La vie d'avant

Par Taranee
Notes de l’auteur : Attention, ce chapitre risque d'être long...

N° 1

Elle est prostrée dans la cour de l'école. Des enfants la chahutent cruellement. Ils tournent autour d'elle, l'encerclent. Un jeune homme, certainement le chef s'exclame :

- Eh Emilie! Lève-toi un peu qu'on voit ton visage !

La dénommée Emilie se lève lentement. Elle a le visage rouge, elle est en pleure. Elle tient son sac à dos serré tout contre elle. Le garçon qui a prit la parôle se tourne vers le cercle de ses compagnons et crie :

- Nan mais regardez-la ! Elle obéit en plus ! puis, se tournant vers la victime : Bon chien chien ! C'est bien ça ! Donne-moi ton sac maintenant ! Allez chien ! Donne le sac !

Emilie sait que si elle ne le fait pas, elle se fera frapper. Et ça, elle le refuse. Alors tant pis pour la fierté. Elle desserre son étrainte autour du sac et le tend à son bourreau. Elle repense à comment tout cela a commencé. Une lettre. Une lettre avait suffit. Il avait fallu qu'elle tombe amoureuse du mauvais garçon. Le garçon en question prend le sac et l'ouvre. Il en sort toutes les affaires et les jettent par terre sans ménagement jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherche : Un carnet. Non. Un journal intime. Evidement, la jeune fille a accroché la clef au journal. Le chef s'en saisit et ouvre le cadenas. Il commence à lire ce qui y est écrit :

- 24 Janvier. Cher journal. Je suis tombée amoureuse. il fait une pause pour regarder ses acolytes : Il s'appelle Jules. Une autre pause, il en fera une entre chaque phrase : Qu'est-ce qu'il est beau ! Je n'ose pas lui parler ! Je n'ai aucune chance ! Je vais lui écrire une lettre que je vais mettre dans son casier, ça fera mystérieux. J'espère qu'il va répondre oui... 25 Janvier. Cher journal, Jules est venu me voir aujourd'hui au self. Il s'est assis à côté de moi. Il ne m'a pas parlé mais j'avais le coeur qui battait ! 1 Février. Cher journal, C'est une catastrophe. Ce matin, dans la cour de récré, Jules a crié devant tout le monde que je l'aimais et que je lui avais envoyé une lettre. Puis il s'est tourné vers moi et m'a dit que j'étais moche et que je ne méritais pas son amour.

Le garçon s'arrête là, tout triomphant. Il a un sourire mauvais affiché aux lèvres. Ses camarades rient, se moquent en pointant leur victime du doigt. Celle-ci a un moment d'hésitation. La sonnerie retentit. Tout le monde rentre en classe.

    Après les cours, Emilie se dépêche de sortir. Mais elle est poursuivie par ses harceleurs. Depuis quatre mois maintenant, ses bourreaux la poursuivent jusque chez elle, lui lançant des insultes. Mais cette fois-ci, elle ne rentrera pas chez elle. Elle prend le chemin habituel mais elle s'arrête au pont. C'en est fini. Libérée des moqueries, des insultes. Elle monte sur la rambarde. Fini les humiliations, les coups. Elle se tourne vers ses camarades qui sont à présent paniqués. Tout au fond de la foule d'élèves, une personne l'observe attentivement, cachée sous un chapeau. Elle tend les bras. Libérée du poids de la vie. Elle se laisse tomber en arrière. La dernière chose qu'elle aperçoit avant de se perdre dans l'inconscience est le visage de Jules, coupable, terrifié. Il a provoqué la mort. Cet évènement le hantera jusqu'à ce qu'il mette fin à ses jours, deux ans plus tard.

 

~*~

 

N° 2

 

    Lilian feuillète le journal. Il aime faire ça avant d'aller en cours, ça le détend... La page des faits-diverts attire son attention. Un seul article occupe tout l'espace. En grand au milieu de la page, l'image d'une scène de crime, en arrière plan, on voit la police et une forme féminine allongée au sol ; on ne voit pas les détails. Le titre : Une série de meurtres dans notre ville. Le jeune homme commence à lire : Ce sont des meutres en série dignes d'un roman policier que nous avons là. Chaque semaine, la police retrouve un corp. Le ou les tueurs ne laissent aucun indice quant à leur passage. Impossible de savoir comment ils opèrent. Le médecin légiste affirme que chaque victime a été tuée de façon différente. Serais-ce là l'oeuvre de plusieurs criminels agissant séparément ? Impossible. Pour l'instant, la police criminelle peine à relier entre elles les victimes et leur vie. Il semblerait que le ou les auteurs agissent en suivant leur instinct, sans shéma prédéfini. Le maire a instauré un couvre-feu à 20 heures pour la sécurité des habitants. Par ailleurs, il semblerait que cela ne dérange pas notre tueur qui trouve plusieurs solutions pour remédier à cela. La population est tenue de se déplacer en groupe.

    Liliant ferme le journal. Il lève uun sourcil. Un tueur en série hein ? C'était là une étrange histoire... Il soupire et se lève. Il claque la porte en sortant. "Ce n'est pas une histoire de meurtre qui m'empêchera de voir mon ami aujourd'hui !" se dit-il. " Tant pis pour le couvre-feu !"

    La journée d'école passe à une lenteur extrème. Tout le monde parle de cette affaire : " Le cousin de l'oncle du père de l'amie de ma mère a été tué !" disent les uns pour faire les intéressants. Les autres affichent des mines effrayées et captivées par cette histoire. Lilian trouve ça pathétique. Enfin, la sonnerie de fin de cours retentit. Un flot d'élèves se précipite dans les couloirs pour être les premiers à sortir. Lilian prend la direction de la maison de son ami. Quand il arrive, il sent une forte tension dans la maison. La demeure est saturée d'angoisse. Dans un énième soupir, l'adolescent salue les parents de son ami puis va le rejoindre dans sa chambre. Celui-ci est assis devant sa fenêtre il semble observer quelque chose dans le lointain que personne ne peut voir. Quand il entent les pas de son invité, il se retourne. Une expression radieuse apparaît sur son visage :

- Enfin !! Je t'attendais !

- T'es pas venu à l'école aujourd'hui.

- Ouai. Ma mère devient paranoïaque... Elle pense que l'assassin va débarquer au coin de la rue pour venir me tuer ! C'est à peine si j'ai le droit de me balader dans la maison sans être surveillé !

Tous deux éclatent de rire. La soirée se passe dans une ambiance légère et chaleureuse. Lilian ne voit pas les heures passer. En regardant sa montre, il se rend compte qu'il est 23 heures ! Il va se faire crier dessus ! Sa mère doit se faire un sang d'encre ! Il se précipite au rez-de-chaussée et prend ses affaires pour partir :

- Tu es sûr que tu ne veux pas rester dormir ? demande la mère.

- Ce n'est pas la peine madame... Ma maison n'est pas si loin ! Je ferais attention, c'est promis !

Il part. La rue est calme. Les ivrognes sorties du bar à 1 heure du matin ne sont pas là. Les SDF ont déserté les rues. Les lampadaires sont éteints. On se croirait dans une vision de l'apocalypse. Lilian ferme les yeux. C'est ce que l'homme caché derrière une poubelle attendait. Il se jette sur sa proie qui, surprise, se retourne. L'action se passe vite. L'assaillant sort un couteau et dessine un sourire sur la gorge de sa victime. C'en est fini. Lilian est mort. Il n'a même pas dit au revoir à ses parents.

Un homme sort de sa cachette. Il vient vers le jeune mort. Il porte un chapeau qui cache son visage. Depuis deux jours, il suivait le jeune homme qui l'avait d'ailleurs remarqué...

 

~*~

 

N° 4

 

    Anna se lève avec une moue boudeuse affichée au visage. Le pire dans ce Lundi, c'est que c'est le premier jour d'école après deux semaines de vacances. Fini la belle vie, le longues soirées, la grasse matinée. Bonjour les cours plus nuls les uns que les autres et la journée gachée passée assise sur une chaise. Car oui. Si Anna déteste une chose plus que tout au collège, c'est bien le fait de rester toute la journée assise sur une chaise !

    Elle va regarder le paysage. Brumeux. Comme d'habitude. Elle avait passé les vacances dans cette brume épaisse. Elle se détourne de la fenêtre et s'habille en hâte. Elle se saisit de son sac de cours et sort de sa chambre. Elle ne dit pas au revoir à son père. La veille, ils se sont disputés à propos de sa défunte mère. Encore une fois. Ces disputes étaient récurrentes... A chaque fois, elles laissaient un goût amer dans la bouche.

    Anna marche sur le trottoir. Elle est en retard mais elle ne veut pas courir. Elle bouscule sans le faire exprès une vieille dame qui s'indigne sur la jeunesse de nos jours. Elle soupire : Il faudrait qu'on en parle de la vieillesse aussi ! Dans la brume, elle ne voit presque rien. Elle regarde sa montre en plissant les yeux : 8 h 33. Elle aurait dû arriver à 8h30. Elle soupire et commence à traverser la route. Soudain, un claxon retentit. Elle se tourneet voit un poid-lourd arriver sur elle. La dernière chose qu'elle voit est le conducteur : Un homme dont le chapeau cache son visage.

 

~*~

 

N° 5

 

    Ashley a la tempe ensanglantée. Les poings aussi. Elle vient de se battre contre un idiot qui l'avait sifflé. Elle lui a donné une bonne correction. Il ne recommencera pas de si tôt. Cela fait maintenant trois ans qu' Ashley règne sur la rue des contrebandes. Personne encore n'a remis en cause son autorité. Personne n'a osé la défier. Elle ne sait pas d'où elle tient ce talent inné pour le combat... De son père peut être... Il est en prison. Et sa mère... Sa mère, après avoir dénonçé son père à la police pour trafique de drogue, elle l'a abandonné, seule, dans la rue. Ashley aime voir souffrir les gens parce qu'elle a vécu dans la souffrance. Depuis toute petite. Son père, alcoolique, battait sa mère. Mais à elle, il ne lui avait jamais fait de mal. Il avait toujours été gentille avec sa fille bien aimée. La fille en question revient au moment présent. Elle a tabassé un adolescent trop ambitieux mais elle n'avait pas que ça à faire. Elle a un but précis. Et c'est vers ce but qu'elle marche d'un pas déterminé. Oui. Ashley a une quête. Elle doit se venger. Venger son père même s'il n'est pas parfait. Elle ne comprend pas ce que ressent sa mère. Elle ne comprend pas à quel point c'est dur chaque jour de penser à toutes ses fois où son mari la battait. Malgré ses 17 ans, elle ne comprend pas. Car on ne lui ajamais expliqué. On ne lui a jamais dit que ce que faisait son père était mal. Elle s'est faite abandonné par sa mère. Ashley a toujours TOUJOURS baigné dans la souffrance. La maison qu'elle cherche apparaît enfin. L'adolescente ne prend pas la peine de frapper à la porte. Elle entre. Elle sort un couteau d'un fourreau et grimpe les marches. Sa mère est dans la cuisine. Ashley s'avance. Sa mère se retourne. Elle dit quelque chose, la jeune fille répond. Puis tout se passe très vite. La mère recule jusqu'à la terrasse, sa fille s'avance, prête à en finir. Puis elle s'élance. Sa mère l'évite de justesse. Ashley tente de poser son pied sur le sol mais il n'est plus là. Elle tombe. Sa chute se termine dans la piscnine. Elle ne sait pas nager ! Elle se débat avec l'eau. Derrière la hai du jardin, un homme la regarde. Un chapeau recouvre son crane, cachant son visage d'une ombre.

 

~*~

 

Retour au présent.

 

    -AAAAAH !

N° 5 se réveilla en sursaut. Elle se trouvait dans la hall de l'immeuble, entourée de ses compagnons, tous plus livides les uns que les autres. Elle murmura une parôle, un nom :

- Ashley...

- C'est un joli nom. commenta n° 2 : Tu as de la chance ; moi je m'appelle - où m'appelais ?- Lilian.

- Moi c'est Anna. dit n° 4.

- Et moi Emilie. ajouta n° 1.

Seul Alexandre ne dit rien. N° 5, où plutôt Ashley reprit la parôle :

- Comme je suis morte, je ne suis plus vraiment Ashley. Où... Plus la même. Je ne veux pas être celle que j'étais. Appelez moi Ash désormais.

- Très bien, Ash. Dans ce cas, ce sera Emy pour moi. répondit N°1.

Et chacun ajouta son nouveau prénom à la liste. N° 2 : Lee. N°3 : Alex. Mais n°4 garde son prénom :

- Pour moi ça restera Anna. Je veux me rappeler de ce premier souvenir. Je l'ai enfin obtenu. Alors je resterai Anna.

Alex sourit. Enfin, il peut donner un nom, un vrai, à ses amis. Emy, Lee, Anna, Ash. Tous forment un beau groupe. Anna le fit revenir à lui même :

- Ma mort n'étais pas un accident... Un homme m'a renversé en camion volontairement. Je n'ai pas trop vu... Il avait l'air d'être grand, il portait un chapeau.

- Moi aussi ! Je suis tombée d'un balcon, je me suis noyée dans une piscine, quand j'ai appelé au secour, un homme comme tu l'as décris m'a observé.

- Et un homme comme ça me suivait depuis deux jours avat ma mort. ajouta Lee.

- Quand à moi, cette homme m'a regardé me suicider... termina Emy.

- Tu t'es suicidée ?!! répliquèrent les autres.

N° 1 rougit puis dit :

- N'en parlons plus. On ferrait mieux d'enquêter sur cet homme et ceux qui ont capturé Alex...

 

 

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