L 1

Par Ante
Notes de l’auteur : /!\ . Ancien Texte . /!\

Tu étais presque tout - quand je n'étais plus rien -,

Qui comblais dans l’abysse les creux de mon cœur ;

Tu as été la pluie sur mes terres sans biens,

Qui tuais l’aridité en semant les pleurs !

 

Nymphe ! - Magnificat ! - Gorgone déguisée !

Qui croisas de mon âme les yeux innombrables !

Comment ! Sans remords, mes amours pétrifiées

Pour cette gloire hautaine, ta face innommable !

 

Mais ma douleur, amie, a préféré se taire,

Et plus rien en mes yeux n’attise les couleurs ;

Dans les flammes grisâtres crépite ta chair

Sans pigment, sans attrait... – les cendres sans odeurs !

 

Tu t’éloignes, vois-tu ? Tu perds de ton emprise !

Ton but est trop lointain, et ta ficelle fine,

- Hardie marionnettiste ! - ta mortelle prise

Goûte au délaissement que ton écho raffine :

 

Tu ne désoleras plus les sols de ma France !

Je ne te verrai plus, ne veux plus te penser,

Va et pars, point ne pleure, et pour seule assurance

Que ce que j’eus pour toi était d’or empenné.

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