Une pie et deux corneilles s’étaient liées d’amitié, et avaient décidé de prendre leur déjeuner ensemble désormais. Le premier jour, lorsque la pie arriva sur la branche qu’elles avaient choisi comme point de rendez-vous, l’une des corneilles avait apporté trois vers, un pour chacune d’elles. Les vers étaient tout petits. La pie commenta : « Tu t’y es mal pris. Moi je sais où trouver des vers bien plus replets. »
Le deuxième jour, la pie rapporta des vers vaguement plus gros, sans être extraordinaires. L’une des corneilles proposa quelques baies pour le dessert, mais la pie répliqua : « Je sais comment rapporter bien plus de baies que ça. »
Le troisième jour, la pie rapporta quelques baies de plus que sa camarade, mais elles étaient toutes, en revanche, bien plus petites. Le repas fini, l’une des corneilles proposa d’aller survoler la ville pour chercher de quoi se sustenter le soir, mais la pie clama : « Je sais comment y aller plus vite. Je connais un chemin plus court qu’à vol d’oiseau. » Les corneilles trouvèrent la route plus longue, mais ne dirent mot.
Le quatrième jour, la pie arriva à l’heure habituelle sur la branche de leurs rendez-vous, mais se retrouva seule. Ce jour-là les deux corneilles avaient décidé de ne prendre le repas qu’entre elles, ce que la pie ne pouvait évidemment pas savoir.
Cette fable montre que le plus grand des ignorants est bien souvent celui qui croit tout savoir. Et s’il y a une chose dont je suis certain, c’est bien ça.
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