La suite arithmétique alternée

Ils se regardèrent tous les deux en même temps et dirent :

- Bracelet

- bague ou tatou : un K tatoué sur la main

La première était la supposition de Liam quant à la deuxième c’était la proposition d’Alexa.

- Un tatouage c’est plus stylé Liam. Et le tueur il a l’air de quelqu’un de masculin, fort et bien bâti je parie qu’un tatouage lui ira à merveille.

- Ca on ne le saura jamais Alexa. Il faut tout estimer pour savoir déduire c’est la qualité d’un bon défectif !

La logique dit que les cas possibles sont :

Un bracelet, une bague ou un tatouage. Ça doit nécessairement être l’un des deux.

- T’es pas du tout fun UV, j’essaye d’être humaine moi.

- Bref il met en tout cas la lettre K sur son corps ce tueur. Qu’est-ce que ça peut bien signifier ?

- Est-ce moi ? Ou chaque fois qu’on trouve un indice, on est ravis puis déçus ? On est à la fois proche et loin ! Quand est-ce qu’on pourrait enfin trouver ce maudit de tueur cinglé !

- A mon avis quand une lettre est portée sur un corps pourrait signifier une des choses suivantes : un être cher, l’initial de son propre nom ou prénom ou sa société si on va au plus loin. Ça doit être l’un de ces propositions mets ça en tète Alexa. Autre chose me tracasse, dit Liam en se grattant le menton, M.X pourquoi avait-il tué Bishop ? Est-ce qu’il s’est rendu compte qu’il était un témoin, ou est-ce la même histoire avec la danseuse et son amant Elodie qui se répète ? C’est-à-dire est-ce que le tueur avait voulu tué Bishop indépendamment de lui étant un témoin ?

- Je pense qu’il l’avait tué parce qu’il était un témoin sinon pourquoi à ton avis ?

- Je ne sais pas. Il me parait que il y a une histoire de fidélité derrière les quatre dernières victimes tu ne penses pas ? Bishop pourrait juste être inclus, après tout, Marianne avant sa mort, elle sortait avec plusieurs hommes en même temps, non ?

Ouais mais Liam rappelle-toi du contre-exemple Kristen la toute première victime. Elle avait été tuée toute seule sans un quelconque amant qui soit tué. Encore pire, son petit ami, André, se ballade librement dans le monde et il est sain et sauf. Et il a intégré une compagnie d’ordinateurs, il a un boulot et il occupe un bon poste apparemment.

- Est-ce que la police a dit un truc à propos de l’investigation ? Des indices, comment le tueur est entré ?

- Et bien, la police a estimé qu’il s’est suicidé et on a complètement négligé le reste. Tu sais Liam la police ces temps-ci font le travail des influenceurs. Ils ne cherchent qu’à satisfaire le public.

- Mais alors, on doit savoir nous-même, comment le tueur, il s’est infiltré à l’intérieur. Les portes et les fenêtres n’étaient pas forcées à l’arrivée de la police c’est bien ça ?

- Alors, non ce n’est pas exactement ça UV. Il devait prendre toutes les précautions au cas où la police investiguerait scrupuleusement la scène. Il devait comme d’habitude faire montrer qu’il s’agit d’un suicide. Alors, le truc c’est que celui qui a découvert le crime, était la camériste de M. Bishop. Cette femme, elle venait chaque vendredi pour faire un peu de ménage et préparer à manger pour M. Bishop. Cette journée, elle devait venir comme à son habitude. Elle devait sonner à la porte et tout de suite, Bishop viendrait lui ouvrir. Mais cette fois-ci, elle n’aurait probablement même pas pu entrer car M. Bishop n’était plus.

- Ont-ils pris son testament ?

- Je te l’avais dit UV ils n’ont rien fait de minutieux. Ils lui ont juste pris la description de l’état du corps de Bishop à la découverte du corps. Et c’était complètement inutile, car c’était les secours qui ont ouvert la porte.

- On devrait probablement faire une visite à cette femme malchanceuse, n’est-ce pas ?

- Oui, effectivement. C’est Mme Miller et voici son adresse.

- Je peux toujours compter sur toi Alexa. Merci.

Oui, Alexa à ce moment avait des yeux qui pétillaient. Ces pétillements étaient certes une fierté de pouvoir être utile à son meilleur ami, surtout après de si sérieux menaces de sa part. Mais personne ne pouvait en fait se rendre compte de son cœur qui se mit à danser dans sa poitrine après la reconnaissance de Liam et sa parole aussi imbibée d’affection de sa part.

- Bonjour Mme Miller, je me présente Alexa, euu la meilleure amie de cet homme-là. Et lui et bien c’est un professeur de math. Mais aussi un peu plus que juste ça. C’est le détective Conan de l’Amérique. Pouvons-nous s’il vous plait vous poser quelques questions à propos de ce qui s’est passé dernièrement ?

La femme à laquelle s’adressait Alexa était une très petite dame qui faisait au moins une soixantaine d’années. Elle était toute courte avec des cheveux tous blancs en bataille, en un premier coup d’œil sa chevelure ressemble à un nuage. Elle était toute ridée, qu’on avait l’impression qu’elle mettait une peau d’éléphant par-dessus son corps. Ses paupières alourdies par l’âge, tombaient paresseusement sur ses yeux d’un bleu qui paraissait gris de tristesse. Son allure traduisait son âge avancé mais aussi son deuil. Son employeur avait connu une mort aussi atroce. Bien sûr qu’elle devrait se sentir terrible. Bien sûr qu’elle devrait avoir une peur inimaginable. Bien sûr qu’elle devrait être terrorisée. Qui d’autre que Liam n’est point terrifié après cette série d’évènements répugnants. C’est un cœur de pierre lui, non en béton armé plutôt même la pierre se fissurerait sous le choc de tels atrocités, mais Mme Miller, elle, c’est une âme faible dans un corps en chair et en os.

- Mmmmmonsieur. Je suis honnête croyez moi. Je n’ai rien à cacher. Et je ne voudrais jamais donner faux verdicts. Je jure sur la tête de ma grand-mère j’ai dit toute la vérité c’est eux ils ne veulent pas avaler ce que j’ai dit.

- Chère Mme Miller, je vous croie. Calmez-vous on n’est pas là pour vous juger ou venir vous contredire. Les informations que vous avez dites, elles restent confidentielles et inconnue pour le public. On a donc besoin de recueillir les informations directement de chez vous. Parce que cette personne à côté de moi, M. Young, c’est un génie de détective. On ne peut pas intervenir dans tout ce qui est officiel donc on veut juste savoir la vérité. La conclusion c’est que ce que vous voudriez bien nous dire ça ne va pas vous nuire en aucune sorte. C’est juste une révélation qui pourrait même au contraire vous faire du bien. Vous pourrez laisser l’information chez nous et ne plus sentir de malaise ou de responsabilité.

La femme sénile, qui était toute recroquevillée sur elle-même, se redressa d’un coup, et se précipita vers Liam, l’étreint par les genoux, puisqu’elle lui arrivait seulement aux genoux, et se mit à sangloter :

- Merci de m’entendre je ne pouvais pas supporter de garder une telle vérité pour moi et ne pas la dire à personne. C’est de mon patron qu’on parle et il me traitait très aimablement, il me traitait comme sa mère.

Elle s’interrompit un moment pour se moucher et reprendre sa parole puis repris :

- Quel monde injuste !! Merci belle femme, tu es tellement charmante. Je vous dirai de plein grés ce que je sais :

- Vous devriez déjà savoir que je suis sa sage-femme n’est-ce pas ? Je viens chaque Vendredi pour l’aider dans des taches précises comme le linge, la vaisselle, et du nettoyage un peu partout. Ce vendredi je suis juste allée, comme d’habitude, à la maison du pauvre monsieur Bishop et je m’apprêtais à sonner à la porte pour qu’il vienne m’ouvrir.

- Vous n’aviez pas de clés Madame ? interrompit M. Young ensuite impatiemment.

- Bien sûr que j’avais les clés mais je ne pouvais quand même pas, ainsi directement ouvrir la porte et entrer comme si c’était ma demeure à moi. Il y a un minimum de respect quand même. Donc si mon patron est là je sonne et j’attends qu’il m’ouvre de lui-même. Les clés il me les a données pour pouvoir faire mon travail quand il n’était pas là. Imagine qu’il soit assis confortablement dans sa maison, tout nu par exemple et que moi je rentrais comme ça !! La honte !!

Alors, je disais,…

Ah oui voilà, donc je levais à peine la main pour sonner. Et c’était à ce moment que je ne pus le faire. Parce qu’au-delà de la porte, je ne pouvais qu’entendre le son ignominieux du couteau qui se plante d’un coup violent dans la chaire et le muscle, suivi d’un cri étouffé de gémissement. Mais, ce n’était pas tout, vous croirez peut-être que c’était ensuite un silence mortel qui tomba mais non ça ne l’était point, c’était plutôt un ricanement très faible mais discernable que j’entendus. Un ricanement, non pas de malheur ou de regret. Non c’était bien un ricanement de joie et de joie euphorique tu sais le genre de rire qu’on poussait lorsqu’on est tellement affamé et qu’on arrivait finalement à manger quelque chose de bon ou quand on a tellement soif et qu’on boit finalement à notre contentement. Ou quand t’as une envie imminente de pisser et qu’on le fait après avoir attendu longtemps. Cette information c’est ma propre déduction mais le tueur, il est carrément farfelu. Vous savez le genre de tueurs qu’on voit aux films et qu’on dort après tranquillement la nuit sachant que, ce qu’on vient de voir, était seulement le fruit de l’imagination humaine. C’était exactement ça ! Mon Dieux !! Rien qu’y penser me fait remplir la vessie. Mais, normalement c’est tout ce dont je me rappelle.

- Vous n’avez pas vu autre chose. Vous n’avez pas vu le tueur. Comment ça ? Vous auriez pu le faire !! Vous n’aviez qu’à ouvrir la porte ! Dites tout Madame pour l’amour de Dieux.

- Mais qu’est-ce que tu racontes espèce d’ingrat insolent ! C’est tout ce que je sais ! Pourquoi est-ce que je le cacherai ! Et pourquoi est-ce que tu es si violent.

- Je ne le suis pas c’est que votre attitude à tous, vous autre, me tape sur les nerfs et m’énerve à une vitesse exponentielle, vous devriez peut-être arrêter de jouer les émotionnels et les faibles et me donner tout ce que vous avez à dire !

- UV ressaisis-toi !!! Tu es en train de parler à Mme Miller en ce moment elle n’a rien à voir avec ce que Bishop a caché. Et elle est en train de dire la vérité. ALORS DU CALME !! interrompit Alexa folle de rage.

- Tu as raison. Je suis désolé Mme je voulais juste confirmer que vous ne cachiez rien !! Se ressaisit Liam mais sans s’excuser pour autant.

- Est-ce que tout va bien M. Young ? Vous avez quelque chose qui cloche avec votre caractère on dirait ! répondit Mme Miller un peu vacillante sous l’effort des cris.

- Liam, tu dois vraiment revoir ta façon de parler avec les gens ! Je m’excuse à sa place ma chère dame. Il a vraiment tendance à tout gâcher grâce à son tempérament et à sa manière incompréhensible à communiquer. J’imagine que c’était tout ce que vous aviez à dire n’est-ce pas ? Donc j’imagine qu’il est temps pour nous de ne plus tarder à vous déranger. S’il vous plait Mme Miller faites attention à vous. Merci de tout notre cœur.

- Merci Mme Miller et à un de ces jours. Ajouta UV comme s’il ne venait pas de crier sur son interlocuteur.

Ils partirent et après s’être éloigné un peu de la maison. Liam dit tout excité (ce qui veut dire qu’il souriait en fait c’était sa limite d’excitation) :

- Je l’ai enfin compris !!! Alexa ! C’est une suite arithmétique alternée !!

- Qu’est-ce que tu racontes UV ?

- Regarde Alexa ! Supposons que le sexe féminin est le signe ‘+’ et que le sexe masculin est le signe ‘-‘ ou vis-versa si tu veux. La suite arithmétique qui régit le rythme d’assassinat est une suite arithmétique alternée de raison 7 jours. Tu captes ??? C’est ça !! Et Bishop faisait partie de cette suite. S’il voulait le tuer parce qu’il avait découvert qu’il était un témoin il n’aurait pas attendu toute une semaine de peur d’être découvert. Il voulait vraiment le tuer pour continuer simplement sa suite arithmétique.

- Ahhhh ! Liam ! Tu sais quoi ?

- Quoi ?

- Tu mérites vraiment ça...

Et sur-ce ils quittèrent les lieux non sans un grand brouhaha causé par les plaintes et les reproches d’Alexa. Bien sûr, ces reproches finirent par une bonne leçon, et physique et morale, de la part d’Alexa.

Maintenant qu’ils se sont affirmés que M. Bishop avait bien été tué de l’intérieur, que le tueur n’avait pas forcé la porte, ils se devaient de passer aux plus sérieux, ce qui est de vérifier qui aurait bien pu faire M. Bishop lui ouvrir la porte de la maison de son plein grés.

Les choix n’étaient pas divers. Il n’y avait que Mme Miller qui était loin d’être suspecte et l’agent de maintien de son ordinateur portable que M. Bishop avait effectivement appelé pour venir lui réparer un problème de télévision parce qu’apparemment son ordinateur de bureau avait été piraté.

Liam avait déjà demandé au détective Reynolds de jeter un coup d’œil aux conversations téléphoniques de M. Bishop et il vérifia ainsi que Bishop avait appelé le service après-vente de son ordinateur et ils étaient supposés venir le lui réparer le matin même de sa mort. Et donc c’était la meilleure chance pour le tueur pour s’infiltrer dans la maison de Bishop. Mais comment se faisait-il passer pour les agents de la société. Bishop n’était pas con pour faire entrer n’importe qui dans sa maison. De plus, il était tout au long de la semaine ultra suspicieux de tout le monde. Le gars qui est entré doit avoir été très convaincant.

Pour le savoir, il fallait savoir plus sur cette société effectivement. Et ce par une visite surprise.

Liam accompagné d’Alexa qui se faisait passer pour sa petite amie, allèrent visiter la société comme s’ils comptaient acheter un ordinateur de bureau. Et ils eurent alors, cette conservation avec l’agent qui leur fit visiter sur les lieux :

- … Et ce modèle mon cher Monsieur et Madame est une nouveauté chez nous avec, figurez-vous, 5 ans de garantit !!

- Je suis désolé de vous interrompre monsieur mais je devais absolument vous faire la remarque, remarqua Alexa d’un ton élégant qui lui était étranger en faisant sortir de son sac un parfum chanel exclusif, je crois avoir entendu que votre service après-vente est soit-disons, euuu, très peu engagé.

Les yeux du jeune employé brillèrent à la vue du parfum luxueux signe de richesse et il se mit alors tout de suite à dire d’un rythme plus accéléré et rassurant :

- Mais pas du tout madame. C’est du sabotage !! Notre service est des plus parfaits. Je pourrais même vous apporter tout de suite y jeter un coup d’œil pour voir à quel point on est sérieux là-dessus. Voulez-vous bien ? dit-il en montrant le chemin de sa main tendue.

- Bien sûr, on n’a en tout cas rien d’autre à faire allons jeter un coup d’œil. Ok chéri ? demanda Alexa  en regardant UV d’un ton exagérément passionné, créant bizarrement un léger haut le corps à Liam et une sorte d’amusement, le sorte qu’il n’avait jamais senti auparavant.

Sur ces mots le « couple » suivirent le petit homme vers le département de service après-vente.

- Tu joues très bien ton rôle Alexa ! Tu m’impressionnes que puis-je faire sans toi, vraiment ! Chuchota Liam à l’oreille de la femme à côté de lui, et qui en réponse rougit de contentement.

Le petit homme les regardait en coin, complètement dupé par leur pièce de théâtre. Mais l’était-elle vraiment ?

- Alors, je vous présente d’abord le chef de ce département, il n’avait pas avant longtemps été nommé chef de ce département. M. André.

Ce mot fut suivi d’un petit sourire en coin de Liam, d’une confusion apparente sur le visage d’Alexa et d’une tension soudaine du corps polymorphe d’André.