Sous nos pieds nus s’étend le lit de la rivière.
Nous sommes tous deux assis sur ce muret de pierres.
Il semble un peu ancien et grisé par le temps
Mais il nous offre une scène à ce précieux instant.
L’eau s’écoule doucement, se confondant au ciel.
Seuls les bruits de la ville viennent bercer nos oreilles,
Quelques cris au loin et des klaxons de voitures,
mélodie urbaine qui, je l’avoue, me rassure.
Nos corps sont côte à côte, à distance raisonnable ;
Une pudeur imposée devant l’inoubliable.
Ces tendres retrouvailles, ils les ont tant rêvées,
Mais qu’ils sont éphémères tous ces moments volés.
Ils se frôlent et s’attendent, ils s’effleurent et aspirent
Un baiser, un regard, une caresse, un désir,
Une réponse aux questions, une parole qui libère
De leurs inquiétudes passées, mauvaises conseillères.
Ils se rapprochent, se cherchent, tels des aimants s’attirent,
Leurs mains se donnent, s’enflamment puis d’un coup se retirent,
Pour revenir vibrantes, dans la fraîcheur nocturne,
Dessiner des courbes rondes et pleines comme la lune
Les langues se surprennent à se faire des noeuds
Que seule une fée pourra démêler d’un vœu.
Puis nos corps s’éloignent de ce muret silencieux
Pour aller se glisser dans les draps, délicieux.