— Et moi ?

Ses ongles viennent gratter l’arrière de son oreille comme à chaque fois qu’il se sent un peu mal à l’aise.

— Les secondes ont rendez-vous dans l’amphithéâtre. Les classes sont faites là-bas.

Quand la première sonnerie de l’année retentit, mes doigts se serrent sur la bordure de ma veste en jean. Déjà ? J’aurais dû prendre un bus d’avance… Loïc me manquait trop pour qu’on se sépare aussi vite. Il me serre encore une fois dans les bras avant de s’aventurer à l’intérieur de l’école. Je distingue sa silhouette quand il s’aventure sur le carrelage en damier du rez-de-chaussée, vite rejoint par d’autres personnes. Ses camarades des années précédentes, sans doute.

À mon tour de découvrir ma classe. J’espère avoir le temps de rejoindre la salle avant qu’ils ne ferment les portes. Je suis les flèches de bois qui conduisent à l’annexe d’un pas rapide, les yeux baissés sur mes bottines à fleurs. Certaines voix me parviennent alors que je range mon casque dans une poche de mon sac. J’en reconnais quelques-unes, mais n’ose pas relever la tête. Dans le bus, mon ancienne voisine de table m’a soigneusement évité pour se rapprocher de sa meilleure amie. Difficile de lui en vouloir, je ne la connaissais pas très bien. Je connais peu de monde, en fait. Et peu de monde me connait vraiment en retour.

L’amphithéâtre, contrairement à ce que son nom indique, ne ressemble pas du tout à un amphithéâtre. C’est une salle de spectacle comme toutes les autres, avec plusieurs dizaines de rangées de sièges de velours bleu disposés en escalier, face à une scène encadrée de rideaux. Sur cette scène, un pupitre. Derrière ce pupitre, madame la proviseure et son adjoint. Encore derrière, cinq chaises occupées par ceux que je suppose être nos professeurs principaux. Bah… ils nous avaient fait la même cérémonie à notre entrée en sixième.

— Juliette !

Mes yeux se tournent vers une main qui s’agite un peu plus bas. Deux filles cherchent mon attention. Meryem et Léana, les inséparables aussi proches que différentes. La première tapotait avec énergie le siège à sa gauche, encore vide. Je serre mon sac contre moi et me faufile jusqu’à elles, surprise de recevoir une bise de leur part. Nous ne nous étions pas parlé depuis l’année dernière.

— T’as passé de bonnes vacances ? commence Léana.

Meryem ne me laisse pas le temps de répondre.

— Dis donc, t’as tout donné pour la rentrée ! Il est trop beau ton serre-tête !

Je veux la remercier, mais le grésillement strident des amplis arrête toutes les conversations de l’assemblée. La proviseure grimace, tapote sur le microphone, vérifie les branchements… rien n’allait comme prévu.

— Et vous… ?

— On est parties en Provence, chuchotent-elles en chœur.

Léana presse l’épaule de son amie pour la forcer à se coller au dossier.

— Ma tante a une ferme –

— Chers élèves, bienvenue !

Trop tard. La voix de la proviseure éclate à travers la salle à en faire trembler les murs. Son histoire devra attendre la fin du discours. Au moins, elle forçait tous les élèves à se concentrer… mais ne dit rien de bien intéressant : après une rapide présentation – qui ne connaissait pas Madame Noiret ? – de son équipe et du règlement, elle cède la place au premier professeur.

— Bien, tousse-t-il après un raclement de gorge. Je vous demande de quitter la salle à l’appel de votre nom, et de m’attendre devant la salle 205. Pour la seconde A…

L’amphithéâtre se vide bien plus lentement que je ne l’espère. Pourquoi n’avaient-ils pas tout simplement accroché nos feuilles avec les autres ?

Mon nom retentit dans le microphone au quatrième professeur, peu de temps avant celui de Meryem qui ne tarde pas à me rejoindre dans les jardins.

— Et Léana ?

Son regard inquiet parle pour elle-même. Les trente Seconde D sont déjà tous attroupés autour d’un petit homme à lunettes qui tapait des mains avec énergie.

— Allez, on ne traîne pas ! L’heure tourne !

Sans transition, il s’engage à toute vitesse sur le chemin. Quelle allure… j’espère qu’il ne donne pas ses cours au même rythme, sinon il ne lui faudra pas cinq minutes pour me perdre !

Notre groupe s’aventure au premier étage du Château. Enfin, je découvre les couloirs, les escaliers, les salles dont Loïc m’a tant parlé. Je vois enfin les parquets, les fresques abstraites qui décorent les murs et les portes pleines de couleurs autrement que sur ses photos.

Le professeur s’arrête tout à coup devant la dernière porte de l’étage, fouille dans sa poche de veste, puis l’autre, puis celles de son pantalon à la recherche de sa clef. Son manège provoque des ricanements étouffés.

— Un peu de calme… Les autres sont déjà au travail.

La voix d’un autre professeur traversait la cloison. Du français. Je me grandis pour que mes yeux atteignent la bordure des vitres qui donnent sur la classe. Des premières… puisque Loïc se tient affalé sur la table la plus proche du bureau.

Comme s’il sentait ma présence – ou le bruit de mes camarades –, mon meilleur ami relève la tête et m’adresse un signe de la main. Je lui rends avec le même entrain, ravie de savoir qu’on partagera de nouveau nos pauses et nos intercours. Presque aussi proches qu’avant.

Derrière moi, Meryem est la seule à garder le silence. Je ralentis pour me retrouver à son niveau, sans autre inspiration qu’un sourire pour lui remonter le moral.

— Tu… veux qu’on se mette à côté ?

Elle réfléchit un instant, sourit à son tour, puis accepte.

Et de une. Peut-être qu’on ne se parlera pas, peut-être qu’on ne se supporterait pas plus de trois semaines… mais Meryem est aussi seule que moi au milieu de ces visages qui nous ignorent complètement. Alors peut-être que cette tentative d’amitié allait échouer, mais les « il étaient une fois » ne deviennent pas des happy ends tout seuls. Je compte bien tout faire pour transformer cette année en conte de fées.

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Shurimpurr
Posté le 15/08/2023
Début amusant ! L'héroïne est très attachante dans sa candeur et la force de son imagination, et nous donne envie de suivre son histoire. J'aime beaucoup le ton global assez enjoué et léger. Ton style est fluide et agréable. C'est une histoire qui s'annonce sympathique à suivre, et j'ai hâte d'en découvrir plus !
Azura
Posté le 19/07/2023
Très bon début ! J'aime beaucoup le style, vif et happant. L'intrigue se dessine tout doucement et je suis curieuse de lire la suite :) On se reconnaît rapidement dans les personnages qui caractérisent parfaitement l'adolescence, sans en être des clichés. C'est rafraîchissant !
Edouard PArle
Posté le 23/06/2023
Coucou Aspen !
J'ai eu plein d'excellents retours sur ton histoire (Juliette juliette c'est un peu une star du Bingo xD) et en plus le résumé m'a bien accroché donc me voici ^^
Cette introduction en mode rentrée des classes fonctionne bien, permet de fonctionner quelques personnages qui prendront sûrement de l'importance par la suite^^ On sent l'importance que ça à de se faire de nouveaux amis dans la manière qu'elle a de rencontrer Meryem, c'est vrai qu'à cet âge c'est toujours un peu stressant d'arriver dans une nouvelle classe. On y croit, tu arrives bien à te mettre à la hauteur d'un jeune élève.
J'attends de voir comment la suite va rejoindre le résumé.
Un plaisir,
A bientôt !
Feydra
Posté le 20/06/2023
Un premier chapitre très réussi. J'aime beaucoup ton écriture. J'ai été déstabilisée par le début qui ne correspondait pas à ton résumé (je pense que tu as fait exprès :)). Cependant, cela souligne tellement bien le monde intérieur de Juliette, la puissance de son imagination qui l'accompagne partout et transforme la réalité.
Tu racontes aussi très bien la rentrée. Le lycée m'a l'air d'être une endroit plutôt joli.
Nanouchka
Posté le 16/06/2023
Bonjouuuur Aspen, enchantée !

Le résumé de ton histoire m'a tout de suite plu, mais je me suis dit "non, arrête, ce n'est pas raisonnable, la PAL", mais le bingo a ses raisons que le cerveau ne peut pas connaître, tout ça. Et tant mieux, parce que j'ai BEAUCOUP aimé ce premier chapitre.

Il m'a convaincue de continuer parce que :
— Ce début au passé qui revient au présent m'a semblé tellement juste sur ce que c'est d'être rêveuse, de pouvoir s'imaginer dans un tout autre contexte puis de soudain redébarquer dans la réalité.

— Il y a une justesse extrême aussi de la retranscription du lycée à hauteur d'adolescent. J'avais oublié à quel point à l'époque un été me semblait long. Maintenant, ça passe en deux minutes (je suis vieille, bon), mais mon dieu la rentrée c'était tout un pataquès émotionnel. Et ici c'est fait ni avec pathos, ni avec la distance d'adulte : c'est vraiment juste ce que c'était.

— J'adore qu'il y ait ce mystère autour de cette protagoniste, dont on sent qu'elle a un passif compliqué, entre l'élève qui la fuit dans le bus et les autres qui lui parlent avec une douceur presque exagérée. Je l'ai trouvée solitaire, décalée, en galère, et en même temps...

— ... je l'ai sentie ultra déterminée. Ce qui fait plaisir. Elle sait qu'elle veut passer une bonne idée et elle est prête à s'en donner les moyens, comme le prouve la fin du chapitre où elle demande à Meryem de s'asseoir l'une à côté de l'autre, ce qui (pareil) était un truc majeur à l'époque, comme un traité international entre deux pays.

Très, très chouette.
Il reste encore quelques verbes au passé, par-ci par-là.
Hâte de continuer (une fois que le bingo aura cessé de m'accaparer).
Aspen_Virgo
Posté le 20/06/2023
Salut ! Merci pour ton message, ça me fait plaisir ^^
J'avais quelques craintes concernant cette histoire, aussi bien sur le fond que la forme (l'écriture au présent, c'est pas franchement mon fort ahah)... j'espère que les aventures de Juliette continueront à plaire ^^
Soah
Posté le 15/06/2023
Bonjour bonjour !
Je débarque un peu au hasard après que ton histoire m'air fait de l'oeil pendant un certain temps et, je me suis dit qu'à l'occasion du Bingo, je pouvais bien prendre le temps de venir faire un tour.
Comme je ne te connais pas, je me permets de noter mes pensées au fur et à mesure :
→ le début m'a fait tout drôle parce qu'avec le résumé, on s'attend à quelque chose de moderne et on est plongé·es dans quelque chose de presque historique. Puis, on s'aperçoit que c'est une rêverie et je me dis que c'est peut-être un peu risqué de commencé comme ça. Le début du roman est le premier contact avec lea lecteurice et du coup, ne pas avoir ce pour quoi je me suis embarquée a été assez perturbant. Mais ce n'est peut-être que moi, donc, ne t'en fais pas pour ça:)

→ Après la rencontre avec Loïc, il y a des lignes de dialogues mais je serais bien en peine de dire qui s'adresse à qui. Des incises pourraient être une bonne idée pour mieux situer les personnages que l'on vient à peine de rencontrer et que l'on ne peut donc pas identifier à leur façon de parler pour le moment

→ Peut-être que j'ai mal lu mais je me demande pourquoi Loïc fait le “tour” du lycée à Juliette. Vu qu'iels ont l'air de se connaître depuis longtemps – et en physique, puisqu'iels étaient au collège ensemble – j'ai l'impression d'avoir affaire à une ficelle de narration pour faire l'exposition “facile”, ce qui est dommage.

→ note perso – et il faut le prendre avec des pincettes – mais la référence à Harry Potter est-elle vraiment nécessaire ?

→ Okay, je comprends maintenant que Loïc est une année plus vieux, mais peut-être que cette information devrait être mise en avant plus tôt ? Parce que j'avais vraiment l'impression qu'il existait une continuité entre la période collège → lycée des deux adolescents. Mais si ça se trouve, c'est juste moi qui ne comprends rien à rien x'D

Le reste a filé tout seul !
Je trouve que c'est un très chouette début, plein de promesse avec une justesse dans la description de la vie des personnes de 15/16 ans. Je suivrais cette histoire avec grand plaisir, d'ailleurs, elle va rejoindre ma PAL. Merci pour ce moment de lecture qui était vraiment bon et agréable, même si mes notes laissent croire le contraire !
A bientôt, j'espère.
Aspen_Virgo
Posté le 20/06/2023
Salut ^^ merci pour ton analyse ^^
Par rapport à la rêverie du début, j'ai songé à la mettre en italique, mais mon envie de noyer le poisson à pris le dessus xD (je vais quand même reconsidérer, si ça perd trop le lecteur).
J'avoue que je me suis lancée dans ce roman sans vraiment savoir à quoi m'attendre... il manque peut-être effectivement quelques informations sur leur relation... à réfléchir en tout cas !

Merci encore ^^
Soah
Posté le 20/06/2023
Je t'en prie, c'est vraiment une chouette lecture et une belle aventure ! Merci à toi de publier sur PA
Automne
Posté le 13/06/2023
bonjour ! J'aime beaucoup ce début ! Tout d'abord, je trouve ta prose poétique et tes descriptions bien imagés. Ensuite, le début de ton récit m'a bien accroché. Je me pose beaucoup de questions, notamment autour de la relation qu'elle entretient avec Loic. D'un coté, elle semble énormément l'apprécier et lui semble l'apprécier également et, de l'autre, il semble il y avoir un certain malaise entre eux. A quoi ce malaise peut- il bien être dû ? Bien sur, elle dit que les deux mois passés loin l'un de l'autre les ont un peu éloignés mais j'ai l'impression qu'il y a autre chose. Enfin, le personnage de Juliette est très interessant ! J'aime beaucoup le monde imaginaire qu'elle se crée.
Ce premier chapitre fût un plaisir et j'ai hâte de découvrir la suite !
Rimeko
Posté le 04/06/2023
Hello Aspen !
J’ai une case « romance queer » dans le Bingo PAen, et j’avais déjà des histoires rentrant dans cette catégorie, mais quelqu’un a recommandé ton texte sur le Discord et j’aime beaucoup le contemporain, voilà voilà :D

Au fil de ma lecture :
« Ma mère ne m’accompagne plus depuis au moins cinq saisons… mais je ne peux en dire autant du Seigneur Tobias » -> Vu la tournure de la phrase, j’aurais pensé qu’elle n’est pas contente de voir son cousin, mais trois phrases plus tard elle a l’air déçu qu’il soit en retard...
« D’ici, le château ne paraît pas plus grand qu’une maison de poupée en pierre blanche perforée de fenêtres » -> Je chipote ici, mais « perforée » ça a une connotation négative, puis surtout on se doute bien que le château a des fenêtres...
« Ma parure redevient une paire de boucles d’oreille fantaisies, mon écharpe de soie, une veste en jean(,) et les volutes de satin, une jupe de seconde main sur laquelle j’ai brodé quelques marguerites. » -> Sans la virgule suggérée, j’ai dû relire la phrase plusieurs fois pour comprendre...
« La panique m’aurait gagné(e) si je n’avais entendu la voix explosive de mon meilleur ami »
« Mais puisque je reconnais les bras qui me serraient (serrent) sans retenue » -> Puisque tu écris au présent, l’imparfait n’a pas sa place ici ^^
« Une accolade finit par faire le travail » -> La répétition de « faire » est, à mes yeux, pas très heureuse...
« — Tobias était déçu de ne pas te voir à son anniversaire. » -> Qui parle ici ? (j’ai bien compris que c’est Juliette, mais seulement trois répliques plus tard...)
« Je suppose que le fondateur avait trouvé amusant de leur désigner des petits noms » -> « les désigner par des petits noms » ou « leur donner des petits noms » ^^
« Dans le bus, mon ancienne voisine de table m’a soigneusement évité(e) »
« Les trente Seconde D sont déjà tous attroupés autour d’un petit homme à lunettes qui tapait (tape) des mains avec énergie »
« mais les « il étaient (était) une fois » »

Voici un début intriguant !
La rentrée des classes est un début assez classique pour un roman suivant des lycéens, mais la comparaison avec un bal de débutantes lui donne juste l’originalité qu’il faut pour capter l’attention du lecteur – enfin, en tous cas, ça a marché sur moi ^^ Et le fait que leur lycée est surnommé le Château ne rend la comparaison que plus adéquate, haha. En plus ça me rappelle mon propre lycée, où le bâtiment de l’administration était désigné comme « le château » également, avec un bon petit style de manoir et des escaliers impressionnants x’D
La rupture entre le rêve éveillé de Juliette et la réalité est nickel aussi, juste abrupt comme il faut – et arrivant pile au moment où je commençais à m’interroger sur ma compréhension du résumé, haha. C’est drôle aussi que tu files l’ambiance du conte de fées à travers tout le chapitre, même une fois de retour dans la réalité !
J’aime bien la délicatesse autour des relations sociales de Juliette. Je m’explique : elle est un peu solitaire, mais sans entrer tout à fait dans l’archétype de la paria. Je suis curieux de voir comment sa relation avec Meryem va évoluer ; est-ce que ça va fonctionner, se transformer en une vraie amitié, ou juste rester cordial...
Je reviendrai !
Aspen_Virgo
Posté le 04/06/2023
Hello hello !
Bon bah on s'est croisés sur discord, mais je tiens quand même à te remercier pour tes remarques !
J'avoue que j'ai quand même bien galéré avec la concordance des temps, j'ai cette fâcheuse manie d'écrire au passé ^^'
Hopla, je vais corriger ça !
EryBlack
Posté le 30/05/2023
Salut ! Je me lance dans ton histoire à l'occasion du bingo de lecture organisé sur le forum, j'essaye d'en profiter pour découvrir de nouvelles Plumes :D
Je trouve ce premier chapitre bien écrit et plantant des perspectives claires : on est dans une intrigue en milieu scolaire, avec un personnage jusqu'ici un peu isolé pour qui l'enjeu est de trouver d'autres ami·es. Je ne suis plus une ado depuis un moment, mais je sais que j'étais très sensible à ces thématiques et que je continue de les apprécier, même si ce ne sont plus mes préférées. Je sais en tout cas que j'aurais été bien accrochée par ce début à l'époque et qu'aujourd'hui je le trouve bien réalisé, ça donne envie d'en lire plus (ce qu'indique le résumé m'attire bien aussi !).
J'ai aimé ce décalage du début avec la suite, ça donne déjà énormément d'infos sur ton perso principal et sa tendance à la rêverie, comme une échappatoire d'un quotidien qu'elle vit visiblement pas super bien. Les évocations du collège m'ont donné l'impression qu'elle a été très isolée, voire peut-être même victime de moqueries ou autres ? C'est chouette d'esquisser ces questions, on se doute que ce sera développé par la suite. L'objectif de "faire de cette année un conte de fées" m'inspire plein de développements différents, c'est chouette ! Je me demande si ce sera le type d'histoire où l'héroïne parvient à son objectif à force de détermination ou si elle changera d'objectif en cours de route. Les deux m'enthousiasment !
Le groupe scolaire a l'air super stylé, presque trop, je m'attends à une déferlante de personnages un peu gosses de riches insupportables :'D Mais peut-être que c'est simplement les clichés des comédies scolaires américaines qui viennent biaiser ma lecture ! Là encore, curieuse de voir.
Quelques remarques de forme :
- J'ai relevé plusieurs soucis au niveau de la concordance des temps. Tu écris au présent, c'est donc ce temps qui est la base et il faut accorder les verbes exprimant l'antériorité ou le futur en fonction de ça. Quelques verbes doivent donc être modifiés, je te livre ce que j'ai noté : "Cette fois, la remarque soulève mes épaules. Il faisait* (fait) le coup tous les ans." ; "Je n’ai jamais été un exemple de ponctualité, mais pour lui, s’asseoir en classe avant la deuxième sonnerie relevait* (relève) du miracle." ; "Je comprenais* (comprends) enfin pourquoi les lycéens le surnommaient* (surnomment) ainsi. Il fallait* (faut) bien le différencier du collège." ; "La première tapotait* (tapote) avec énergie le siège à sa gauche, encore vide." ; "La proviseure grimace, tapote sur le microphone, vérifie les branchements… rien n’allait* (ne va) comme prévu." ; "Au moins, elle forçait* (force) tous les élèves à se concentrer… mais ne dit rien de bien intéressant" ; "un petit homme à lunettes qui tapait* (tape) des mains avec énergie." ; "La voix d’un autre professeur traversait* (traverse) la cloison." ; "Peut-être qu’on ne se parlera pas, peut-être qu’on ne se supporterait* (supportera) pas plus de trois semaines… (...) Alors peut-être que cette tentative d’amitié allait* (va) échouer"
"mon ancienne voisine de table m’a soigneusement évité" -> évitée
Et une dernière sur le fond :
"Ses camarades des années précédentes, sans doute." -> je me suis demandé pourquoi Juliette ne connaît pas les amis de Loïc, ils ont l'air assez proches pour ça. À voir avec les prochains chapitres, mais ça m'a tout de suite fait me demander si cette amitié qu'ils semblent partager n'aurait pas des limites, et si ce serait pour cette raison que Juliette se sent isolée par ailleurs.
Merci pour ce début d'histoire rafraîchissant ! À bientôt :D
Aspen_Virgo
Posté le 31/05/2023
Salut ! Merci pour ton message, et d'avoir pointé les erreurs encore dissimulées dans mon chapitre ^^
C'est la première fois que j'écris au présent, j'avoue avoir eu un peu de mal à m'adapter - mais je vais corriger ça et redoubler d'attention :)
Pour ce qui est de la relation entre Juliette et Loïc (et les autres membres de sa classe), je compte développer cela dans les prochains chapitres ^^
Mathilde Blue
Posté le 30/05/2023
Coucou !

Ton histoire m'intriguait donc je me suis lancée dans ce premier chapitre ^^ J'ai trouvé le début très réussi avec ce brusque changement entre rêve et réalité, l'ambiance est très bien posée dès les premières lignes, donc l'effet de basculement est d'autant plus surprenant ! Pourtant tu conserves un peu cet aspect conte de fée avec l'univers autour du groupe scolaire des Étourneaux et les différentes caractérisations des établissements, je trouve que c'est très chouette ^^

Je trouve le personnage de Juliette assez sympathique, même si finalement on ne la connaît pas encore très bien. Elle ne fait pas cliché (ce qui est un bon point) et semble plutôt attachante :) Loïs a l'air fun également, leur amitié est bien rendue !

Je suis curieuse de découvrir la suite !
Contesse
Posté le 28/05/2023
Bonjour !
C'est avec bonheur que je me plonge dans cette histoire qui me fait de l'œil depuis quelques temps ^^

J'ai beaucoup aimé la surprise du début ! Le passage du monde rêvé de Juliette dans l'époque victorienne au retour brusque à la réalité ! Tu m'as bien eue, j'avoue, j'étais persuadée au début du chapitre d'avoir mal interprété le résumé et d'être finalement en train de lire une romance historique ahah, bravo c'est bien joué ;)

Je sens déjà que je vais apprécier Juliette. Tu nous la présentes comme l'étudiante banale qui ne se remarque pas trop et on SENT que ce n'est pas le cliché de la fille soit disant banale mais qui en fait a un destin de fou, une prophétie sur le dos et est fille d'un duc longtemps disparu... Bref xD On sent vraiment que ce personnage va être touchant de par sa sincérité et son humanité. Hâte de suivre ses aventures et sa timidité ahah

J'ai aussi beaucoup apprécié l'univers que tu crées autour de ces écoles, je vois qu'on a clairement pas été à l'école au même endroit avec Juliette hein xD C'est très poétique et ça a un côté très conte que j'aime beaucoup :)

Bref, une lecture très agréable, je reviendrai bientôt héhé ;)
Elka
Posté le 28/05/2023
Coucou !
Bravo, je trouve ce début efficace, rythmé et réaliste ! Tu as super bien restranscrit l'effet lycée (très chouette cette idée de noms de bâtiments scolaires selon les niveaux ♥) sans tomber dans l'habituel "j'ai peur c'est tout nouveau ahlala" qui peut être lassant si pas maitrisé.
Comment ne pas s'identifier à ton héroïne un poil timide mais décidée ? Qui s'invente un monde sur le chemin du lycée parce que c'est plus sympa comme ça ? Qui s'accroche à un visage connu pour braver les premiers jours comme on l'a tous fait ?
Merci pour cette lecture toute douce. Je me la mets de côté ♥
Lou Santos
Posté le 17/05/2023
J'aime beaucoup ce début, ça me rappelle ma propre rentrée en seconde haha #nostalgie
Pour quelqu'un qui n'est pas habitué au contemporain, je trouve que tu gères très bien ! Le ton des personnages est naturel et les descriptions vraiment immersives.
Pressée de lire la suite !
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