Le Château de l’Ombre et Les Cœurs en Fuite et Les Ombres des Catacombes

Notes de l’auteur : Dans ce chapitre, le combat fait rage au sein du chateau de Rauk.
Les spectres et les morts-vivants affrontent nos héros dans un combat à mort sans pitié.
L'Ecorché, implacable de haine brise les os et taille dans la chair.
Comment sortir de ce piège ?
Comment survivre ?

Lorsque le groupe de Myra s’avança enfin à l’orée de la forteresse de Rauk. La nuit était tombée, lourde, oppressante. Pas un souffle ne venait troubler le silence pesant précédant le  carnage.

Ils n’avaient plus de temps à perdre.

Garric, Ser Caldar, Myra et le Seigneur Loup savaient que la bataille pour libérer Sylla approchait.

Dès leur entrée, la horde des spectres que Rauk avait levée fondit sur eux, hurlant leur rage et leur haine. La fureur des morts-vivants éclata dans une tempête de fer et de chair décomposée.

Garric Krholm, au cœur de la mêlée, devint un tourbillon de violence. Son fouet claquait avec la précision d’un serpent venimeux, fouettant les membres osseux des spectres, arrachait peau et tendons, semant la désolation parmi eux. Mais l’ennemi ne se laissait pas faire.

Une ombre surgit, griffes acérées prêtes à lacérer. Garric esquiva de justesse, mais un coup faucha son flanc, ouvrant une plaie ardente. Le sang noir coula en un filet épais, tachant sa tunique. La douleur le cloua sur place un instant, mais il se redressa, le regard dur et implacable.

Dans un mouvement de roulade, il évita une masse menaçante, avant de riposter avec son épée courte. Les coups fusèrent, vifs, tranchants, en une danse mortelle où chaque souffle pouvait être le dernier. La blessure au ventre se creusait, brûlante et sourde, mais Garric refusait de céder. Il était animé d’une rage tenace.

À ses côtés, Ser Caldar frappait.
Rūwa sifflait dans l’air — un glaive large, lourd, gravé de runes anciennes. L’arme du clan des Valnuit.
Chaque coup arrachait des morceaux de spectre, brisait des os, tordait le métal.
Pas d’élégance. Juste la force.
Une force nue, maîtrisée, implacable.

Le chevalier avançait sans un mot.
Ses bras, puissants.
Ses gestes, sûrs.
Il fendait, tranchait, balayait.

Les créatures tombaient autour de lui comme de la paille sous la faux.
Un géant en colère, debout au cœur de la tempête.

Le Seigneur Loup, son pelage noir incandescent sous le don brûlant de Nashara, déchaînait une fureur sauvage. Il déchirait la chair morte, massacrait les spectres dans un ballet de griffes et de crocs, faisant voler les têtes et briser les os. Mais le prix était lourd : ses muscles tremblaient, son souffle était rauque, son corps s’affaiblissait sous l’emprise du pouvoir trop grand qu’il avait reçu.

Myra, légère et agile, se faufilait avec une ruse mortelle. Son poignard de corne taillée filait dans l’ombre, fendant la gorge et le cœur des spectres imprudents. Chaque mouvement était calculé, chaque pas évitait le danger. Elle faisait feu de tout bois, tuant avec une efficacité froide, une flamme vive dans l’obscurité.

Malgré la violence du combat, le groupe progressait, repoussant les morts vers l’entrée du château. Le Seigneur Loup, d’un dernier effort, défonça une porte en bois massif. Elle vola en éclats sous la puissance de ses coups, ouvrant la voie à l’intérieur.

Le hurlement de victoire du loup s’éteignit cependant dans un souffle rauque. Épuisé, rongé par le don qui le consumait, il tomba, le corps tremblant. Sa force était un feu ardent et destructeur, une arme à double tranchant qui le dévorait.

À l’intérieur, le silence se fit lourd, chargé de promesses de sang et de lutte à venir.

Le combat n’était pas terminé.

 Les Cœurs en Fuite

Le souffle court, le sang encore chaud sur leurs armes, le groupe de Myra franchit les lourdes portes fracturées du château. Le froid du dehors se mêlait à la pierre humide et moisie de la cour intérieure. Ils avaient à peine le temps de reprendre leur souffle que la clameur de l’horreur les rattrapait.

L’Écorché arrivait.

Derrière eux, un hurlement. Puis un autre, plus profond, plus grave. Un vacarme de pas et de fer. Les spectres de l’Écorché, réduits mais toujours redoutables, entraient dans la cour du château, suivis par les morts-vivants de Rauk, ils précédaient leur maître. La haine elle-même semblait battre dans leurs poitrines creuses.

Le groupe se retourna. Dans la petite cour intérieure, piégés entre des murs trop hauts et des grilles rouillées, ils étaient à découvert, acculés.

Ils n’avaient plus le choix. Il fallait se battre.

Caldar brandit Rūwa, sa lame colossale, et s’élança dans un rugissement. Il frappa un premier spectre, le coupa en deux dans une gerbe d’os et d’ombre.

Garric, le flanc encore ensanglanté, faisait tournoyer son fouet de fer et dardait sa lame dans les interstices des armures mortes.

Myra, rapide comme une vipère, fauchait les jarrets et plantait son poignard de corne là où la chair spectrale n’était plus que souvenir.

Mais les spectres ne tombaient pas sans prix. Garric fut de nouveau frappé au ventre par une lame émoussée — il recula, chancelant. Myra trébucha, évita de justesse un coup, et dut rouler sous un pilier brisé pour se redresser.

Et alors, il apparut.

L’Écorché.

Colosse aux os craquant sous la haine, lame maudite traînant comme un couperet de fin du monde, il s’avança droit sur Ser Caldar.

Le chevalier leva Rūwa, hurla, et chargea.

Le choc fut titanesque. Rūwa s’abattit sur le torse de l’Écorché. Des étincelles jaillirent, mais la bête ne broncha pas. Son bras, immense, repoussa Ser Caldar comme un fétu de paille. Le guerrier roula sur les dalles, se releva en crachant du sang.

Il revint. Encore. Frappe. Parades. Feintes. Rūwa hurlait dans l’air, sifflait, déchirait. Mais chaque coup de l’Écorché était comme une cloche de fin du monde. Ser Caldar fut touché à l’épaule, puis au genou. Il faiblissait. Il reculait.

MYRA ! hurla-t-il. FUIS !

Elle comprit les mots, l'urgence.

Là ! Le puits !

Sans hésiter, elle bondit vers le vieux puits aux margelles fendues. Un gouffre s’ouvrait sous leurs pieds. Un à un, Myra, Garric, puis Caldar — en sang, vacillant — sautèrent dans l’ombre. Seul le Seigneur Loup resta, haletant, titubant.

Il ne pouvait pas sauter. Trop lourd. Trop massif. Trop faible.

Dans un dernier regard à Myra, il s’élança vers la porte extérieure, entre les lames et les ruines, disparaissant dans la nuit pour survivre… ou revenir.

Au fond du puits, la chute fut brutale. Ils atterrirent dans une citerne glacée, se hissèrent hors de l’eau en grelottant, le cœur battant à en exploser.

Ils avaient survécu. Mais au-dessus d’eux, la mort hurlait toujours.

 Les Ombres des Catacombes

La noirceur des souterrains était palpable, presque vivante. Ser Caldar, Garric et Myra progressaient, haletants, le corps meurtri mais vivants.

Autour d’eux, les murs suintaient une humidité nauséabonde. L’odeur âcre du sang, des cadavres oubliés, et des déjections se mêlait à celle de la pierre froide et moisie. Chaque respiration semblait avaler un peu de mort. L’atmosphère était lourde, étouffante, mais le fluide vibrant de Myra dans ses veines leur offrait une lueur ténue, un fil d’espoir dans ce labyrinthe souterrain.

Guidés par cette énergie ancienne, ils avancèrent dans le dédale de couloirs sombres et d’escaliers dégradés, leurs pas résonnant sur la pierre fissurée. Le fluide de Myra se faisait plus intense à mesure qu’ils approchaient d’une lourde porte de fer, rouillée.

Entrouverte ?

Et derrière, le cachot. Derrière, Sylla.

La porte grinça comme un râle de goule lorsqu’ils l’ouvrirent.

Sylla était là.

Enchaînée à un mur suintant, les poignets tuméfiés, la peau sale et griffée, les yeux immenses, creusés par l’ombre et la peur. Elle se recroquevilla en les voyant entrer, croyant à une nouvelle torture. Puis ses yeux rencontrèrent ceux de Myra.

Et tout se suspendit.

Une onde invisible les traversa, les secoua. Deux cœurs identiques. Deux visages presque jumeaux. Le même âge. Les mêmes traits, mais marqués différemment : Sylla par l’enfermement, la solitude, la douleur ; Myra par la lutte, la liberté, la quête.

— Qui… qui es-tu ? balbutia Sylla, la voix cassée.

Myra s’agenouilla lentement, posa son poignard, s’approcha à genoux, à hauteur d’elle.

— Je suis Myra… Ta sœur. Ta jumelle.

Le mot sembla faire trembler les murs. Sylla cligna des yeux, l’incompréhension, la peur, le choc.

Non… C’est impossible. Je suis seule… J’ai toujours été seule…

— On nous a séparées quand nous étions bébés. On t’a prise. Moi, j’ai grandi loin, chez des paysans… Je ne savais rien. Je t’ai cherchée. J’ai traversé la mort et la peur. Mais je t’ai trouvée. Tu n’es plus seule.

Myra tendit la main. Sylla, d’abord figée, tremblante, finit par la saisir. Ses doigts, glacés, se refermèrent avec lenteur sur ceux de sa sœur.

— C’est toi, dit-elle dans un souffle. C’est toi que je sentais parfois dans mes rêves… comme une chaleur qui refusait de mourir.

Elles se prirent dans les bras, se serrèrent comme deux moitiés enfin rassemblées. Myra pleurait en silence, le front contre celui de Sylla.

— Je suis là. Je te jure. On ne te fera plus de mal. Je te jure.

Un long instant, tout s’effaça. Les chaînes. Les murs. La puanteur. Il ne restait que deux sœurs, deux âmes liées dans le chaos du monde.

Puis le rire fêlé de Rauk surgit dans l’ombre, glaçant.

Il était là, dans le coin obscur, appuyé contre un pilier, les traits tordus par la rage et la haine. Sa voix suintait le fiel.

— Touchant. Tellement… vivant. Vous croyez que cela changera quelque chose ? Vous pensez pouvoir m’enlever ce que j’ai nourri, gardé, façonné ? Elle m’appartient !

Le groupe se figea, armes en main. Ser Caldar en avant. Garric, pâle, tenant son ventre blessé. Myra, toujours agenouillée, se leva lentement.

Rauk fit un pas, puis s’arrêta.

Myra trembla. Rauk ne parlait pas. Il entrait. Dans leur chair, dans leurs pensées.

Et soudain la douleur !

Elle fut d'abord un murmure. Une note trop basse pour l’oreille, mais que les os reconnaissaient. Puis elle se fit torrent dans le corps des compagnons.

Malgré la douleur Ser Caldar chargea le premier. Rūwa fendit l’air — mais ne rencontra rien. Rauk avait glissé, flou, comme une ombre qui refuse la lumière.

Il toucha le chevalier du bout des doigts.

Et Ser Caldar hurla.

Ses genoux plièrent. Sa peau se tendit, se contracta, se craquela par endroits. Son corps se plia contre sa volonté, les os tordus, les muscles tirés comme des cordes. Ses yeux devinrent vitreux, roulants. Il frappa dans le vide, recula, revint — chaque geste parasité par une douleur invisible.

— Tu ne comprends pas, murmura Rauk. Laisse-moi t’aider. Il éclata d’un rire sec. Et Ser Caldar s'éffondra.

Le colosse sentit une main entrer dans sa tête. Tout devint flou. Les visages changèrent. Il voyait sa mère morte. Sa sœur noyée. Il entendait les pleurs qu’il croyait avoir oubliés. Son glaive tomba de ses doigts. Il tomba à genoux, le souffle haché, gémissant comme un enfant fiévreux.

Garric ne pouvait plus bouger.

Son corps, figé dans une pose grotesque, semblait avoir été pétrifié en plein cri. Sa bouche grande ouverte formait une cavité muette, un hurlement suspendu dans l’éther, dérobé par la magie. Aucun son ne sortait — juste ce silence insupportable, ce silence plus cruel que le vacarme. Son cou tendu, ses épaules vrillées vers l’arrière, ses bras désarticulés comme ceux d’une marionnette brisée.

Les veines de son front palpitaient. Son torse se soulevait à peine, dans un spasme maigre, irrégulier.

Ses yeux, révulsés, baignés de larmes acides, cherchaient un secours qui ne venait pas. Deux orbes dilatés, perdus dans le néant. On y lisait l’horreur. On y lisait la supplication.

Et Rauk, devant lui, le contemplait avec une lenteur perverse. Son sourire n’était pas un sourire. C’était un masque de satisfaction glacée, une mimique tirée d’un monde sans pardon.

— L’esprit est un fil, murmura-t-il. Il suffit de tirer dessus...

Un léger geste de la main.

Le corps de Garric se tendit davantage, comme un arc prêt à rompre. Ses doigts, bleuis, se crispèrent en griffes. Son cri silencieux s’élargit encore, comme si sa bouche cherchait à déchirer le monde pour s’en extraire.

Il n’était plus qu’une statue de souffrance. Offerte. Exposée.

Et Myra, impuissante, regardait.

Elle recula, chancela.

Mais Rauk la regardait, maintenant.

— Toi, petite lumière. Tu crois encore. Tu espères. Tu aimes. Quel jouet délicieux tu fais...

Il leva les bras. Des filaments d’ombre jaillirent de ses paumes, serpentèrent comme des anguilles, glissèrent sur la pierre, se dressèrent devant elle. Myra tira son poignard de son fourreaux — la magie le dévora et il tomba en cendre épaisse sur le sol gluant de sang.

Elle recula encore, jusqu’au mur, jusqu'à la cage de Sylla. La lumière autour d’elle vacilla. Même la chaleur la quittait.

— Tu es belle dans la peur. Encore plus belle dans la honte. Laisse-moi te montrer ce que tu deviendras.

Et elle vit. Dans un éclair, elle se vit vieille, flétrie, soumise, agenouillée devant lui. Elle se vit traître, elle se vit tueuse. Elle se vit brisée.

Elle hurla.

Le cri résonna, plus fort que la magie, plus fort que les ombres. Un éclat, mince, fendit l’espace. Une lumière, ténue, brûla un instant dans l’obscurité.

Rauk siffla.

— Voilà. Tu me plais.

Et il tendit les mains à nouveau.

Le jeu ne faisait que commencer.

Car dans le couloir derrière lui, résonnaient les pas. Des pas lourds. Inhumains. Inexorables. Comme des coups de marteau sur la porte du destin.

L’Écorché.

Rauk tourna la tête en direction des pas dans le couloir derrière lui et regarda à nouveau vers les compagnons, un sourire mauvais au coin de ses lèvres obscènes.

— C’est pour vous qu’il vient. Lui aussi est à moi. Il vient pour prendre, tuer, arracher et dévorer. 

L’ombre s’imposa.Noire. Immense.

Majestueuse dans sa décomposition. Une silhouette d’absolu et d’une haine millénaire, figée dans une dignité monstrueuse.

L’Écorché s’avança, lentement, très lentement, comme si le temps lui-même ployait sous sa présence.

Chaque pas résonnait comme une sentence, et le silence alentour se fit cendre. À sa main, la lame se leva. Pas dans un sursaut de violence. Pas même dans une rage. Mais dans ce calme terrible des choses inévitables. Solennel. Glacial.

Rauk sentit le froid avant le geste.

Pas le froid du vent ou de la pierre. Un froid intérieur, plus profond que la chair. Un effondrement. Une dislocation de ses certitudes.
Quelque chose dans le monde venait de basculer.

Son instinct, brutal et nu, hurla. Mais déjà, ses pieds glissaient. Son souffle se perdit dans sa gorge. Ses doigts se tordirent, griffant l’air à la recherche d’un pacte, d’une échappatoire, d’un sursis. Il ouvrit la bouche pour hurler mais aucun son ne passa ses lèvres desséchées.

La question, pourtant si pressante — Pourquoi ? — se désintégra dans sa bouche ouverte.

Elle n’avait pas lieu d’être.

Elle n’existait pas.

Elle était absurde face à l’évidence.

Il avait été utile.

Il ne l’était plus.

Et dans cette logique froide, implacable, absolue — l’Écorché frappa.

La lame s’abattit dans un silence énorme, aspirant l’air autour d’elle comme le néant absorbe la lumière. Elle entra dans le torse de Rauk comme on transperce un fruit trop mûr. Os éclatés, chairs déliées, boyaux expulsés dans une gerbe sombre. Son corps se souleva, arqué par la violence contenue du coup, puis se fendit en deux avec une lenteur obscène.

Sa cage thoracique se rompit comme un coffre forcé. Un cœur noirci pendait encore, battant par habitude, avant de choir dans un bruit flasque.

La magie de Rauk tenta de s’élever, en volutes maigres, mais même ses sorts furent consumés, comme effacés de la mémoire du monde.

Et la tête, enfin, bascula — yeux révulsés, bouche tordue dans une dernière prière que personne n’entendrait — avant de heurter le sol dans un bruit creux.

L’Écorché se redressa, Myra et ses compagnons comprirent, avec une terreur nue, qu’aucune alliance, aucune offrande, aucune parole ne saurait le détourner de son but. 

Le silence, un instant, sembla absorber le monde.

Alors Myra s’agenouilla. Les larmes traçaient des sillons sombres sur ses joues salies. Ses mains tremblaient en soulevant le corps meurtri de sa sœur, mais sa voix, elle, se fraya un chemin, vacillante et claire, entre la peur et la douleur :

— On va se battre. Ensemble.

Sylla tendit la main vers Myra et au creux de ce geste, dans la chaleur fragile de leurs paumes réunies, une lumière naquit. D’abord un frémissement, timide et pâle, puis un souffle plus dense, comme une braise ranimée. Le fluide de vie, ancien et mystérieux, se mit à couler entre elles. Il grandit, battant à leur rythme, vibrant d’un éclat doux et obstiné.

Une lueur dorée enveloppa leurs corps meurtris, non pas pour les guérir, mais pour les relever. Pour les lier.

Un souffle. Une promesse. Et dans l’ombre qui avançait, un éclat de lumière — désormais plus qu’un éclat. Une réponse. Une force vivante, fragile, tenace.

Alors Ser Caldar se redressa. Lentement. Chaque muscle hurlant, chaque os vibrant sous la douleur, mais il tint bon. Appuyé sur Rüwa, la lame plantée dans la pierre comme un ancrage, il demeura debout. Le souffle court, le regard noir d’une résolution brûlante. Il ne tomberait pas.

Pas encore. Pas tant que Myra respirait et que Sylla n'était pas hors de danger.

L’issue approchait. Il le sentait. 

Garric, à genoux, vomissait du sang. Son râle s’étranglait dans sa gorge, mais il vivait. Un souffle, juste un, assez pour relever la tête et fixer le monstre devant lui. Il devrait se battre encore jusqu'à la fin. La fin, oui. Mais quelle fin ? 

Le groupe, réduit, brisé, s’était reformé. Instinctivement. Échine contre échine. Épaule contre épaule. Comme si serrer les rangs pouvait les protéger de ce qui venait.

Et devant eux, immense et silencieuse, l’ombre de l’Écorché se dressait.

La fin venait.
Elle avait déjà commencé.

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Talharr
Posté le 30/07/2025
Re,
Nous y voilà. Le début de la fin.
Les combats aux différents endroits, les blessures, la libération de Sylla ( :) ) , Rauk derrière puis l'écorché qui le tue (je m'y attendais pas). Le tout est bien orchestré et comme depuis le début on sent vraiment la patte sombre de ton écriture :)

"Un long instant, tout s’effaça" -- pour chipoter j'aurais peut-être ajouter "Pendant un long instant, tout s'effaça"

"Malgré la douleur Ser Caldar chargea le premier" -- une virgule après douleur

"Et Myra, impuissante, regardait.

Myra recula, chancela" -- Mettre "Elle recula, chancela" pour pas avoir la répétition :)

A la suite :)
Brutus Valnuit
Posté le 31/07/2025
Merci, pour cette histoire, je voulais un ton très sombre et lugubre.
La prochaine aventure de Ser Caldar sera aussi sombre mais moins noire (lugubre).
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