La trêve des dragons

Par Sebours

Les dragons sont les créatures les plus puissantes du monde-échiquier. Bien qu’ils ne soient pas immortels, ces immenses bêtes possèdent une telle longévité qu’ils s’en approchent. La gestation de leurs œufs est particulièrement longue, avoisinant les mille ans.

Les écailles qui recouvrent le corps des dragons sont tellement résistantes que ceux-ci sont quasiment invulnérables. Seules les griffes et les dents d’un autre dragon sont en capacité de transpercer ces cuirasses. Leurs yeux constituent leur unique point faible. Mais aucun adversaire n’a jamais tenté d’affronter ces bêtes.

Les dragons présentent de grandes similitudes avec les aigles et les cerfs dans leurs comportements et leurs modes de vie. Les mâles règnent sur un territoire autour de leur aire, qu’ils défendent farouchement. Cependant, ils sont doués d’intelligence contrairement aux autres espèces purement animales.

Il existe huit espèces de dragons qui se différencient facilement par leur couleur. A chacune correspond une caractéristique particulière qui leur a été offerte par l’un des Sept.

  • Les dragons rouges sont les plus forts et sont associés à Abath-Khal, le dieu de la guerre.

  • Les dragons blancs sont les plus intelligents et sont associés à Batum-Khal, le dieu de la sagesse et des sciences.

  • Les dragons jaunes possèdent la plus grande longévité et sont associés à Cess-Khal, le dieu du temps,des saisons et de l’agriculture.

  • Les dragons verts sont les plus endurants et sont associés à Dmor-Khal, le dieu des sous-sols et des morts.

  • Les dragons oranges possèdent la plus grande habileté dans les airs et sont associés à Eldiur-Khal, la déesse du vent et des orages.

  • Les dragons violets sont les plus rapides et sont associés à Fladalf-Khal, le dieu du commerce et des transports.

  • Les dragons bleus sont amphibies et sont associés à Génoas-Khal, la déesse de la mer et de l’eau.

  • Les dragons noirs sont des dragons communs qui ne sont associés à aucun dieu, car ainsi l’a voulu Nunn.

« Les différentes espèces de dragon » extrait du Bestiaire du bouclier-monde

 

 

Le lendemain de leur arrivée à la forteresse des trois oliphants, Slymock s’activa dès potron-minet pour organiser la logistique de l’expédition qu’il devait entreprendre avec son maître, le grand chambellan Ugmar. Il commença par rédiger la commande d’achat de sept douzaines génisses ainsi qu’un taureau à livrer dans vingt-cinq jours à la forteresse de Bordura, la ville la plus proche du centre du bouclier monde, le territoire des dragons. Il écrivit ensuite un message consignant ses instructions au sergent de la forteresse concernant la constitution d’un contingent amené à les accompagner en zone centrale. Une fois les missives achevées, Slymock se dirigea au pigeonnier et les confia au chef local de la guilde des oiseaux messagers. Il demanda ensuite deux cages avec une vingtaine de pigeons chacun. Ce nombre semblait suffisant pour les missives qu’aurait à envoyer le grand chambellan au cours du mois de voyage jusqu’à Bordura. Les affaires courantes seraient gérées de manière efficace par son administration comme lors de tout les voyages protocolaires dans les confins du royaume. Ces oiseaux étaient plutôt destinés au suivi d’opérations plus spécifiques, notamment d’espionnage. Le problème se trouverait quoiqu’il arrive dans les réponses car les messages attendraient leur arrivée dans la ville frontalière. Slymock, chef de l’espionnage d’Ugmar se nourrissait quotidiennement de l’information à travers les comptes rendus journaliers de ses agents. Il souffrait à chaque fois du sevrage généré par les voyages car pendant ces périodes il n’avait plus de matière pour effectuer des recoupements et des déductions, ni organiser des filatures et des infiltrations.

Une fois ses missives envoyées, le maître espion alla aux cuisines de la forteresse pour commander suffisamment de ravitaillement pour dix jours de voyage. Comme dans toute forteresse militaire, il ne fallait pas s’attendre à des mets délicats. Le quotidien du soldat en voyage était constitué de viandes séchées et de biscuits de voyage. Lorsqu’un feu était possible, le repas pouvait être amélioré par l’ajout de lentilles ou de fèves bouillies. Cela ne gênait ni Slymock ni son maître le grand chambellan. L’important c’était d’avoir des rations légères et fonctionnelles. De toute façon, avec leurs moyens financiers quasi illimités, les deux elfes s’arrêteraient la plupart du temps dans les meilleures auberges se trouvant sur leur trajet.

Slymock passa enfin à l’écurie. Il demanda aux palefreniers chargés de sa monture et celle du baron de préparer les bêtes pour huit heures et d’aller chercher les commandes du matin ainsi que leurs effets personnels. Il était à présent l’heure de retrouver le grand chambellan au mess des officiers pour prendre un copieux petit déjeuner. Le baron Ugmar Roue de Paon prenait déjà sa collation en compagnie du commandant de la forteresse des trois oliphants, le duc Cyril Corne de Taureau. L’espion se joignit aux deux nobles et tout trois discutèrent cordialement jusqu’à l’heure du départ.

La géographie du monde échiquier se constituait de cercles concentriques. Au centre, les montagnes les plus hautes et escarpées entourées d’un anneau de volcans formaient le territoire des dragons. C’est sur ces pics que les seigneurs du ciel installaient leurs aires. Les vastes forêts giboyeuses du cercle suivant offraient aux dragons une nourriture à profusion. Tout cet écosystème était contenu par un désert de sel dans lequel aucune vie animale ou végétale n’était possible. C’est par cette astuce que Nunn avait contenu l’expansion de dragons. Par contre l’ingéniosité de la nation elfe commençait à mettre à mal l’ordre établi. Elle tentait de construire d’immenses chariots à voiles, grands comme des galères. Pour l’instant seules de frêles frégates sillonnaient ces étendues arides, mais cela avait suffi pour commencer à coloniser la lisière de la forêt avec la fondation de la cité de Bordura. Au delà-du désert, le royaume elfe s’étendait sur toute la surface de la terre jusqu’au pied de la chaîne de montagne qui l’entourait sur tout son pourtour et était dominé par la coalition des orcs, des troll et des nains. Ceux-ci bien que luttant pour des dieux différents avaient du se résoudre à faire front commun pour résister à la puissance des peuples unis sous la bannière de Batum-Khal. Mais même ainsi, les six autres dieux n’étaient pas parvenus à vaincre le dieu de la sagesse et des sciences. Batum-Khal profitait des de ses pouvoirs pour toujours inspirer les meilleures décisions à ses fidèles et leur procurer un avantage technologique dévastateur sur le champ de bataille. Les montagnes formaient un refuge naturel difficilement contrôlable et constituaient une menace permanente pour le royaume elfe avec les incursions incessantes des troupes ennemies qui dévastaient, pillaient assassinaient avant de se replier. Il était stratégiquement impensable d’avoir un deuxième front au sein même de son propre territoire d’influence. Afin de prolonger la trêve millénaire avec les dragons, le baron Ugmar devait entreprendre cette odyssée à l’intérieur des terres.

Ce début d’été était un temps idéal pour le voyage. Le grand chambellan et son éminence grise n’eurent pas à subir les déluges de la saison des pluies, ce qui constitua un confort pour les quinze premiers jours. Ils empruntèrent la route des charrières qui permettait de relier la ville de Pont de Sable par l’itinéraire le plus direct. C’était incroyable de retrouver aux portes du désert le plus aride qui soit une cité qui ressemblait à s’y méprendre avec un port maritime. Il y avait à la limite des terres arables d’immenses quais flanqués d’entrepôts. Sur la droite de ceux-ci lorsqu’on regardait l’étendue immaculée, un chantier naval tentait de construire des vaisseaux du désert toujours plus imposants. Malgré l’inspiration de Batum-Khal, les ingénieurs ne parvenaient pas pour l’instant à trouver le bon compromis pour réaliser des bâtiments à la fois suffisamment robustes pour transporter de lourdes charges et suffisamment légers pour sillonner avec aisance la mer de sel. Lorsque ces vaisseaux du désert seraient enfin opérationnels, la région connaîtrait enfin une ère de commerce et de prospérité. Pour l’instant, les deux voyageurs devaient se contenter d’un véhicule d’une quinzaine de mètres, juste suffisamment grand pour les transporter avec leurs chevaux. Il était important qu’il soit rapide, le confort était secondaire.

Pont de Sable et Bordura se situaient à l’endroit où l’anneau désertique était le plus fin. Il n’en demeurait pas moins que le voyage en frégate entre les deux cités durait au minimum dix jours lorsque le vent était favorable. Les capitaines des vaisseaux n’avaient qu’une crainte, l’absence de vent car se trouver immobilisé au milieu de ce désert de sel pouvait mener à la mort. Comment survivre sans eau, sans nourriture et sans ombre sous un tel soleil de plomb. C’est pourquoi les marins des sables vénéraient Eldiur-Khal, le dieu des vents et des orages, même si cela était contraire aux préceptes de l’Ordre de Batum-Khal, pour qui seul le dieu de la sagesse et des sciences méritait des louanges. En bordure intérieure, le clergé de la deuxième caste était moins présent et donc moins puissant. Et le gouvernement ne pouvait pas se passer de ces pionniers pour étendre son territoire. Mais il faudrait penser à réaffirmer la prédominance de Batum-Khal lorsque la colonisation serait terminée. Les vents furent favorables durant toute la traversée si bien que le grand chambellan et son chef espion arrivèrent à Bordura dans le délai le plus court que l’on pouvait espérer, à peine neuf jours et demi. C’était une aubaine, ils pourraient profiter de deux vrai repas chauds dans la journée pour la première fois depuis plus d’un mois.

La nouvelle cité colonie apparaissait comme un gigantesque chantier à ciel ouvert. Elle rasait la forêt parcelle après parcelle, pour construire des bâtiments par dessus avec les arbres coupés. Les quais et les chantiers de constructions ressemblaient déjà à une image miroir de Pont de Sable. En à peine dix années, la ville possédait toutes les infrastructures d’une capitale de province du royaume, mais la population peinait à croître. La vie des pionniers apparaissait trop difficile aussi bien pour les elfes que pour les peuples alliés. Il y avait souvent plus à perdre qu’à gagner dans cette aventure. Seuls les proscrits tentaient leur chance avec l’espoir de retrouver un rang social. C’est pourquoi la population ne comportait que des membres de la dixième caste pour faire fonctionner l’économie et de la troisième caste pour assurer l’ordre.

Une dizaine de militaires surveillaient continuellement les quais. Après l’accostage de la frégate et les formalités administratives réglées, deux des soldats de garde furent assignés à l’escorte du baron Ugmar et son second. Ils les accompagnèrent au fort de Bordura. Contrairement à l’usage habituel, celui-ci avait été bâti en bois, car aucune carrière de pierre n’existait pour l’instant. Les propriétés défensives de l’édifice s’en ressentaient, notamment vis à vis du feu. Par contre, le bois étant disponible à profusion, la superficie des pièces apparaissait très confortable en comparaison des châteaux de pierre. La chambre du soldat de base mesurait une quinzaine de mètres carrés, soit le double de ce à quoi il pouvait prétendre à la citadelle des trois oliphants. Le comte Tristan de Bordura attendaient le grand chambellan et son adjoint dans la cour avec une haie d’honneur effectuée par l’ensemble des soldats de la caserne. Les seuls elfes de la garnison étant les officiers, le reste de la garnison ressemblait plus à une cour des miracles faite d’un assemblage composite des peuples alliés. Bien sur, Tristan avait accepté le poste de colonel du fort de Bordura sans hésiter. Un jeune elfe aussi ambitieux que lui ne pouvait pas se permettre de passer à côté d’une telle opportunité, lui offrant à la fois un titre et un rang sans avoir à faire ses classes et suivre le parcours classique de l’avancement militaire. Mais Tristan entrevoyait la fin de ces quatre dernières années de purgatoire. Ce puîné de la grande famille des Chêne-au-vent comptait bien profiter de la visite d’un invité aussi prestigieux pour s’extirper du bourbier infâme de cette nouvelle colonie.

Lorsque son hôte de marque arriva à sa hauteur, le colonel effectua son plus beau salut militaire. « Bonjour Grand Chambellan. Votre présence honore notre modeste fortin. J’espère que vous avez fait bon voyage. Je suis le comte Tristan de Bordura, colonel de cette garnison. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez-le moi et vous l’obtiendrez. »

« J’espère bien, vous avez pour fonction de servir la couronne et ses représentants. » Ce que l’ambitieux nobliaux considérait comme une belle entrée en matière fut accueilli par une réponse des plus cinglantes du baron Ugmar. « Je vous présente mon assistant, Slymock. Considérez-le comme un autre moi-même. Et au fait, même s’il fut rapide, le voyage a été épouvantable. Comment pourrait-il en être autrement avec un soleil de plomb pareil ? »

Le maître espion, jusqu’alors en retrait, effectua un pas en avant. « Bonjour colonel ! Vous avez bien reçu mes instructions ainsi que le cheptel que j’avais commandé ? »

Décontenancé par la froideur de ses interlocuteurs, Tristan bredouilla : « Ou...oui. Les bêtes sont dans l’enclos des chevaux. Et j’ai sélectionné mes soldats les plus efficaces pour évoluer en milieu hostile. Par contre le but de la mission n’a pas été précisé. Je n’ai donc pas pu leur donner de directives précises. »

Le baron Ugmar reprit la parole, s’adressant toujours aussi sèchement au jeune comte. « Vous n’avez pas eu d’information car le but de l’expédition ne doit être connu de personne. C’est un secret d’État ! Si tout est en ordre nous partirons demain aux aurores. J’espère que votre repas de ce midi sera plus présentable que la tenue de votre fort ! » Dans ses premières prises de contact, le grand chambellan se montrait souvent fort et intraitable avec les faibles pour prendre l’ascendant. Il laissait le soin d’arrondir les angles à Slymock. Ainsi, lors des tractations politiques, ses interlocuteurs se retrouvaient prêts à tout pour rentrer dans ses grâces. A Zulla, avec le parti du maire du palais, c’était un pari risqué, mais en province, qui plus est dans cette région éloignée de tout, la donne était différente. En deux phrases assassines, le colonel de la garnison mangeait dans sa main.

« Messires, nous n’avons pas la prétention d’offrir un banquet digne de la cour du roi Roll, mais vous trouverez à n’en pas douter des mets plus satisfaisants que le quotidien rencontrer généralement en voyage. » Tristan affichait son plus beau sourire de façade, comme à la cour de Zulla et comme à l’académie militaire. Ce beau sourire qui lui avait offert cette promotion dans ce trou perdu. Le chambellan était sa chance de retour. Il ne devait pas la gâcher pour une saute d’humeur. « Le capitaine Godeffroi va vous accompagner à vos appartements afin que vous puissiez prendre vos quartiers. Dans combien de temps désirez-vous vous sustenter ? »

« Le plus rapidement possible sera le mieux. Le repas peut-il être prêt dans une demi-heure ? » asséna le baron d’un air las avec son air sombre.

« Il sera selon votre désire. » répondit l’ambitieux elfe en effectuant une nouvelle courbette trop polie pour être honnête.

Slymock s’avança encore d’un pas pour s’adresser à voie plus basse au jeune comte. « Pourrait-on faire une revue d’effectif cet après-midi ? Le grand chambellan et moi-même tenons à trier sur le volet le groupe qui nous accompagnera pendant cette vingtaine de jour. A tout à l’heure colonel. » A cet instant, les deux visiteurs tournèrent les talons et indiquèrent d’un regard au capitaine qtout proche qu’il pouvait les guider à leurs appartements.

« Je vais prendre des dispositions en ce sens, soyez-en assurer. » Tristan n’avait donc qu’une demi-heure pour modifier ses plans. A la base s’est le capitaine Godeffroi qui devait diriger le détachement. Mais s’était avant de savoir que le grand chambellan ne rentrerait pas tous les soirs au fort de Bordura. Il avait prévu des festivités et sélectionné les filles de joies les plus acceptables de la colonie. Le jeune colonel avait espéré se rapprocher du deuxième homme le plus puissant du royaume en menant avec lui une vie de débauche. A présent, s’il voulait côtoyer le baron Ugmar, il devait l’accompagner dans son expédition et laisser le commandement de la garnison à Godeffroi. C’était un bon second, qui n’attendait que ça pour s’acquitter de cette tâche. Et après tout, que le camp soit correctement administrer pendant son absence n’aurait plus aucune importance s’il obtenait un billet retour pour Zulla et la cour du roi Roll.

Dès le retour du capitaine Godeffroi, Tristan informa celui-ci du changement de plan puis fournit des directives à son aide de camp, le sergent Clovis pour qu’il prépare rapidement leurs deux paquetages et adapte la logistique en fonction des modifications de dernière minute. Et à midi quarante-cinq le comte de Bordura accueillait ses hôtes au mess des officiers où ils prirent un excellent repas. L’après-midi fut consacré à la sélection des soldats pour l’escorte et à la préparation logistique. Celle-ci fut constituée de huit cynocéphales, cinq centaures, trois licornes et un géant. Seuls des deux officiers encadrant le groupes étaient des elfes, le colonel Tristan et son aide de camp, le sergent Clovis. Lutins et basilics avaient été écartés par Slymock, jugeant qu’ils ralentiraient la progression de l’expédition. Une fois cette tâche effectuée, le grand chambellan récupera les missives qui lui avait été adressée des quatre coins du royaume puis il se retira dans ses appartements pour s’occuper de sa correspondance. Le dîner et la soirée furent beaucoup plus cordiales que l’entrée en matière. Le baron Ugmar accepta même d’humilier le comte de Bordura aux échecs. Le grand chambellan demeurant l’un des plus grands stratèges du royaume, il était par conséquent un excellent joueur. Le jeune colonel n’eut donc pas à feindre de mal jouer pour perdre et flatter l’égo de son invité. Il fut incapable de gagner une partie.

Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, la petite troupe se réunit dans la cour du fort et partit dès les premiers rayons de l’aube. Chacun possédait un rôle précis dans l’expédition. Avec leurs sens aiguisés les cynocéphales possédaient les aptitudes idoines pour encadrer le troupeau des quatre-vingt-seize vaches et le taureau. Le géant portait la majorité des paquetages. Les centaures chassaient pour améliorer le quotidien des repas. Les licornes remplissaient la fonction d’éclaireur. Le soir, le sergent Clovis organisait le dressage du camp et répartissait les corvées. Et elles ne manquaient pas. Construire un enclos temporaire, monter les tentes, faire un feu, cuisiner un repas, il y avait du travail pour tous. La traversée de la forêt intérieure dura un peu moins de deux semaines. Le contingent progressait péniblement dans ces territoires sauvages. L’absence de route se faisait cruellement sentir au milieu de cet enchevêtrement de branches, de ronces et de bois morts sur des pentes toujours plus affirmées. Au milieu treizième jour, l’expédition arriva au terme de ce calvaire. A la lisière de la forêt se dressait des volcans dans un univers purement minéral de scories et de soufre. Dans le fond de ce paysage, d’immenses chaînes de montagnes déchiraient l’horizon. Les silhouettes inquiétantes de dragons tournaient dans le ciel. Jusqu’à présent, la forêt protégeait l’expédition de ces prédateurs, mais le colonel Tristan ne comprenait toujours pas pourquoi le grand chambellan cherchait à s’engager autant à l’intérieur du territoire des dragons.

Ugmar, lui savait parfaitement où il devait aller et ce qu’il devait faire. Le baron prit la tête de l’expédition et commença à contourner le mur que formaient les volcans en prenant par la gauche. Lorsqu’il trouva un bout de prairie suffisamment important pour faire paisser le troupeau de vaches, il s’arrêta et proclama : « C’est ici que nous devons dresser un camp ! Commencez par l’enclos pour les bêtes. N’hésitez pas à construire du solide. Nous ne repartirons qu’une fois toutes ces génisses fécondées par le taureau ! » La troupe se mit immédiatement à l’ouvrage.

Le colonel Tristan s’étonna de cet ordre. « Grand Chambellan, voici prêt de deux semaines que nous avançons en ligne droite dans cette forêt et vous n’allez pas me faire croire que ce n’est que dans le but d’établir un élevage bovin ! Encore moins un poste avancé de Bordura ! »

« Vous êtes plus perspicace que je ne le pensais, mon cher colonel. Vous, vous allez obéir aux ordres que je viens de donner ; et moi, je vais continuer plus avant avec mon fidèle assistant Slymock. » En assénant ces paroles avec calme, le baron Ugmar prouvait à son interlocuteur qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait.

« Mais je ne peux pas vous laisser partir ainsi sans escorte ! Je vais demander à Chiron, Glabur et Altaïr de vous accompagner, ainsi que le sergent Clovis. » s’offusqua le comte de Bordura.

« Comme je vous l’ai déjà expliqué, nous participons à une mission secrète ! Il n’y a qu’une poignée d’Elfes qui connaît la passe permettant de traverser la chaîne de volcans sans se faire consumer par la lave en fusion. Et cela doit rester ainsi pour la sécurité du royaume ! » expliqua le grand chambellan.

« Je me verrai de passer par le fil de l’épée sur le chemin du retour toute escorte que vous nous assignerez. Un secret se conserve toujours à ce prix ! Seuls les plus éminents membres de la première caste du peuple elfe en ont connaissance et il faut que cela reste ainsi !» Slymock tapota le pommeau de son épée en lançant un regard cruel au jeune elfe.

Le jeune Tristan percevait enfin une faille dans laquelle s’engouffrer pour se rendre indispensable auprès du grand chambellan. Il devait rentrer dans le pacte de ce secret bien gardé. Et il savait comment tenter une approche. « Mais vous-même, Monseigneur Slymock, vous ne faites pas partie de la première caste. Il est bien étrange que vous accompagniez le grand chambellan ! »

« Ne jouez pas les ahuris colonel ! Slymock est comme mon ombre ! Et en tant que chef du renseignement, la culture du secret est son lot quotidien. » La colère montait dans les veines d’Ugmar.

L’ambitieux prit une bonne inspiration et se lança. Son avenir se jouait à cet instant. « Je fais cette remarque à dessein baron Ugmar, pour vous prouver qu’il existe quelques exceptions. Même si je suis un puîné, j’appartiens à une grande famille de la première caste. Certes, je suis colonel, mais je suis également comte de Bordura. Par conséquent, j’y aurai toujours une attache. Si je rentrais dans votre entreprise secrète, vous auriez l’avantage de bénéficier d’un agent à proximité. Pour votre prochaine mission dans la région, vous n’auriez pas à vous déplacer et vous gagneriez un temps précieux ! »

Slymock sourit, ce qui lui donnait une apparence sadique. « Maître, je vous avais dit que c’était un ambitieux prêt à tout. Votre intuition et mes renseignements étaient encore une fois exacts. »

Ugmar se radoucit et prit un air solennel. « Le sergent Clovis semble assez compétent pour encadrer le détachement... Comte Tristan, vous avez conscience qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible. Je possède des espions et des assassins dans tout le royaume. Un faux pas de votre part et se sera la mort. Si je vous introduis à la cour, j’exigerai un soutien sans faille. Et il faudra vous salir les mains. »

« Oui grand chambellan. J’en suis conscient. Mais je suis déjà prêt à tout ! Sinon, pourquoi aurais-je accepté le commandement de Bordura ? » Bien sur qu’il était prêt à tout, mais il venait de livrer sur un plateau d’argent sa collaboration. Il avait tant à apprendre pour savoir manipuler les gens. Le grand dignitaire avait manœuvré si subtilement qu’il ne s’était jamais douté de son intention de l’associer à son entreprise.

« Très bien, nous partons sur le champ, mon cher comte. Je vous laisse quelques instants pour donner vos directives à votre aide de camp. » Le grand chambellan effectua une volte face avec son destrier, suivi dans son mouvement par Slymock. « Nous revenons sur nos pas. Vous nous rattraperez tantôt ! »

En moins d’une heure, le colonel avait rejoint le baron et son âme damnée. A la tombée du jour, les trois elfes établir un camp de fortune au pied d’un chêne blanc gigantesque. Le lendemain matin, le trio de cavaliers longea le flan de deux volcans avant de s’engager dans une passe étroite s’engageant dans la chaîne de reliefs abrupts. Les chevaux avançaient au pas. De toute part, la lave coulait des cratères et la température montait graduellement au fil de la progression. Celle-ci s’avéra loin d’être linéaire. Fréquemment, un torrent de magma en fusion barrait la route des voyageurs. A force de tours et de détours durant trois jours et deux nuits, sans manger et sans dormir dans une chaleur accablante, le jeune colonel se retrouva totalement désorienté. Sans la présence du soleil, il aurait été incapable de retrouver le Nord. Sentant la confusion de son acolyte, Slymock se glissa à sa hauteur et le rassura. « Ce qu’il faut retenir, c’est l’endroit de l’entrée de la passe. C’est à cet endroit que les volcans sont les moins vigoureux. Ensuite, lorsqu’on doit prendre à gauche pour éviter une coulée, au prochain embranchement où cela est possible, on doit prendre à droite. Et vice versa. Pensez à rationner votre eau. Le plus dur est de resté concentré et attentif malgré la chaleur et le manque de sommeil… et de ne pas oublier de ménager sa monture. » Il fallut encore deux jours aux trois elfes pour s’extirper de cette étuve.

Après le feu, la glace s’offrait à eux. L’expédition se retrouvait à présent au pied de cimes enneigées. Les trois compères ne prirent même pas le temps de dresser un campement et dormirent à même le sol avec leur selle en guise d’oreiller. Leurs chevaux aussi profitèrent de ce repos bien mérité. Après une bonne nuit de sommeil, le petit contingent s’enfonça deux jours durant entre les pics jusqu’à arriver au bas d’une montagne dont le sommet formait un plateau. La pente était tellement escarpée que pour en entamer l’ascension, il fallait poursuivre à pied. Slymock s’établit donc avec les montures à un endroit où les bêtes pouvaient paisser, laissant le colonel Tristan accompagner son maître. Le grand chambellan ouvrit la marche, cherchant à mettre à profit les deux heures de clarté qu’il restait pour avancer le plus possible. Malgré cela, les deux elfes durent dormir au tiers de la pente en plein vent. Le comte de Bordura comprenait enfin l’utilité des fourrures qu’ils transportaient depuis le début de leur expédition. La nuit fut courte et agitée dans le blizzard. Une heure avant les premières lueurs de l’aube, les aventuriers étaient réveillés et une discussion s’engagea naturellement.

« Pouvez-vous enfin me confier le but de notre mission, baron Ugmar ? » interrogea le jeune anobli.

Le grand chambellan se lança alors dans une explication de l’objectif de cette odyssée. « Il est temps que je vous explique, en effet. Comme vous le savez, les dragons sont la seule race intelligente du monde échiquier à ne plus faire partie du Grand Jeu. Cependant, ils constituent une menace sur la frontière intérieure du royaume elfe. C’est pourquoi, à la fin de chaque guerre, la nation elfe négocie une trêve pour le nouveau cycle qui s’annonce. Pour éviter que les dragons ne dépassent les frontières du désert de sel, nous implantons de nouvelles espèces dans la forêt centrale. Ainsi, le royaume elfe n’a que sa frontière extérieure à surveiller pour la gloire de Batum-Khal ! Le souci, c’est que les dragons ne cessent de grandir et ils sont de plus en plus voraces. Ils ont beau être doués d’intelligence, j’ai parfois l’impression qu’ils ne réfléchissent qu’avec leur estomac. Dans moins de cent ans ils auront certainement exterminé les vaches que l’on tente aujourd’hui d’introduire. »

Après un petit déjeuner fait de viande séchée, les deux elfes reprirent leur ascension et arrivèrent sur le vaste plateau en début d’après-midi. Le baron Ugmar sortit alors un cor en ivoire incrusté de pierres précieuses et émit un son grave et puissant en soufflant dans l’instrument. Il répéta l’opération en suivant une rythmique proche de la comptine de Nunn et la création du monde. Moins de dix minutes plus tard, huit immenses dragons descendaient en larges spirales avant d’atterrir sur près de l’homme auteur de cet appel. Sans un mot du grand chambellan, le colonel Tristan comprit qu’il était en présence des chefs de chaque clan de dragons. Les huit mâles dominants arboraient chacun une couleur différente. L’animosité dans l’air était palpable. Rares étaient les moments où ces seigneurs des airs se retrouvaient réunis ainsi sans qu’un combat éclata. Mais le son du cor sacré de Tindaria déclenchait la trêve des dragons. L’instrument avait été forgé par les Sept et il avait le pouvoir d’inhiber pendant un temps les pulsions des grands prédateurs. Formant un cercle, les reptiles volants attendaient que le petit elfe engage le dialogue, ce qu’il ne tarda pas de faire.

Ugmar paraissait minuscule mais nullement effrayé au milieu de ces monstres. Il s’époumona pour être certain d’être entendu. « Bonjour, vénérables maîtres du ciel ! Un nouveau cycle s’engage. Je viens ratifier comme de tradition la trêve séculaire entre le peuple des dragons et la nation elfe. »

Le dragon écarlate tendit son log cou et proclama dans un rugissement : « Quel réel bénéfice nous apporte cette trêve ? Surtout venant d’un peuple vénérant Batum-Khal. »

Le dragon jaune poursuivit. « C’est vrai ! Vous nous aviez promis l’opulence ! Mais cela fait au moins cinq mille ans que toutes les nouvelles races de gibier que vous aviez introduites ont disparu de nos forêts ! »

Le baron Ugmar tenta de se justifier. « Vous ne leur laissez pas le temps de se reproduire ! Alors forcément, vous exterminez les espèces ! »

Le dragon vert le coupa. « Si ces proies sont trop stupides pour ne pas réussir à survivre, c’est qu’elles sont à peine dignes de nous nourrir ! »

Le dragon orange enchaîna. « En attendant, apporter du gibier à chaque nouveau cycle, cela n’est plus suffisant ! »

Le dragon bleu proclama. « Nos clans grandissent, il faut les nourrir. Nous avons besoin de plus ! »

Le dragon violet proposa. « Pour que la trêve perdure, les elfes doivent alimenter notre forêt en gibier de manière continue. »

Le dragon blanc conclut. « Sinon, les dragons se verront dans l’obligation de chasser au-delà du désert de sable. »

Tous ces mâles dominants parlaient d’une seule voix. Comment avaient-ils réussi à s’entendre alors que sans le cor sacré de Tindaria, ils se combattaient sans relâche. Seul le mâle noir n’avait pas parlé. Etait-il l’instigateur de cette mutinerie ? Sans doute pas, ce chétif dragon commun semblait prostré dans un coin, uniquement bon à suivre le mouvement. En tout cas, les dés étaient pipés. Les elfes ne pouvaient que perdre davantage s’ils entraient dans des négociations. Le grand chambellan ne pouvait s’en sortir que par une habile pirouette. « Les elfes ont conscience de ce besoin grandissant de proies pour le peuple dragon. C’est justement dans cette optique que nous avons établi une petite colonie en lisière de votre forêt. Nous voulons y élever des bêtes que nous relâcherons régulièrement sur vos terrains de chasse. Comme vous l’avez sans doute déjà constaté, en gage de bonne foi, nous avons amené un troupeau de vaches au pied des volcans. »

Sur ces mots, le baron Ugmar déposa une pierre devant chaque dragon puis ceux-ci soufflèrent leurs flammes. Le grand noble récupéra alors les minéraux qui venaient d’être transformés sous l’effet de la chaleur en pierres précieuses de la couleur de chaque dragon. Bien entendu, le noir n’avait produit qu’un morceau de charbon. Mais le pacte était scellé.

Après avoir rejoint Slymock et lui avoir exposé la nouvelle situation, Ugmar plongea son regard dans celui du colonel Tristan. « Mon jeune ami, retenez bien ce que je m’apprête à vous dire car je ne le répéterai pas. Et personne ne doit être au courant de notre alliance pour l’instant. Dans un premier temps, suite aux nouvelles conditions du pacte conclu avec les dragons, nous aurons besoin de votre présence à Bordura. L’objectif de votre mission est limpide, alimenter la forêt en gibiers. Il y a de fortes chances que je ne puisse pas vous faire rapatrier à Zulla avant le début de la nouvelle guerre. C’est à partir de ce moment généralement que l’on assiste à des promotions. Mais si l’on apprend que vous êtes mon allié, le camp de mon opposant politique, le maire du palais Otto de la famille des Sabots d’airain, mettra tout en œuvre pour vous laisser pourrir dans la colonie de Bordura. Il faudra donc vous montrer discret et patient. Mais qu’est-ce qu’une centaine d’années à l’échelle de la vie d’un elfe ? Quand nous serons de retour à la capitale, Slymock se chargera de mettre en place un système secret de messagerie, afin que nous puissions échanger de manière régulière. C’est mon maître espion, il en a l’habitude. Si je vous propose une alliance, c’est que j’ai confiance en votre potentiel. J’attends de vous une fidélité sans borne. Ne laissez jamais l’impatience et l’ambition vous incitez à prendre des raccourcis. Donnez-moi satisfaction, et vous serez largement récompensé en retour. Décevez-moi, et Bordura sera votre tombeau. Bien entendu, cette conversation n’a jamais eu lieu. »

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Peridotite
Posté le 14/11/2022
Coucou Sebours,

C’est super cool de découvrir un chapitre avec des dragons, ça m’a beaucoup plu ! 😊

Attention au style : je trouve qu’il est parfois difficile de lire de façon fluide. Tu m’as dit que ton texte était un premier jet, donc rien d’alarmant. Je te mets quelques exemples de lourdeurs, prises sur le premier paragraphe, ci-dessous :

« Le lendemain de leur arrivée à la forteresse des trois oliphants, Slymock s’activa dès potron-minet pour organiser la logistique de l’expédition qu’il devait entreprendre avec son maître, le grand chambellan Ugmar. »
 Tu as 2 compléments de temps « le lendemain » « dès potron-minet », ce qui alourdit. Ta phrase est quelque peu alambiquée.
 Je me risque à une suggestion : « Dès potron-minet, Slymock organisa l’expédition qu’il entreprendrait avec son maître, le grand chambellan Ugmar. » Ou un truc du genre. Je trouve ta phrase lourde et la simplifier gagnerait en fluidité.

« sept douzaines de génisses”

« Il écrivit ensuite un message consignant ses instructions au sergent de la forteresse concernant la constitution d’un contingent amené à les accompagner en zone central »
Beaucoup de compléments qui se suivent, ce qui alourdit la phrase : « consignant… », « concernant… », « amené à… »

« de tout les voyages”
De tous…

Attention aux répétitions, tu as trois fois « forteresse » dans ce premier paragraphe, deux fois « missive », 2 fois « voyage », centre/central, 2 fois « espionnage », arrive/arrivé, message/messager et 2 fois « ensuite »

« les réponses car les messages attendraient leur arrivée »
« les voyages car pendant ces périodes »
 Répétition de structure de phrase dans ce paragraphe

De manière générale : attention aux fautes d’orthographe et de grammaire qui rendent la lecture hasardeuse. Une de temps en temps, ça va, pas de soucis, mais ici, c’est beaucoup trop pour mes petits yeux. Je t’en ai relevé quelques-unes ci-dessous (noyées dans mes notes de lecture), mais pas toutes, afin de ne pas trop me hacher la lecture.

Mes notes au cours de la lecture :

« pour huit heures »
> Dis-donc ils sont fort précis

« Décontenancé par la froideur de ses interlocuteurs »
> Ils ne m’ont pas paru si froids, ils l’ont salué puis lui ont posé une question.

« mais vous trouverez à n’en pas douter des mets plus satisfaisants que le quotidien rencontrer généralement en voyage. »
> Cette phrase sonne bizarre à mes oreilles. « que le pain quotidien » ? L’emploi de rencontrer à l’infinitif est-il juste ici ??

« Le repas peut-il être prêt dans une demi-heure ? » asséna »
> « asséna » n’est pas la bonne incise ici.

« « Il sera selon votre désire. »
> « il sera fait » non ? et « désir »

« trop polie pour être honnête »
> Ah bon ? Je ne me la représente pas. Comment se courbe-t-il de façon si précise ?

« à voie plus basse »
>« voix »

« au capitaine qtout proche “
-q en trop

“soyez-en assurer.”
>”assure”

“qu’une demi-heure”
“ à midi quarante-cinq”
>Pas sur qu’au moyen-âge, tous avaient une montre au poignet 😉

« A la base s’est le capitaine Godeffroi »
> « À » et « c’est »

« Seuls des deux officiers”
>”seuls deux des officiers”

« Après un petit déjeuner fait de viande séchée, les deux elfes reprirent leur ascension et arrivèrent sur le vaste plateau en début d’après-midi. »
> Ici, tu as 2 actions différentes donc je couperais la phrase en deux. Par ailleurs, tu peux même ajouter une courte description entre les 2 phrases car tu changes de décor. Il manque de repère au lecteur pour pleinement imaginer la scène.

« Le baron Ugmar sortit alors un cor en ivoire incrusté de pierres précieuses et émit un son grave et puissant en soufflant dans l’instrument. »
> Le « alors » n’est pas nécessaire, on se doute qu’il le fait à ce momentl-là et pas avant ni après. Tu devrais inversé les infos, comme ça : d’abord il sort le cor, il souffle dedans, puis vient le son.
« Il répéta l’opération » : pas vraiment, sinon il devrait sortir le cor et souffler dedans. Or là le cor est déjà dans sa main.

« sur près de l’homme auteur de cet appel. »
> Drôle de phrase : « près de l’auteur de l’appel » (et encore, auteur de l’appel, il y a peut-être un meilleur terme)

« Sans un mot du grand chambellan, le colonel Tristan comprit qu’il était en présence des chefs de chaque clan de dragons. »
> La phrase est trop lourde. Tu peux la rattacher à la précédente : « Moins de dix minutes plus tard, huit immenses dragons descendaient en larges spirales avant d’atterrir sur près de l’homme auteur de cet appel », par exemple je me lance : « Peu après, huit immenses dragons descendirent vers eux en de larges spirales. Ils se posèrent près de Ugmar. » + il manque une description, tu ne décris que les couleurs des dragons. À quoi ressemblent-ils ? N’oublie par le jeu des 5 sens. Aussi, en écrivant cette remarque, je me rends compte que les chefs des clans sont les dragons eux-mêmes. J’étais parti sur l’idée qu’ils étaient montés par les chefs de clan (pas des Humains), donc il manque un petit éclaircissement ?

« sans qu’un combat éclata »
> à l’imparfait du subjonctif : « sans qu’un combat n’éclatât. »

Pourquoi n’y-a-t-il aucune dragonne cheffe ? Ce ne sont pas les plus fortes d’ordinaire ? Pauvres dragonnes…

Au début de l’extrait, tu as une très longue description de ton monde, avec les cercles concentriques. Je me demande si ce ne serait pas mieux de disperser ces éléments par petites touches tout au long du récit. Ou bien créer des anecdotes de voyage pour mêler actions et descriptions.

Je trouve que tu donnes beaucoup de détails qui ne sont pas utiles à l’histoire. Certains sont chouettes et permettent de créer un monde riche et cohérent, mais fais attention à ne pas noyer le lecteur non plus.

Tu as pleins de bonnes idées et du développes une galerie de personnages intéressants. J’ai été contente de retrouver le chambellan Ugmar. Que manigance-t-il avec les dragons ? Est-ce qu’il projette de leur donner les nourrissons en gibier ?
J’aime bien les histoires avec des dragons, surtout quand ils sont doués d’intelligence et parlent.

Malgré les quelques soucis de style mentionnés plus haut, j’aime bien ton monde et j'ai hâte de savoir la suite,
Sebours
Posté le 14/11/2022
Houlala! Il y en a une tartine! Mais c'est normal vu le niveau déplorable du chapitre. Je commençais à écrire et je me focalisais sur les descriptions. J'estimais et j'estime encore que c'est mon point faible. Mais du coup, c'est assez indigeste.
Pour les fautes, je suis désolé. Je me force à ne pas trop relire car sino je passerai mon temps à tout reprendre.

Pour les cercles concentriques, une carte serait le mieux, mais on ne peux pas en esquisser ici. Je tenterai de distiller au mieux les informations dans mes réécritures. Et c'est certain qu'il y aura des coupes sauvages de ce qui est inutile.
Merci encore. Comme toujours, tes remarques me seront très utiles...en temps voulu.
Peridotite
Posté le 14/11/2022
Tu as raison, ne t'arrête pas maintenant dans l'écriture de la suite. Il vaut mieux aller au bout puis entamer ensuite la phase des relectures et corrections, afin de bien consolider chaque loop et l'arc narratif des persos. Pour ma part, j'avais fait les corrections des descriptions etc tout à la fin (enfin, je suis encore dedans en ce moment !). Sinon, c'est bien, ton texte a vraiment du potentiel. Ce que j'aime le plus, ce sont tes nombreux personnages bien distincts, avec chacun leurs objectifs et leur personnalité.

Du coup, est-ce que tu veux que je prenne des notes de lecture lorsque je lirai les prochains chapitres où tu préfères un ressenti global sur le fond ? Qu'est-ce qui te serait le plus utile et/ou le plus motivant ?
Sebours
Posté le 15/11/2022
Je préfère que tu fasses comme tu le sens. Tes commentaires sont déjà très instructifs et constructifs. Surtout pour le premier jet de ma première histoire.
Peridotite
Posté le 15/11/2022
Dac c'est noté, j'essaierai de te donner mon ressenti général, sans forcément partir dans des pinaillages côté style
Aliam JCR
Posté le 25/12/2021
Bonjour 😊

J'enchaîne les chapitres sans aucune difficulté ! Je suis plongée dans ton intrigue et je trouve ça toujours autant intéressant ! 😊

On parle de dragons et ça j'adore !
Sebours
Posté le 28/12/2021
Bonjour.

Merci pour tous ces commentaires! Depuis le début des vacances je n'ai pas touché mon ordinateur, mais de telles éloges me donne envie de m'y remettre! Résolution 2022, poster un chapitre par semaine...et trouver aussi du temps pour lire ce que font mes lecteurs car Les échanges doivent être dans les deux sens!
Aliam JCR
Posté le 01/01/2022
Bonjour,

C'est avec plaisir que je te lis et que je poste des commentaires sur tes chapitres ! :) Je suis ravie de lire que mes commentaires t'ont donné envie de t'y remettre !
Je tente aussi de poster un chapitre par semaine, je viendrais donc voir ton avancée ;)
Edouard PArle
Posté le 13/12/2021
Coucou !
Un chapitre très intéressant.
Je vais commencer par ce qui m'a un peu gêné. On a très peu d'informations sur ce que pensent les narrateurs, leurs réactions par rapport à l'environnement, leurs sentiments... Les dialogues permettent de combler ce manque car ils permettent de comprendre les personnages mais un peu plus d'introspection rendrait selon moi la lecture plus agréable.
J'ai trouvé très bien choisi l'extrait du début étant donné que tu vas parler des dragons dans le chapitre. Et la scène avec les 7 dragons est vraiment sympa.
Je le redis, ce concept de grand jeu est génialissime. Je commence à mieux m'y retrouver dans ton univers et c'est très agréable et riche (=
Quelques remarques / coquilles :
"Bien qu’ils ne soient pas immortels, ces immenses bêtes" elles vu que tu utilises bêtes après
"Ceux-ci bien que luttant pour des dieux différents avaient du se résoudre" j'ajouterais des virgules et -> dû
"Batum-Khal profitait des de ses pouvoirs" des en trop
« Il sera selon votre désire." -> désir
"au capitaine qtout proche" -> tout
"soyez-en assurer." -> assurés
"Mais s’était avant de savoir" -> c'était
"soit correctement administrer" -> administré
"Au milieu treizième jour," -> du treizième
"A la tombée du jour, les trois elfes établir" -> établirent
"et l’ambition vous incitez à prendre" -> inciter
Un plaisir,
A bientôt !
Sylvain
Posté le 15/11/2021
Enfin les dragons montrent le bout du museau !
Et nous retrouvons Ugmar et ses intrigues. Il a l'air de savoir exactement ce qu'il veut celui-là, même si ça reste assez flou pour l'instant. J'aime le fait qu'il truande chaque personne qu' il rencontre. J'ai aussi hâte de voir Slymock à l'action aussi. Il semble fourbe à souhait!

Vers la fin du chapitre, tu parles de désert de sable, mais c'est plutôt du sel non?

Tu dis que les dragons ne font plus partie du grand jeu, mais finalement, qu'est-ce qui oblige les autres peuples à en faire partie ? Que se passerait-il si un peuple (ou plusieurs, en coalition) décidait de ne plus participer. Ils ont quand même l'air d'avoir leur propre libre arbitre non? Existe-t-il une sorte d'épée de Damoclès qui les oblige à jouer quelques soient leurs aspirations? Un châtiment divin par exemple?

Au niveau de la description des montagnes, je trouve un peu dommage que tu ne parles pas des geysers générés par la mer intérieure, ça doit pourtant valoir le coup d'œil!
Sebours
Posté le 16/11/2021
En fait, j'ai écrit le chapitre sur la mer intérieur après. Ma foi, il faudra que j'intègre cela dans le chapitre.
Pour les dragons, il faut aussi que je reprécise. Ils appartiennent toujours à l'un des Sept (sauf les noirs). Mais ils ne comptent plus pour la victoire car victoire=extermination totale pour les dragons. Et Nunn ne veut plus de ça. Je retravaillerai cette notion.
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