La précipitation est un vilain défaut

Par CelCis

Personne ne sembla s’apercevoir du retour de Gaëlle et de la fillette au sein de la section Maison/Ameublement. Ils étaient tous plongés dans leurs affaires, que ce soit un livre saisi sur une étagère, une tasse de café fumante ou la conversation de leurs voisins qui, soit dit en passant, était souvent plus passionnante que tout ce qui a été mentionné précédemment. C’était en tout cas ce que semblait penser une bonne moitié de la salle, pendant qu’une partie de l’autre pensait se confier en toute confidentialité.

Quelques instants plus tôt, Gaëlle avait vu l’atmosphère de la salle de bains devenir de plus en plus blanche, comme si la pièce avait tourné en hammam ou que quelqu’un s’était amusé à balancer une bouteille géante de bain mousse sous le robinet ouvert. L’air avait à nouveau repris de la consistance. Mais cette fois-ci, elle n’avait pas réagi. Elle n’avait pas tendu la main ni n’avait tenté d’arrêter le déroulement des choses. Elle n’aurait tout simplement pas pu. Ses neurones étaient paralysés par l’impossibilité de la situation. Ils étaient comme un logiciel faisant face à un scénario imprévu par le programmateur: ils étaient bloqués. Une partie d’elle s’était rendu compte de ce qui se déroulait, mais son corps avait refusé de bouger ou de chercher une sortie. Ce ne fut pas nécessaire.

Après que le voile blanc se soit dissipé, Gaëlle avait repris un peu ses esprits, le temps de chercher où elle pouvait s’asseoir. Elle avait vu un grand fauteuil à oreilles à quelques pas et s’y était affalée. 

Rien de tout cela n’était possible. Elle ne pouvait avoir été en présence de ses parents. L’une était hors de la ville et l’autre, ma foi… Puis ils étaient si jeunes. Ils ne devaient pas dépasser quoi, la trentaine? Et Laurent portait encore des couches, c’était dire. Pourtant, au-delà de ce que sa raison lui dictait, elle ne pouvait se retirer de la tête l’impression que tout cela avait été réel. 

Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pensé à eux. À lui, pour être exacte. Sa mère avait déménagé avec son nouveau compagnon dans une autre ville, à deux heures de train. Elles se téléphonaient de temps en temps pour se donner des nouvelles. Si on excluait les relations tendues avec deux de ses voisins - largement dû à son compost raté qui empestait comme un reblochon trop fait - sa mère s’y plaisait bien. Elle allait prendre sa retraite cette année et s’en réjouissait. Elle avait d’ores et déjà fait des plans pour son avenir qui incluaient la mise en place d’un potager collectif et des cours de cuisine avec ses voisines indiennes. 

Mais lui, lui…

Gaëlle se perdit dans ses pensées.

Le sourire de son père réapparut devant elle. Chaud et plein de tendresse, les yeux un rien rieurs. Le visage et les mains de Gaëlle se crispèrent. Comment avait-il osé? Il lui souriait comme si de rien n’était, comme s’il pouvait faire oublier qui il avait été, ce qu’elle avait dû subir à cause de lui. Gaëlle avait beau savoir que ce sourire ne lui était pas destiné, cela ne changea rien à sa colère.

Pendant des années, elle avait refoulé cela avec succès dans un recoin d’un placard à double porte de son esprit. Elle avait surmonté son passé et elle n’en était pas peu fière. D’ailleurs, se dit-elle, ce n’était que cela: le passé. Rien ne servirait de s’y attarder. Cela faisait bien longtemps que son père était mort et enterré. 

Ces quelques pensées eurent l’effet de la calmer. Elle fixa la petite table disposée devant elle, avec son assiette vide et ses tasses abandonnées. Elle tenta de détendre son esprit. Cependant celui-ci revenait toujours à ce qu’elle venait de vivre. Que s’était-il passé exactement? Comment s’était-elle retrouvée dans un tel endroit? Et pourquoi? Et comment se faisait-il que sa famille était si jeune?

La première idée qui lui vint était la chute de tension. Elle avait eu une perte temporaire de conscience. Le problème avec cette idée était que si elle était vraiment tombée dans les pommes, elle se serait réveillée entourée de gens. Elle pouvait donc éliminer cette option. Elle ne s’était pas déplacée, ça, elle en était certaine. Du moins pas consciemment. Est-ce que quelqu’un l’aurait transportée? Ce n’était pas davantage une possibilité, puisqu’elle se trouvait toujours au Paquebot. Ils n’auraient pas fait un aller-retour si rapide. Pour quelle raison, d’ailleurs? À quoi bon la ramener à sa maison d’enfance?

À court d’alternatives, Gaëlle revint à sa première idée. Se pourrait-il qu’elle ait quand même perdu conscience et que personne n’ait réagi? Gaëlle refusa cette hypothèse. Il y avait toujours des gens assez bons pour intervenir lorsque quelqu’un faisait un malaise. Mais qu’en aurait-il été s’ils avaient été trop occupés par un autre événement que pour réagir à sa syncope? Par exemple, l’apparition d’une fumée blanche? Cela pouvait faire sens… Cela expliquerait ce ‘déplacement’: la salle de bains et la maison n’auraient été que le produit de son imagination - un rêve, tout au plus. Mais s’il y avait eu une telle fumée, pourquoi étaient-ils tous si calmes dans la section maintenant?

Gaëlle soupira. Où qu’elle cherchât, aucune solution logique n’apparaissait. La seule plus ou moins plausible était l’émergence de la fumée et une longue perte de conscience de sa part.

Une dame droite comme un Stabilo était assise sur un fauteuil non loin d’elle. Elle feuilletait un magazine de décoration - salon tendance et pas cher. Ça ne correspondait pas exactement au profil de la lectrice que s’en faisait Gaëlle, mais chacun ses petits secrets. 

Gaëlle n’avait pas envie de se ridiculiser en posant des questions sur ce qui s’était passé, mais c’était probablement le moyen le plus rapide d’avoir une réponse.

—Excusez-moi, dit-elle à la dame qui mit quelques secondes à lever son nez du papier. Etes-vous assise ici depuis longtemps?

La dame la jaugea puis, décidant qu’elle avait l’air digne de confiance, lui répondit.

—Depuis quelques temps, oui.

—Avez-vous vu quelque chose qui sortait de l’ordinaire? Du genre une grande fumée blanche?

À peine les mots furent sortis de sa bouche que Gaëlle regretta de les avoir prononcés. Un fumée blanche, et pourquoi pas une invasion de marsouins en tenue folklorique aussi? Mais elle réussit néanmoins à regarder son interlocutrice droit dans les yeux et à garder l’air le plus innocent possible. Cela ne servit à rien. Le regard de la dame changea et passa d’un coup du limite-causant au suspicieux. Elle se plaqua davantage sur son fauteuil. Gaëlle se rendit compte qu’elle allait perdre toute crédibilité si elle ne rattrapait pas la situation rapidement.  

—Je voulais dire, ma fille m’a dit qu’une fumée blanche avait pris cette salle d’assaut il y a une demi-heure. J’étais ailleurs et je connais le pouvoir de son imagination, dit-elle en levant les yeux au ciel puis en tentant un sourire de connivence.

La dame se détendit. 

—Ah, je comprends, répondit-elle en esquissant à son tour un sourire. Non, je n’ai rien vu de tel.

—Je me disais bien qu’elle me tournait en bourrique, merci.

La dame hocha la tête et retourna dare-dare à son magazine. 

Gaëlle se sentit soulagée. Elle s’en était sortie à bon compte. À deux doigts près, elle était prise pour une folle. Elle se demanda si ce n’était pourtant pas le cas. Y avait-il vraiment une explication rationnelle à ce qu’elle avait vécu, ou débloquait-elle? Toutes ses pensées ne la rassurèrent pas, mais alors pas du tout. Parce que la seule option qu’elle s’était refusé d’évoquer était justement la folie. Et avant d’en arriver à la regarder en face, elle aurait aimé avoir d’autres alternatives. Si alternatives il y avait…

Une idée surgit. Peut-être que la fillette avait perçu davantage de choses à propos de la situation qu’elle. Au fond, elle aussi avait été présente dans la maison. Gaëlle se sentit ragaillardie. Elle allait lui parler, bien sûr. Elle se leva et observa la salle. La petite fille n’y était pas. 

« Mince, où est-elle? »

Gaëlle sortit de la salle. Elle n’avait aucune idée où les pas de la fillette l’avaient amenée. Et elle ne comptait pas trop sur le sens commun pour l’avoir guidée. Cette gamine était imprévisible. Gaëlle s’arrêta près des codes quelques instants, la main posée sur l’un d’eux. Elle cherchait à y puiser de la force. Cela pouvait paraître stupide mais cela coûtait toujours moins cher qu’une séance chez un psychologue. Ses yeux tombèrent sur la section Cuisine voisine. S’il y avait un lieu pour une fillette aussi gourmande, c’était bien celui-là.

La section Cuisine se situait à même l’allée centrale. Lors de la rénovation du bâtiment, les fondateurs avaient décidé d’abattre une partie du mur latéral gauche du rez-de-chaussée du palais afin d’y mettre une large baie vitrée, permettant ainsi à la lumière extérieure de se propager dans l’allée et d’avoir une vue sur le jardin. Il leur restait néanmoins à décider quelle section en profiterait. Après mûre réflexion, ils avaient choisi d’y construire la section cuisine, sous prétexte que la préparation des plats exigerait davantage de lumière que la lecture. Un choix qui fut âprement questionné jusqu’au jour où la cuisine fut en fonction et commença à accueillir ses premiers ateliers. Les critiques fondirent comme beurre au soleil devant les lasagnes bolognaise aux pâtes fraîches et les quiches au brie, noix et épinards.

Car avant tout, la section était dédiée à toutes les personnes amatrices de bonne cuisine. Elle proposait une panoplie de livres de recettes déposés aux côtés des pots d’épices sur les étagères qui délimitaient la section ainsi qu’un équipement professionnel pour animer des ateliers. On y trouvait une cuisinière, un frigo et un espace de stockage. Un vaste plan de travail en marbre avait été accolé à la baie vitrée, donnant inspiration et, disait-on, transpiration en été. Ce qui était très certainement exagéré vu que la baie donnait sur le sud-ouest et était partiellement protégée par l’ombre donnée par le salon anglais. Et, au milieu de l’espace, comme une invitation à la dolce vita, une grande tablée donnait l’occasion aux passantes à s’asseoir et d’attendre la sortie de la prochaine fournée. 

Gaëlle y entra. Mais il n’y avait aucune agitation ni petit plat en cours de cuisson. Elle fit le tour de la section par acquit de conscience, jetant un oeil en-dessous de la table, mais n’y vit rien d’autre qu’une poupée abandonnée. La gamine était-elle passée par là?

Elle sortit de la section. Son regard s’arrêta sur l’autre côté de l’allée centrale, devant la section Jeunesse. La fillette y était tranquillement assise devant des peluches. 

En effet, alors que Gaëlle s’avachissait dans son fauteuil dans la section Maison/Aménagement, la fillette, elle, s’était mise en route. Elle était sortie de la section, peluche à la main, et avait rejoint l’allée centrale. Elle y avait croisé un groupe d’enfants qui lisaient des bandes dessinées sans lui porter aucune attention. Adoptant un air fier, elle avait relevé le menton et s’était mise à trotter pour aller voir ailleurs s’ils n’y étaient pas. 

La fillette avait une vision toute personnelle du Paquebot. C’était son domaine, son royaume. Pas besoin de documents officiels pour confirmer cela: les papiers, c’était bon pour les adultes. Aux yeux de la fillette, seule la conquête comptait. Une vue que n’aurait pas renié certaines autorités. Et de la conquête, elle en avait fait: elle avait déjà visité de nombreuses salles et recoins du Paquebot. Le rez-de-chaussée n’avait plus de secrets pour elle. Le hall d’entrée, les caisses, le confortable salon anglais, toujours trop calme pour elle, ou les sections Histoire et Voyage: elle les connaissait par coeur. Elle savait repérer les cuisiniers des restaurants des deux étages, leurs manies et celles du reste de l’équipe. Elle devinait s’ils allaient avoir des mets italiens ou des potées longuement mijotées à midi.

Il lui restait néanmoins encore quelques salles à couvrir aux étages. Celle sur la littérature anglaise, qui l’ennuyait au plus haut point, et les sciences, qui lui paraissait trop taciturne sauf le soir, quand la carte du ciel était projetée au plafond. Elle n’avait jamais eu l’occasion de voir les bureaux du personnel et l’entrepôt du Paquebot. Ce dernier l’intriguait grandement. Vu le nombre de livres disponibles dans chacune des sections, bien au-delà de ce qu’elle pouvait compter, elle s’était imaginé que les portes s’ouvraient sur un gigantesque labyrinthe dans lequel certains employés entraient pour ne jamais réapparaître, errant sans fin à la recherche de la sortie. Elle avait bien essayé de se précipiter lorsqu’un ou l’autre employé y entrait, mais la porte s’était toujours refermée avant qu’elle ne réussisse à s’y faufiler. 

La section qu’elle préférait était probablement la section Jeunesse. C’est à l’entrée de cette section qu’elle se posa et que Gaëlle la trouva.

La fillette était assise devant une minuscule table de plastique orange, devant laquelle elle avait placé un ourson frisé, un dragon vert couvert de taches peu ragoûtantes et un robot de l’espace qui ne tenait plus sur ses jambes. Il sembla à Gaëlle qu’ils prenaient le thé. 

—Dragon, dit la fillette avec une voix courroucée. Je t’avais dit de ne pas bouger de ta position. Pourquoi est-ce que je t’ai retrouvé ici? Son regard se dirigea vers une pile de jouets et de peluches disparates qui trônait devant la façade de la section Jeunesse. 

La peluche tomba en avant sur la table. Elle ne paraissait pas en mener large.

—Et toi, Nounours, pourquoi je te trouve avec des miettes de biscuits ? Tu as encore été à la cuisine. Mais tu dois rester là-bas, affirma-t-elle en indiquant du doigt une salle au bout de l’allée. 

—Vous m’aidez pas, soupira-t-elle.

Gaëlle s’accroupit auprès de la fillette et tira sur sa jupe. Elle n’aimait pas quand sa cicatrice sur le genou était visible. Elle avait fait une chute d’un châtaignier étant petite, pas de quoi en être fière. 

La fillette aperçut sa présence et lui sourit. 

—Tu viens jouer avec moi? Ce sont mes agents, dit-elle d’une voix sérieuse. Ça, c’est Nounours, dit-elle en montrant l’ourson. Je le mets là où les gens le prennent dans les bras. Comme ça, il écoute les conversations. Puis il me les répète.

Gaëlle leva un sourcil. Cette enfant lui parut un brin plus effrayante.  

—Puis ça c’est Edgar, dit-elle en prenant le robot. Je le mets dans les coins. Il regarde tout. Puis il y a Oscar, en indiquant la peluche qu’elle emportait partout. 

—Ah oui, c’est un mouton, crut bon de dire Gaëlle. 

La fillette la dévisagea. 

—Non, c’est une vache-mouton, répliqua-t-elle d’un air sérieux. Tu vois, elle a des cornes et une bouche de vache.

—Un museau, on dit. Et une vache-mouton, ça n’existe pas.

La petite fille fit comme si elle n’avait rien entendu. 

—Oscar, elle vient partout avec moi. 

Gaëlle commença déjà à s’impatienter. Elle voulait juste que la fillette l’aide à y voir plus clair. Mais la gamine continuait sur sa lancée, inlassablement.

—Elle est gentille, Oscar, et -

Gaëlle l’interrompit avec ce qu’elle pensait être du tact. 

—J’ai une question pour toi. Qu’est-ce qui s’est passé tout à l’heure selon toi?

—Dragon, continua la fillette sans sourciller, lui, il tient pas bien debout. Alors je dois voir où le mettre… Elle paraissait réfléchir. Gaëlle en profita pour répéter sa question.

—Attends, lui asséna la petite. Oscar veut me dire quelque chose. 

Elle porta la peluche à son oreille et l’écouta religieusement.

Gaëlle avait de plus en plus de mal à garder son calme. C’était une sensation nouvelle. Elle était habituellement très douée pour le self-control, ce qui lui avait parfois été d’un grand secours. Sans cela, elle aurait pu transformer les parties adverses en papier mâché et en faire des abats-jour lors de ses procès. Au lieu de quoi, elle leur souriait tout en préparant une défense imparable. Mais à cet instant précis, elle ressentait un besoin impérieux d’obtenir des réponses, et de les obtenir maintenant. 

— Je suis sérieuse. Est-ce que tu peux me dire ce que tu as pensé de notre… - Gaëlle réfléchit un instant comment le définir - voyage de tout à l’heure ?

— Chuuut, dit la fillette en mettant son doigt sur sa bouche. 

L’enfant continuait d’écouter Oscar comme si une parole d’évangile allait en sortir malgré un mutisme assez évident. Abandonnant son calme, Gaëlle saisit le premier jouet à sa portée, Edgar le robot, renversant sans le vouloir la petite chaise en plastique sur laquelle il était posé.

— Arrête avec ces peluches, dit-elle d’un ton péremptoire. Et elle lança le robot sur la pile de jouets.

La fillette s’arrêta, interdite. 

— Ce ne sont pas des peluches. Ce sont des agents secrets, répondit-elle, outrée. Tu n’est qu’une…, la petite fille fronça les sourcils en réfléchissant, tu n’es qu’une moijiste ! Tu es méchante.

Après l’avoir fusillée du regard, elle prit Oscar, abandonnant les autres agents à leur sort, et entra à quatre pattes dans la section Jeunesse. Avant même que Gaëlle ait pu réagir, elle avait disparu. 

Gaëlle leva les yeux au ciel. Ça, c’était un zéro pointé pour elle. Mais elle se rendit compte qu’elle l’avait cherché. Pourquoi avait-elle perdu son sang-froid comme cela? Cela ne lui ressemblait pas. Mais depuis ce matin, tout allait de travers et elle ne savait pourquoi. Sa discussion avec son frère, cette fillette dans ses jambes, ce ‘voyage’ qui ne faisait aucun sens et maintenant cet accès de rage. Si elle continuait sur cette voie, Dieu sait ce dont elle serait capable.

Elle devait maintenant décider que faire. Soit elle attendait le moment où la fillette sortirait de la section, mais elle doutait que ce fût rapide. Gaëlle imagina trop bien la petite terrée des heures durant derrière la façade Jeunesse, alimentée à l’envi en biscuits et en boissons. Elle avait la quasi certitude qu’elle pourrait tenir un siège là-dedans. Soit elle tentait de la retrouver en entrant dans la section Jeunesse. 

N’ayant aucune envie d’attendre indéfiniment à la sortie, Gaëlle décida de se mettre à sa poursuite. 

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Edouard PArle
Posté le 29/05/2023
Coucou Celcis !
De retour dans le Paquebot mais tout le mystère n'est pas dissipé. Je sens qu'on va avoir du mal à trouver des réponses avec cette étrange petite fille, en tout cas pour l'instant. C'est intéressant d'avoir quelques éléments sur le père de Gaëlle, elle refuse de penser à lui, le voit comme un passé à oublier mais j'ai l'impression qu'il a quand même influencé (par son départ ?) le caractère de sa fille. Ce serait intéressant à explorer par la suite.
La pièce avec les livres de cuisine et le matériel en libre service a l'air d'être un endroit génial, je regrette de plus en plus que le Paquebot n'existe pas vraiment dans la réalité xD
J'aime bien le "moijiste", à replacer^^
Un plaisir,
A bientôt !
CelCis
Posté le 01/06/2023
Coucou Edouard,

Merci pour ton message!

L'influence du père... Oui, en effet. On a parfois beau ne pas vouloir ressembler à ses parents, on en prend de la graine. Et c'est marrant car plus j'écrivais sur Gaëlle, plus je voyais les liens entre elle et son père ;)

Ahh moijiste! J'adore créer des nouveaux noms (bon, vu le forum, je suis loin d'être la seule :P) Mon récit précédent s'appelait Divaniser, un verbe inventé il y a une dizaine d'années pour signifier avoir un divan - ce que je refusais de faire car j'avais l'impression que cela allait m'empêcher de voyager (sisi, chacun-e ses névroses) - et, par extension, prendre le temps de s'y installer, de se reposer... C'est marrant car les gens autour de moi l'emploient maintenant. Du genre "Aujourd'hui j'ai divanisé" :D

J'attends avec impatience de trouver quelqu'un qui veut bien dessiner le paquebot. Puis on soufflera dessus et il deviendra vrai, non? ;)

À tout bientôt!
Edouard PArle
Posté le 01/06/2023
Si je savais dessiner, ça aurait été avec plaisir xD malheureusement je n'ai pas passé le stade des bonhommes bâtons^^
CelCis
Posté le 02/06/2023
xD
Dzêtagon
Posté le 28/04/2023
Bonjour :)

Ah, nous quittons donc ce monde étrange des souvenirs de Gaëlle pour revenir dans la réalité. Mais qu’est-ce qui est vraiment réel dans le Paquebot ?

« C’était en tout cas ce que semblait penser une bonne moitié de la salle, pendant qu’une partie de l’autre pensait se confier en toute confidentialité. »
→ je fais pareil… mais effectivement, certains ne se donnent pas beaucoup de mal pour rester discrets, donc… (oui je me justifie ahah)

« Ils étaient comme un logiciel faisant face à un scénario imprévu par le programmateur: ils étaient bloqués. »
→ Comparaison technologique bienvenue ^^
«  Cela faisait bien longtemps que son père était mort et enterré. « 
→ Ah, donc son père est mort. A moins que ce ne soit une figure de style pour montrer qu’aux yeux de Gaëlle, il est mort ? En tout cas, on comprend et on confirme qu’il a bien eu un impact sur la jeunesse et le développement de sa fille.

Un fumée blanche, et pourquoi pas une invasion de marsouins en tenue folklorique aussi?
→ Cet exemple est juste parfait ahah

« Vu le nombre de livres disponibles dans chacune des sections, bien au-delà de ce qu’elle pouvait compter, elle s’était imaginé que les portes s’ouvraient sur un gigantesque labyrinthe dans lequel certains employés entraient pour ne jamais réapparaître, errant sans fin à la recherche de la sortie. »
→ J’aime bien la description de l’entrepôt :)
« Gaëlle leva un sourcil. Cette enfant lui parut un brin plus effrayante. »
→ Je suis d’accord ahah, ses agents, ça sonne vraiment espionnage et maître du monde (ça renforce le côté « conquête » déjà évoqué). Ça m’évoque l’agent Smith dans Matrix.
« — Ce ne sont pas des peluches. Ce sont des agents secrets, répondit-elle, outrée. Tu n’est qu’une…, la petite fille fronça les sourcils en réfléchissant, tu n’es qu’une moijiste ! Tu es méchante. »
→ Moijiste, comme « moi je », je suppose ? C’est terrible comme insulte dans la bouche de cette petite. Mais il est vrai que j’aurais pété un câble si quelqu’un s’était avisé de jeter mon âne en peluche à travers la pièce.

Je me permets de pointer ici quelques phrases qui me paraissent un peu longues et deux trois petites fautes qui traînent ^^

quelqu’un s’était amusé à balancer une bouteille géante de bain mousse sous le robinet ouvert.
→ j’aurais plutôt mis « une bouteille de bain mousse géante » ^^ (mais je ne pense pas qu’il y ait de règle absolue, je trouve juste que ça sonne mieux)

Le problème avec cette idée était que si elle était vraiment tombée dans les pommes, elle se serait réveillée entourée de gens.
→ Le début de la phrase fait un peu laborieux à mon sens, pourquoi pas simplifier ? Par exemple avec « Mais si elle était vraiment tombée dans les pommes... »

Mais qu’en aurait-il été s’ils avaient été trop occupés par un autre événement que pour réagir à sa syncope?
→ Cette phrase m’a un peu perdue… J’aurais tendance à la couper en deux pour simplifier aussi. Par exemple : « Mais si un autre événement avait accaparé leur attention ? Auraient-ils pu réagir à sa syncope ? »

Un fumée blanche, et pourquoi pas une invasion de marsouins en tenue folklorique aussi?
→ Une fumée ^^

Gaëlle s’arrêta près des codes quelques instants, la main posée sur l’un d’eux. Elle cherchait à y puiser de la force.
→ Elle chercha (plus immédiat)

une grande tablée donnait l’occasion aux passantes à s’asseoir et d’attendre la sortie de la prochaine fournée. 
→ Pourquoi passantes ?
→ donnait l’occasion de s’asseoir

Au fur et à mesure des chapitres, Gaëlle semble perdre peu à peu le sang froid dont elle est si fière (à juste titre). Les événements s’accumulent, les contrariétés aussi… où cela va-t-elle la mener ? Jusqu’aux tréfonds d’elle-même ? Jusqu’à ce qu’elle fasse face à ce qui la coince ?
D’ailleurs je me demandais (mais ma question n’attend pas de réponse ;) ), est-ce que le récit va se dérouler sur une unique journée ? Le bouleversement se fera-t-il sur un laps de temps aussi court ?

Quoi qu’il en soit, il me tarde de voir comment Gaëlle va essayer de réparer les pots cassés avec sa mystérieuse petite fille. Les enfants peuvent être autant prompts à pardonner que garder rancune durant des lustres.

A bientôt :)
CelCis
Posté le 10/05/2023
Coucou Dzêtagon,

Merci pour tes commentaires!
Je note pour les propositions, et en effet, ça donne mieux avec "chercha", l'occasion, les propositions pour le début. J'attends le retour de mes bêta lecteurs et lectrices sur l'entièreté du manuscrit pour faire les changements (déjà 2 de reçus la semaine passée, youpie!) Mes doigts me démangent d'y retravailler.

Oui Gaëlle commence à perdre pied ;) Il faut bien la secouer un peu!
Ahhh la question du temps! Mmmmmh suspense... :D

Je vais voir de ce pas ton prochain commentaire!
Merci et à tout bientôt

btw: l'âne en peluche est tjs bien au chaud à tes côtés? ;) Moi j'ai bien Oscar (et oui, elle est réelle)
Bleiz
Posté le 14/03/2023
Salut Celcis, me voilà de retour !

Nous avions donc laissé Gaëlle et la petite dans la maison-rêve, juste après un petit flashback fort intéressant. Voyons comment se passe le retour sur la terre ferme…

"la conversation de leurs voisins " --> oops, guilty. En même temps, dans mon salon de cafés préféré, il y a toujours ces deux petites dames qui crachent sur la Terre entière, et elles parlent juste suffisamment fort pour que j'entende. À ce stade, ce serait criminel de ne pas écouter !

"comme si la pièce avait tourné en hammam ou si quelqu’un" --> j'aurais mis "ou que qqn" mais je me trompe peut-être

"Ils étaient comme un logiciel faisant face à un scénario imprévu par le programmateur" --> je trouve la comparaison d'autant plus chouette qu'elle a en effet ce petit côté robot, volontairement et involontairement. Je pense que continuer les métaphores technologiques pour Gaëlle serait intéressant d'un point de vue du style !

Très intéressant aussi de voir la colère de Gaëlle contre son père monter puis redescendre. Il y a un vrai self-control qu'elle refuse d'abandonner, coûte que coûte.

"Ces quelques pensées eurent l’effet de la calmer. Elle fixa la petite table disposée devant elle, avec son assiette vide et ses tasses abandonnées. Elle tenta de calmer son esprit. " --> répétition de "calmer", peut-être mettre un synonyme ?

"—Je voulais dire, ma fille m’a dit qu’une fumée blanche avait pris cette salle d’assaut il y a une demi-heure." --> BAM, on blâme la gamine. C'EST MOCHE ! X)

"Ses yeux tombèrent sur la section Cuisine voisine." --> comme quoi, le droit, c'est plus utile qu'on pourrait le croire. Ça fait boussole, aussi !

"Elle proposait une panoplie de livres de recettes déposés aux côtés des pots d’épices sur les étagères qui délimitaient la section ainsi qu’un équipement professionnel pour animer des ateliers. " --> Celcis, tu te souviens quand je te disais qu'il allait falloir construire le Paquebot… on a une date d'ouverture ? Je mettrai la Pythie sur le coup, si ça aide

"Aux yeux de la fillette, seule la conquête comptait. " --> Napoléon en shorts, va.

Blague à part, j'aime beaucoup ce passage sur la perspective de la gamine. Ça lui donne un peu de profondeur qui est bienvenu à ce stade de l'histoire où sa présence devient récurrente.

"La peluche tomba en avant sur la table. Elle ne paraissait pas en mener large." --> Je sais pas pourquoi, mais l'image mentale que cette description me donne me fait mourir de rire. X)

"Oscar elle vient partout avec moi." --> je mettrais une virgule entre le nom et le pronom

"tu n’es qu’une moijiste ! " --> alors. Moisi ? Moi-centrée ? Maudite ? Les possibilités sont infinies.

Un chapitre très sympa, qui nous donne un peu d'info sur la petite -mais où sont ses parents et quel est son nom ?- et surtout, qui relance Gaëlle sur sa nouvelle aventure.

À bientôt! :)
CelCis
Posté le 28/03/2023
Coucou Bleiz,

Merci pour ta patience (ahhh je suis lente!) et ta lecture détaillée - je sais que tu as du pain sur la planche à côté de PA!

Tu m'as fait rire avec les deux petites dames de ton salon préféré. Tant qu'il y a un bon gâteau pour accompagner cela, c'est parfait!

Bonne idée, le côté technologique pour Gaëlle. Cela lui irait en effet comme un gant. Je note.

Ahh tu as donc aimé la perspective de la gamine. J'avais eu un retour qui me disait que son point de vue n'avait rien à faire là, donc je me posais sérieusement la question.

Puis blâmer la petite: ah ben Gaëlle, elle ne recule devant aucun sacrifice. Surtout pas les sacrifices humains xD

Merci pour les autres remarques, je vais faire les changements.
Et pour la Pythie, dis-lui de commencer ses calculs!

À tout bientôt!
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