« … malade »
Un orgue de feuilles joue pour moi un morceau solitaire. Il ne reviendra pas, il ne saluera personne.
Il joue pour moi un jour et puis s’en va.
Les poètes n’auront plus de mémoire
Tandis que vos yeux se rivent sur les ornières que laissent derrière eux les grands corbillards
Entre un vers et une phrase
J’oublierai d’écrire, vous aurez un sourire et nous ne nous retrouverons plus, comme autrefois, près de l’étang
Sur le banc d’où l’on voit l’île
On croyait souvent, juste avant de disparaître, percevoir sur l’arbre mort le geste impuissant d’un corbeau
« …malade »
L’encre impassible qui se détachait de la plume et se fixait dans mes yeux de cendre
N’a pas éclairé le chemin
Elle a dit seulement
« Un orgue de feuilles joue pour moi un morceau solitaire.
Il ne reviendra pas…