Et je sais, mon silence a dû paraître long,
Et rancunier, peut-être, aux saveurs d'abandon.
Tu m'as pourtant connu, et tu me sais toujours :
Je n'ai aucun mépris et ne te suis pas sourd !
Alors ne m'en veux pas, comme je te pardonne,
Qui fus de ma poitrine régente, Madone !
Et cueille mon silence comme ce qu'il est :
Nul affront, nulle haine – une instruction que j'ai !
Nous avons tous deux su les remous de l'amour,
Où tu as navigué, où je sombrais ; ses jours
Semblent s'être couchés et les nuits éreintées
Cueillent dans le pourtour des jardins une rose ;
La tendent, hésitantes, aux matins albés
Et je vois, dans l'épine, nos chagrins moroses !
Alors ne m'en veux pas, comme je te pardonne,
Nos amours sont mortes mais j'en bannis Bellone !
Bonne continuation !!