Les fleurs ouvrent leurs gueules.
Leur cortège harmonique où leur chant se respire
Se voit aux couleurs seules.
Qu'on appelle Printemps leur végétal empire !
Projection de pollen -
Qu'on arpente sans but les flonflons, les pigments
Émaillés par centaines
Le long d'une allée fauve où l'on flirte gaiement !
Que voici les feuillages
Sous lesquels je bécote à nulle autre mesure
Des amants de passage
Dans la liesse primitive de la nature.
Que de filaments, perles
De nacre a-t-on rêvés ! Nous sommes tout humides
De l'amour qui déferle
De nos corps encore implacables et virides...
Les fleurs seront témoins
De nos ébats perdus fêtés de limonade
Écroulés dans les foins -
Ombre divine - sans autre fanfaronnade !