La nuit, je ne dors pas. Les minutes s'égrainent devant mes yeux embués. Le sommeil arrive tard et repart aussitôt.
Je ne les compte plus, ces heures interminables où mon esprit divague entre rêve et réalité. Il se pose des questions, il cherche la cohérence, de cette vie rangée qui semble m'échapper.
Nous avons eu des discussions âpres, des larmes (enfin surtout moi), pas mal de coups de gueule et de sincérité. Je mesure la nuit le poids de chaque mot que tu m'as asséné.
Peut-être ne vois-tu pas l'effet qu'ils m'ont fait. Tu penses souvent que rien n'a imprimé. Ces nuits sont la preuve que tu m'as touché au plus profond de mes certitudes.
Et donc pour remplir ce temps supplémentaire, quand le foyer est calme, pendant que vous dormez. Papa écrit des mots, des phrases et des vers.
Certains sont gentillets, même un peu trop fleur bleue. D'autres sont la tristesse d'un cœur à l'abandon.
Ils sont parfois maladroits, parfois ils vont trop loin, quand la fiction me sert à tout anticiper. Préparer mon cerveau à différents destins, savoir mes réactions, préparer le chagrin.
Mais il est une constante, toujours espoir il y a. Ce n'est pas juste me plaindre, espérer le passé. C'est au contraire l'avenir, un renouveau flambant dont les plus noires idées ne sont que transition.
J'aimerais te les lire, ces mots interminables, fruits de mes réflexions et de mes émotions. Te feront-ils peur ? Peut-être. Te feront-ils m'aimer ? Peut-être.
Mais ils sont moi. Pas le "moi moi moi" des parades, de la représentation, du Papa parfait et du mari charmant. Mais le moi le plus pur, des angoisses et des rêves, que si tu le veux bien, j'aimerais partager.
Pour une situation «banale» (combien de personnes sont divorcées à l'heure actuelle ?), tu as réussi à lui rendre ce qu'elle est vraiment, c'est-à-dire une rupture. C'est la première fois que je vois à quel point cela peut être compliqué, et tu l'exprimes très bien ! Bravo <3
Oui, c'est bien moi le narrateur. C'est ma vie qui est écrite ici. Sous pseudos, évidemment, je brouille juste un peu les pistes pour nous protéger.
Mais la vérité éclate le soir ou j'écris "Jour 2". Avant, c'est mon esprit qui divague, oscillant entre certitudes et doutes.
Pas de rupture pour le moment, mais on repart à zéro. C'est dur, mais j'espère que j'arrive à transmettre avec justesse les phases par lesquelles je passe, par lesquelles nous passons Raphaëlle et moi.