La rivière

Par Faune

Sous nos pieds nus s’étend le lit de la rivière. 

Nous sommes tous deux assis sur ce muret de pierres.

Il semble un peu ancien et grisé par le temps

Mais il nous offre une scène à ce précieux instant. 

L’eau s’écoule doucement, se confondant au ciel. 

Seuls les bruits de la ville viennent bercer nos oreilles,

Quelques cris au loin et des klaxons de voitures, 

mélodie urbaine qui, je l’avoue, me rassure. 

 

Nos corps sont côte à côte, à distance raisonnable ; 

Une pudeur imposée devant l’inoubliable. 

Ces tendres retrouvailles, ils les ont tant rêvées,

Mais qu’ils sont éphémères tous ces moments volés.

Ils se frôlent et s’attendent, ils s’effleurent et aspirent

Un baiser, un regard, une caresse, un désir, 

Une réponse aux questions, une parole qui libère 

De leurs inquiétudes passées, mauvaises conseillères.

 

Ils se rapprochent, se cherchent, tels des aimants s’attirent,

Leurs mains se donnent, s’enflamment puis d’un coup se retirent,

Pour revenir vibrantes, dans la fraîcheur nocturne,

Dessiner des courbes rondes et pleines comme la lune 

Les langues se surprennent à se faire des noeuds

Que seule une fée pourra démêler d’un vœu.

Puis nos corps s’éloignent de ce muret silencieux

Pour aller se glisser dans les draps, délicieux.

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