Mon petit coeur en bandoulière, je cache mes blessures de guerre. Mon coeur est le champ de mes batailles d’enfant, dont les souvenirs ont creusé de nouveaux sillons au travers des veines qui nourrissaient mes espoirs infantiles. Ce parcours de combattant a prélevé sa dîme de chair et de larmes, et c’est sous une maison en ruine que j’ai enterré les graines de ma révolte, pour que plus jamais rien ne puisse déchirer la chair de mon petit coeur fragile. De cette terre apaisée par les larmes et le sang, j’ai balayé les ruines pour construire un havre de tranquillité à défaut d’être de paix. Mais sous le plancher, la révolte gronde.
Et j’ai beau m’évertuer à les oublier, rien ne peux empêcher les graines de pousser.