Penchée sur le bord du nuage, Lyz avait une vision parfaite de ce qui s’étendait en-dessous. Tout en bas étaient visibles les couleurs qu’il était si rare de rencontrer ici-haut : du vert qu’elle croisait de temps à autres lors des repas du Cuisinier, du jaune dont tout se recouvrait à l’aube, mais surtout, et c’est ce qu’elle préférait, du rouge, introuvable si l’on ne se penchait pas, lorsque parfois le nuage passait au-dessus d’une flaque au bon moment de la journée. Elle adorait le rouge, en dégustait chaque nuance. Elle aurait voulu s’en emparer, un peu, et le mettre dans sa poche, ne jamais s’en séparer, l’étaler sur toutes les...
— Jeune fille, si vous vouliez tomber vous ne vous débrouilleriez pas autrement !
Elle avait sursauté, glissé, amorcé une dégringolade qui s’annonçait aussi longue que passionnante lorsqu’une main rattrapa son col.
— On ne te corrigera pas Lyz. Un jour tu chuteras pour de bon, et nos yeux n’auront qu’à te pleurer.
— Je sais, le Conteur.
Déjà son regard s’était ramené vers une immense flaque, bleue aujourd’hui.
— Je sais, mais il est difficile de se dire que ce serait triste, quand on voit ce que le bas a de beau.
Le Conteur sourit, s’assit près de Lyz :
— Ne te méprends pas. Tu sais qu’en bas, ils aimeraient se rendre où nous sommes ?
— Personne ne voudrait vivre sur ce gros truc tout blanc.
— Détrompe-toi. Eux et nous-mêmes sommes faits de matériaux identiques, et nous ne vivons qu’à la condition de connaître l’espoir.
— Quel rapport avec les nuages ?
— Attends de comprendre ! Le plus important, pour eux comme pour nous, c’est l’espoir. Eux espèrent se rendre sur les nuages. Toi, qu’espères-tu ?
— J’aimerais découvrir ce qu’il y a tout en bas.
— C’est cela ! Eux souhaitent venir en haut, et toi, tu voudrais descendre. Maintenant, est-ce que tu comprends pourquoi cela ne servirait à rien d’exaucer ces désirs ?
Lyz avait désormais ses yeux lovés dans ceux du Conteur, dans ce regard qui lui permettait d’exercer son art, profond, doux, fascinant.
— Non, je ne crois pas.
— Alors écoute bien ceci : ici ou ailleurs, la seule chose qui compte est que nous voulons changer ce qui nous entoure. Ne pense pas trop vite que tu serais plus heureuse en bas, Lyz. Sitôt arrivée, tu n’aurais qu’une envie : revenir te promener dans le ciel.
Quelques instants de silence, durant lesquels la jeune fille semblait réfléchir, jusqu’à ce que :
— Elle est nulle celle-ci. Tu nous habitues à mieux avec tes histoires, j’aurais dû m’en douter quand tu as commencé à parler de gens qui vivent en bas !
Le Conteur sourit.
— Je comprends que tu sois déçue. Quand j’invente un conte, j’essaie de le rendre plus beau.
— Je te croirais peut-être si ce n’était pas ce que tu disais à chaque fois que tu ne parviens pas à nous suspendre, Conteur de vent !
———
Perdue dans ses pensées, Lyz avait entamé son retour vers le village, laissant seul le Conteur préparer l’histoire de ce soir. Elle savait que le peuple allait bientôt devoir reprendre sa marche, la frontière qui les séparait du vide se rapprochant toujours plus à mesure que le nuage fuyait. Ils n’étaient restés immobiles que deux jours, et elle sentait que tous étaient encore épuisés.
En passant près de la tente du Capitaine, elle aperçut l’Exploratrice s’entretenir avec le Cartographe en parcourant ses deux carnets remplis de croquis. La décision du moment du départ leur revenait, et les deux semblaient en désaccord. Lyz ne s'intéressait pas à ce genre de débat, qui appartenait davantage aux autres, plus grands. Elle laissait plutôt ses pas la mener vers la plus imposante tente du village, celle dans laquelle était posée la marmite du Cuisinier, et où elle espérait bien trouver de quoi patienter avant que le déjeuner soit servi.
Malgré les protestations de son ventre, elle prit un moment pour observer la marchandise que le vendeur de petites choses avait étalée devant sa tente. Là s’éparpillaient épingles, cartes de jeu, chaussettes, sabliers miniatures, boutons de manchettes, figurines ; tout ce que le vendeur avait pu trouver de petit dans les mailles de la passoire. Lyz aimait prendre le temps de jeter un œil à ces bizarreries dont elle ne connaissait pas toujours l’utilité. Plus intrigant encore, elle ne comprenait pas malgré les explications répétées de l’instituteur comment était récolté tout ce matériel. En reprenant son chemin, elle se remémora ce qu’elle savait de cette énigme. Les mailles très fines de la passoire permettaient de saisir les choses invisibles, et elle avait compris que le rôle des commis était ensuite de les agrandir afin de séparer ce qui pourrait servir du reste, destiné à s’envoler de nouveau. Mais ce qui la fascinait, c’était de déterminer d’où les choses venaient de prime abord. Et cela, personne n’avait su lui expliquer, songeait-elle en pénétrant dans la tente de cuisine.
C’était décidément son lieu préféré. Cette agitation constante, ce mélange disparate d’odeurs et de couleurs lui offraient un délicieux vertige. Il était impossible pour quiconque ne travaillait pas ici de comprendre ce qui se tramait dans cette organisation soigneusement chaotique. Lyz s’approchait de la marmite, cherchant à déterminer ce qui ferait le repas du soir, lorsqu’elle trouva plus intéressant encore. Deux commis, visiblement affairés à l’agrandissement de ce que la passoire avait aujourd’hui offert, semblaient au cœur d’une querelle. Entre eux, trois belles framboises posées sur un morceau de papier.
— On n’en aura jamais assez pour faire un plat, ça n’a aucun sens de le…
— Ce n’est pas une question de sens, c’est une question de respect. Tu penses qu’ils seraient contents de voir qu’on se remplit le ventre en cuisine ? Que dirait le Capitaine ?
— Vu le boulot qu’on a par rapport à d’autres, on pourrait au moins avoir ce privilège. Tu crois sérieusement que le Cuisinier ne s’enfile pas une fraise de temps en temps ?
— Ce qu’il fait lui, ça le concerne. Et depuis le temps qu’on bosse ici, on s’en serait rendu compte.
— Reste dans tes niaiseries si tu veux, elles ne rempliront pas ton ventre.
Fier de sa philosophie, le commis goba la framboise posée sur la table. Prit un air concentré. Leva les yeux vers l’autre :
— Il y avait trois framboises ! Et tu oses me faire la morale ?
— Comment ? Mais il n’en reste aucune ! Tu les as toutes mangées, espèce de goinfre ?
Déjà, Lyz s’était éloignée, son forfait accompli. Dans sa poche, elle avait de quoi patienter le temps que le déjeuner soit servi.
Dehors, elle croisa le Cartographe seul, les sourcils froncés, qui semblait annoncer silencieusement l’inévitable. Il allait être nécessaire de se remettre en route dès le lendemain, et la rumeur se répandait comme une traînée de brume. Lyz s’assit sur un promontoire. Cela ne la gênait pas, elle préférait de loin les longues périodes de voyage face au vent que cette immobilité dans laquelle le Peuple paraissait vouloir se lover. L’idée du départ lui donnait de petits frissons d’aise. D’abord, il faudrait trouver la limite amont du nuage sur lequel ils se trouvaient, le bord duquel venait le vent. De là, ils longeraient la crête le plus à l’Ouest, à la rechercher d’un nuage suffisamment épais, un nuage sur lequel ils puissent se reposer au moins quelques jours. Cette quête sans fin lui plaisait plus que tout.
Affairée à essuyer ses mains avec le papier qui enveloppait ses framboises, un détail attira son attention. Quelques phrases y étaient inscrites en petits caractères :
L’écrivaine sait,
Il n’y a rien de plus beau que de rire,
Et dormir, et manger, cuisiner, puis manger, embrasser,
Divertir
Ses amis reposés
Prendre une plume et l’offrir.
— Lyz, viens-là ! Le Capitaine a parlé, nous devons partir désormais.
De sa voix ferme, l’instituteur l’avait sortie de sa lecture. Sans réfléchir, Lyz plaça le papier dans sa poche, toute entière affairée à rejoindre la foule qui déjà se rassemblait pour le grand départ.
———
Les semaines suivantes furent celles que Lyz avait toujours connues. Heure après heure, le Peuple se mouvait dans des nuances de précipitation et d’apaisement, ces contraires qui se mêlent lorsqu’une tâche urgente prend le pli de l’habitude. Parfois, alors que le Cuisinier comptait les trouvailles de ses commis, l'extrémité d’un nuage était repérée par l’Exploratrice, et le Peuple tournait Ouest. Le Cartographe notait alors les angles et les courbes qui les avaient menés dans un cul-de-sac, tentait de percer la logique du vent, de proposer les trajectoires parfaites. On le savait, le poids de la mission des trois Grands consistait à ne proposer que les meilleures informations sur la suite du voyage au Capitaine qui, à la fin, déciderait de la ligne à suivre.
Le soir, le peuple déchargeait les chariots et installait les tentes d’étape, les petites, celles qui ne demandaient que quelques instants pour construire le village. Lyz s’asseyait alors un peu à l’écart, et relisait le petit bout de papier qui lui avait servi à envelopper les framboises.
Ce mystère, car il s’agissait bien là d’un mystère, la fascinait autant qu'il l'effrayait. Elle ne connaissait pas d’écrivaine, ne comprenait pas ce que pouvait bien être cette plume, ne savait pas de quoi il était question dans le fond. Était-ce le début d’une histoire, peut-être d’une comptine ? Comment ces mots s’étaient-ils trouvés piégés dans la passoire ? Elle s’endormait remplie d’interrogations, rêvait de pluie de papiers et de montagnes d’histoires avant d’être arrachée du sommeil par l’agitation du départ.
Un jour qu’elle marchait derrière le Conteur, elle se décida à lui poser la question :
— Dis-moi le Conteur, est-ce qu’il y a une écrivaine dans tes histoires ?
— Pourquoi demandes-tu cela, jeune fille ?
— Je n’ai pas le droit ?
— Bien sûr que si. Simplement, tu connais généralement les réponses aux questions que tu poses.
Ils avançaient tout près du bord, si bien qu’elle pouvait apercevoir le bas. Il lui semblait qu’ils n’auraient pas la chance de voir du rouge, aujourd’hui.
— J’aimerais savoir ce que tu penses de l’écrivaine, Lyz.
— Je ne sais pas.
— Menteuse.
Quelques pas.
— Bon, alors ça doit être bien d’être écrivaine.
— Ah ?
— C’est comme mettre des émotions sur les couleurs.
Cette histoire est pleine de charme et de poésie. Il faut de l’imagination pour inventer un monde et une société différents de ceux qu’on connaît, même s’ils ne sont pas particulièrement complexes. Tu nous donnes déjà une idée assez claire de la vie de ce peuple sur les nuages. Les déménagements successifs imposés par la configuration changeante des nuages, le rôle des différents personnages, le mystère de la passoire et l’énigme du message sur le bout de papier, tous ces éléments donnent à ton récit une touche originale.
Ce que dit le conteur à propos de l’espoir est intéressant : les gens d’en haut rêvent de descendre sur terre, ceux d’en bas rêvent de monter dans le ciel et il ne faut surtout pas que leur rêve se réalise. J’aime beaucoup cette interprétation.
Coquilles et remarques :
— de ce qui s’étendait en-dessous [en dessous ; pas de trait d’union]
— qu’il était si rare de rencontrer ici-haut [J’aime beaucoup le néologisme « ici-haut »]
— du vert qu’elle croisait de temps à autres [de temps à autre]
— de jeter un œil à ces bizarreries [jeter un coup d’œil ; « jeter un œil » appartient au langage parlé]
— Et cela, personne n’avait su lui expliquer [le lui expliquer]
— Ses amis reposés [Je mettrais une virgule après « reposés »]
— Lyz, viens-là ! Le Capitaine a parlé [viens là ; sans trait d’union]
— toute entière affairée à rejoindre la foule [tout entière ; ici « tout » a valeur d’adverbe et il ne s’accorde que par euphonie avec les mots féminins commençant par une consonne (h muet excepté)]
— Lyz s’asseyait alors un peu à l’écart, et relisait [J’enlèverais la virgule ; les deux verbes ont le même sujet.]
— Dis-moi le Conteur, est-ce qu’il y a une écrivaine [Il faudrait une virgule avant « le Conteur ».]
— Quelques pas. [J’attendrais une phrase complète qui précise qui fait quelques pas.]
— ils longeraient la crête le plus à l’Ouest / et le Peuple tournait Ouest [Les points cardinaux ne prennent pas de majuscule, saut s’ils désignent une région précise / si « tourner ouest » n’est pas une expression de marine ou d’aviation, il faudrait ajouter une préposition]
Tu fais un curieux emploi des majuscules : Cuisinier, Conteur, Capitaine, Exploratrice, Cartographe, Peuple, Grands, mais vendeur et commis, même instituteur (classe sociale inférieure ?). Elles pourraient à la rigueur se justifier pour les trois Grands et eux seuls. C’est très à la mode actuellement de mettre des majuscules un peu partout pour faire joli ou pour donner de l’importance à des personnages ou à divers éléments de l’histoire. Personnellement, je pense que c’est un mauvais exemple qu’on donne aux enfants et adolescents, qui sont encore en train d’apprendre. Les règles pour l’emploi des majuscules ne sont pas très simples, alors tâchons de ne pas embrouiller nos lecteurs.
Waouw, ça c'est du commentaire analytique ! Merci beaucoup pour ton travail de relecture. C'est fou de voir qu'il persiste autant de coquilles après tant de temps et de relecture... C'est dur pour l'égo, mais excellent pour le texte !
Merci pour la poésie, c'est vrai que c'est l'effet recherché et si c'est ce que tu ressens en première lecture, alors je suis comblé.
Concernant tes remarques eh bien... Elles sont toutes plus pertinentes les unes que les autres, et une version corrigée du texte devra les prendre en compte.
Pour les majuscules spécifiquement, il y a une explication à chacune, mais elle n'est peut-être pas suffisante.
Les trois Grands ont une majuscule, car ils sont seuls à porter ce nom (qui est aussi leur titre, leur fonction). Pour les autres, c'est une question de statut dans la hiérarchie du Peuple : le Conteur y a droit, pas les commis, par l'instituteur. Mais en y repensant, c'est vrai que ce n'est pas du tout clair, et que cela mériterait soit de changer la règle, soit de l'expliciter à un moment dans le texte. Pour éviter d'alourdir, je pense plutôt changer : tout le monde a droit à une majuscule, car la fonction correspond au nom dans le Peuple.
Le Peuple a une majuscule car c'est le seul et c'est ainsi qu'il se nomme lui-même, comme l'Italie prend une majuscule par exemple. Si on devait comparer de façon très terre-à-terre, cela correspondrait à un État, en fait.
En tout cas merci beaucoup pour ta lecture, en espérant que la suite te plaise !
Eh bien, je trouve que tu as une très jolie plume. C’est fluide, c’est agréable à lire, c’est épuré. J’aime beaucoup. Tu nous fais entrer dans l’histoire très vite, avec cette petite fille sur son nuage, et son envie des couleurs qu’elle voit en bas. Sa relation avec le conteur est très chouette aussi, elle l’écoute et le respecte, mais jusqu’à un certain point. Elle respecte aussi ceux qui s’occupent de la cuisine, mais n’hésite pas à leur jouer un tour en subtilisant les framboises. Un joli personnage d’enfant un peu fantasque et espiègle.
L’idée de la passoire est aussi très sympa et fait un pont entre le bas et le haut. J’aime bien aussi le nom « vendeur de petites choses »
Et puis il y a cette découverte du poème, dont on sent qu’elle va déclencher des choses…
(j’ai aussi été voir les illustrations, elles sont très belles, bravo à ton ami !)
Quel est l’âge de ton public visé ? J’ai repéré quelques phrases assez longues et/ou complexes, c’est peut-être à éviter si ton public est jeune. (comme : On le savait, le poids de la mission des trois Grands consistait à ne proposer que les meilleures informations sur la suite du voyage au Capitaine qui, à la fin, déciderait de la ligne à suivre)
J’ai quand même relevé quelques détails et coquilles
de temps à autres : de temps à autre
D’abord, il faudrait trouver la limite amont du nuage sur lequel ils se trouvaient : repet de « trouver »
Affairée à essuyer ses mains avec le papier qui enveloppait ses framboises, un détail attira son attention : phrase disjointe (ce n’est pas le détail qui est affairée). Alors qu’elle était affairée… ?
Affairée à essuyer ses mains/ visiblement affairés à l’agrandissement/toute entière affairée : répétition proche de affairé
ces contraires qui se mêlent lorsqu’une tâche urgente prend le pli de l’habitude : j’ai du mal à saisir ce que tu veux dire
Je suis heureux que l'histoire te plaise. Pour ce qui est du public visé, on se situe plutôt autour de 14 ans, donc à l'âge charnière des premiers choix (quel lycée, quelle filière, etc). J'ai l'idée qu'à cet âge, on est capable de s'adapter à beaucoup de style d'écriture différents, autant adultes que jeunesse : je pense à Pierre Bottero par exemple, qui a un style relativement simple à lire, mais emploie souvent des mots plus complexes.
Et merci pour ce que tu relèves, il y a en effet des fautes et répétitions que je n'avais pas relevées ! Notamment la phrase disjointe qui, après plusieurs relectures, ne colle effectivement pas.
En ce qui concerne ta dernière remarque : "Le Peuple s'affairait dans des nuances de précipitation et d’apaisement, ces contraires qui se mêlent lorsqu’une tâche urgente prend le pli de l’habitude." L'idée est simplement que le Peuple fait quelque chose d'urgent (partir) mais le fait calmement, par habitude. L'acte de partir en urgence est rendu calme par l'expérience, en quelque sorte ! Mais si ça ne se comprend pas, c'est dommage. Je serai vigilant si on me redit que ça n'est pas clair !
Encore merci pour ton retour, en espérant que la suite te plaise !
OK, je garde en tête l'âge visé, ça oriente forcément la lecture...
J’ai moi aussi été séduite par cet univers original. Avant de le quitter, j’ai hâte d’en apprendre plus sur son fonctionnement, en particulier sur le conteur et le genre d’histoires qu’il raconte, sur la situation familiale de Liz, comment ce peuple s’est retrouvé la haut , où il va...
Tu vois que tu as piqué ma curiosité, c’est bon signe.
Au plaisir de lire la suite
Je n'ai pas pour habitude de faire des compliments, même si j'enrobe mes critiques abruptes de quelques douceurs, mais cette fois je t'avoue que je suis assez scotchée par ta plume. À ton âge écrire aussi bien et inventer une histoire aussi originale est rare, tu as donc un bel avenir devant toi en tant qu'auteur.
Dans ce début d'histoire j'ai retrouvé un peu d'Alain Damasio (la horde du contrevent) et le dessin animé "Le château des singes". Je ne sais pas si tu connais. Mais peu importe, ça fait drôlement du bien de trouver une histoire originale comme la tienne.
Lyz est un personnage qui me plaît beaucoup : espiègle, curieuse, libre. La relation qui existe entre elle et le Conteur est aussi très chouette. On sent que ce dernier prend soin de Lyz, qu'il devine une partie de ses pensées, et qu'il sait probablement beaucoup de choses, mais à ce stade, il m'est difficile d'en dire plus tant qu'on ne sait pas ce que sont vraiment ces personnages.
J'ai également apprécié cette passoire qui ramasse des tas de choses pour les recycler ensuite. Ton univers est vraiment étrange. Il y a plein d'ingrédients, de détails étonnants qui donne une couleur bien particulière à ce récit.
Il y a également beaucoup de poésie et de sensibilité dans ta plume, dans cet amour des couleurs, dans cette toile de fond nuageuse (qui n'a pas un jour rêver d'aller sur un nuage, petit ?) et dans cette superbe conclusion !
Je n'ai relevé aucune faute de syntaxe, aucune erreur de quoi que ce soit, rien qui ne m'ai choqué de ce côté là.
Le décors est posé, tes personnages ont pris vie rapidement, il ne me reste plus qu'à attendre la suite. Lyz réussira-t-elle à aller en bas (je suis presque certaine que oui, mais qu'y trouvera-t-elle, ça je n'en ai aucune idée !)
Merci pour ce partage !
Peut-être déjà en te remerciant, d'avoir pris le temps de lire ce premier tiers d'histoire, et d'être allée jusqu'à le commenter ensuite.
Je suis infiniment heureux (oui décidément, ce sont bien les mots qui correspondent à ce que je ressens) que le début te plaise, et un peu stressé aussi à l'idée que la suite puisse ne pas être à ton goût ! J'espère que tu auras l'occasion de me dire ce que tu en penses.
C'est rigolo que tu trouves l'univers étrange, à force d'y baigner j'ai plutôt la sensation d'un cocon... Mais cela me permet de me rendre compte que sa découverte peut effectivement désarçonner ! C'est vrai qu'on parle de passoires et de tentes sur des nuages.
Quoi qu'il en soit, je te remercie encore pour ton message, qui me pousse à prendre confiance en ce texte dont je ne sais même plus quoi penser à force de le travailler !
Dans l'espoir que la suite t'apporte autant de joie :)