Le ciel s'obscurcit quand je me gare, sur le parking toutes les places sont libres.
Je serai seule, c'est parfait.
Dans mon sac, posé sur le siège passager, une serviette, je n'ai rien besoin de plus.
Aux abords de la forêt, une odeur de pin et de sable m'assaille, c'est un de mes moments préférés.
Les épines sèches craquent sous mes pieds quand je marche. Je salue chaque arbre. La forêt laisse lentement la place à une dune en pente douce. On peut, au loin, entendre les flots. Mon excitation monte d'un cran. J'ai tellement hâte !
Je me retiens presque d’accélérer. Encore quelques pas … Et la voilà : la mer.
Ou plutôt l'océan, qui étale sous mes yeux toutes ses nuances de bleu.
Je dévale la dune en courant. Arrivée près du bord, je jette le sac contenant ma serviette sur le sable sec. Le premier contact entre l'eau et mes pieds m’électrise.
Je retire ma robe puis ma culotte. Elles vont rejoindre mes autres affaires.
Enfin nue. Face à l'océan insondable. Je m’imprègne de sa force, de sa fureur.
C’est comme si le monde nous appartenait, comme si chaque élément approuvait cet acte libérateur qui est d’oser. Au loin le grondement du tonnerre... Je l’interprète comme un signal.
Attirée par son immensité. Je m'avance, nue, l'eau me recouvre lentement.
Je respire à fond, presque engloutie.
J'apprécie sa caresse sur ma peau, sa fraîcheur, sa fluidité, son courant.
Émerveillée par la finesse de mes ressentis, je porte ma main à mon intimé pour les affiner encore. Déterminée à m’aimer comme je ne l’ai jamais été. N’être qu’à moi.
En prendre véritablement conscience pour la première fois.
Entièrement immergée à présent, l’eau étouffant les bruits extérieurs.
Je m'aime. Je jouis de moi-même. Cette jouissance je la prolonge, je la renouvelle.
J'ai envie de m'offrir ce cadeau.
Ce plaisir fougueusement espéré, il est temps de me le donner.
Je sors la tête de l'eau. Mes éclats de rire dans le fracas des éléments, résonnent à l’unisson.
Moi aussi, j'ai adoré ce chapitre.
C'est peut-être mon préféré pour le moment.
Reconnaître et prolonger la présence au monde et à soi ... Quel magnifique sujet. Que tu rends très bien. Je n'ai rien à y redire. J'ai été emporté.
Bravo :)
Merci pour ta remarque.